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Il s'approche; il reconnaît le funeste présent d'Isménide, tombé auprès de Zélinde. Il se jette à ses pieds, il veut la rappeler au jour, et son amour lui adresse les plaintes les plus tendres.

SCÈNE VII.

ISMÉNIDE, TARSIS et ZÉLINDE évanouie.

DANS CE moment affreux Isménide paraît vers le haut du théâtre, dans un char traîné par des dragons ailés; elle insulte aux deux amans. Huit vers d'une jalousie ironique et barbare.

TARSI S.

Eh bien! tu vois ton crime, inhumaine rivale! Tu frémissais de voir des yeux si beaux éclipser les tiens, et ta barbarie les a fermés pour jamais. Cruelle, rend Zélinde à la vie, dût-elle revivre sans m'aimer, dussé-je, hélas! ne la revoir jamais! Mais ta fureur est inflexible..... Souveraine des airs, puissante Oriane! ô ma mère! verras-tu sans pitié les tourmens que ton fils endure, et les forfaits d'un monstre impitoyable? Venge-moi, venge l'amour et ton pouvoir offensé, etc.

SCÈNE VIII ET DERNIÈRE.

ORIANE, ISMÉNIDE, TARSIS, ZÉLINDE.

TANDIS qu'Isménide bravait encore ces deux amans, l'air s'obscurcit, gronde, s'embrase; un nuage de feu parcourt le haut du théâtre, enveloppe et poursuit le char d'Isménide qui combat quelque temps, et le précipite avec elle dans un gouffre qui s'entr'ouvre. Une douce clarté brille et se répand tout à coup sur Zélinde. Ses yeux s'ouvrent à la lumière et à son amant. Tarsis voit avec transport Zélinde se ranimer et renaître dans ses bras. Le sentiment qu'elle exprime alors doit être par gradation, ainsi que la force qui lui est rendue. Tarsis rend grâces au secours favorable de sa mère. Oriane victorieuse paraît, et descend auprès de Zélinde; ses regards achèvent de lui rendre la vie. Elle apprend aux deux amans que le Destin est apaisé, et ne leur promet que des jours heureux. Elle ordonne à tous les Génies de l'air qui environnent son char, de célébrer par leurs danses et leurs chants l'hymen de Zélinde et de son fils.

NOTE

Sur la lettre XLVIII de la Correspondance, page 128.

LE BRUN parle ici d'une lettre que La Harpe lui avait écrite précédemment, et dans laquelle il faisait l'éloge de l'esprit, du cœur et des procédés généreux de Fréron, etc. dans le même temps où il écrivait, contre ledit Fréron, un libelle intitulé Anecdotes. Le Brun a toujours regretté d'avoir perdu cette lettre, que quelqu'un de ses amis, par intérêt pour La Harpe, avait tirée de ses mains, et ne lui avait jamais rendue. L'Année littéraire nous en a conservé la plus grande partie, celle précisément qui regarde Fréron.

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On y trouve, année 1776, tome iv, page 269, une lettre de Fréron fils à La Harpe. Il avait retrouvé dans les papiers de son père, après la mort de celui-ci, une lettre que ce même La Harpe lui avait écrite lorsque la Wasprie parut. Le publie soupçonna d'abord La Harpe d'y avoir eu part. Il écrivit à Fréron, pour lui affirmer qu'il n'en était rien, et pour preuve, il lui envoyait une copie de la lettre qu'il venait d'adresser à Le Brun. Voici ce qui regarde Fréron : « Quand * à l'homme que vous attaquez, quoique je n'aye pas lieu de m'en louer, je vous dirai que des personnes de probité et d'esprit m'assurent tous les jours que c'est dans la société un homme très-aimable et très-honnête, et que son cœur n'a point de part à ses démêlés littéraires. Je sais par moi-même qu'il a rendu service à des gens de mérite, qu'il a eu avec M. Corneille les procédés les plus généreux, et cette raison surtout aurait dû vous désarmer. C'est lui qui lui a procuré

* Le jeune Frérou met ici en note: Je suis l'ortographe de M. ds La Harpe.

une représentation de Rodogune; et la lettre qu'il a écrite à ce sujet, et qui est très-sûrement de lui, quoiqu'on m'eût dit le contraire, m'a fait verser des larmes. En dernier lieu, les extraits du Roman de Rousseau, des Contes moraux et du Père de famille, sont pleins de goût et de modération *. Ces actes de sensibilité que j'ignorais, et que l'on m'a appris, m'empêcheraient d'être son ennemi, eût-il fait mille feuilles de critique contre moi etc. ».

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Voyez la lettre de Le Brun, page 129 de ce volume.

** Ibidem; voyez aussi la lettre xiv, de Voltaire à Le Brun, page 38, où sont ces propres mots : « Tiriot m'a envoyé ces Anecdotes écrites de la main de La Harpe ».

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