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» elle-même qui aiguisait les poignards, dressait les » échafauds, allumait les bûchers? Non, je ne con>> fondrai point les ténèbres avec la lumière, le fana>>tisme furieux avec l'aimable charité. Non, celui qui >> allait de lieu en lieu faisant du bien, n'avait point >> armé d'un glaive homicide la main de ses enfans, >> et ne leur avait pas dicté un code d'intolérance. Le » plus doux, le plus compatissant et le plus juste >> des hommes n'avait pas soufflé dans le cœur de ses >> disciples l'esprit de persécution : il l'avait embrasé » du feu divin de la charité (Recherches Philoso» phiques, p. 218). »

« C'est mal raisonner contre la Religion, dit encore » Montesquieu, que de rassembler dans un grand >> ouvrage une longue énumération des maux dont » elle a été l'occasion, si l'on ne fait de même celle >> des biens qu'elle a faits. Si je voulais raconter tous >> les maux qu'ont produits dans le monde les lois ci>> viles, la monarchie, le gouvernement républicain, >> je dirais des choses effroyables (Esprit des lois, liv. XXIV, chap. II). »

En méditant l'exposition du Christianisme que nous venons de mettre sous les yeux du lecteur, peut-on ne pas éprouver un sentiment profond de respect pour une religion, qui n'offrant dans son fondateur dans ses dogmes, dans sa morale, dans son culte, rien qui ne soit digne de Dieu, a des droits si incontestables et si étendus à la reconnaissance des

hommes? Quel est celui qui ne doive désirer d'en découvrir la vérité, s'il est encore incrédule? Quelle perfection divine, quelle harmonie de conduite et de doctrine dans son fondateur! Quelle pureté, quelle sublimité dans ses enseignemens! Quel rapport entre sa morale et les besoins de l'homme et de la société ! Quelle lumière admirable même dans ses dogmes mystérieux! Où trouver des idées de Dieu et de l'homme plus vraies, plus conformes à ce que la raison la plus éclairée nous découvre ? Où trouver une solution plus satisfaisante de l'énigme de notre nature et du secret de notre destinée? Et comme tout y est heureusement enchaîné! Le dogme du Verbe incarné suppose celui de la Trinité; celui de la Rédemption suppose celui de la Faute originelle; celui de la Grâce se lie à son tour, ainsi que l'Eucharistie, à celui de la Rédemption; l'offense d'une Majesté infinie se lie à un Réparateur d'un mérite infini; un Vengeur d'une justice infinie, à un Rémunérateur d'une infinie magnificence.

Et quelle intime analogie entre le culte et ces mêmes dogmes! Comme ce culte correspond bien, par son mélange de simplicité et de pompe, à l'anéantissement du Verbe fait chair, qui fait le fond du Christianisme, et à la majesté de celui qui est Roi des rois et Dieu béni aux siècles des siècles! Comme ces mystères réunissent, d'ailleurs, tous les caractères qui attirent et fixent la vénération : caractère de sagesse, dans leur harmonie; caractère de grandeur dans la majesté, la sublimité des objets

qu'ils présentent; caractère de sainteté, dans l'encouragement de l'homme à la plus haute vertu; caractère d'utilité, dans les lumières qu'ils répandent sur ses devoirs, et dans le fondement qu'ils donnent à son bonheur. L'obscurité des mystères a, d'ailleurs, l'avantage, en élevant une partie de la Religion audessus des pensées humaines, de réprimer l'essor téméraire de notre esprit toujours prêt à sonder l'infini, de le réduire, par l'aveu de sa faiblesse, à une obéissance raisonnable, et de lui faire sentir la nécessité d'une autorité qui le guide. Ainsi, l'incompréhensibilité des dogmes engendre la soumission; la soumission fixe la doctrine, établit l'unité de foi, qui est tout ensemble un besoin et une consolation pour le chrétien, tandis que, égarés sur la mer des opinions, les disciples de la raison seule flottent emportés par tout vent de doctrine; et cette foi devient même une vertu, car elle n'a pas les motifs de crédibilité pour objet, mais les dogmes que présentent ces motifs de crédibilité. Admirable disposition de la bonté divine, qui en plaçant la clarté dans les preuves de la vérité de la Religion, et l'obscurité dans la nature des dogmes qu'elle enseigne, laisse au fidèle le mérite de la libre soumission de son entendement, et lui donne le droit de dire à l'incrédule : Pourquoi vous agiter contre ces mystères que la raison ne saurait percer? Attachez-vous à l'examen de ces vérités qu'on peut, en quelque sorte, toucher et manier, et qui répondent de toutes les autres, à ces vérités de fait dont la Religion s'est comme enveloppée tout

entière pour frapper également tous les esprits. Elle livre ce fondement à votre curiosité. Creusez donc autour; essayez de l'ébranler; descendez avec le flambeau de la philosophie jusqu'à cette pierre antique posée par une main divine. Mais lorsque, arrivés à une certaine profondeur, vous aurez trouvé la main du Tout-Puissant qui soutient depuis dix-huit siècles ce grand et majestueux édifice, toujours affermi par les orages mêmes et le torrent des années, arrêtezvous enfin et ne creusez pas jusqu'aux enfers. Vou-loir pénétrer plus avant, c'est vouloir s'égarer, c'est vouloir entrer dans les abîmes de l'infini, c'est vouloir comprendre l'incompréhensible; devant Dieu, une fois qu'elle a reconnu sa présence, la philosophie doit se voiler les yeux comme le peuple, adorer sans voir et remettre l'homme avec confiance entre les mains de la foi. Pourquoi, d'ailleurs, feriez-vous de l'obscurité des mystères un mctif suffisant de n'y pas croire, vous dont la raison se heurte partout à des mystères, dans la nature, dans les sciences exactes, et dans tous les systèmes d'incrédulité opposés au Christianisme?... Dieu a-t-il parlé aux hommes dans la personne de Jésus-Christ? C'est tout ce qu'il importe de savoir. Cette question une fois résolue affirmativement, il ne reste qu'à adorer et à se taire : car le bon sens le plus commun nous dit que Dieu est l'infaillible vérité, et qu'il ne peut ni se tromper ni nous tromper,

CHAPITRE VI.

dieu a révélé le christianisme et A MANIFESTÉ La vérité de cette révélaTION PAR DES FAITS

INCONTESTABLES.

Dans l'état présent de l'homme, la parole étant l'unique moyen de communication entre les esprits, il est naturel, ainsi que nous l'avons déjà dit dans le chapitre quatrième, que, si Dieu a révélé le Christianisme, il ait employé ce moyen. Nous avons à examiner maintenant cette question de fait : Dieu a-t-il révélé le Christianisme par le moyen de la parole? Question dont la solution se trouve nécessairement dans la démonstration de la divinité de la mission de Jésus-Christ, fondateur de cette religion. Or, pour démontrer la divinité de la mission de Jésus-Christ, il suffit de constater les faits divins qui en sont les titres.

Par faits divins, nous entendons ici des faits contraires aux lois constantes de la nature, opérés, au nom de Dieu, en faveur d'une religion.

Ces faits prennent le nom de prophéties, quand ils sont contraires à la loi constante de l'intelligence humaine, d'après laquelle, naturellement, elle ne peut découvrir avec certitude l'avenir qui dépend des volontés inconnues de Dieu ou des volontés

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