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SOUFFREZ que je vous remercie avec transport du présent que vous m'avez fait. C'est avec ivresse que j'ai lu votre lettre et votre Ode à M. de Voltaire; les sentimens en sont nobles, les images riches; c'est ainsi que s'expriment une âme élevée et un esprit sublime. N'ayant point l'honneur d'être connu de vous, j'espère que vous voudrez bien recevoir mes remercîmens par écrit, et me permettre de vous assurer de l'attachement respectueux avec lequel j'ai l'honneur d'être,

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Monsieur,

Votre très-humble et très-obéissant

serviteur,

HELVETIUS.

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JE

E reçois avec bien de la reconnaissance, Monsieur, le beau présent dont vous m'honorez. Votre sécurité en vous adressant à M. de Voltaire, est aussi noble que le consentement qu'il y a donné, et vous honore également l'un et l'autre. Vous étiez bien digne en effet, Monsieur, de traiter un sujet aussi intéressant. Vous exprimez à chaque vers les sentimens d'humanité qui vous animent, avec cet enthousiasme qui en est bien la preuve, et votre cœur est toujours secondé par votre génie et par votre talent. Il y a des vers admirables dans votre ode, et mademoiselle de Corneille ne vous doit pas moins

par

le

portrait que vous en faites, que par les secours que vous lui procurez.

J'ai l'honneur d'être, Monsieur, plus que personne, Votre, etc.

HÉNAULT.

LETTRE XXXIX.

DE LE BRUN AU CÉLÈBRE ACTEUR LE KAIN.

E

A Paris, ce 26 novembre 1760.

Je suis bien persuadé, Monsieur, que vous lirek avec quelque plaisir un ouvrage qui intéressé à la fois le grand Corneille, M. de Voltaire et votre ami. Quelle sensation n'eût point faite cette ode où parle l'ombre de Corneille, si vous l'eussiez lue sur le théâtre, après Cinna ou les Horaces? Cet usage de lire en public et sur la scène des ouvrages nouveaux, existait chez les Grecs et les Latins. C'était une source de gloire et d'émulation; j'ai vu M. de Voltaire regretter qu'il soit aboli.

Vous m'avouerez que dans les circonstances présentes, où une pièce et l'action de M. de Voltaire commencent à émouvoir le public, cette lecture solennelle pouvait inspirer l'enthousiasme de la bienfaisance en faveur des descendans de notre héros tragique."

Je joins, Monsieur, quatre exemplaires au vôtre, pour mesdemoiselles Gaussin, Dumesnil et Clairon, et pour M. Grandval. Je vous prie de

les leur présenter de ma part, et de les assurer que c'est la moindre politesse que doive un adorateur du grand Corneille, à ceux qui ont si généreusement accueilli sa famille. C'est vous qui avez offert cette famille illustre, mais indigente, à la bienfaisance publique. Vous avez ouvert la route, et M. de Voltaire et moi n'avons fait que vous suivre. Vous avez fait voir que ceux qui font parler si dignement les héros, en respirent les sentimens.

Je suis, avec toute l'estime et l'amitié possible,

Monsieur,

Votre très-humble et très-obéissant

serviteur,

LE BRUN.

LETTRE XL.

DE LE BRUN A M. DE CHASSIRON,

Secrétaire de l'Académie de la Rochelle, etc.

MONSIEUR,

Ce 28 novembre 1760.

J'AURAIS eu l'honneur de répondre plutôt à votre lettre obligeante, si je n'avais pas espéré d'un moment à l'autre y joindre l'ouvrage dont je vous envoie deux exemplaires, l'un pour vous, et l'autre que je vous prie d'offrir, comme un hommage littéraire, à notre Académie. Je desirererais qu'il fût digne de ses regards. J'espère du moins qu'elle applaudira au zèle qui m'animait pour la mémoire du grand Corneille, ainsi qu'à l'action généreuse de M. de Voltaire; trop heureux d'avoir pu servir à la fois la gloire de ces deux grands hommes. Cette aventure fait ici la plus vive sensation, non-seulement sur les gens de lettres, mais encore sur tous les vrais citoyens. J'ignore, Monsieur, si le recueil de l'Académie est imprimé. J'aurais la plus grande impatience

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