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terre, que nous recevons par le ministère des dieux1; des dieux à qui le roi2, dont le royaume est immortel3, a tout donné excepté l'empire".

«Dans la vérité, il n'y a qu'un Dieu, qui a fait le ciel et « la terre, et la mer azurée, et les vents impetueux. La « plupart des mortels, dans l'égarement de leur coeur, «dressent des statues des dieux, comme pour trouver « dans ces images de bois, d'airain, d'or, d'ivoire, une << consolation de leurs maux. Ils leur offrent des sacrifices, << ils leur consacrent des fêtes, s'imaginant qu'en cela con«siste la piété 5. »

Ce n'est pas Sophocle seul qui reprochoit ainsi aux Grecs

1

2

Ζῆνα μέγαν σεβόντων

Τὸν ξένιον, πανυπέρτατον,

Ος πολιῷ νόμῳ αἶσαν ὀρθοῖ.

Καρποτελῆ δὲ τοι
Ζεὺς ἐπικραινέτω
Φέρματι γᾶν πανώρῳ.
Πρόνομα δὲ βοτ

Τὼς πολύγονα τελέθοι·

Τὸ πᾶν δ' ἐκ δαιμόνων λάβοιεν.

Id., ibid., v. 671-673 et 688-693. Ibid., p. 281 et 282.

Ω 'ναξι

Sophocl. Trachin., v. 1087, t. I, p. 267.

Αλλ' ὦ κρατύνων, εἴπερ ὅρθ ̓ ἀκούεις,
Ζεῦ. πάντ' ἀνάσσων, μὴ λάθη

Σὲ, τάν τε σὰν ἀθάνατον αἰὲν ἀρχάν.

Id. OEdip. rex, v. 93-95. ibid., p. 43.

1 Απαντ' ἐπράχθη πλὴν θεοῖσι κοιρανεῖν:
Eschyl. Prometh., v. 49, t. I, p. 7.

Εἰς ταῖς ἀληθείαςιν, εἷς ἐστιν Θεός,
Ος οὐρανὸν τέτευχε, καὶ γαῖαν μακρὴν,
Πόντου τε χαροπὴν εἶδμα, καὶ ἀνέμων βίας

leurs vaines superstitions. Des poëtes comiques tiennent le meme langage. « Si quelqu'un, dit Menandre, croit, par « de nombreux sacrifices et de riches présents, se rendre « Dieu favorable, il s'abuse, son esprit est aveugle. Le «<devoir de l'homme, c'est d'être bon, de respecter la pu« deur des vierges et des épouses, de s'abstenir du meur<< tre et du vol, de ne pas même désirer la plus petite partie « du bien d'autrui ; car Dieu est près de vous, il vous voit. « O mes amis ! Dieu aime les œuvres justes, il déteste l'iniquité. Soyez donc justes jusqu'à la fin, et sacrifiez à Dieu « avec un coeur pur 1. »

Θνητοὶ δὲ πολλοὶ καρδίαν πλανώμενοι,
Ιδρυσάμεθα παρατῶν παραψυχὴν,
Θεῶν ἀγάλματ' ἐκ λίθων, ἤ χαλκέων,
Η χράσοτεύκτων, ἤ ἐλοφαντίνων τύπους.
Θυσίας τε τούτοις, καὶ καλὰς πανηγύρεις
Στέφοντες, οὕτως εὐσεβεῖν νομίζομεν.

Sophocl. in Euseb. Præp. Evangel., lib. XIII, cap. xm, p. 680 et 681.

1

Εἴ τις δὲ θυσίαν προσφέρων, ὦ Πάμφιλε,

Ταύρων τί πλῆθος, ἡ ἐρίφων, ἢ νή Δία
Ετέρων τοιούτων, ἤ κατασκευάσματα,
Χρυσᾶς ποιήσας χλαμύδας, ἤτοι πορφυράς,
Η δι ̓ ἐλέφαντος ἢ σμαράγδου ζώδια,
Εΰνουν νομίζει τὸν Θεὸν καθεστάναι·
Πεπλάνητ' ἐκεῖνος, καὶ φρένας κούφας ἔχει.
Δεῖ γὰρ τὸν ἄνδρα χρήσιμον πεφυκέναι,
Μὴ παρθένους φθείροντα καὶ μοιχώμενον,
Κλέπτοντα, καὶ σφάττοντα χρηματῶν χάριν.
Μηδε βελόνης ἔναμμ' ἐπιθυμῆς, Παμφίλε,
Ο γὰρ Θεὸς βλέπεν σε πλησίον παρών.
μηδὲ βελόνης,

Ω φίλτατ', ἐπιθύμησον ἀλλοτρίας ποτέ.
Ο γὰρ Θεὸς γ' ἔργοις δικαίοις ἥδεται,
Καὶ οὐκ ἀδίκοις....

Θεῷ δὲ θύε διὰ τέλους

Δίκαιος ὤν, καὶ λάμπρὸς ὡς ταῖς χλάμυσι

Τῇ καρδίᾳ.

Menand. ap. Euseb. Præp. Ev., lib. XIII, cap. xiit, p.

683.

«Pensez-vous que ceux qui ont passé leur vie dans les << festins et dans les plaisirs puissent échapper après leur « mort à la justice divine? Il ya un ceil qui voit tout ; et « nous savons qu'il existe deux chemins à l'entrée des « enfers, l'un qui conduit au séjour des justes, et l'autre << à la demeure des impies. Allez donc, dérobez, ravissez, «ne respectez rien; mais ne vous y trompez pas : il y a « un jugement dans l'enfer, un jugement qu'exercera Dieu, « le maitre souverain de l'univers, dont je n'oserais pro« noncer le nom formidable. Il prolonge quelquefois la « vie du méchant : que le méchant ne pense pas pour cela << que ses crimes lui soient cachés, ou qu'il les regarde « avec indifférence; car cette pensée seroit un nouveau «< crime. Vous qui croyez que Dieu n'est pas, prenez garde : «< il existe, oui, il existe un Dieu! Si quelqu'un, né mau« vais, a fait le mal, qu'il profite du temps qui lui est «laissé; car plus tard il subira des châtiments terri«bles 1. >>

Vid. et. Pers., satir. 11, v. 69 et seqq.
Ρ. 186.

1

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Οἴει σὺ τοὺς θανόντας, ὦ Νικήρατε,
Τρυφῆς ἁπάσης μεταλαβόντας ἐν βιο
Πεφευγέναι τὸ θεῖον, ὡς λεληθότας;
Ἔστιν δίκης ὀφθαλμός, ὃς τὰ πάνθ' ὁρᾷ.
Καὶ γὰρ καθ' ᾅδην δύο τρίβους νομίζομεν,
Μίαν δικαίων, ἑτέραν δ' ἀσεβῶν εἶν ̓ ὅρον.
Απελθῶν, κλέπτ', αποστέρει κύκα
Μηδὲν πλανηθῇς, ἔσται κὰν ᾅδου κρίσις,
Ηνπερ ποιήσει ὁ Θεὸς ὁ πάντων Δεσπότης,
Οὗ τοὔνομα φοβερὸν, οὐδ ̓ ἄν ὀνομάσαιμ' ἐγώ,
Ὁς τοῖς ἁμαρτονούσι πρὸς μῆκος βίον
Δίδωσιν. Εἴ τις δὲ θνητῶν οἴεται, του ημέραν
Κακόν τι πράσσων, τοὺς Θεοὺς λεληθέναι,

Δοκεῖ πονηρά, καὶ δοκῶν ἀλίσκεται,

Οταν σχολὴν ἄλουσα τυγχάνῃ δίκη,

Qu'est-il besoin d'ajouter de nouveaux témoignages? et qui pourroit douter que la tradition n'eût conservé dans la Grèce païenne la connoissance du vrai Dieu*? On le prioit, on l'invoquoit, on chantoit des hymnes à sa louange, et il nous en reste encore des fragments. « Roi glorieux « des immortels, adoré sous des noms divers, éternelle«<ment tout-puissant, auteur de la nature, qui gouvernes << le monde par tes lois, je te salue! Il est permis à tous «<les mortels de t'invoquer; car nous sommes tes enfants, «ton image, et comme un foible écho de ta voix, nous « qui vivons un moment et rampons sur la terre. Je te «< célébrerai toujours, toujours je chanterai ta puissance. « L'univers entier t'obéit, comme un sujet docile. Tes <«<mains invincibles sont armées de la foudre; elle part, <«<et la nature frémit de terreur. Tu diriges la raison com« mune, tu pénètres et fécondes tout ce qui est. Rọi su« prême, rien ne se fait sans toi, ni sur la terre, ni dans « le ciel, ni dans la mer profonde, excepté le mal que com<< mettent les mortels insensés. En accordant les principes « contraires, en fixant à chacun ses bornes, en mélangeant

Οραθ ̓ ὅσοι δοκεῖτε οὐκ εἶναι Θεόν

Εστιν γὰρ, ἔστιν. Εἰ δὲ τις πράττει κακῶς.
Κακὸς πεφυκὼς, τὸν χρονὸν κερδαινέτω,

Χρόνῳ γὰρ οὗτος ὕστερον δώσει δίκην.

Diphilus comicus, ap. Euseb., ibid., p. 685–685, et ap. Clement. Alexandr., Stromat., lib. V, p. 606.

*

Le docte Huet a cité un grand nombre de passages, où les anciens enseignent que Dieu est incorporel, immatériel, indivisible, parfait, très-beau, infini, immense, immuable, éternel, immortel, un, ineffable, inconnu ou incompréhensible, bon, vrai, heureux, tout-puissant, auteur des biens, principe, cause et fin de toutes choses, roi, seigneur, l'être premier, suprême, au-dessus de toute substance, de toute essence et de tout esprit; qu'il n'est sujet à aucune passion, et qu'il se suffit à lui-même. Alnetan., Quæst., lib. II, cap. п, p. 102 et seqq. Vide et. Cudworth, Systema mundi intellect., cap. iv, § 19, p. 355 et seqq.

« les biens et les maux, tu maintiens l'harmonie de l'en<< semble; de tant de parties diverses, tu formes un seul «< tout, soumis à un ordre constant, que les infortunės et << coupables humains troublent par leurs désirs aveugles. «Ils détournent leurs regards et leurs pensées de la loi << de Dieu, loi universelle, qui rend heureuse et conforme à la raison la vie de ceux qui lui obéissent. Mais, se « précipitant au gré de leurs passions dans des routes « opposées, les uns cherchent la gloire, les autres les ri«< chesses ou les plaisirs. Auteur de tous les biens, toi qui << lances le tonnerre du sein des nuées *, père des hommes, « délivre-les de cette triste ignorance, dissipe les ténèbres « de leur âme, fais-leur connoître la sagesse par qui tu « gouvernes le monde, afin que nous t'honorions digne<«ment et que sans cesse nous chantions tes œuvres, <«< comme il convient aux mortels; car il n'est rien de plus << grand, pour l'homme et pour les dieux, que de célébrer << dans la justice la loi universelle 1. »

On voit dans les poëtes latins, comme dans les poëtes grecs, un Dieu unique, père des dieux et des hommes, éternel, tout-puissant, qui a créé le monde et qui le gouverne par sa providence. Il est partout, il habite nos âmes, et aucun dieu n'est semblable à lui2. Quel Romain pouvoit

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Les anciens, persuadés qu'on ne peut pas voir Dieu (Deus abscon· ditus), le représentent presque toujours environné de nuages. De là ces épithètes qu'Homère joint si fréquemment au nom du Dieu suprême, qui rassemble les nuages, ou enveloppé de nuages, vegnλnyéρετα, κελαινεφές.

↑ Kúdiot' áðavátwv, x. t. λ. Analecta, veter. poetar. græc., t. III, Lection. et Emend., p. 225. Ed. Brunck. L'hymne de Cléanthe a été traduit en vers dans plusieurs langues; en latin, par Jacques Duport; en français, par M. de Bougainville; en allemand, par Gedick, et en italien, par Pompéi.

2

Jupiter omnipotens regum rex ipse deusque,

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