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parricides (38)? Le fils d'Agamemnon, comme lui, tua sa mère quelle différence! Les dieux le poussaient à venger son père, égorgé dans un festin; mais il ne versa ni le sang d'Électre ni celui d'Hermione, n'empoisonna aucun de ses parents: Oreste ne chanta jamais sur un théâtre; il ne fit point de vers sur l'embrasement de Troie (39). Virginius, Vindex et Galba pouvaient-ils rien venger de plus odieux (40)? Qu'a-t-il fait ce Néron pendant sa détestable tyrannie? Voici les talents de ce prince, issu de tant d'aïeux (41): il dansait, il chantait sur les théâtres étrangers, et la Grèce le vit disputer ses futiles couronnes (42). Cours décorer les images de tes pères des trophées de ta voix; cours déposer aux pieds de Domitius (45) la robe traînante et le masque de Thyeste (44), d'Antigone, ou de Mélanippe (45), et suspends ta harpe au colosse d'Auguste (46).

Céthégus, et toi, Catilina, quelle extraction plus

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Par Agamemnonidæ crimen ; sed caussa facit rem
Dissimilem: quippe ille deis auctoribus, ultor
Patris erat cæsi media inter pocula; sed nec
Electræ jugulo se polluit, aut spartani
Sanguine conjugii; nullis aconita propinquis
220 Miscuit; in scena nunquam cantavit Orestes;
Troica non scripsit. Quid enim Virginius armis
Debuit ulcisci magis, aut cum Vindice Galba?
Quid Nero tam sæva crudaque tyrannide fecit?
Hæc opera atque hæ sunt generosi principis artes,
Gaudentis fœdo peregrina ad pulpita cantu
Prostitui, Grajæque apium meruisse coronæ.
Majorum effigies habeant insignia vocis:
Ante pedes Domiti longum tu pone Thyestæ
Syrma vel Antigonæ, seu personam Melanippes,
230 Et de marmoreo citharam suspende colosso.

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Quid, Catilina, tuis natalibus, atque Cethegi

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sublime que la vôtre? Non moins furieux que les Gaulois, vous préparâtes cependant les armes et les flambeaux qui devaient, pendant la nuit, renverser, consumer nos temples et nos maisons; projet digne de la robe soufrée (47) ! Mais le consul veille, et arrête vos enseignes. Cet homme nouveau, cet obscur citoyen d'Arpinum (48), créé depuis peu chevalier, pose des gardes, rassure les esprits, et saisit d'un coup d'œil toutes les ressources de la nation: aussi fut-il en temps de paix (49), et dans nos murs, comblé d'une gloire préférable aux lauriers ensanglantés qu'Octave moissonna près d'Actium et dans les champs de Thessalie. Rome, libre par Cicéron (50), l'appela sauveur et père de la patrie (51).

Un autre habitant d'Arpinum, Marius, commença chez les Volsques par labourer en mercenaire : plus tard, le centurion brisait le sarment sur sa tête quand il travaillait trop lentement à fortifier un camp. Ce

Inveniet quisquam sublimius? arma tamen vos
Nocturna et flammas domibus templisque parastis,
Ut braccatorum pueri, Senonumque minores;

235 Ausi quod liceat tunica punire molesta.
Sed vigilat consul, vexillaque vestra cocrcet.
Hic novus, Arpinas ignobilis, et modo Rome
Municipalis eques galeatum ponit ubique
Præsidium attonitis, et in omni gente laborat.
Tantum igitur muros intra toga contulit illi
Nominis et tituli, quantum non Leucade, quantum
Thessaliæ campis Octavius abstulit udo

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Cædibus assiduis gladio. Sed Roma parentem,
Roma patrem patriæ Ciceronem libera dixit.

Arpinas alius Volscorum in monte solebat
Poscere mercedes alieno lassus aratro :
Nodosam post hæc frangebat vertice vitem,
Si lentus pigra muniret castra dolabra.

Hic tamen et Cimbros, et summa pericula rerum

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Marius néanmoins, dans la dernière extrémité, bravant les Cimbres, sau va lui seul la ville consternée; c'est pourquoi son noble collègue (52) ne reçut que la seconde palme, après que ces barbares gigantesques furent devenus la pâture des corbeaux, étonnés de leur proie.

:

Les Décius naquirent plébéiens, leurs noms furent plébéiens tous deux suffirent néanmoins pour apaiser et la terre notre mère commune, et les dieux infernaux conjurés contre nos légions, nos auxiliaires, contre tous les Latins (53); c'est que les Décius leur étaient plus chers que ceux qu'ils conservèrent.

Le dernier de nos bons rois, né d'une esclave, mérita la trabée (54), le diadème et les faisceaux de Romulus. Les fils du consul ouvrent les barrières de Rome aux tyrans exilés; eux qui devaient à la liberté encore douteuse des actions capables d'étonner les Mutius, les Coclès, et cette vierge (55) franchissant à la nage le Tibre, borne de notre empire. Un esclave,

250 Excipit, et solus trepidantem protegit urbem.

Atque ideo, postquam ad Cimbros stragemque volabant,
Qui nunquam attigerant majora cadavera, corvi,

Nobilis ornatur lauro collega secunda.

Plebeiæ Deciorum animæ, plebeia fuerunt 255 Nomina: pro totis legionibus hi tamen, et pro Omnibus auxiliis, atque omni pube latina

Sufficiunt diis infernis, Terræque parenti; Pluris enim Decii quam qui servantur ab illis. Ancilla natus trabeam et diadema Quirini, 260 Et fasces meruit, regum ultimus ille bonorum. Prodita laxabant portarum claustra tyrannis Exsulibus juvenes ipsius consulis, et quos Magnum aliquid dubia pro libertate deceret, Quod miraretur cum Coclite, Mutius, et quæ 265 Imperii fines Tiberinum Virgo natavit.

digne d'être pleuré par les dames romaines (56), dénonce cette trame aux sénateurs. Les fils de Brutus, battus de verges, tombèrent sous la première hache employée par nos lois (57).

J'aimerais mieux, Ponticus, te voir fils de Thersite avec la valeur d'Achille (58), et capable de manier les armes de Vulcain, que fils d'Achille, et semblable à Thersite. Noble! qui que tu sois, quand tu remonterais jusqu'à la fondation de Rome, tu n'en sors pas moins d'un asile infame (59). Le premier de tes pères ne fut qu'un pâtre, ou..... je n'achèverai pas.

Occulta ad patres produxit crimina servus
Matronis lugendus: at illos verbera justis
Afficiunt pœnis, et legum prima securis.

Malo pater tibi sit Thersites, dummodo tu sis
270 acidæ similis, Vulcaniaque arma capessas,
Quam te Thersitæ similem producat Achilles.
Et tamen, ut longe repetas longeque revolvas
Nomen, ab infami gentem deducis asylo.
Majorum primus, quisquis fuit ille, tuorum,
275 Aut pastor fuit, aut illud quod dicere nolo.

NOTES SUR LA SATIRE VIII.

(1) Argument. La vraie noblesse, dit Juvénal, est per sonnelle, et ne vient que de la vertu : quant aux titres héréditaires, ils ne prouvent rien en faveur de celui qui en est décoré. C'est le peuple, continue-t-il, qui défend les droits de la noblesse ignorante; c'est lui qui recule et protége les confins de l'empire. Qu'importe de quelle race est un coursier, quand il dégénère? De même, quels égards doit-on à celui que ses illustres aïeux élevèrent aux premiers emplois de la république, quand il opprime nos alliés au lieu de les protéger? quand il s'avilit jusqu'à se faire cocher, palefrenier, histrion et gladiateur? Enfin, des nobles trahirent la patrie, des plébéiens la sauvèrent.

(2) Les Émiliens, etc. [v. 3.] Si j'avais dit les Émiles, on aurait pu croire qu'il s'agit ici de Paul-Émile, tandis que c'est de Publius Cornelius Scipion, que Juvénal appelle, vers 11, Numantin. Æmilianus n'est pas un nom de race, mais d'adoption, comme ceux-ci, Fulviani, Mariani, Pomponiani, etc.

(3) Corvinus sans épaules, etc. [v. 4.] On lit dans quelques éditions, Nasumque minorem · Corvini. J'ai suivi la leçon conforme aux anciens manuscrits: Ita enim vetustissimæ P. Pithoei membranæ, dit Nic. Heinsius. Quelques critiques mettent dans ce même vers: Et Curios jam dividuos. Cette correction est plus qu'inutile.

(4) De l'autel d'Hercule, etc. [v. 13.] On voyait, auprès

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