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lui propose à croire, savoir que cet homme est plein de vie. Il est vrai que sa mort étant déjà certaine, sa vie présente suppose une résurrection; mais s'il ne peut douter de la vie de cet homme sur le témoignage de tout Paris, puisque c'est un fait naturel, il ne saurait donc douter de sa résurrection : l'une est liée nécessairement avec l'autre. Le miracle se trouve renfermé entre deux faits naturels, la mort de cet homme et sa vie présente; ainsi, nous pouvons dire que le miracle n'est que la conclusion de deux faits naturels. On peut s'assurer de ces deux faits naturels, le Sceptique l'avoue; le miracle est donc la conséquence de deux faits dont on est sûr. Il suit de là que ce que le Sceptique me conteste est, pour ainsi dire, composé de trois choses qu'il ne prétend pas me disputer de deux faits naturels, qui sont la mort de cet homme et sa vie présente, et d'une conclusion métaphysique qu'il ne conteste pas, et qui établit l'intervention de la puissance divine; car lorsqu'il s'agit d'un fait surnaturel, ce n'est pas dans la nature qu'il faut en chercher la possibilité. Joignez donc à la résurrection d'un mort la puissance divine qui en est la cause, et alors l'impossibilité naturelle ne s'opposera nullement aux raisons que vous aurez de croire ce fait. Je suppose que plusieurs témoins dignes de foi vous affirment qu'ils ont vu un chronomètre de cuivre, d'un mécanisme vraiment admirable : douteriez-vous de ce

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fait parce que tous les artisans qui travaillent en bois, sont dans une espèce d'impossibilité physique

de faire un tel ouvrage? Cette question vous sur prend, et avec raison; pourquoi donc, quand un suffisant témoignage vous affirme un fait surnaturel, prétendriez-vous avoir le droit d'en douter, parce qu'une cause naturelle n'a pu le produire? L'impossibilité naturelle d'un fait surnaturel doitelle faire sur vous plus d'impression, que l'impossibilité physique où sont les artisans qui travaillent en bois d'exécuter cette admirable machine de cuivre ?

Non, il n'y a que des raisons tirées d'une impossibilité métaphysique, qui puissent être opposées à la preuve solide d'un fait ; et toujours ce raisonnement sera invincible: Le fait que je vous propose à croire ne présente rien d'absurde, rien de contradictoire; cessez de parler de sa possibilité ou de son impossibilité, et venons à la preuve du fait.

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Il est aisé de voir, par ce qui précède, qu'il n'est pas « plus possible que tout Paris se trompe ou » veuille tromper sur la résurrection d'un mort, qu'il ne l'est qu'un mort ressuscite » Pensées philos.): il y a au contraire possibilité d'un côté, et de l'autre absolue impossibilité. En effet, l'erreur de tout Paris sur deux faits naturels, la mort d'un homme et sa vie présente, serait contraire aux lois constantes de l'ordre physique; et le complot d'une si grande ville serait contraire aux lois constantes de l'ordre moral cette erreur serait donc un miracle, ce complot serait également un miracle. Mais l'un et l'autre sont impossibles, puisque Dieu ne peut déroger ni aux lois constantes de l'ordre phy

SEMIRALIT

sique, ni aux lois constantes de l'ordre moral pour nous tromper. Que Dieu ressuscite un mort ou pour manifester sa bonté, ou pour sceller quelque grande vérité, je ne vois rien qui ne soit facile à sa puissance infinie et conforme à sa sagesse; que Dieu force les hommes, par une impulsion miraculeuse, à se tromper ou à tromper, je vois une absurdité, une contradiction manifeste entre ce fait et les perfections infinies de l'Être-Suprême; et ma raison conclut irrésistiblement que, bien loin que l'erreur ou la mauvaise foi de tout Paris soit plus possible que la résurrection d'un mort, elles sont absolument impossibles.

Il reste donc établi que les faits contraires aux lois constantes de la nature sont possibles; qu'on peut les discerner des faits naturels ; et que le témoignage humain peut nous donner une complète certitude sur ces mêmes faits.

Presque tous ceux qui servent de base aux preuves du Christianisme, sont contenus dans les livres de l'Ancien et du Nouveau Testament, dont nous avons ici à démontrer la vérité.

§ I. Les faits de l' Ancien Testament, sur lesquels s'appuie le Christianisme, sont incontestables.

Dans un grand nombre d'ouvrages restés sans réplique, les défenseurs du Christianisme ont prouvé que les livres de l'Ancien Testament sont authentiques et véritables (voyez Bossuet, Pascal, Huet, Bergier, Fabricy, Jaquelot, Faber, Duvoisin, etc. etc.):

il n'est pas un seul point de critique qu'ils n'aient éclairci avec autant de sagacité que d'érudition. Nous n'avons pas besoin d'entrer dans tous ces détails pour établir, d'une manière inébranlable, l'authenticité et la vérité de ces livres.

Le Pentateuque est le plus ancien de tous les livres qui existent dans l'univers, puisqu'il remonte à quinze siècles environ avant l'ère chrétienne. On y trouve la simple et naïve expression des mœurs antiques; on n'y remarque rien, même dans le style, qui ne se ressente des premiers temps, et l'on n'y aperçoit, d'ailleurs, aucune loi, aucune coutume, qui ne soit conforme au plan du chef d'Israël et aux circonstances où il se trouvait. Une autre preuve de son authenticité se tire de l'ordre chronologique qui y est observé; de la forme de journal que l'auteur a donnée à la plus grande partie; du détail des marches, des circuits, des campemens du peuple hébreu dans le désert... Il n'y a qu'un auteur contemporain et un témoin oculaire, qui ait pu suivre cette méthode avec tant d'exactitude, rapporter les événemens par ordre, en fixer le lieu et la durée, et faire · cadrer le temps de chaque séjour avec la somme de quarante ans que dura ce voyage: un imposteur ne se serait-il pas gardé de se mettre dans de pareilles entraves? Elle se prouve encore, cette authenticité, par le concert des douze tribus à la reconnaître, concert qui ne se démentit jamais, malgré leurs querelles, leurs vues souvent contraires, leurs passions et celles de leurs chefs, leurs intérêts différens, leurs

droits respectifs fondés sur le Pentateuque. De plus les Samaritains séparés des Juifs, depuis tant de siècles, par un schisme qui dure encore, l'ont toujours gardé en anciens caractères hébreux (Il est imprimé dans la polyglotte de Lejay, et dans celle de Walton); ils ne peuvent s'être entendus pour le supposer ou pour l'altérer avec les Juifs: leur antipathie, leur haine a été constante. Le Pentateuque Samaritain remonte donc à une époque plus ancienne que cette division. Or le texte (sauf quelques différences très légères, qui viennent presque toutes de la facilité avec laquelle les copistes ont pu confondre plusieurs lettres semblables), en est conforme au texte conservé par les Juifs : ce qui justifie la bonne foi des deux peuples, qui, malgré leur inimitié, conviennent de la tradition immémoriale par laquelle ils se trouvent réunis dans un même sentiment par rapport aux écrits de Moïse.

Les autres livres de l'Écriture se rattachent à ceux de Moïse: l'histoire des Rois est liée à celle des Juges, et celle des Juges à celle de Josué; il en est ainsi des écrits des Prophètes, de ceux de Salomon, et des Psaumes. Tous en citent les faits, en invoquent les lois, en sont le perpétuel commentaire; tous répondent au Pentateuque comme à un centre commun; de sorte que si ce dernier n'était pas authentique, en remontant de siècle en siècle, il faudrait admettre l'absurdité révoltante que la totalité de ces livres a été supposée.

L'authenticité des écrits de Moïse, et des autres

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