Obrázky na stránke
PDF
ePub

elle fe colore de vert s'il eft mêlé de nickel, & elle devient rouge de rofe & cramoifie s'il eft mélangé de cobalt; toutes ces diffolutions donnent un fel en petits criftaux au moment qu'on les laiffe refroidir.

C'eft en précipitant le bifmuth de fes diffolutions, qu'on l'obtient en poudre blanche, douce & luifante, & c'eft avec cette poudre qu'on fait le fard qui s'applique fur la peau. Il faut laver plufieurs fois cette poudre pour qu'il n'y refte point d'acide, & la mettre enfuite dans un flacon bien bouché; car l'air la noircit en affez peu de temps, & les vapeurs du charbon ou les mauvaises odeurs des égouts, des latrines, &c. changent prefque fubitement ce beau blanc de perle en gris-obfcur, en forte qu'il eft fouvent arrivé aux femmes qui fe fervent de ce fard de devenir tout-à-coup auffi noires qu'elles vouloient paroître blanches.

Les acides végétaux du vinaigre ou du tartre, non plus que les acerbes, tels que la noix de galle, ne diffolvent pas le bifmuth, même avec le fecours de la chaleur, à moins qu'elle ne foit pouffée jufqu'à produire l'ébullition ; les alkalis ne l'attaquent auffi que quand on les fait bouillir, en forte que dans le fein de la terre ce demi-métal paroit être à l'abri de toute injure & par conféquent de toute minéralisation, à moins qu'il ne rencontre de l'acide nitreux qui feul a la puiffance de l'entamer; & comme les fels nitreux ne fe trouvent que très-rarement dans les mines, il n'eft pas étonnant

1

que le bismuth qui ne peut être attaqué que par cet acide du nitre ou par l'action de l'air ne fe trouve que fi rarement minéralisé dans le fein de la terre.

Je ne fuis point informé des lieux où ce demi-métal peut fe trouver en France; tous les morceaux que j'ai eu occafion de voir venoient de Saxe, de Bohème & de Suède; il s'en trouve auffi à Saint-Domingue (e), & vraisemblablement dans plufieurs autres parties du monde: mais peu de Voyageurs ont fait mention de ce demi-métal, parce qu'il n'eft pas d'un ufage néceffaire & commun; cependant nous l'employons non-feulement pour faire du blanc de fard, mais auffi pour rendre l'étain plus dur & plus brillant; on s'en fert encore pour polir le verre (f) & même pour l'étamer (g), & c'est

(e) Hiftoire générale des voyages, tome XII, page 218. (f) Tranfactions philofophiques, N. 396, Novembre 1726. (g) Je me fuis assuré, m'écrit M. de Morveau, que le bismuth fert encore à l'étamage des petits verres non polis qui viennent d'Allemagne, en forme de petits miroirs de poche, ou du moins qu'il entre pour beaucoup dans la compofition de cet étamage dont on fait un secret, car l'ayant recueilli fur plusieurs de ces miroirs, & pouffé à la fufion, j'ai obtenu un grain métallique qui a donné la chaux jaune du bifinuth; ce procédé feroit fort utile pour étamer les verres courbes, peut-être même pour réparer les taches des glaces que l'on nomme rouillées. A la feule infpection des miroirs d'Allemagne, on juge aifément que cette compofition s'applique d'une manière bien différente de l'étamage ordinaire, car il est bien plus épais & d'une épaiffeur très-inégale; on y remarque des gouttes, comme fi on eût paffé un fer à fouder pour étendre &

de cet ufage qu'il a reçu le nom d'étain de glace.

Les expériences que l'on a faites fur fes propriétés relatives à la Médecine, n'ont découvert que des qualités nuifibles, & fa chaux prife intérieurement produit des effets femblables à ceux des chaux de plomb, & auffi dangereux; on en abuse de même pour adoucir les vins trop acides & défagréables au goût.

Quelques Minéralogistes ont écrit que la mine de bismuth pouvoit fervir comme celle du cobalt, à faire le verre bleu d'azur: «< Elle laiffe, difent-ils (h), fuinter

faire couler le bifinuth à la furface du verre; ce qu'il y a de certain, c'est que l'adhérence est bien plus forte que celle de nos feuilles d'étain.

Il me femble que le bifmuth entre auffi dans l'amalgame dont on se sert pour étamer la surface intérieure des globes. Note communiquée par M. de Morveau.

(h) La mine de bisinuth sert auffi à faire le bleu d'azur; à feu ouvert & doux, elle laiffe aifément fuinter une fubftance femimétallique que l'on nomme bifmuth ou étain de glace, & elle laisse une pierre ou une terre grife & fixe.

Il faut féparer, autant qu'il eft poffible, cette mine, fi elle eft pure, du cobalt véritable, pour en rassembler le bifmuth; mais le mélange de ces deux matières minérales eft ordinairement fi intime dans la mine, que cette féparation est presque impoffible; c'est pourquoi l'on trouve fouvent, dans les pots à vitrifier, une substance réguline qui s'eft précipitée ordinairement d'une couleur blanchâtre tirant fur le rouge. Cette fubftance n'est presque jamais un véritable bifmuth, & tel qu'on le retire de fa mine par la fonte; mais elle est toujours mêlée avec une matière étrangère qui eft la

[ocr errors]

» aisément une substance semi-métallique, que l'on nomme bifmuth ou étain de glace, & enfuite elle laiffe une terre grife & fixe, qui par fa vitrification donne le bleu d'azur ». Mais cela ne prouve pas que le bifmuth fourniffe ce bleu; car dans fa mine il eft très-fouvent mêlé de cobalt, & ce bleu provient fans doute de cette dernière matière: la terre grife fixe n'est pas une terre de bifmuth; mais la terre du cobalt qui étoit mêlé dans cette mine, & auquel même le bifmuth n'étoit pas intimement lié, parce qu'il s'en fépare à la première fonte & à un feu très-modéré; & nous verrons qu'il n'y a aucune affinité entre le cobalt & le bifmuth, car quoiqu'ils fe trouvent très-fouvent mêlés ensemble dans leurs mines, chacun y conferve fa nature, & au lieu d'être intimement uni, le bismuth n'eft qu'interpofé dans les mines de cobalt, comme dans prefque toutes les autres où il se trouve, parce qu'il conferve toujours fon état de pureté

native.

terre fixe du cobalt. Ainfi on la pulvérife de nouveau pour la joindre à d'autres mélanges de mine, de table & de fel alkali, qu'on met dans les pots pour les vitrifier. Traité de la fonte des mines de Schlutter, tome I, page 248.

DU ZINC (a).

LE Zinc ne fe trouve pas comme le bifinuth, dans un état natif de minéral pur, ni même comme l'antimoine, dans une feule espèce de mine; car on le tire également de la calamine ou pierre calaminaire & de la blende, qui font deux matières différentes par leur compofition & leur formation, & qui n'ont de commun que de renfermer du zinc: la calamine fe préfente en veines continues comme les autres minéraux ; la blende fe trouve au contraire, dispersée & en masses féparées dans presque toutes les mines métalliques: la calamine eft principalement compofée de zinc & de fer (b); la blende contient ordinairement d'autres minéraux avec le zinc (c). La calamine eft d'une couleur

(a) Paracelse est le premier qui ait employé le nom de zinc. Agricola le nomme contre-feyn; on l'a appelé ftannum indicum, parce qu'il a été apporté des Indes en affez grande quantité dans le fiècle dernier; les auteurs Arabes n'en font aucune mention, quoique l'art de tirer le zinc de fa mine exifte depuis long-temps aux Indes orientales. Voyez la Differtation de M. Bergman fur le zinc.

(b) M. Berginan a foumis à l'analyse la calamine de Hongrie, & il a trouvé qu'elle tenoit au quintal quatre-vingt-quatre livres de chaux de zinc, trois livres de chaux de fer, douze de filex & une d'argile, fur quoi j'obferverai que la matière de l'argile & celle du filex ne font qu'une feu'e & même fubftance, puifque le filex Le réduit en argile en fe déco.npofant par les élémens humides.

(c) M. Bergman a trouvé que la blende noire de Danemora

« PredošláPokračovať »