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l'authenticité de ses Épîtres ne peut pas plus être mise en doute que sa sincérité.

L'histoire de toutes les religions abonde en miracles; mais dans toutes les religions, sauf la chrétienne, les miracles racontés par leurs historiens sont évidemment l'artifice du fondateur pour se donner crédit, ou le jeu de l'imagination humaine qui se complaît dans le merveilleux, et se livre, dans la sphère religieuse, à toutes les fantaisies de ce penchant. Rien de semblable dans les miracles évangéliques; point d'artifice dans leur auteur; point de merveilleux poétique ni de crédulité empressée dans leurs narrateurs. L'action miraculeuse de Jésus-Christ est essentiellement simple, pratique et morale; il ne va point au-devant de ses miracles; il ne les cherche et ne les étale point; ils viennent quand un fait pressant, une occasion naturelle les provoquent, quand on les lui de

chap. XII, vers. 1-5. Épitre aux Galates, chap. 1, vers.

4-24.

mande avec confiance. Il les accomplit alors sans faste, par le droit de sa mission divine. Et en les accomplissant, il se plaint du doute et de la froideur qu'il rencontre : « Malheur à toi, Chorazin, malheur à toi, Bethsaïda! Car si les miracles qui ont été faits au milieu de vous eussent été faits à Tyr ou à Sidon, il y a longtemps qu'elles se seraient repenties en prenant le sac et la cendre1. » Jésus-Christ a pleine foi en lui-même, dans ses miracles comme dans sa doctrine; il s'attriste seulement, sans s'en étonner, que son œuvre, l'œuvre de lumière et de salut qu'il poursuit selon la volonté de Dieu, son père, n'obtienne pas un plus prompt et plus général succès.

Pour nous, spectateurs lointains, ce n'est pas de la lenteur et des limites de ce succès, mais de sa rapidité et de son étendue que nous devons nous étonner. Toutes les religions qui ont pris

1. Évang. selon saint Matthieu, chap. x1, vers. 24.

place dans l'histoire du monde se sont établies à la fois par les moyens moraux et par les moyens matériels; toutes ont employé, dès leurs premiers pas, la force aussi bien que la persuasion, le bras aussi bien que la parole. Seule, la religion chrétienne a vécu et grandi pendant trois siècles par sa seule et propre vertu, sans autre invocation que la vérité, sans autre point d'appui que la foi. Les dogmes, les préceptes, les miracles de son auteur ont été, pendant trois siècles, ses seules armes. Ces armes ont vaincu toutes les autres; les dogmes, les préceptes et les miracles de JésusChrist ont conquis l'esprit humain et la société humaine sur la philosophie de la Grèce, sur la puissance de Rome, sur toutes les mythologies poétiques ou mystiques de l'antiquité. Cette victoire n'a pas mis fin, il est vrai, à toutes les luttes intellectuelles; la lumière chrétienne n'a pas dissipé toutes les ténèbres et satisfait tous les esprits; les explications et les commentaires

des hommes ont obscurci les doctrines de JésusChrist; les passions ont méconnu ses préceptes ; les légendes se sont promptement entées sur ses miracles. Mais le fait que les dogmes, les préceptes et les miracles de Jésus-Christ ont suffi, sans aucun secours humain et malgré tous les efforts humains, à faire triompher et à fonder la religion chrétienne, ce fait primitif et suprême n'en subsiste pas moins. Le divin caractère de la religion chrétienne éclate dans ce seul résultat; et son triomphe, sans l'action miraculeuse de Dieu, serait de tous les miracles le plus impossible à accepter.

4" JESUS-CHRIST, LES JUIFS ET LES GENTIL S.

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<< Ne pensez point que je sois venu pour abolir la loi et les prophètes; je suis venu, non pour les abolir, mais pour les accomplir 1. Ne pensez point que ce soit moi qui doive vous accuser devant mon Père; Moïse, en qui vous espérez, est celui qui vous accusera, car, si vous croyez à Moïse, vous croiriez aussi en moi, car il a écrit de

1. Évang. selon saint Matthieu, chap. v, vers. 17.

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