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des Celtes (1), des Ibériens, des Celtibériens (2), des Hellènes, et des premiers habitans de l'Italie (3). Chacun de ces peuples avoit ses dieux propres (4) et ses rites particuliers; mais les objets de leur culte étoient toujours les esprits chargés de l'administration de l'univers, et les âmes des morts. Dureste ce culte varioit sans cesse, comme on le voit surtout chez les Grecs et chez les Romains. On abandonnoit les anciens dieux, et l'on s'en formoit de nouveaux, au gré de l'imagination des poëtes, et suivant les caprices de la superstition. Les fables se mêloient aux fables. Dans les divers pays, et dans le même pays à diverses pas époques, les mêmes noms ne réveilloient les mêmes idées. Ainsi le culte du soleil, qui, dans

(1) Cæsar, De bell. gallic. 1. VI. Diodor. Sicul. lib. V, p. 354. Ed. Wesseling.

-Pelloutier, hist. des Celtes.

Strabo, l. IV, p. 303. Borlase's Antiquities of

Cornwal, book I. Whitaker's Hist. of Manchester,

vol. II.

Macrob. Saturn. 1. I, c. 19.

(2) Strabo, lib. III. (3) Voyez les mythologues, Bryant, Faber, Blackwell, Pluche, Banier, Guérin du Rocher; les Mémoires de l'académie des Inscriptions, et l'ouvrage intitulé ; L'Italia avanti il dominio dei Romani, par M. Joseph Micali.

(4) Les Romains donnèrent le nom de leurs dieux aux divinités des autres peuples, ce qui a jeté une grande confusion dans ce qu'ils disent des cultes étrangers.

la Chaldée, s'adressoit à l'intelligence céleste qu'on croyoit animer cet astre, n'étoit à Rome et dans la Grèce, que le culte d'une divinité humaine ou d'Apollon (1).

Des débris de diverses idolâtries qui ont successivement régné dans l'Inde, et de plusieurs dogmes chrétiens défigurés, se composent au

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(1) Cicer. De natur. deor., lib. III, c. XX. Schedius, De diis german. p. 94. « Les Grecs s'étoient livrés » de bonne heure au culte des héros et des statues. Ce >> nouveau cuite absorba tellement l'ancien dans la plupart » des régions occidentales, que les astres et les élémens » n'étoient plus honorés que comme personnifiés avec quelque génie ou quelque héros célèbre. » Mem. de l'académie des Inscrip. tom. XLII, p. 179.-M. Cuvier fait la même remarque. « Les Grecs, dit-il, chez qui la civilisa» tion arriva de Phénicie et d'Égypte, et si tard, mélangé>> rent les mythologies phéniciennes et égyptiennes, dont » on leur avoit apporté des notions confuses, avec les >> traits non moins confus de leur première histoire. Le » soleil personnifié, nommé Ammon on le Jupiter d'É» gypte, devint un prince de Crète; le Phtha, ou artisan » de toutes choses, fut l'Hephaestus ou Vulcain, un forge» ron de Lemnos; le Cham, autre symbole du soleil ou >> de la force divine, se transforma en un héros thébain » robuste, leur Héraclès ou Hercule; le cruel Moloch des » Phéniciens, le Remphale des Égyptiens fut le Chronos » ou le Temps qui dévoroit ses enfans; et ensuite Saturne » roi d'Italie. » Recherches sur les ossemens fossiles des quadrupèdes. Disc. prélimin.

jourd'hui les religions de l'Indostan, de la Tartarie, du Tibet, du Tonquin, de la Chine, et des îles adjacentes. On ne sauroit douter que le christianisme n'ait pénétré dès les premiers siècles jusqu'aux extrémités de l'Asie (1). Plus tard les Nestoriens l'y portèrent de nouveau; d'autres sectaires les suivirent, ou même les précédèrent, et l'on trouve, au Tibet surtout, des traces évidentes de manichéisme (2). Il paroît même constant que le Dalaï-Lhama, n'étoit originairement qu'un prêtre manichéen (3); et la reli

(1) P. Anț. Andrada, cité par La Croze, Hist. christ. Ind. l. VI, p. 513. — Assemani. Biblioth. oriental. t. III, part. II. Abulfarage, tom. II. De Guignes, Chorograph. cap. I, a. 1. Id. Hist. des Huns, tom. I, part. II, lib. III, p. 223 à 238. - M. De Sainte-Croix, l'EzourVedam, observ. prélimin. p. 9o et suiv. La Croze, hist.

dù christian., etc. p. 63.

(2) Dubitare vix potest maximam superstitionum partem, quæ Indos, Sinas et vicinos populos à seculis multis accæcatos tenent, ex Manichæorum doctrinâ reliquiisque sectæ zoroastreæ, originem ducere. Renaudot, hist. patriarch. Alexandr. p. 44.— Sim. Asseman. Biblioth. oriental., t. III, part. II, in Timotheo patriarchâ nestorianoDe Guignes, hist. des Huns, tom. part. II, p. 337, sub an. 552 et p. 398, 399.

rum.

(5) Dalai-Lhama signifie prêtre universel dans la langue mongule. D'autres, avec moins de vraisemblance, voyent dans les Dalaï-Lhamas des successeurs de Zamolxis.

gion dont il est le pontife, semble n'être qu'un mélange du samanéisme et de la doctrine de Manès (1).

Le culte des astres (2), des esprits célestes et des génies malfaisans (3), étoit autrefois répandu (4) et subsiste encore, mais après avoir subi de nombreux changemers, sur les bords du Gange et de l'Indus. Les principales divinités des Indiens, Brama, Vishnou et Chib, sont les génies tutélaires du monde physique (5). On adoroit aussi dans l'Inde des divinités humaines, et particulièrement Budda, que son éclatante sainteté fit placer au rang des dieux, dit Clément d'A

(1) Alphabetum tibetanum, tom. I, passim. (2) Macrob. Saturn. 1. I, c. 23. t. I, p. 160.

Alphab. tibetan.

(3) Parmi les mauvais genies dont les Tibetains reconnoissent l'existence, il y en a qu'ils nomment Thracen, c'est-à-dire, grands dragons. Ces génies malfaisans sont les ennemis des saints. Ibid, præfat., p. XXXI.

(4) Strabe., I. XV, p. 494.

(5) Couto., cont. de Barros, dec. V, l. VI, c. 3. Abrah, Roger, p. 286. Les Indiens peignent les mauvais esprits avec toutes les difformités possibles; entre les différens noms qu'ils feur donnent, les principaux sont Diagal et Saitan : le premier de ces noms signifie un menteur, un trompeur, un imposteur; le second désigne un ennemi, un adversaire.

lexandrie (1). Les esprits qui présidoient aux fleuves et aux élémens, et les animaux même (2) sont encore aujourd'hui dans l'Inde, comme jadis en Egypte, l'objet d'un culte superstitieux : mais ce culte, les Egyptiens le rapportoient à des génies d'une nature différente de la nôtre, tandis que les Indiens croient par là honorer les âmes des morts (3).

Il y a de fortes raisons de penser que la religion primitive s'est long-temps conservée plus pure à la Chine que dans presque toutes les autres contrées du monde. Cependant le respect

(1) Εἰσὶ δὲ τῶν ἰνδῶν οἱ τοῖς Βουττα πειθόμενοι παραγγέλμασιν, ὅν δ ̓ ὑπερβολὴν σεμνότητος εἰς θεὸν τε τετιμήκασι. Stromat. lib. I, p. 305. Il y a eu deux Budda ou Butta; c'est dú second que parle S. Jérôme. lib. I. adv. Jovinian. Jablonski pense que le premier étoit d'origine égyptienne. Panth. égyp. p. II, lib. III, c. 4.

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(2) Voyez les Recherches asiatiques.-Hist. des rit. relig. des Ind.-- Parallèlle des religions, tom. I. — Hist. de Sumatra, par William Marsden; t. II, p. 101 et suiv. Hist. des Indes, par Barros et la continuation par Couto. -Maurice's histor. of Indostan.-Henry Lord, Religion of Banians. Holwell, hist. events. - Dow, hist. of Indostan.

(3) « Les Indiens rendent un culte aux animaux parce » qu'ils renferment, croyent-ils, les âmes des morts. » Mém. de Bernier, tom. III, p. 154. Vid. etiam Petr. Maffei, hist. Indi., lib. I, p. 56.

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