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glyconique étant une sorte d'asclépiade tronqué, composé d'un spondée, d'un choriambe et d'un pyrrhique, ce mètre est encore un de ceux dont notre versification française peut le plus aisément s'approcher.

Entre plusieurs passages de poètes grecs qu'Horace peut avoir eus en vue dans cette Ode, j'indiquerai de préférence un fragment de Callimaque qui peut lui en avoir suggéré le commencement, et que Dacier traduit de cette manière : « Vaisseau qui m'emportes tout ce que j'ai de plus cher et ce qui fait toute la douceur de ma vie, je te prie au nom de Jupiter gardien des ports, etc. » (Fragm. CXIV, Ed. Ern., p. 485.) Les vers 52 et suivans de la septième Idylle de Théocrite ont aussi quelque rapport avec ce début. Je trouve enfin dans M. Mitscherlich, que, selon Servius (Ap. Fabric. ), les vers 9 et suivans sont imités d'Alcée, et les vers 29 et suivans de Sappho.

ODE III.

AD NAVEM QUA VIRGILIUS VEHEBATUR.

SIC te diva potens Cypri,
Sic fratres Helenæ, lucida sidera,

Ventorumque regat pater,
Obstrictis aliis præter Iapyga,
Navis, quæ tibi creditum
Debes Virgilium, finibus Atticis
Reddas incolumen, precor,

Et serves animæ dimidium meæ!

Illi robur et æs triplex

Circa pectus erat, qui fragilem truci

Commisit pelago ratem

Primus, nec timuit præcipitem Africum
Decertantem Aquilonibus,

Nec tristes Hyadas, nec rabiem Noti,

Quo non arbiter Adriæ

Major, tollere seu ponere vult freta.

Quem mortis timuit gradum, Qui siccis oculis monstra natantia, Qui vidit mare turgidum et Infames scopulos Acroceraunia? Nequicquam Deus abscidit,

Prudens, Oceano dissociabili

Terras, si tamen impiæ

Non tangenda rates transiliunt vada.

5.

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ODE III

AU VAISSEAU QUI PORTOIT VIRGILE.

QUE la Déesse de Cythère,

Que les frères d'Hélène, astres brillans des cieux,
Qu'Éole écoute ma prière

Et dirige ta course, ô vaisseau précieux !
De Zéphyr que la douce haleine

Conduise le dépôt qui te fut confié :

Rends Virgile aux rives d'Athène

Et de mon ame ainsi conserve la moitié!

Ah! sans doute un triple courage,

Sans doute un triple airain armoient ton cœur altier,
Mortel qui, méprisant l'orage,

Aux flots, dans un esquif, te livras le premier!
Qui pus braver le vent d'Afrique

Luttant contre Borée et l'humide Notus,
Fier tyran de l'Adriatique,

A son gré soulevant, calmant ces flots émus!

Quelle mort parut effrayante

A qui put sans pâlir voir les monstres des mers
Flottant sur l'onde mugissante,

L'Épire et ses rochers par la foudre entr'ouverts?
En vain par des mers ennemies,

La prudence des Dieux sépara les pays,
Si l'on voit nos barques impies

Traverser ces détroits à nos pas interdits.

Audax omnia perpeti

Gens humana ruit per vetitum nefas;
Audax Iapeti genus

Ignem fraude malà gentibus intulit;

Post ignem ætheria domo

Terris incubuit colors;

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Subductum, Macies et nova Febrium

30

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A tout endurer l'homme habile

Renverse insolemment les décrets les plus saints;
Promethée au céleste asyle

Ravit le feu sacré pour les tristes humains;
Mais avec lui la Fièvre ardente

Et cent maux inconnus nous vinrent assaillir;
La mort pressa sa marche lente,
Et nous mourons plus tôt qu'il n'eût fallu mourir !
Le ciel nous refusa des ailes :
Dédale en essaya dans le vide des airs.
Bravant les chaînes éternelles,

Alcide a pu forcer les portes des enfers:

Rien que l'homme craigne ou révère:

Nous portons jusqu'au ciel l'orgueil de nos complots Et Jupiter, dans sa colère,

Ne peut un seul instant déposer ses carreaux.

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