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losophes, parmi les barbares ou chez les Grecs, ne le lui offroit (1). Jamblique, se conformant à l'ancienne tradition, avoue que nous ne pouvons connoître ce que Dieu demande de nous, à moins que nous ne soyons instruits soit par lui, soit par quelque personne avec laquelle il ait conversé (2).

On croyoit universellement, comme l'a prouvé l'abbé Foucher, dans une suite de mémoires fort curieux, aux théophanies permanentes, qui ne sont autre chose que la manifestation d'un Dieu dans un corps réel, et tellement propre à lui, qu'il naît comme les autres hommes, croît, vieillit, et meurt comme eux, soit de mort naturelle, soit de mort violente.

» Par quelle analogie, dit l'auteur que nous » venons de citer, les peuples ont-ils donc été » conduits à l'idée d'un dieu qui s'incarne, qui » naît comme nous; qui, malgré sa puissance, » est en butte à la misère, aux mauvais traite» mens, sujet aux mêmes besoins que les autres > hommes, et qui comme eux devient enfin vic

D

(1) Providentiam quippè divinam sine istâ universali viâ liberandæ animæ genus humanum relinquere potuisse non credit (Porphyrius). S. August., de Civit. Dei, l. X, cap. XXXII, n. 1. Oper., tom. VII, col. 268.

(2) De vitâ Pythagoræ, cap. XXVIII.

» time de la mort?... L'accord de tant de na» tions dont plusieurs ne se connoissoient pas » même de nom, prouve invinciblement que » toutes avoient puisé dans une source com» mune, c'est-à-dire, dans la religion primitive, » dont la mémoire à bien pu s'altérer, mais non » se perdre tout-à-fait (1). »

Les païens savoient que ce Dieu-Homme, qui devait naître d'une Vierge-mère, selon la tradition universelle (2), n'étoit aucune des Divinités qu'ils adoroient, puisque ces dieux, et même les plus grands, Vischnou, Baal, Osiris, Jupiter, Odin, devoient être enveloppés dans la proscription générale, quand le Dieu souverain viendroit juger l'univers, et punir ceux qui n'auroient pas profité des enseignemens du véritable Médiateur (3).

Dans l'attente perpétuelle où ils étoient de cet Envoyé céleste, les peuples croyoient le voir dans tous les personnages extraordinaires qui paroissoient dans le monde (4). De là cette mul

(1) Mém. de l'acad. des Inscriptions, tom. LXVI, p. 135, 138.

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(2) Alphab. tibetan., tom. I, p. 56, 57. Alnetan. Quæst., lib. II, cap. XV, p. 237 et seq.

(3) Mém. de l'acad. des Inscriptions, tom. LXXI, p. 407, note.

(4) « Ce qui attirera surtout notre attention,

c'est de

titude de dieux sauveurs et libérateurs, que créoit partout la foi dans le Sauveur promis: «< mais ces > faux libérateurs ne répondant point aux espé

rances et aux besoins des hommes, ils en at» tendoient sans cesse de nouveaux (1), et le > vrai Messie étoit toujours, sans qu'elles le sus› sent elles-mêmes, le Désiré des nations (2).

>>

A mesure qu'approchoit son avénement, une lumière extraordinaire se répandoit dans le monde : c'étoit comme les premiers rayons de l'Étoile de Jacob. Elle va paroître, et Cicéron annonce une loi éternelle, universelle, la loi de toutes les nations et de tous les temps; un seul maître commun, qui seroit Dieu même, dont le règne alloit commencer (5).

>> voir presque tous ces peuples (les peuples de l'Inde } » imbus de l'opinion que leurs dieux sont venus souvent » sur la terre.... Cette idée leur est commune avec les

» anciens Égyptiens, les Grecs, les Romains. >> Voltaire, Essai sur l'hist. génér. ect., chap. CXX, t. III, pag. 204.

(1) La croyance des apparitions ou manifestations des dieux étoit très-répandue en Égypte, sous les successeurs d'Alexandre. Mém. de l'acad. des Inscript., tom. XXIV, ρας. 500.

(2) Ibid., tom. LXVI, p. 242. -Vid. et. Alnet-quæst., lib. II, cap. XIII, p. 233 et seq.

(3) Nec erit alia lex Romæ, alia Athenis, alia nunc,

"

Virgile, rappelant les anciens oracles, célèbre le retour de la Vierge, la naissance du grand ordre que va bientôt établir le fils de Dieu descendu du ciel (1). La grande époque s'avance ; tous les vestiges de notre crime étant effacés, la terre sera pour jamais délivrée de la crainte (2). L'enfant divin qui doit régner sur le monde pacifié (3), recevra pour premiers présens de simples fruits de la terre (4), et le serpent expirera près de son berceau (5).

alia posthac; sed et omnes gentes, et omni tempore una lex, et sempiterna, et immortalis continebit; unusque erit communis quasi magister, et imperator omnium Deus. Cicer., De repub., lib. III, ap. Lactant., Div. Inst., lib. VI, cap. 8.

(1) Ecce Virgo concipiet, et pariet filium. Isa. VII, 14. (2) Lætabitur deserta et invia, et exultabit solitudo, et florebit quasi lilium. Gerininans germinabit, et exultabit lætabunda et laudans. Dimissa est iniquitas illius: suscepit de manu Domini duplicia pro omnibus peccatis suis. Ibid., XXXV, 1, 2, et XL, 2 et 3.

(3) Parvulus enim natus est nobis, et filius datus est nobis.... Princeps pacis, multiplicabitur ejus imperium, et pacis non erit finis. Ib., IX, 6 et 7.

(4) Pro saliuncâ ascendet abies, et pro urticâ crescet myrtus. Ibid., LV, 13.

(5)

Ultima Cumæi venit jam carminis ætas :
Magnus ab integro sæculorum nascitur ordo...
Jam redit et Virgo, redeunt Saturnia regna:
Jam nova progenies cœlo demittitur alto.....

Un demi-siècle après, Suétone et Tacite nous. montrent tous les peuples les yeux fixés sur la Judée, d'où, disent-ils, une antique et constante tradition, annonçoit que devoit sortir en ce temps-là le Dominateur du monde (1).

Cette attente étoit si vive, que, suivant une tradition des Juifs consignée dans le Talmud et dans plusieurs autres ouvrages anciens, un grand nombre de gentils se rendirent à Jérusalem vers

Incipient magni procedere menses.

Si qua manent sceleris vestigia nostri,
Irrita perpetuâ solvent formidine terras.
Ille deûm vitam accipiet, divisque videbis
Permixtos heroas, et ipse videbitur illis :
Pacatumque reget... orbem.

At tibi prima, Puer, nullo munuscula cultu,
Errantes hæderas, passim cum baccare tellus,
Mixtaque ridenti colocasia fundet acantho....
Ipsa tibi blandos fundent cunabula flores.

Occidet et serpens.

Virgil., Eclog. IV. Quis sophistarum, qui non de prophetarum fonte potaverit? Indè igitur philosophi sitim ingenii sui rigaverunt. Tertul, Apolog. contr. Gent., cap. XLVII.

(2) Percrebuerat Oriente toto vetus et constans opinio, esse in fatis, ut eo tempore Judeâ profecti rerum potirentur. Sueton. in Vespas.-- Pluribus persuasio inerat, antiquis sacerdotum litteris contineri, eo ipso tempore fore, ut valesceret Oriens, profectique Judæâ rerum potirentur. Tacit., Hist., lib. V, n. XIII.

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