Obrázky na stránke
PDF
ePub

temps, ne fût composée que d'ignorans et de misérables de la lie du peuple. On en a déjà vu la preuve dans le chapitre VI. Sans parler du centurion Corneille, de l'eunuque de la reine Candace, du proconsul Sergius Paulus, de Denys l'Aréopagite, de Crispus de Corinthe, d'Apollo, homme éloquent et savant dans les écritures, nous ajouterons qu'à Thessalonique, les premiers qui embrassèrent la foi tenaient un rang distingué dans la ville, et qu'ils ne se rendirent qu'après avoir comparé l'enseignement des apôtres avec la doctrine des livres saints; que parmi les Ephésiens qui crurent à la prédication de saint Paul, il y avait des hommes lettrés, puisque plusieurs apportèrent des livres impies et superstitieux, et en brûlèrent pour une somme considérable; que le consul Flavius Clément, et Domitilla son épouse, tous deux parens de Domitien, périrent dans la persécution allumée sous cet empereur; que Tertullien avertit Scapula, proconsul d'Afrique, qu'il trouvera parmi les chrétiens qu'il veut immoler, des Sénateurs, des femmes de la plus haute naissance, les parens de ses amis; et que, dans un de ses rescrits, l'empereur Valérien reconnaît que des Sénateurs et des femmes du premier rang ont embrassé le Christianisme.

2o Les espérances de la foi chrétienne n'étaient pas de nature à éblouir la multitude; elles ne pouvaient faire quelque impression que sur des ames vertueuses, fortement déterminées à sacrifier tous les intérêts du monde et des passions au désir du salut éternel. Que le peuple se laisse prendre à l'appât de la licence et de l'impunité, c'est une chose naturelle et trop ordinaire; mais que, sans motif, sans examen, malgré tous les préjugés, il embrasse une doctrine qui l'oblige à la vertu la plus austère, et qui l'expose à de nouvelles peines et à de nouveaux dangers, c'est un genre de séduction dont il n'y a jamais eu d'exemple.

3o Les aumônes, souvent recommandées dans les épîtres de saint Paul, étaient un très faible dédommagement pour la gêne et les périls inséparables alors de la profession du Christianisme. Il s'en fallait bien qu'elles pussent suffire aux besoins de tous les convertis, et certainement elles n'étaient pas destinées à nourrir l'oisiveté. Car saint Paul fait une loi rigoureuse du travail, en disant: Que celui qui ne travaille pas ne mérite pas de manger (II Thessal, III). Quelle inconséquence de ranger les aumônes parmi les moyens de séduction, quand on prétend que l'Église n'était alors composée

que de misérables ! Étaient-ce les Juifs ou les Païens qui en faisaient
les fonds?... Et si c'étaient les chrétiens, comme il faut bien le sup-
poser, par quel motif ces hommes opulens avaient-ils été gagnés à
la nouvelle Religion?

Note 159. Voy. p. 396, lig. 23.

Il est certain, par d'autres passages d'Origène, qu'il était per-
suadé du grand nombre des martyrs (Lib. II. Contrà Cels. In
Epist. ad Rom. cap. V. Lib. I. Contrà Cels.).

Note 140. Voy. p. 397, lig. 21.

-

Le savant Visconti a réuni des inscriptions pour prouver le grand
nombre des martyrs pendant les premières persécutions: ainsi dans
les Catacombes on trouve : Marcella et Christi martyres CCCCCL.
Híc requiescit medicus cum pluribus... CL. martyres Christi....
-D'autres inscriptions parlent de trente martyrs, de quinze, etc.
(Voyez les Discours de N. Wiseman).

Note 141. Voy. p. 398, lig. 2.

Les rues et les places publiques étaient quelquefois toutes rem-
plies d'échafauds sanglans, couverts de victimes et de cadavres.
Eusèbe de Césarée nous dit deux fois qu'il a été lui-même témoin
du supplice de trente, quarante, et même de cent chrétiens en
même temps; et la seconde fois en termes si forts que M. de Valois
a traduit: « Nous avons vu de nos propres yeux, oculis nostris
» conspeximus » (Hist. eccles. lib. VIII, c. IX). Il rapporte (c. XI)
que, dans une ville de Phrygie, tous les habitans, le gouverneur, les
magistrats, furent livrés aux flammes, parce qu'ils refusèrent de sa-
crifier aux dieux; et Lactance dit aussi en propres termes, qu'on brûla
tout le peuple, ainsi que le conventicule : universum populum cum
ipso pariter conventiculo concremavit (Div. Inst. lib. V, c. XI).
Note 142. Voy. p. 403, lig. 18.

Le martyre de saint Pierre et de saint Paul est attesté par leurs
disciples et par leur tombeau; celui de saint Jacques-le-Majeur et
de saint Étienne est rapporté dans les Actes ; celui de saint Jacques-
le-Mineur est rapporté par Josèphie (Antiq. Jud. 1. XX, c. 8); celui
de saint Siméon et de plusieurs autres parens de Jésus-Christ est
attesté par Hégésippe, auteur presque contemporain (Eusèb. Hist.
1. III, c. 32). Quant aux autres, saint Polycarpe (Epist. ad Philip.),
saint Clément d'Alexandrie ( Strom. 1. IV, c. 9), affirment qu'ils
ont souffert et qu'ils sont morts pour la foi; et d'ailleurs, la tradi-

BARCIROLETER

[ocr errors]

tion constante et immémoriale des chrétiens sur ce point supplée abondamment à des monumens historiques plus détaillés.

Aucun auteur ancien n'a élevé de doute sur le martyre des Apôtres, excepté un certain Héracléon sur celui de quelques-uns d'entre eux. Mais Héracléon était un hérétique Valentinien, qui soutenait l'inutilité du̟ martyre, et par conséquent, était intéressé à contester celui des premiers disciples de Jésus-Christ; et son doute, suspect en lui-même, est formellement réfuté par saint Clément d'Alexandrie (Strom. 1. IV, c. 9, p. 597).

Note 115. Voy. p 414, lig. 20.

A l'époque où le Protestantisme arrachait à l'Église une partie de l'Europe, la Providence envoyait Christophe Colomb découvrir l'Amérique, pour donner 1900 lieues de côte à un peuple catholique; et tandis que les Espagnols, dans l'ivresse du triomphe, coururent, dévorés de la soif de l'or, pour asservir les peuples du nouvel hémisphère, des anges de paix, aspirant à de plus nobles conquêtes, les suivirent pour porter aux malheureux Indiens les trésors et les consolations de la foi, et pour arracher, dit le protestant Robertson, la verge de fer de la main de leurs oppresseurs.

Alors un prodige, que les temps où nous vivons rendent à peine croyable, se montra dans le continent méridional de l'Amérique (dans le Paraguay), où un demi-million de pauvres sauvages, subjugués par la croix de Jésus-Christ et civilisés par l'éloquence inspirée des missionnaires, réalisa les merveilles que la fable raconte de l'un des fils d'Apollon. Ce prodige fit revivre l'âge d'or sur la terre, bien mieux que l'âge d'or; une république de frères unis par la charité, et vivant dans une union si parfaite et si douce, qu'elle semblait avoir fait descendre le Ciel ici-bas, et dépasser, dans une heureuse réalité, tous les projets que l'ame tendre du cygne de Cambray lui fit rêver plus tard pour le bonheur des hommes. Cet établissement que Voltaire, dans son Histoire générale, Voltaire lui-même admirait comme le triomphe de l'humanité, ne fut pas la seule merveille opérée par la religion. Les Indes, la Chine et le Japon furent évangélisés par de nouveaux apôtres, qui les arrosèrent de leur sang.

Nous croyons devoir ajouter ici, sur les missions, quelques passages d'un article très piquant, publié dans un ouvrage périodique anglais (Le Monthly-Review, Revue mensuelle), qui a beaucoup de cours dans la Grande-Bretagne : il est curieux de voir comment les

Protestans, en rendant hommage à nos missionnaires, jugent les envoyés protestans de la société biblique: « Nonobstant d'innom>> brables difficultés, les missionnaires catholiques augmentent leur >> nombre et multiplient leurs efforts. Cependant, en embrassant cette >> laborieuse profession, ils font les plus pénibles sacrifices. Parens, » patrie, amis, ils abandonnent tout de bon cœur, et se transportent >> à plusieurs milliers de lieues de leur pays natal, pour porter les vé» rités de la Religion à des nations barbares dont ils apprennent les >> langues compliquées, et dont ils adoptent les manières, les usages >>> et les coutumes; ils s'exposent à la faim, à la misère sous toutes les >> formes, à l'intempérie des saisons, quelquefois à des tortures hor>> ribles et à la mort... Jetons maintenant un coup-d'œil sur les pro>> cédés des missionnaires protestans... Le plus souvent leur vocation » a sa source dans le désir de recevoir de riches appointemens de >> deux à trois cents livres sterling par an, uniquement à la charge de » lire et de faire circuler la Bible parmi les peuples idolâtres : et à » ce prix-là, est-ce un sacrifice pour des hommes qui peuvent à peine » se procurer chez eux les moyens de vivre, de s'embarquer pour >> des pays lointains, surtout lorsqu'ils peuvent amener avec eux >> leurs femmes et leurs enfans? Quand ils sont arrivés à leur desti>> nation, quels efforts font-ils, ou peuvent-ils faire? La première » pensée qui les occupe, c'est de se loger aussi commodément qu'il >> leur est possible, mais de se tenir, autant que faire se peut, sous » la protection du calon britannique. Ils ne pénètrent que rarement >> chez les nations barbares; ils ont peur de la peste et du choléra» morbus, auxquels on ne peut pas raisonnablement s'attendre >> qu'ils veuillent exposer leurs familles, ou que leurs familles leur >> permettent de s'exposer cux-mêmes; et d'un autre côté, pour les » mêmes raisons, ils n'ont pas envie d'être martyrs... On peut donc >> assurer que, malgré tout ce que nous lisons dans les rapports >> pompeux de la société biblique, leurs succès sont réellement si » peu de chose, que leur résultat n'est rien en comparaison des » dépenses énormes qu'ils occasionnent. Nous ne craignons pas >> d'affirmer qu'il y a la disproportion la plus risible entre le nombre >> des néophytes et les sommes énormes, excédant trois millions sterling (soixante-quinze millions de francs), dépensées dans » ces entreprises ridicules » (Voyez les Aunales de philosophie chrétienne, n. 32, tome VI).

Citons encore un aveu remarquable, écrit par une plume qui n'est pas chrétienne : : « C'est aux conquêtes du Christianisme que >> nous reconnaissons sa supériorité de vérité, et cette supériorité » de vérité lui promet la domination du monde » (Melanges philosophiques par M. Théodore Jouffroy, p. 109).

Note 144. Voy. p. 416, lig. 16.

Sans invoquer, en faveur de la Religion chrétienne, les témoignages des Pères de l'Église, esprits aussi éloquens que vastes et profonds, ni ceux des Pontifes et des Prélats les plus célèbres, nous avons l'assentiment des hommes les plus élevés dan、 la science : dans la métaphysique, Bacon, Descartes, Mallebranche, Leibnitz; dans les mathématiques, Fermat, Pascal, Bernouilli, Euler; dans l'astronomie, Tycho-Brahé, Copernic, Galilée, Kepler; dans la physique, Boyle, Newton, Stalh et Cavendish; dans l'histoire naturelle, Linnée, Réaumur, Spallanzani, Bonnet, Jussieu, Haüy; dans la médecine, Sydenham, Stalh, Boërrhaave, Hoffman, Morgagni, Haller; dans la Jurisprudence, Bacon, Grotius, L'Hôpital, Dumoulin, Puffendorf, Domat, d'Aguesseau, Montesquieu.

Voyez dans la Raison du Christianisme, les écrits des plus grands hommes de la France, de l'Angleterre et de l'Allemagne, relatifs à la vérité de cette religion. La réunion des génies les plus éclatans des trois derniers siècles, confessant et démontrant la divinité de Jésus-Christ, est ún argument capable de faire réfléchir ceux qui jugent, en matière de religion, d'après les sophismes ou les systèmes incohérens des athées, des matérialistes, des déistes, des Spinosistes, des Voltairiens, sans avoir jamais étudié les preuves de fait sur lesquelles est basé notre symbole.

Au reste, quelques progrès que fassent les sciences et l'impiété, la religion continue toujours à recevoir le tribut des plus grands génies. Ainsi, de notre temps, un Laplace, le plus grand mathématicien qui ait paru depuis Newton, après avoir émis des principes d'incrédulité, a enfin courbé la tête sous le joug de la foi: on peut, à cet égard, consulter les journaux de ce temps, et en particulier le n° 1312, 7 mars 1827, de l'Ami de la religion et du roi, où on lit que non-seulement M. Laplace a fait appeler un prêtre à l'heure de la mort, mais qu'il a de plus reçu le saint Viatique, et par conséquent, qu'il est mort en véritable croyant. Ainsi, l'on a vu pratiquer constamment et d'une manière édifiante les devoirs de notre

« PredošláPokračovať »