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les philosophes mêmes ont avoué l'utilité de la confession'. Elle prévient plus de crimes encore qu'elle n'en efface; elle est le supplément de toutes les lois humaines, une source intarissable de paix et de vertus. La pitié divine a élevé au milieu de nous un tribunal où le pardon attend incessamment le repentir. Et quand s'approche le moment qui décidera de notre sort pour jamais, l'onction des in

bres, même coutume. (Bardesan., ap. Porphyr. De Styg.) « Plus << l'homme qui a commis un péché s'en confesse véritablement et vo«<lontairement, plus il se débarrasse de ce péché, comme un serpent « de sa vieille peau. » (Lois de Menu, fils de Brahma, dans les OEuvres de sir W. Jones, t. III, ch. x1, n. 64 et 233.) Il y a au Thibet un jour solennel où le grand Lhama paroît en public. Avant d'entrer dans le temple, il se purifie par la confession, et engage ensuite les assistants à se confesser aussi, pour recevoir l'absolution des péchés dont ils se sentiroient coupables. (Alphab. thibetan., t. I, p. 264 et 265.) Enfin, on a trouvé l'usage de la confession à Siam, dans le Laos, au Japon et jusque chez les peuples de l'Amérique. (Alnet., Quæst., lib. III, cap. xx, n. 4, p. 274 et seq. Carli, Lettres américaines, t. I, p. 153 et 154), tant cette institution, sanctifiée par Jésus-Christ qui en a fait un sacrement, est conforme à la nature de l'homme.

1 « Que de restitutions, que de réparations la confession ne fait-elle « point faire chez les catholiques! » (Rousseau, Émile, liv. IV, p. 58, not. Éd. de 1793.) « La confession est une chose excellente, un frein << aux crimes. Elle est très-bonne pour engager les cœurs ulcérés de << haine à pardonner, et pour faire rendre par les petits voleurs ce << qu'ils peuvent avoir dérobé à leur prochain. » (Voltaire, Dictionnaire philosophique, art. Catéchisme du Curé.) « On peut regarder la << confession comme le plus grand frein des crimes secrets. » Id., Essai sur l'histoire générale et sur les mœurs et l'esprit des nations, t. I, ch. xu, p. 116. Édit. de 1756.) « Le meilleur de tous les gouverne<< ments, dit Raynal, ce seroit une théocratie où l'on établiroit le tri<«<bunal de la confession, s'il étoit toujours dirigé par des hommes ver<< tueux, et sur des principes raisonnables. » (Histoire philosophique, t. III.) « Quel préservatif salutaire pour les mœurs de l'adolescence, « que l'usage et l'obligation d'aller tous les mois à confesse! La pudeur <«de cet humble aveu des fautes les plus cachées en épargnoit peut« être un plus grand nombre que tous les motifs les plus saints. >> (Marmontel, Mémoires; t. I, liv. L.)

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firmes nous purifie, nous console, nous fortifie dans le dernier combat. Enfin, la société même est sanctifiée par les sacrements qui consacrent les deux grandes institutions qui la constituent le mariage, fondement de la famille et du pouvoir paternel; et le sacerdoce, qui n'est qu'une plus haute paternité.

Tel est le culte chrétien, culte immortel, culte universel, puisqu'il ne diffère point, en ce qui en fait l'essence, du culte que les esprits angéliques rendent au Tout-Puissant dans les cieux. Leurs prières, comme les nôtres, unies celles du souverain Prêtre, toujours vivant pour intercéder pour nous', acquièrent par cette union un prix infini.. Les vœux, les adorations de toutes les intelligences, ne forment qu'un seul vœu, qu'une seule adoration, qu'éternellement le Fils de Dieu présente à son Père. Par lui tout 'est saint dans nos pensées, nos désirs, notre amour, nos offrandes; parce que les pensées du chrétien sont les vérités divines que le Verbe est venu nous révéler; ses désirs, détachés des créatures, ne s'arrêtent qu'en Dieu, et l'embrassent tout entier; son amour, produit par l'Esprit-Saint que Jésus-Christ avoit promis d'envoyer à ses disciples, est une participation de l'amour infini que Dieu a pour lui-même; son offrande est la victime sainte, en qui toute la plénitude de la Divinité habite corporellement.

Après avoir contemplé ce merveilleux ensemble du christianisme, la grandeur et la simplicité féconde de ses dogmes, qui, plus ou moins développés, forment la raison du

1

Semper vivens ad interpellandum pro nobis. Ep. ad Hebr., VII, 25.

2 Accipietis virtutem supervenientis Spiritùs sancti in vos. Act., 1, 8.

5 In ipso inhabitat omnis plenitudo divinitatis corporaliter. Ep, ad Colossens., 11, 19.

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genre humain; la perfection de sa morale, base immuable de toutes les lois; la sublimité de son culte, qui unit étroitement l'homme à Dieu, sans abaisser Dieu, sans flatter l'orgueil de l'homme; qui de tant de corruption fait sortir tant de hautes vertus; qui près d'une immense misère place un amour immense, un Rédempteur pour tout expier, un Médiateur pour tout sanctifier, je cherche comment ces dogmes, cette morale, ce culte, pourroient être une invention de l'homme; comment il auroit créé la lumière qui éclaire son esprit, les lois qui règlent son cœur, un ordre infini de rapports qui embrasse et lie tous les êtres, depuis l'Être souverain jusqu'à la plus foible intelligence; la seule supposition d'un fait si absurde humilie et révolte le bon sens. Remontez d'âge en âge pour découvrir l'époque de cette étonnante invention, bientôt l'homme disparoit dans les profondeurs du temps; le

temps lui-même s'évanouit; on ne voit plus que Dieu et l'éternité.

Vous qui hésitez à reconnoître dans la religion chrétienne l'œuvre de ce grand Dieu, tournez vos regards vers l'autre extrémité du temps: qu'apercevez-vous? l'éternité; encore et toujours l'éternité! Immobile, elle reçoit toutes les créatures dans son vaste sein: vous y entrerez, mais le doute n'y entrera point avec vous. Les derniers nuages s'arrêtent sur la tombe. La mort dépouille l'esprit superbe du vêtement de ténèbres dont il s'enveloppoit. La lumière l'investit de toutes parts; elle commence son supplice. Il croit alors, il croit à la vérité qu'il repoussoit, au ciel qu'il a perdu, à l'enfer qu'il a conquis; et, au fond de ses gouffres vides d'espérance, il découvre, avec une certitude terrible, la place que lui assigne l'ordre invariable qu'il a méconnu.

Nous venons de voir que le christianisme, considéré dans ses dogmes, sa morale, son culte, est manifestement. . divin. Nier sa doctrine, c'est détruire toute foi; rejeter

286 ESSAI SUR L'INDIFFÉRENCE EN MATIÈRE DE RELIGION.

ses préceptes, c'est anéantir toute vertu. Il est la loi de vie, donnée en héritage aux enfants d'Adam; et hors de cette loi il n'y a point de vie, parce que hors d'elle on n'appartient point à celui qui est la vie et la vérité2, au Désiré des nations, au Sauveur attendu si longtemps par le genre humain.

Mais la Divinité de la religion chrétienne peut encore être reconnue à d'autres marques non moins éclatantes. Les prophéties, les miracles, le caractère de son fondateur, les vertus qu'elle a produites, les bienfaits qu'elle a répandus, sont autant de preuves de sa céleste origine. Nous les exposerons successivement; mais il est nécessaire de parler d'abord de l'Écriture sainte, où sont consignés la plupart des faits dont nous avons à nous occuper.

1 Addidit illis disciplinam, et legem vitæ hæreditavit illos. Ecclesiast., XVII, 9.

2 Ego sum via, el veritas et vita. Joann., xiv, 6.

Et veniet desideratus cunctis gentibus. Agg., 11, 8.

CHAPITRE XII

DE L'ÉCRITURE SAINTE.

Les monuments sacrés des chrétiens contiennent l'histoire primitive de l'homme et du monde qu'il habite, celle du peuple juif, ses lois, les prophéties dont le dépôt lui étoit confié, la vie de Jésus-Christ, ses enseignements recueillis par les apôtres, et enfin l'histoire prophétique de la société qu'il a établic. De ces deux parties, appelées l'Ancien et le Nouveau Testament, se compose l'Écriture sainte; livre merveilleux qui, renfermant toute l'histoire des temps, commence et finit dans l'éternité.

Il n'existe chez aucune nation de monument comparable, pour l'antiquité, au Pentateuque écrit par Moïse, environ quinze siècles avant Jésus-Christ. L'histoire certaine de la Grèce ne remonte pas plus haut que la première olympiade'. Hérodote vivoit sous Artaxercès. Les ouvrages

L'an 775 avant J. C. Voyez Jul. African. ap. Eus, Præpar. Evangel., lib X, cap. x.

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