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Selon le même auteur, « Les premiers hommes > consacrèrent encore les productions de la terre » et les ayant mises au rang des dieux, ils leur > offrirent des sacrifices et des libations (1). » Persuadés que d'invisibles ministres du souverain Être, présidoient aux arbres, aux plantes, à tout ce qui sert à l'entretien de la vie (2), les hommes adorèrent, pour se les rendre propices, les génies qui les nourrissoient.

Diodore distingue également deux sortes de dieux reconnus des anciens; les uns immortels et incorruptibles, tels que le soleil, la lune, les

omnibus cognoscebant. Euseb. Præpar. evang., lib. I, p. 32. D.

(1) At illi omnium principes terræ germina consecrârunt, iisque deorum in loco habitis adorationis cultum tribuerunt.... Inferiasque et libamina perfecerunt. Euseb. Præp. evang., lib. I, cap. X, p. 34. B.

(2) Suivant Aristote, Dieu, semblable à un grand prince, ne fait pas tout par lui-même; il a des ministres au-dessous de lui, auxquels il a donné le gouvernement des choses d'ici-bas. Comme un monarque qui, sans sortir de son palais, fait mouvoir et agir ses officiers, depuis le premier jusqu'au dernier, dans toute l'étendue de ses états, Dieu résidant dans le ciel, qu'il ne quitte point, fait mouvoir et agir ceux auxquels il a confié le gouvernement de ce monde. De Mundo, cap. VI. Vid. et. Onatus, ap. Stob. Ecl. phys. I, 16. C'est aussi la doctrine des Indiens, des Chinois, des anciens Perses, des Guèbres, des

vents, les fleuves, etc; les autres, d'une nature mortelle, étoient les bienfaiteurs du genre humain, à qui la reconnoissance publique élevoit des autels (1).

Si l'on en croit Lucien (2), ce fut en Egypte que naquit le culte des dieux. Sa religion n'étoit qu'une confusion effroyable de divinités de toute espèce, et de bizarres superstitions (3). Il paroît que le sabéisme y dominoit originairement (4). Nous voyons dans Hérodote que le pays étoit couvert de temples érigés à des dieux humains (5).

Péruviens, en un mot, de toutes les nations. Philost., Vit. A poll., lib. III, cap. II. -Couto, Decad. V, liv. VI, cap. IV. -Abr. Roger, p. 158 et suiv.- Le P. Visdel., Not. man. sur l'Y-King. Anquetil du Perron, Mém. de l'acad. des Inscript., tom. LXIX, p. 198 et suiv.-Voyage d'Oléarius, tom. II, p. 215. Mémoires de l'Académie, tom. LXXI, p. 381.

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(1) Apud Euseb, Præp. evang., lib. II, cap. III, p. 59. (2) De syriâ Deâ. tom. II, p. 656. Vid. et. Marsham, Canon chronic., p. 34 et seq.

(3) « La religion y étoit fort mélangée. Dès les premiers » siècles, le sabéisme y entroit pour beaucoup. » Du culte des dieux fétiches, ou parallèle de l'ancienne religion de l'Égypte, avec la religion actuelle de Négritie, par le président de Brosses, p. 253.

(4) Maneth apud Euseb. Præp. evang., lib. II, cap. I, pag. 45.

(5) Herodot., lib. II, cap. 91, 112, 113, 118, 119 et

L'Egypte adoroit ses rois, même vivans (1); et plus aveugle dans ses pensées que beaucoup de peuples barbares, cette nation savante prostituoit les honneurs divins aux animaux les plus vils, ou plutôt aux esprits qui les animoient (2). Chacun se choisissoit parmi eux un protecteur, comme les nègres se font des fétiches du premier objet qui se présente à eux. Embaumé avec soin, l'animal sacré étoit enfermé dans le même tom

alib.

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Hermes ipse..... Deos Egypti homines mortuos esse testatur. Cùm enim dixisset proavos suos.... invenisse artem quâ efficerunt Deos. S. Aug. de civit. Dei, lib. VIII, cap. XXVI.

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(1) Ως πρὸς ἀληθείαν ὄντας Θεοῦς, dit Diodore, lib. I, p. 101. (2) Quid igitur censes? Apin illum sanctum Ægyptiorum bovem, nonne deum videri Ægyptiis? Tàm herclè quàm tibi illam nostram Sospitam, etc. Cicer. de nat. Deor., lib. I, cap. XXIX. Herodot., lib. II, p. 128. « Si la » sécheresse, dit Plutarque, cause dans le pays quelque » maladie pestilentielle, ou quelque autre grande cala» mité, les prêtres égyptiens prennent en secret pendant la >> nuit l'animal sacré, et commencent d'abord par lui faire » de fortes menaces; puis, si le mal continue, ils le sacri» fient et le tuent; ce qu'ils regardent comme un châtiment » du mauvais demon : » ὡς δὴ τίνα κολασμον ὄντα τοῦ δαίμονος TOTTOV. De Isid. et Osirid. oper., tom. II, p. 380. Les Chinois en usent à peu près de même ils battent leurs idoles, quand elles tardent trop à exaucer leurs prières. Le P. Le Comte, Mém. de la Chine, p. 102.

beau avec son adorateur, pour le préserver des mauvais génies, qu'on croyoit inquiéter les âmes des morts (1). On tâchoit d'apaiser ces génies malfaisans par des prières et des sacrifices, ou l'on cherchoit contre eux des protecteurs parmi les génies amis de l'homme.

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« C'est une chose universellement reconnue, » dit un savant anglais, que l'idolâtrie chal» déenne, appelée aussi le sabéisme, consistoit » en grande partie, au moins originairement, » dans le culte du soleil, de la lune, et des étoiles, » On croyoit que chacun de ces astres étoit > animé par une âme, de la même manière que » le corps humain. Très-probablement on pen» soit aussi qu'ils étoient habités par les âmes des hommes illustres; car c'étoit une opinion › reçue généralement, qu'après la mort elles re» tournoient dans les cieux, leur demeure na»tive (2). » De là les divers rites en usage chez

(1) Kirker, OEdyp. Egyp.-Sur l'ancienne religion de l'Égypte, Voyez Diodor. Sicul., lib. I. - Pausanias, lib. VII. — Plin., hist. nat., lib. VIII, cap. XLVI. Clem. Alex. strom., lib. V.—Jablonski, Pantheon Egyp. Jac. Perizonius, Egyp. origin.

(2) The general prevalence of the worship of human spirits, in the ancient heathen nations, asserted and proved; by Hugh Farmer. p. 186. Vid. et. Brucker, Hist. crit. philos. liv. II, chap. V, p. 224.

les païens, pour faire descendre les âmes des astres, et les attirer dans les statues et les symboles qu'on leur consacroit (1).

Le sabéisme dut surtout se repandre en Orient chez des peuples nomades, qui, semblables au navigateur, se guidoient, dans leurs plaines immenses, par l'observation des astres, qu'un ciel serein offroit constamment à leurs regards. Aussi ce culte idolâtrique paroît-il avoir pris naissance sur les bords du Tigre et de l'Euphrate. Il y éprouva successivement de nombreuses variations; et quoiqu'on le retrouve en d'autres contrées, il s'y présente sous des formes qui diffèrent à l'infini, selon les idées qui le modifièrent. Les Chaldéens croyoient encore à l'existence d'une multitude d'esprits créés par le Dieu suprême (2).

Les Perses sacrifioient au soleil, à la lune, au feu, à l'eau, à la terre et aux vents. Anciennement, ajoute Hérodote, ils n'offroient de sacrifices qu'à ces divinités : mais ils ont ensuite ap

(1) Voyez Hottinger, Hist. orient., lib. I, cap. VII, p. 296 et suiv., et les notes de Pocoke sur Abul-Pharai, Specimen hist. arab., p. 138 et suiv.

(2) Innumeri dii, angeli, boni dæmones et mentes hominum. Cleric. Philosop. oriental., lib. I, sect. II, cap. II; oper. philosophic., tom. II, p. 188.

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