DE LA CONFEDERATION HELVÉTIQUE. DISCOURS A TOUS LES CONFÉDÉRÉS DE LA SUISSE. A Quel canton dédierai-je un Ouvrage où je retrace l'événement mémorable de la Confédération de la Suisse ? Auquel des Confédérés adresserai-je la parole? Sera-ce à ma Patrie? L'attachement aux lieux qui m'ont vu naître, où j'ai fourni la moitié de ma carrière, et que mes Pères ont habités depuis plus de deux siècles; le sentiment de la plus vive reconnoissance pour le Sénat qui m'a revêtu, jeune encore, de charges publiques, et, malgré des absences fréquentes, me les a conservées; les témoignages de bonté et de tendresse de mes généreux Concitoyens; tout m'y invite. Sera-ce à la Ville de Berne? La longue amitié dont A m'honore un de ses Chefs, CharlesVictor de Bonstetten, m'a fait une douce habitude de l'aimer à l'égal de ma Patrie; récemment encore, j'y ai passé ce beau jour où des hommes qui ont plus d'un droit au pouvoir suprême, firent éclater un zèle ardent pour le bien de la chose publique. Sera-ce aux Cantons voisins des Alpes, fondateurs de notre Constitution? Souvent leur courage à se rendre libres m'a fait oublier des événemens qui me touchent de plus près. Sans cette Confédération dont ils furent les auteurs et qui assura la liberté de la Suisse, je n'aurois mul sujet de m'enorgueillir de ma Patrie; je ne publierois pas ses Annales préférablement à celles de tout autre Pays. Mais cette Histoire est moins mon Ouvrage que l'expression des générations passées elle impose silence aux impulsions de mon cœur, et ne laisse parler ici que l'esprit de vos ancêtres, dont je suis l'interprète. Il s'adresse à tous. Que d'autres en portant avec complaisance la |