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n'est qu'avec un certain degré de feu bien déterminé, & ni trop fort ni trop foible, qu'on donne à la chaux de plomb, le beau rouge du minium.

Nous ne pouvons mieux finir cet article de l'étain, qu'en rapportant les bonnes observations que M." Bayen & Charlard ont faites fur les différens étains qui font dans le commerce (h); ils en diftinguent trois fortes,

(h) Nous diviferons, difent-ils, tout l'étain qui fe trouve dans le commerce intérieur du royaume.

1. En étain pur ou fans aucun mélange artificiel, tel enfin qu'il fort des fonderies; 2.° en étain allié dans les fonderies même avec d'autres métaux à des titres prefcrits par l'usage ou par les loix du. pays; 3. en étain ouvragé par les Potiers qui font tenus de fe conformer dans tout ce qu'ils font concernant leur art, à des règlemens anciennement établis, & aujourd'hui trop peu fuivis.

L'étain pur ou fans mélange artificiel pourroit nous venir d'Angleterre, fi, à ce qu'on affure, l'exportation n'en étoit pas prohibée par les loix du pays. Au défaut de celui d'Angleterre, il nous en est apporté en affez grande quantité des Indes.... On nomme ce dernier étain de Banca & de Malaca, ou fimplement de Malac; celui-ci nous arrive en petits lingots pefant une livre, & qui, à cause de leur forme, ont été appelés petits chapeaux ou écritoires.

L'étain qui fe vend fous le nom de Banca, fe fait diftinguer du précédent, & par la forme de fes lingots qui font oblongs, & par leur poids qui eft de quarante-cinq à cinquante livres, & imême au-dessus : du reste, ces lingots de Banca & de Malaca n'ont point l'éclat ordinaire à l'étain, ils font recouverts d'une forte de rouille grise ou craffe, d'autant plus épaiffe qu'ils ont séjourné plus longtemps dans le fond des Vaiffeaux, dont ils faifoient vraisemblablement le left....

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1.o l'étain tel qu'il fort des fonderies, & fans mélange artificiel; 2.° l'étain allié dans les fonderies, fuivant l'usage ou la loi des différens pays (i); 3.o l'étain ouvragé par les Potiers (k). Ces habiles Chimiftes ont

Il nous eft arrivé de l'étain pur d'Angleterre en petits morceaux ou échantillons pefant chacun entre quatre & cinq onces; leur afpect annonce qu'ils ont été détachés d'une grosse masse à l'aide du ciseau & du inarteau.. Les côtés par où ils ont été coupés ont confervé l'éclat métallique, tandis que le côté ou la fuperficie externe est mamelonée & couverte d'une pellicule dorée, qui offre assez fréquemment les différentes couleurs de la gorge de pigeon....

Nous avons trouvé chez un marchand de l'étain pur, qu'il nous afsura venir d'Angleterre, & qui en effet ne différoit en rien pour la qualité de celui dont nous venons de parler, cependant il avoit la forme de petits chapeaux qui pefoient chacun deux livres.... Mais nous favons que les marchands font dans l'habitude de réduire les gros lingots en petits, pour fe faciliter le détail de l'étain.... Tels font les étains qui paffent dans le commerce pour être les plus purs, ou ce qui est la même chose, pour n'avoir reçu artificiellement aucun alliage. Recherches Chimiques fur l'étain, par M." Bayen & Charlard, pages 22 & fuivantes.

(i) La feconde claffe de l'étain que nous examinons, comprend celui que nous tirons en très-grande quantité de l'Angleterre, d'où on nous l'envoie en lingots, d'environ trois cents livres; nous les appelons gros faumons. Cet étain eft d'un grand ufage parmi nous, & il fe débite aux différens ouvriers en petites baguettes triangulaires de neuf à dix lignes de pourtour, & d'environ un pied & demi de long.. Il n'eft pas pur, & felon M. Geoffroy, il a reçu en Angleterre même l'alliage prefcrit par la loi du pays. Recherches fur l'étain, &c. page 27.

....

(k) A l'égard de la troisième claffe, elle renferme, comme nous

reconnu par des comparaisons exactes & multipliées, que les étains de Malaca & de Banca, ainfi que celui qu'ils ont reçu d'Angleterre, en petits échantillons de quatre à cinq onces, & auffi celui qui fe vend à Paris, fous le nom d'étain doux, ont tous le plus grand & le même éclat; qu'ils résistent également & long-temps, aux impressions de l'air fans se ternir; qu'ils font les uns & les autres fi ductiles ou extenfibles, qu'on peut aifément les réduire fous le marteau, en feuilles auffi minces que le plus fin papier, fans y faire de gerçure; qu'on en peut plier une verge d'une ligne de diamètre, quatre-vingts fois à angle droit sans la rompre; que le cri de ces étains doux, eft différent de celui des étains aigres, & qu'enfin ces étains doux de quelques pays qu'ils viennent, font tous de la même densité ou pesanteur fpécifique (1).

l'avons dit, tous les étains ouvragés, & vendus par les Potiers d'étain, fous toutes fortes de formes. Le premier en rang, eft celui qu'ils vendent fous la marque d'étain fin; le fecond, fous celle d'étain commun, & le troisième sous le nom de claire étoffe ou fimplement de claires. Idem, page 28.

(1) Recherches fur l'étain, par M." Bayen & Charlard, pages 29&30.

DU PLOM B.

LE Plomb, quoique le plus dense (a) des métaux

après l'or, eft le moins noble de tous; il eft mou fans ductilité, & il a plus de poids que de valeur; fes qualités font nuifibles & fes émanations funeftes; comme ce métal se calcine aisément & qu'il eft prefque auffi fufible que l'étain, ils n'ont tous deux pu fupporter l'action du feu primitif fans fe convertir en chaux; auffi le plomb ne se trouve pas plus que l'étain dans l'état de métal; leurs mines primordiales font toutes en nature de chaux ou dans un état pyriteux; elles ont fuivi le même ordre, fubi les mêmes effets dans leur formation; & la différence la plus effentielle de leurs minérais, c'est que celui du plomb eft exempt d'arfenic, tandis que celui de l'étain en est toujours mêlé, ce qui femble indiquer que la formation des mines d'étain eft poftérieure à celle des mines de plomb.

La galène de plomb eft une vraie pyrite, qui peut se décomposer à l'air comme les autres pyrites, & dans laquelle est incorporée la chaux du plomb primitif, qu'il faut revivifier par notre art pour la réduire en

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(a) Selon M. Briffon, le pied cube de plomb fondu, écroui ou non écroui, pèfe également 794 livres 10 onces 4 gros 44 grains; ainfi ce métal n'eft fufceptible d'aucune compreffion, d'aucun écrouiffement par la percuffion.

métal; on peut même imiter artificiellement cette pyrite ou galène en fondant du foufre avec le plomb; le mélange s'enflamme fur le feu, & laiffe après la combustion une litharge en écailles, qui ne fond qu'après avoir rougi, & se réunit par la fusion en une masse noirâtre, disposée en lames minces & à facettes, femblables à celles de la galène naturelle; le foie de foufre convertit auffi la chaux de plomb en galène; ainsi l'on ne peut guère douter que les galènes en général n'aient originairement été des chaux de plomb, auxquelles l'action des principes du foufre aura donné cette forme de minéralisation.

Cette galène ou ce minérai de plomb affecte une figure exahèdre presque cubique; fa couleur est à-peu-près la même que celle du plomb terni par l'air; feulement elle est un peu plus foncée & plus luisante; sa pesanteur approche auffi de celle de ce métal; mais la galène en diffère, en ce qu'elle eft caffante & feuilletée affez irrégulièrement; elle ne fe préfente que rarement en petites maffes ifolées (b), mais presque toujours en groupes de cubes appliqués assez régulièrement les uns contre les autres; ces pyrites cubiques de plomb varient pour la grandeur; il y en a de fi petites dans certaines mines,

(b) M. de Grignon m'a dit avoir obfervé dans le Limofin, une mine de plomb, qui eft en cristaux octaèdres, isolés ou groupés par une ou deux faces; cette mine gît dans du fable quartzeux légèrement aglutiné.

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