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paroles peuvent-elles convenir? Ce Dieu qui a été, qui est, et qui sera, ce Dieu qui se définit comme le vrai Dieu se définit dans l'Écriture, est-il autre que ce Dieu lui-même 1?

A l'entrée du temple de Delphes on lisoit aussi ce mot Ei, tu es, avec le célèbre adage: Connois-toi toi-même. Voyons de quelle manière Plutarque explique ces deux inscriptions. «Par quoy mon advis est que cette escripture <«< ne signifie ny nombre, ny ordre, ny conjonction....: ains <«<est une entière salutation et appellation du Dieu, la«< quelle en prononceant les paroles, induit le lecteur à << penser la grandeur de la puissance d'iceluy, lequel sem<«<ble saluer chascun de nous, quand nous entrons, par «< ces paroles, Cognoy toy-même, qui ne signifient rien <«< moins que Dieu te gard; et nous, lui rendant la pareille, «< respondons, E, c'est-à-dire, tu es en lui baillant la « vraie, et nullement fausse appellation et titre, qui à luy «< seul appartient, d'estre: car, à le bien prendre, nous « n'avons aucune participation du vrai estre, pour ce que « toute humaine nature est tousiours au milieu, entre le

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πλον οὐδείς πω θνητὸς ἀπεκάλυπτεν. Plutarch. De Isid. et Osirid. Oper., t. II, p. 354. Pan étoit un des noms que les Égyptiens donnoient au Dieu suprême. Ce mot ne vient pas du grec ñas, omnis, mais de l'ancien égyptien Pan-os, notre Seigneur, Adonaï. Mém. de l'Acad. des inscript., t. LXVI, p. 188.

1 Cette conjecture s'accorde parfaitement avec tout ce que nous savons de la théologie des anciens Égyptiens. Tot ergo deos, tot semideos gentium reges ab obitu consecratos fuisse, esseque abortus humani ingenii, conceptos è semine primigeniæ veritatis, scilicet ex historia primorum hominum in sacris pandectis memoratorum: nec aliunde, quàm ex hac fonte Ægyptiorum reges deos et semideos ortos esse, et primum Pana fuisse mundi spiritum omnem universi molem agitantem, cum hoc conjunctos septem planetarum præsides, hisque successisse duodecim reges propter beneficia et artes inventas, virtutesque deorum choris incertos. Brucker, Histor. critica philosophiæ, lib. II, cap. vi, t. I, p. 254.

« naistre et le mourir, ne baillant de soy qu'une obscure « apparence et umbre, et une incertaine et débile opi« nion 1. »

La tradition d'un Dieu unique, tout-puissant, éternel, créateur de l'univers, ne se perdit jamais dans la Grèce 2. Il y étoit même adoré, puisque le Dieu inconnu, dont saint Paul aperçut l'autel en entrant dans Athènes, étoit le vrai Dieu, le Dieu ineffable, selon saint Augustin". Dieu, disoit

1 Plutarque, au traité : Que signifioit ce mot E. OEuv. moral., t. III, p. 920. Traduction d'Amyot, édit. de Vascosan.

2 M. Boivin l'aîné a prouvé que, dans les premiers temps, les Grecs ont connu et adoré un seul Dieu éternel, créateur et souverain maître de l'univers. Voyez les Mémoires de l'Académie des inscriptions, 1. III, p. 1. Pronapidès, précepteur d'Homère, donne au Dieu éternel le nom de Daimogargon, comme on le voit dans un fragment de Theodontius que Boccace nous a conservé dans sa Généalogie des dieux, lib. I, cap. III.

5 Præteriens enim,et net videns simulachra vestra, inveni et aram, in quâ scriptum erat: Ignoto Deo. Quod ergo ignorantes colitis, hoc ergo annuntio vobis. Act., xv, 23.

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Numquid dixit, quia extra Ecclesiam colitis, non est Deus ipse quem colitis? Sed ait, quem vos ignorantes colitis, hunc ego annuntio vobis. Quid eis præstare cupiens, nisi ut eumdem deum, quem præter Ecclesiam ignoranter atque inutiliter colebant, in Ecclesià sapienter et salubriter colerent. Lib. I, contr. Crescon., cap. xxix. Oper., t. IX, col. 405. -«On voit que les Athéniens avoient tant de vénération << pour ce Dieu inconnu, que c'est par lui qu'ils juroient dans les occa_ <<sions importantes. Nous le voyons dans un dialogue de Lucien, inti« tulé Philopatris, dans lequel Critias jure par le Dieu inconnu des << Athéniens, et Triphon exhorte même les autres à l'adoration de ce « Dieu : Pour nous, dit-il, adorons le Dieu inconnu des Athéniens, « que nous avons découvert ; et, élevant les mains au ciel, rendons-lui «< grâces de nous avoir fait dignes d'être assujettis à une telle puis« sance. Cela prouve que l'inscription de cet autel n'étoit que pour un « seul Dieu, et qu'on le croyoit au-dessus des autres. » L'abbé Anselme, Mém. de l'Acad. des inscriptions, t. VI, p. 307. Édit. de la Haye, 1724. Vid. et. Vatherus in Miscell., IX, 90, et Heins., in Exercit. vIII, ad hunc loc. Act.

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Thalès, est le plus ancien des étres, car il n'a point eu de commencement1. Hermotime, de Clazomène, et Anaxagore 2 enseignoient qu'une intelligence divine avoit créé le monde, et en avoit ordonné avec sagesse toutes les parties". Héraclite et Archelaüs professoient la même doctrine".

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<<< Dieu donne un heureux succès à celui qui fait le bien : << roi et seigneur de toutes choses, et des immortels même,

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Πρεσβύτατον τῶν ὄντων, ΘΕΟΣ, ἀγέννητον γάρ. Diogen. Laert. in Thalet. Thales Milesius.... aquam dixit esse initium rerum; Deum autem eam mentem, quæ ex aquâ cuncta fingeret. Cicer., De nat. Deor., lib. I, cap. x. Thalès, qui pouvoit, comme les autres philosophies grecs, avoir recueilli d'anciennes traditions, semble parler comme Moïse, lorsqu'il dit qu'une force divine pénétroit l'eau élémentaire et primordiale, et lui imprimoit le mouvement : διήκειν διὰ τοῦ στοιχειεύδους ὑγροῦ δύναμιν θείαν κινητικήν αὐτοῦ. Voyez une lettre de Huet à Gib. Cuper, dans le Recueil de Tilladet, t. II, p. 222.

? C'est l'âme, disoit-il, c'est l'esprit qui est le principe de tout; la cause et le Seigneur de l'univers. Diogen. Laert. in Anaxagor.

5 Aristot., De generat., lib. I. — Voss., De idololat., cap. 1. — « On « dit qu'Anaxagore fit observer que les corps célestes n'étoient pas des « dieux; qu'au lieu de gouverner le monde, ils étoient eux-mêmes << gouvernés par l'intelligence qui les avoit formés, et que le soleil en « particulier n'étoit qu'un globe de feu; que ce mot pensa le perdre, <«<et qu'il eut besoin, pour éviter le dernier supplice, de tout le crédit « de Périclès, qui ne put même empêcher qu'on ne le condamnât à <«< une grosse amende. On ne connoît point d'auteur contemporain qui << ait rapporté ce fait, et ce qui le rend un peu suspect, à mon avis, « c'est qu'Euripide, disciple d'Anaxagore, parla comme lui du soleil « dans sa tragédie de Phaethon, sans que personne lui en fît un crime. « Quoi qu'il en soit, on continua d'estimer Anaxagore, et de louer sa << doctrine, sans être moins attaché à la religion, qu'elle sapoit par les << fondements. C'est que l'idée d'un Dieu suprême, auteur du monde, «et différent des dieux qu'on honoroit, se maintenoit toujours dans <«<les esprits. Elle s'y étoit maintenue de même, quoique moins déve«<loppée, avant le siècle d'Anaxagore. » Mém. de l'Acad. des inscript,, t. XXIX, p. 86 et 87.

Plutarch., De Plac. philos., 1, 28.

5 Clement. Alexandr., Admonit. ad gent., p. 43.

<< nul ne l'égale en puissance1. » Ce sont les paroles de Solon. Pythagore, Empedocles, Philolaüs, Ocellus Lucanus, Timée de Locres, et tous les philosophes de l'école italique reconnoissoient un seul Dieu éternel, immuable, qui ne peut être vu que par l'esprit, qui a tout créé, et qui conserve tout par sa providence.

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Τῷ δὲ καλῶς ἔρδοντι Θεὸς περὶ πάντα τίθησι
Συντυχίην ἀγαθὴν, ἔκλυσιν ἀφροσύνης.

Αὐτὸς γὰρ πάντων βασιλεὺς καὶ κοίρανος ἐστιν
̓Αθανάτων τε, ὁ δ ̓ οὔτις ἐρηρεισθαι κράτος ἄλλος.

Solon. Sentent. inter gnomic. græc. Ed. vet.

Referente sancto Cyrillo Alexandrino, dixisse fertur: « Deus qui« dem unus est. Ipse verò non, ut nonnulli suspicantur, extra mun<< dum, sed in ipso est, totus in toto, omnes circumquaquè considerans generationes. Ipse est temperamentum omnium sæculorum, lux << omnium facultatum, principium omnium rerum. Ipse fax coeli, ho<< minum pater, mens et anima universi, omnium sphærarum motus. >> Dicebat, etiam Pythagoras: « Mundum à Deo factum, et naturâ quidem « suâ corruptioni obnoxium esse, quippe cùm sit corporeus; tamen ab «< interitâ Dei providentiâ et custodiâ servatum iri. » S. Cyril. Alex. contr. Julian., lib. I, p. 32 et 47. — Vid. et. Lact., Inst. div., lib. V; et S. Justin. Cohort., 1, ad Græc., p. 18.

3 Nous ne pouvons ni l'apercevoir avec les yeux ni le saisir avec la main la foi est comme le grand chemin par lequel il descend dans l'esprit des hommes,

Οὐκ ἔστιν πελάσασθαι ἐν ὀφθαλμοῖσιν ἐφικτὸν

̔Ημετέροις, ἤ χερσὶ λαβεῖν· ὅπερ τε μεγίστη Πειθοῦς ἀνθρώποισιν ἁμαξιτὸς εἰς φρένα πίπτει. Empedocl., apud Clement. Alexandr. Strom., lib. V; Oper., p. 587. Ed. Paris, 1631.

4 Princeps et dux omnium rerum Deus, unus, semper existens, singularis, immotus, ipse suî similis, aliis dissimilis. Philolaus, apud Philon. Jud.. lib. de Mundi Opific.

Il parle de Dieu comme d'une intelligence unique, éternelle, attentive aux actions des hommes, et qui les gouverne par sa providence. De natur. univers., ch. IV.

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«Timée de Locres a dit ceci : Il y a deux causes de tous les êtres : << l'intelligence, cause de tout ce qui se fait avec dessein; et la nécesa sité, cause de ce qui est forcé par les qualités des corps. De ces << deux causes l'une a la nature du bon, et sè nomme Diei, principe

« Sachez, dit Socrate, que votre esprit, tant qu'il est « uni à votre corps, le gouverne à son gré. Il faut donc <«< croire aussi que la sagesse qui vit dans tout ce qui existe << gouverne ce grand tout comme il lui plaît. Quoi! votre « vue peut s'étendre jusqu'à plusieurs stades, et l'oeil de « Dieu ne pourra pas tout embrasser! Votre esprit peut en « même temps s'occuper des événements d'Athènes, de « l'Egypte et de la Sicile, et l'esprit de Dieu ne pourra son«ger à tout en même temps 1! »

L'univers, ayant commencé, a nécessairement une cause 2 : cette cause, c'est Dieu, créateur et père de tout ce qui est 5, bon *, éternel 5, souverainement intelligent,

« de tout bien... Le Dieu éternel, le Dieu père et chef de tous les « êtres, ne peut être vu que par l'esprit. » Τίμαιος ὁ Λοκρὸς τάδε ἔφα· ó Δύο αἰτίας εἶμεν τῶν συμπάντων· νόον μὲν, τῶν κατὰ λογὸν γιγνομένων. ἀνάγκαν δὲ, τῆ βίᾳ, καττὰς δυνάμεις τῶν σωμάτων. Τουτέων δὲ, τὸν μὲν, τὰς τἀγαθῶ φύσιος εἶμεν, θεὸν τε ὀνυμαίνεσθαι, ἀρχάντε τῶν ἀρίστων... Θεὸν δὲ, τὸν μὲν αἰώνιον νόος ὁρῆ μόνος, τῶν ἁπάντων ἀρχαγὸν καὶ γενέτορα τουτέων. De anim. mund., cap. I, n. 1, et cap.", n. 1.

1 Κατάμαθε ὅτι καὶ ὁ σὸς νοῦς ἐνὼν τὸ σὸν σῶμα ὅπως βούλεται, μετ ταχειρίζεται. Οἴεσθαι οὖν χρὴ καὶ τὴν ἐν παντὶ φρόνησιν τὰ πάντα, ὅπως ἂν αὐτῇ ἡδὺ ᾖ, οὕτω τίθεσθαι. Καὶ μὴ τὸ σὸν μὲν ὄμμα δύνασθαι ἐπὶ πολλὰ στάδια ἐξικνεσθῖαι, τὸν δὲ τοῦ Θεοῦ ὀφθαλμὸν ἀδύνατον εἶναι ἅμα πάντα ὁρᾶν· μηδὲ τὴν σὺν μὲν ψυχὴν καὶ περὶ τῶν ἐνθάδε καὶ περὶ τῶν ἐν Αἰγυπτῳ, καὶ ἐν Σικελία δύνασθαι φροντίζειν, τὴν δὲ τοῦ Θεοῦ φρόνησιν μὴ ἱκανὴν εἶναι ἅμα πάντων ἐπιμελεῖσθαι. Xenoph., Me. morab. Socrat., lib. I, cap. iv. Traduction de M. Gail. Ce Dieu qui voit tout, qui gouverne tout, est celui qui a fait l'homme au commencement, ὁ ἐξ ἀρχῆς ποιῶν ἀνθρώπους. Ibid., n. 5.

2 Τῷ δ ̓ αὖ γενομένῳ φαμὲν ὑπ ̓ αἰτίου τινὸς ἀνάγκην εἶναι γενέσθαι. Plat., in Timæ, Oper., t. IX, p. 502 et 503. Ed. Bipont.

5 Ποιητὴν καὶ πατέρα τοῦδε τοῦ παντὸς. Ιbid., p. 505 ; et in Sophist.

4 Λέγωμεν δὴ δι' ἣν αἰτίαν γένεσιν καὶ τὸ πᾶν τόδε ὁ ξυνιστὰς ξυνέστησεν. 'Αγαθός ἦν... βουληθεὶς γὰρ ὁ Θεὸς ἀγαθὰ μὲν πάντα, κ. τ. λ. 1.id., p. 504 et 505.

Οὗτος δὲ πᾶς ὄντως ἀεὶ. Ibid., p. 311.

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