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» vos propres yeux (1), et qui n'avez que des pensées vaines (2)! Malheur à vous, déser>>teurs de la société dont Dieu est le roi (3) ! >> Malheur à celui qui est seul (4)! Malheur à` l'impie (5)! »

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Et du fond de sa ruine, éternellement l'impie s'écriera Malheur à moi (6)!

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Heureux, au contraire, ceux qui, dociles à la voix de la tradition, règlent sur ses enseignemens leur foi, leurs mœurs, leur culte. Seuls raisonnables, parce que leurs croyances reposent sur le témoignage de la plus haute raison, ils reçoivent du genre humain les vérités qui sont le fondement de la religion universelle; et, quand ces vérités se développent, quand la loi se perfectionne, ainsi qu'il étoit prédit, quand les figures font place à la réalité, et qu'enfin s'accomplit l'espérance de toutes les nations, continuant de soumettre leur raison à l'autorité la plus

(1) Væ qui sapientes estis oculis vestris! Isa. V, 21. (2) Væ qui cogitatis inutile! Mich. II, 1.

(3) Væ filii desertores! dicit Dominus. Isa. XXX, 1. (4) Væ soli! Eccles. IV 10.

,

(5) Væ impio in malum! Ibid., III, 11.

(6) Væ misero mihi! quoniam addidit Dominus dolorem dolori meo laboravi in gemitu meo, et requiem non inveni. Jerem., XLV, 3.

grande ou à la raison de Dieu même, qui se manifeste de nouveau, ils suivent, avec une joie mêlée d'admiration, le merveilleux mouvement qui élève tout à coup le monde au-dessus de l'abîme où il descendoit, et le rapproche de son Créateur. Leur foi ne change point, elle s'agrandit; leur culte ne varie point, il se fixe pour l'éternité en atteignant sa perfection (1). Ils attendoient celui qu'attendoit l'univers entier, celui qui devoit réconcilier toutes choses par lui et en lui-même, pacifiant par son sang répandu sur la croix, ce qui est sur la terre et dans le ciel (2). Ce Sauveur vient; leurs yeux contemplent l'image du Dieu invisible, le premier né de toute créature (3), qu'Abraham a souhaité de voir, et qu'il n'a point vu, que les patriarches et les prophètes, que tous les justes ont salué de loin dans

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(1) Charles Bonnet voit dans le christianisme « la perfection ou le complément de la loi naturelle, la

» science des vrais sages. . . une religion dont l'universa»lité embrasse tous les siècles, tous les lieux, toutes les » nations. » Palingen. philosoph., part. XXI, ch. VI. OEuvres compl., tom. XVI, p. 434, 435.

(2) Per eum reconciliare omnia in ipsum, pacificans per sanguinem crucis ejus, sive quæ in terris, sive quæ in cœlis sunt. Ep. ad Colossens., I, 20.

(3) Qui est imago Dei invisibilis, primogenitus omnis creaturæ. Ibid., 15.

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la foi des promesses. Une voix part d'en haut Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toutes mes complaisances; écoutez-le (1). Ils l'écoutent, et ne veulent plus à jamais écouter que lui. A qui irions-nous? vous avez les paroles de la vie éternelle. Nous croyons et nous savons que vous êtes le Christ fils du Dieu vivant (2).

Et lui-même, que dit-il? Je suis la voie, la vérité, la vie (3). Il est la voie, parce que nul ne peut aller au Père, ni le connoître que par lui (4); il est la vérité, puisqu'il est la raison, la Sagesse vivante engendrée par le Père, son Verbe consubstantiel; il est la vie, car la vie et la vérité ne sont qu'une même chose.

Ainsi toutes les créatures ont, au commencement, reçu de lui la vérité, la raison, la vie, qu'elles conservent par lui seul (5), comme par

(1) Et ecce vox de nube dicens: Hic est Filius meus dilectus, in quo mihi benè complacui; ipsum audite. Matth. XVII, 5.

(2) Domine, ad quem ibimus? verba vitæ æternæ habes. Et nos credidimus et cognovimus, quia tu es Christus filius Dei vivi. Joan. VI, 69 et 70.

(3). Ego sum via, et veritas, et vita. Joan., XIV, 6. (4) Nemo venit ad patrem, nisi per me. Ibid.

(5) In ipso condita sunt universa in cœlis et in terrâ, visibilia et invisibilia, sive Throni, sive Dominationes,

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lui seul encore elles reçoivent, pourvu que leur volonté n'y mette aucun obstacle, la plénitude de la vie, de la raison et de la vérité. Voilà ce qu'il promet à ceux qui croiront: Je suis venu pour qu'ils aient la vie, et une plus grande abondance de vie (1) non pas une autre vie, une autre vérité, une raison différente; mais la même raison plus étendue, la même vérité plus développée, la même vie plus parfaite : c'est l'enfant devenu homme, c'est l'homme uni davantage à Dieu. Un antique péché les séparoit; le sang de la victime pure l'efface, et le sacrifice universel accomplit l'universelle régénération. Vainqueur du serpent et de la mort, le Christ remonte aux cieux, pour y préparer une demeure à ses élus (2); et, dans la Cité sainte, ce cri éternel retentit au pied du trône de l'Agneau immolé dès l'origine du monde (3) : Bénédiction,

sive Principatus, sive Potestates; omnia per ipsum et in ipso creata sunt; et ipse est ante omnes, et omnia in ipso constant. Ep. ad Colossens., I, 16 et 17.

(1) Ego veni ut vitam habeant, et abundantiùs habeant. Joan., XII, 50.

(2) Quia vado parare vobis locum. Joan., XIV, 2. (3) Agnus qui occisus est ab origine mundi. Apocal., XIII, 8.

gloire, actions de grâces, honneur et puissance à notre Dieu, dans les siècles des siècles! Il est ainsi (1).

(1) Et clamabant voce magnâ dicentes: Salus Deo nostro, qui sedet super thronum, et Agno... Benedictio, et claritas, et sapientia, et gratiarum actio, honor, et viret fortitudo Deo nostro in sæcula sæculorum. Amen. Ibid., VII, 10 et 12.

tus,

FIN DU TROISIÈME VOLUME,

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