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NOTES SUR LA SATIRE V.

(1) A Cornutus.

Voilà encore une satire en forme de dialogue. Le sujet véritable (car l'éloge de Cornutus n'appartient pas proprement au fond de l'ouvrage) est l'exposition de la doctrine des stoïciens sur la liberté.

Ces philosophes, distinguant avec soin la liberté civile, la seule que le peuple connût, d'avec celle de l'ame, qui n'est autre chose que l'empire du sage sur ses passions, soutenaient que tous les hommes vicieux étaient esclaves.

(2) Ou pour peindre..... [v. 3.]

Horace avait présenté une image à peu près pareille, en parlant aussi des Parthes dans la première satire du livre 1.

Aut labentis equo describit vulnera Parthi.

«Ne peut... décrire le Parthe blessé qui tombe de cheval. »

(3) Pour toi, tu n'es ni le forgeron qui enfle sans relàche ses soufflets haletants. [v. 10.]

At tu conclusas hircinis follibus auras

Usque laborantes dum ferrum molliat ignis,

Ut mavis, imitare...

HORACE, satire IV, livre I.

(4) Tu ne gonfles pas ta bouche de vent, pour l'en faire sortir à grand bruit. [v. 13.]

Nec stloppo tumidas intendis rumpere buccas.

Stloppus, mot forgé pour exprimer le bruit des joues enflées de vent.

(5) Donner du poids à une vaine fumée. [v. 20.]

Nugis addere pondus, donner du poids à des bagatelles. (HORACE, épit. 19, liv. 1.)

(6) A l'âge où l'homme sans expérience tremble et hésite entre les routes opposées. [v. 34.]

Quunque iter ambiguum est, et vitæ nescius error
Diducit trepidas ramosa in compita mentes.

Allusion à la fiction sublime dans laquelle Xénophon a peint Hercule au milieu de deux chemins, dont l'un est hérissé d'épines, c'est celui de la vertu; et l'autre est semé de fleurs, et c'est celui du vice. La sagesse et la volupté, placées à l'opposite l'une de l'autre, s'efforcent d'attirer, chacune de son côté, le héros indécis. Celle-ci lui promet la gloire, celle-là les plaisirs. Il se décide enfin, non sans combat, à suivre la sagesse.

Quelques commentateurs voient une nouvelle allusion dans RAMOSA COMPITA, chemins branchus. Celle-ci regarde, disent-ils, l'Y, l'upsilon. Nous avons déja remarqué que Pythagore avait choisi cette lettre pour en faire un emblème; que, selon lui, la branche droite représente la route escarpée qu'il faut gravir pour arriver à la vertu, et la branche gauche (elle est très inclinée dans l'écriture grecque) exprime la pente rapide qui nous entraîne vers le vice.

(7) N'en doute pas, nos jours, unis par un nœud indissoluble, sont soumis à la même étoile. [v. 45.]

Utrumque nostrum incredibili modo

Consentit astrum...

HORACE, livre II, ode xvI.

(8) Soit que notre Jupiter ait vaincu la maligne influence de Saturne. [v. 50.]

Te Jovis impio

Tutela Saturno refulgens

Eripuit.

HORACE, liv. II, ode xvII.

(9) L'un court à l'Orient échanger les marchandises d'Italie contre le poivre et le pâle cumin. [v. 54.]

Hic mutat merces, surgente a sole ad eum quo

Vespertina tepet regio.

HORACE, livre I, satire Iv.

(10) Tu épures leur cœur, pour y semer les maximes de Cléanthe [v. 63.]

Cléanthe fut disciple et successeur de Zénon. Sa misère fut telle dans sa jeunesse, qu'il passait la nuit à puiser de l'eau pour les jardins, ou à pétrir le pain d'un boulanger. Faute de tablettes, il écrivait sur des os les leçons de son maître. Sa lenteur naturelle le fit surnommer l'Ane.

(11) O peuple fou, chez qui une pirouette fait un citoyen! [v. 75.]

Heu, steriles veri, quibus una Quiritem
Vertigo facit !

Quand un maître voulait affranchir un esclave, il le con

duisait devant le préteur; là il le faisait tourner sur les talons, puis il le renvoyait en prononçant ces mots : HUNC ESSE LIBERUM VOLO: Je veux que cet homme soit libre.

(12) C'est à présent Marcus Dama. [v. 79.]

L'association de ces deux noms est plaisante. Le premier était le prénom de plusieurs familles patriciennes; le second n'était porté que par des esclaves. On sait qu'un affranchi pouvait prendre le nom de son patron.

(13) Voilà la vraie liberté, celle qu'un chapeau nous donne. [v. 82.]

C'est le nouvel affranchi qui parle. Une des principales causes de l'obscurité de Perse est ce changement d'interlocuteurs, à quoi l'on ne s'attend pas.

Les esclaves portaient ordinairement leurs cheveux fort longs. Lorsqu'on les affranchissait, ils se faisaient tondre et on leur donnait publiquement un chapeau, symbole de la liberté chez les Romains.

(14) Tu délayes de l'ellébore, etc. [v. 100].

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(15) Si tu peux dire: Je les possède. [v. 143.]

Hæc mea sunt, teneo, quum vere dixeris.

C'est le même tour que dans Horace :

Ex his ut proprium quid noscere?

Potesne

(16) Si, sous un front poli, tu gardes le cœur corrompu et la malice du renard. [v. 117.]

Sin'... fronte politus,

Astutam vapido servas sub pectore vulpem.

Ce vers a une ressemblance frappante avec celui-ci d'Horace :

Nunquam te fallant animi sub vulpe latentes.

(17) Remue seulement un doigt, et tu commets une faute. [v. 449.]

Digitum exere, peccas.

L'école stoïcienne enseignait que, dans l'état habituel du vice, les actions les plus indifférentes devenaient crim2-nelles.

(18) Debout, dit-elle, etc. [v. 133.]

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Boileau a imité ce dialogue dans la satire vIII:

Le sommeil sur ses yeux commence à s'épancher :

Debout! dit l'avarice; il est temps de marcher.

He laissez-moi... Debout... Un moment... Tu répliques ?... etc.

(19) Tu ne seras que cendre, ombre et poussière. [vers 452.]

Cinis et manes et fabula fies.

Perse a pu songer à ce vers d'Horace :

Jam te premet nox, fabulæque Manes.

(20) Vis en pensant à la mort. [v. 153.]

Vive, memor lethi.

Horace s'est exprimé ainsi dans la satire 6 du livre 11:

Vive, memor quam sis ævi brevis.

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