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motifs « Les voies de Dieu ne sont pas nos voies; » mais à la prière sans cesse renaissante le dogme chrétien lie constamment l'espérance: << Rien n'est impossible à Dieu. » Ce dogme est ainsi en pleine et intime harmonie avec la nature de l'homme; en acceptant sa liberté il rend hommage à sa grandeur; en lui offrant le recours à Dieu il pourvoit à sa faiblesse. Pour la science, il ne supprime pas le mystère qui ne saurait être supprimé; mais, dans la vie, il résout, pour l'âme humaine, le problème naturel dont elle porte le poids.

3° LE PÉCHÉ ORIGINEL.

Les dogmes de la création et de la providence nous mettent en présence de Dieu; c'est l'action de Dieu sur le monde et sur l'homme qu'ils proclament et affirment. Le dogme du péché originel nous ramène à l'homme; c'est l'acte de l'homme envers Dieu qu'il pose en tête de l'histoire du genre humain.

Quel est le contenu de ce dogme? Quels sont les éléments, les faits essentiels sur lesquels il se fonde et qui le constituent?

Le dogme du péché originel implique et affirme :

1° Que Dieu, en créant l'homme, l'a créé moral, libre et faillible;

2° Que la volonté de Dieu est la loi morale de l'homme et l'obéissance à la volonté de Dieu le devoir de l'homme, en tant qu'être moral et libre;

3o Que, par un acte de sa propre et libre volonté, l'homme a manqué sciemment à son devoir, en désobéissant à la loi de Dieu;

4° Que l'homme libre est responsable, et que la désobéissance à la loi de Dieu a justement entraîné pour lui le châtiment;

5° Que la responsabilité et la peine de la faute sont héréditaires, et que la faute du premier homme a pesé et pèse sur le genre humain.

L'autorité de Dieu, le devoir d'obéissance à la loi de Dieu, la liberté et la responsabilité de l'homme, l'hérédité de la responsabilité humaine,

tels sont, dans leur chronologie morale, les principes et les faits compris dans le dogme du péché originel.

J'oublie, pour un moment, le dogme même, sa source, son histoire, la tradition biblique et chrétienne sur ce premier pas du genre humain dans le mal. Je considère l'homme, sa nature et sa destinée dans leur état actuel et général. Je recherche et je constate les faits moraux, tels qu'ils se passent aujourd'hui et qu'ils se manifestent aux regards du bon sens, à travers les disputes des savants.

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L'homme est soumis, en naissant, à l'autorité morale comme à la puissance matérielle des parents qui, humainement, l'ont créé. L'obéissance est, pour lui, un devoir en même temps qu'une nécessité. La nécessité matérielle et l'obligation morale ne sont point identiques et confondues, mais intimement liées l'une à l'autre; et dans son développement spontané, l'enfant sent

instinctivement l'obligation morale bien avant qu'il se rende compte de la nécessité matérielle. L'instinct de l'obligation s'unit au sentiment naissant de l'affection, et l'enfant obéit au regard ou à la voix de sa mère sans savoir encore qu'il ne peut se passer d'elle.

De même que le sentiment de l'affection et l'instinct de l'obéissance obligatoire sont le premier éclair du bien moral dans le développement de l'enfant, de même le mouvement de la désobéissance est le premier symptôme, la première apparition du mal moral. C'est par la désobéis– sance volontaire à la volonté de sa mère que commence, pour l'enfant, l'infraction morale, et c'est dans la désobéissance qu'elle réside. Il ne se rend compte ni des motifs ni des conséquences de son acte; il sait seulement qu'il désobéit, et il regarde sa mère avec un sentiment mêlé de défi et d'inquiétude; il tâte, en hésitant, l'autorité maternelle; il essaye d'être et surtout de paraître

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