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> la férocité des autres dieux, et que les sacri»fices humains feroient place aux offrandes > innocentes des premices des moissons (1).»

Geci nous conduit à un autre preuve de l'attente universelle d'un Réparateur promis. Saint Paul expliquant aux Hébreux le dogme de la Rédemption, fondement de tout le christianisme, point de rémission, dit-il, sans l'effusion du sang (2); et en parlant ainsi, l'apôtre n'annonce point une doctrine nouvelle, il ne fait qu'exposer la croyance du genre humain depuis l'origine dumonde. «C'étoit, comme le remarque Bryant, » une opinion uniforme et qui avoit prévalu de » toute part, que la rémission ne pouvoit s'obte »nir que par le sang, et que quelqu'un devoit » mourir pour le bonheur d'un autre (3). »

« Aucune nation n'a douté, dit M. le comte de » Maistre, qu'il n'y eût dans l'effusion du sang » une vertu expiatoire... L'histoire, sur ce point, » ne présente pas une seule dissonance dans l'u»nivers. La théorie entière reposoit sur le dogme » de la réversibilité. On croyoit, comme on a

(1) M. de Humboldt, ibid., p. 266.

(2) Sine sanguinis effusione non fit remissio. Ep. ad Hæbr. IX, 22.

(3) Bryant's mythology explaned, t. II, p. 455, in-4°.

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toujours cru, comme on croira toujours, que l'innocent pouvoit payer pour le coupable (1). » Tous les anciens attribuent l'origine du sacrifice à un commandement divin (2), et ils s'accordoient également à ne regarder leurs sacrifices que comme de simples types (3). De là vient, que «<les animaux carnassiers, ou stupides, ou étrangers à l'homme, comme les bêtes fauves, les serpens, les poissons, les oiseaux de proie, etc., n'étoient point immolés. On choi>> sissoit toujours parmi les animaux lesplus pré> cieux par leur utilité, les plus doux, les plus innocens, les plus en rapport avec l'homme par » leur instinct et leurs habitudes. Ne pouvant » enfin immoler l'homme pour sauver l'homme, » on choisissoit dans l'espèce animale, les vic» times les plus humaines, s'il est permis de s'exprimer ainsi (4).

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Les anciens Perses immoloient une victime couronnée (5). On trouve dans plusieurs ri

(1) Soirées de Saint-Pétersbourg. Eclaircissement sur les sacrifices, tom. II, p. 394.

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(2) Faber, Orig. of Pagan. Idol. B. II, c. VIII, § 1. Mém. de l'acad. des Inscript., tom. LXXI, p. 185. (3) Outram, De sacrif., lib. I, cap. XXI, XXII. (4) Soirées de Saint-Pétersbourg, tom. II, p. 396. (5) Strab., lib. XV, p. 752. Edit. Lut. Par., 1620.

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tuels des anciens Mexicains, la figure d'un animal inconnu, orné d'un collier et d'une espèce de harnois, mais percé de dards. « D'après les >> traditions qui se sont conservées jusqu'à nos jours, dit M. de Humboldt, c'est un symbole » de l'innocence souffrante: sous ce rapport, >> cette représentation rappelle l'agneau deș Hé>> breux, ou l'idée mystique d'un sacrifice expia» toire destiné à calmer la colère de la Divi» nité (1). »

Mais rien ne prouve davantage combien le dogme de la réversibilité et du salut par le sang étoit profondément empreint dans l'esprit des peuples, que l'exécrable coutume des sacrifices humains. Leur origine, leur but, leur nature typique, sont marqués d'une manière frappante, surtout chez les nations de l'Orient.

Les Babyloniens et les Perses célébroient une fête (2) distinguée par un sacrifice particulier très-remarquable. On prenoit dans les prisons un homme condamné à mort, on le faisoit asseoir sur le trône du roi, on le revêtoit de ses habits, on ne lui refusoit aucune jouissance, et

(1) Vues des Cordillères, etc., tom. I, p. 251.

(2) Berose l'appelle Sacée, Zaxɛa. Vid. Athen., lib. XIV, cap. X, et les notes d'Isaac Casaubon.

l'on obéissoit, pendant plusieurs jours, à toutes ses volontés; ensuite on le dépouilloit, et, après l'avoir frappé de verges, on l'attachoit à un gibet (1).

Les Danois sacrifioient leur roi même dans les calamités publiques (2). En Suède et en Norwége, les rois immoloient leurs propres

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(1) Èxpéμaoav éñi úlov, suspendebant in ligno. Dio. Chrisost., Orat.. IV, de Regno. « D'où vient que les Égyptiens, les Arabes, les Indiens, avant la naissance » de Jésus-Christ, et les habitans des contrées les plus >> septentrionales, avant qu'ils eussent entendu parler de » lui, avoient tous une vérération profonde pour le signe >> de la croix ? C'est ce que j'ignore, mais le fait est cer»tain.... En quelques endroits, le signe de la croix étoit » donné aux hommes déchargés de l'accusation d'un » crime. En Égypte, ce signe signifioit la vie éternelle. » Skelton, Appeal to common sense, p. 45. ap. Vallancey's Vind, p..523. «En Gaspésie, où les sauvages adoroient » le soleil, la croix est en même temps le fétiche particu»lier du pays. On la place dans le lieu du conseil, dans >> l'endroit honorable de la cabane. Chacun la porte à la » main ou gravée sur la peau. On la pose sur la cabane, » sur les canots, sur les raquettes, sur les habits, sur » l'enveloppe des enfans, sur les sépultures des morts. » Le Clerc, Hist. de Gaspésie, ch. IX et X.

(2) Dithmar., Kb. I, cap. XII. Saxo, lib. VIII Mallet, antiq. du Nord, XII. - Bartholinus, De causis

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contemptæ mortis apud Danos, lib. II, cap. XII.

enfans (1). Dans l'Inde, ils se dévouoient quelquefois eux-mêmes (2).

Philon de Biblos rapporte, d'après Sanchoniaton, qu'il y avoit chez les Phéniciens des sacrifices qui renfermoient un mystère. « C'étoit, dit-il, la coutume des anciens, que dans

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» les périls imminens, les princes des nations

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ou des cités, afin de prévenir la ruine de tout

le peuple, immolassent celui de leurs fils qu'ils >> aimoient le plus, pour apaiser la colère des >> dieux. Ceux qu'on dévouoit en ces occasions étoient, ajoute-t-il, offerts mystiquement (3).»

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Cette coutume, suivant le même auteur, étoit fondée sur l'exemple de Kronos, appelé Il (4) par les Phéniciens, et qui, déifié après sa mort,

(1) Wormii Monum. Danica, lib. I, cap. V. Albert. Kranz. Dania, lib. IV, cap. X et XIII.

(2) Traduction de Ferishta, par Dow, vol. I, p. 45.

(5) Εθος ἦν τοῖς παλαῖοις, ἐν ταῖς μεγάλαις συμφοραῖς τῶν κιν δύνων, ἀντὶ τῶν πάντων φθορᾶς, τὸ ἠγαπημένον τῶν τέκνων τοὺς κρατοῦντας ἤ πόλεως ἤ ἔθνους εἰς σφαγὴν ἐπιδιδόναι, λύτρον τοῖς τι μωμοις δαίμοσι. Καπεσφάττοντο δὲ οἱ διδόμενοι μυστικῶς. Euseb. Præp. Evang., lib. I, cap. X, pag. 40.

(4) Au lieu de Il, on lit Israël dans Eusèbe, « Quasi » vox illa i, dit Marsham, fuisset hujus compendium. » Verum ἷλον, τὸν καὶ Κρόνον, Ilum, qui Saturnus dictus » est, Cali filium fuisse, ex Sanchoniatone, non semel do»cuit Philo. » Canon chronicus, p. 79.

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