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«Le second point consiste à détester l'auteur de tout <«<mal moral et physique, Ahriman, ses productions, ses « œuvres ; et à contribuer autant que l'on peut à relever «la gloire d'Ormuzd, en affoiblissant la tyrannie que le << mauvais principe exerce sur le monde, que le bon prin«< cipe a créé.

« C'est à ces deux points que se rapportent les prières, «<les pratiques religieuses, les usages civils et les préceptes de morale que présentent les livres Zends, Phelvis, «<et Parsis1. »

Nous pourrions alléguer beaucoup d'autres passages semblables2; mais nous croyons avoir suffisamment prouvé l'universalité de la tradition, qui ordonne de rendre à la Divinité un culte saint.

L'immortalité de l'âme, dogme capital dont personne, dit Celse, ne doit se départir, fut aussi toujours une croyance universelle du genre humain, de l'aveu même des plus ardents ennemis du christianisme. Voltaire“ et Bolingbroke en conviennent expressément. Selon ce dernier, « la doctrine de l'immortalité de l'âme et d'un état « futur de récompenses et de châtiments paroît se perdre « dans les ténèbres de l'antiquité: elle précède tout ce << que nous savons de certain. Dès que nous commençons

1 Mémoires de l'Académie des inscriptions, t. LXIX, p. 262-264. Vid. Senec. de benefic., lib. I, c. vi, et lib. II. — Id.. Ep. 43, 74, 76, 83, 115 Isæus, ap. Stob., serm. v Dio. Chrysost., Orat. 3. Porphyr. de abstin. ab animat., lib. I, § 57, et lib. II, § 17 et seq. Arrian. Epictet., lib. II, cap. xiv, lib. III, c. XXXVI. Epictet., c. xxx et XLVIII. M. Aurel., lib. III, § 4 et 5; lib. IV, § 6. lib. VI, § 30; lib. VII, § 28 et alib.

Stromat, lib. V.

3 Origen, contr. Cels., lib. VIII, n. 49.

Simpl. in

Epicharm., ap. Clem. Alex.

p. 75.

Voyez les lettres de quelques juifs portugais, etc., t. II, Paris, 1817, in-12.

« à débrouiller le chaos de l'histoire ancienne, nous trou«vons cette croyance établie de la manière la plus solide « dans l'esprit des premières nations que nous connois<< sions1. >>

L'idolâtrie elle-même est fondée en grande partie sur ce dogme. Comment auroit-on partout rendu un culte à certains hommes, si l'on avoit cru que l'homme tout entier périssoit à la mort? La métempsycose, la nécromancie. et mille autres superstitions pareilles, supposent également la croyance de l'immortalité de l'âme.

5. des

C'étoit la doctrine des Égyptiens 2, des Perses,

1 Bolingbroke's Works, vol. V, p. 237, in-4°.

2 Herodot., lib. II, c. cxxn. « Leur croyance, qui n'a jamais été in« certaine ni équivoque sur l'immortalité de l'âme, est nécessairement « liée avec l'idée d'une cause intelligente qui agit dans l'univers : ils << pensoient que nos âmes venoient de Dieu, et qu'elles retournoient « à Dieu. » L'abbé Le Batteux, Mémoires de l'Académie des inscriptions, t. XLVI, p. 305.

* Pausan. in Messenac., cap. xxxII. — « Tous les anciens peuples << ont reconnu l'immortalité de l'âme, non en vertu de raisonnements philosophiques, mais guidés par le sentiment interne et par la tradi«<tion générale, qui n'avoit point encore reçu d'atteinte. On ne s'avise << point de prouver ce que personne ne révoque en doute. Ainsi ce << n'est point un grand mérite aux Perses d'avoir fidèlement conservé a ce dogme de la religion primitive. » L'abbé Foucher, Mémoires de l'Académie des inscriptions, t. LXXIV, p. 396. Plusieurs savants ont cru trouver dans Plutarque (De Isid. et Osir., p. 370), dans Eudémus le Rhodien et dans Théopompe, cités par Diogène Laërce (in Proœm., 1x, 9), la preuve que les Perses connoissoient le dogme de la résurrection universelle, Il est cru par les Parsis et clairement enseigné dans les livres Zends. Vid. Vendidad, frag. XIX, liv. II, 378. p. Boun-Dehesch, XXXI, liv. III, p. 111 et 112. D'autres savants attribuent la même doctrine aux Gaulois, et on l'a retrouvée chez les Péruviens. Carli, Let. amér., t. I, p. 110. « La croyance de la résurrection, <<< dit Voltaire, est beaucoup plus ancienne que les temps historiques. >> Dictionn. philos., art. Résurrection.

Chaldéens 1, des Indiens, des Chinois, des Japonais* des Grecs, des Romains, des habitants de la Thrace", des Gètes, des Gaulois, des Germains, des Sarmates, des Scythes, des Bretons, des Ibères 10 des peuples de l'Améri

De là ce précepte souvent répété dans les oracles chaldaïques : «Hâtez-vous de vous acheminer vers la splendeur et les rayons du « Père, de qui vous avez reçu une âme pénétrée de la splendeur divine; car il a placé l'intelligence dans cette âme, et les a enfermées <«<l'une et l'autre dans votre corps. » Oracl. chald., c. x.

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2 Strab., lib. XV.

5 Lettres édifiantes, t. XX et XXI. Le culte des ancêtres est universel à la Chine. On suppose que leurs âmes résident dans des tablettes que chaque famille conserve avec soin, et devant lesquelles on brûle des morceaux de papier doré. Le même usage existe à la Cochinchine et au Tonquin.

4 Tunquinenses, Formosenses, et Japonenses... peccatis et rectè factis, suas post mortem pœnas suam remunerationem in Tartaro, ve in cœlo tribui fassi sunt, et à dæmonibus infligi supplicia. Alnet. quæst., lib. II, c. xxiv, p. 302.

5 Le docteur Warburton observe que les anciens poëtes grecs, qui parlent des mœurs de leur nation et des autres peuples, représentent la doctrine de l'immortalité de l'âme comme une croyance reçue partout. Divin. legat. of Moses, vol. II, lib. II, § 1, p. 90.— Tim. Locr. de anim. mundi, fin. vers. Thales, ap. Diogen. Laert. in Prooem., Aristot. ap. Plutarch. de plac. Philos., lib. V, cap. xxv. Idem. Oper., t. II, p. 512. Toute âme, dit Platon, est immortelle, näca Yuxù àlávaros. De republ., lib. VI. Vid. et. Ep. ví, Phæd. et Axioch., t. XI, Oper., p. 193.

$ 9.

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6 Cicer. Tuscul. Quæst., lib. I, cap. XII et seq.

Macrob. in Somn. Scip., lib. I, cap. xiv.

7 Pompon. Mela, lib. II.

8 Herod., lib. IV, cap. xc.

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9 Diod. Sic., lib. V, cap. cxxш. Pomp. Mela, lib. III, cap. 11. Cæsar, de Bello Gallic., lib. VI. -— Lucan., lib. I. - Ammian. Marcellin., lib. XV.

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10 Certissimis indiciis evicit Pelloutierius, dogma de immortalitate animæ et vita apud Manes inter Celtas tùm Scythicas, tum Sarmatas, Germanos, Gallos, Iberos, vetustissimi ævi canitiem prodere, quæ Zamolxis ætatem longè superet. Brucker, Hist. critic. philosoph. append.

que 1, en un mot, la doctrine de toutes les nations?. Elles ont cru également qu'après la mort l'âme subissoit un jugement irrévocable, suivi de récompenses ou de châtiments éternels, et elles ont admis de plus l'existence d'un état intermédiaire, d'un véritable purgatoire, ainsi que Voltaire et Warburton le reconnoissent formellement.

Les Égyptiens mettoient dans la bouche des mourants une prière pour demander d'être reçus dans le séjour des immortels. Ils prioient pour les morts, comme l'a prouvé M. Morin par un passage de leur liturgie. Ils appeloient l'enfer amenthès 8. C'est l'adès des Grecs, qui, à ce qu'il

ad part. I, lib. II, cap. xi, t. VI, p. 198. Vid. et. Grotius, De verit. Relig. christ., lib. I, § 22.

1 We can trace this opinion (of the immortality of the soul) from one extremity of America to the other. Robertson, Hist. of America, Book IV, vol. II, p. 171. « L'immortalité de l'âme étoit un autre «< dogme qui leur étoit commun (aux peuples de l'Amérique). » Carli, Lettres américaines, t. I, p. 105.

2 Vid. Valsecchi, Dei fundamenti della religione, etc., vol. I, p. 100 et seq. Padova, 1805. — Alnetan., quæst., lib. II, c. vii, p. 152 et seq.

Ibid., c. XXIII et xxiv, p. 294 et seq.

Boulanger lui-même

avoue que les anciens dogmes du grand Juge, du jugement dernier et de la vie future, même en se corrompant, ne s'éteignirent jamais totalement. Recherches sur l'origine du despotisme oriental, sect. x, p. 3.

4 L'opinion d'un purgatoire ainsi que d'un enfer est de la plus haute antiquité. Addit. à l'Hist. génér., p. 74.

Divine legat, of Moses, vol. I.

Porphyr. de abstin. animat.

Histoire de l'Académie des Inscriptions, t. II, p. 125.

8 Banier, La myth. et les fables expliquées par l'histoire, t. V, p. 12, 13, 46.

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9 « La première notion de l'enfer et des Champs-Élysées venoit d'Égypte, au rapport de Diodore de Sicile, et elle avoit pour fondement l'opinion de l'immortalité de l'âme, que les prêtres égyptiens

paroît, empruntèrent d'eux jusqu'au nom du Tartare, mot qui, dans la langue égyptienne, signifie habitation éternelle1.

Plusieurs philosophes, dit Leland, « ont enseigné l'im« mortalité de l'âme, et un état futur de récompenses et «de peines. Mais ils n'ont point enseigné ce dogme, comme <«< une opinion qu'ils eussent inventée, une production de « leur raison, une découverte de leur génie philosophique, << mais comme une ancienne tradition qu'ils avoient adopa tée, et qu'ils appuyoient des meilleurs arguments que «<leur fournissoit la philosophie 2. »>

Quelle étoit cette tradition? que disoit-elle? Platon va nous l'apprendre.

« Celui qui règne sur nous ayant vu que toutes les ac<«<tions humaines ont pour âme soit la vertu, soit le vice, « il nous a préparé différentes demeures selon la nature de <«< nos actions, laissant à notre volonté le choix entre ces << demeures diverses... Ainsi les âmes portent en elles« mêmes la cause du changement qu'elles doivent éprou<< ver, selon l'ordre et la loi du destin. Celles qui n'ont <«< commis que des fautes légères descendent moins bas « que les âmes plus coupables; elles errent à la surface de « la terre. Celles qui ont commis plus de crimes, et des «< crimes plus grands, sont précipitées dans l'abîme qu'on « appelle l'enfer ou d'un nom semblable, lieu redouté des << vivants et des morts, et dont la pensée trouble encore « l'homme pendant son sommeil. Mais l'âme qui, par de

<<< enseignoient dès les temps les plus reculés. De l'Égypte, ce système «fut porté dans la Grèce avec les colonies qui y passèrent, et de là << dans l'Italie. » Histoire de l'Académie des inscriptions, t. II, p. et 7.

1 Ibid., p. 13.

2 Nouv. Démonstr. évangél., part. III, ch. iv, § 6, t. IV, p. 129 et 130.

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