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des signes communs pour exprimer les mêmes sentimens. Il faut donc que la société humaine ait un culte public qui soit comme la communication réciproque du culte intérieur des membres qui la composent. Il est, d'ailleurs, d'ailleurs, évident que, sans le culte public, la religion disparaîtrait bientôt d'entre les hommes, ou dégénérerait dans la multitude en grossière superstition.

Nous devons donc à Dieu des hommages intérieurs, extérieurs et publics; et les premiers sont la base et le fondement des autres.

Le culte intérieur que nous devons à Dieu, et qui n'est que le rapport au Créateur de l'intelligence et de la volonté qu'il a mise en nous, renferme nécessairement une disposition constante à lui soumettre tout ce que nous sommes en tout ce qui lui est agréable; par conséquent à lui soumettre notre cœur, s'il lui plaît de nous imposer des préceptes positifs, et notre esprit, s'il lui plaît d'en exiger l'hommage par la croyance de certaines vérités supérieures à notre faible intelligence vérités dont la révélation ne peut que donner à l'homme une grande idée de la science infinie de Dieu devant laquelle sa débile raison est moins qu'un rayon de lumière devant le soleil ; vérités dont la croyance est. un bel hommage rendu à l'infaillibilité, à la perfection infinie de l'Étre-Suprême.

Mais, supposé que Dieu ait voulu nous obliger à lui faire hommage de notre esprit, en croyant, sur sa parole, des vérités supérieures à notre intelligen

ce, et hommage de notre cœur, en observant des préceptes également révélés, quel moyen est-il naturel qu'il ait pris pour nous faire connaître ces vérités et ces préceptes?

L'homme n'étant pas un pur esprit, est obligé de se faire des signes pour fixer ses conceptions; il ne peut communiquer ses pensées et ses sentimens, et il ne peut recevoir les communications qui lui sont faites que par la parole, par l'écriture, par des moyens équivalens, ou par des actions. Il est donc très conforme à notre manière d'être, il est donc très naturel qu'une religion révélée se soit établie par la parole, par l'écriture et par des faits; et il n'est certainement pas contraire à la sagesse et à la grandeur de Dieu, d'avoir employé, dans l'hypothèse d'une révélation, des moyens conformes à notre constitution naturelle, puisque cette constitution est son propre ouvrage : sa sagesse veut seulement qu'il ait employé ces moyens d'une manière suffisante pour contenter l'esprit de tout homme sensé.

Cette hypothèse s'est-elle réalisée ? Dieu a-t-il manifesté des dogmes et des préceptes, expression des hommages qu'il exige de notre esprit et de notre cœur? Évidemment c'est une question de fait. Le Christianisme s'offre à nous, assurant qu'elle est résolue en sa faveur. Certes, il importe au plus haut point à tout homme raisonnable de savoir si le Christianisme dit vrai. Mais comment le savoir? Toute révélation est un fait; les preuves que le

Christianisme donne de la sienne, sont des faits. Ces faits sont-ils certains, ou non? Tout se réduit à cette question 'simple et précise. Il ne s'agit pas de lier nos recherches à des hypothèses ou à des spéculations arbitraires il s'agit de constater des faits, et d'en tirer les conséquences qu'ils recèlent. Ainsi, pour la religion, comme pour les autres sciences, il faut observer les faits. C'est la méthode à la fois la plus facile et la plus adaptée à la faiblesse de notre nature et à la limitation de notre esprit, ce qui est déjà un préjugé en faveur du Christianisme car, si Dieu l'a révélé, il y a lieu de croire qu'il a choisi, pour le manifester aux hommes, la voie la plus simple et la plus adaptée à la nature humaine. Or, les vérités de fait sont plus palpables pour les hommes, en général, que les vérités géométriques, par exemple, qui ne sont plus imposantes que pour une certaine classe d'hommes, et elles soumettent également tout esprit raisonnable. Quelquefois même les démonstrations qui nous conduisent à la vérité, dans les sciences exactes, réussissent mieux à nous ôter la réplique qu'à nous donner le repos de la certitude; et il n'est pas, d'ailleurs, sans exemple que les géomètres se soient trompés dans une longue série de combinaisons diverses. Les preuves d'un fait sont toujours à notre portée ; elles sont les plus claires, parce qu'elles ne s'adressent ordinairement qu'à nos sens, et qu'elles n'exigent que cette portion d'intelligence qu'on appelle sens commun. Enfin, on

Ce

peut dire que c'est surtout dans les matières de fait que les vérités sont reçues universellement et sans controverse: la raison en est qu'il est aussi extravagant de nier un fait, quand une multitude de rapports ou de notions sensibles et concluantes en garantissent la vérité, qu'il serait absurde et contradictoire de dire qu'un triangle n'a pas trois côtés. serait ici le lieu de constater et d'apprécier les faits sur lesquels s'appuie le Christianisme. Mais avant d'entrer dans cet examen, il nous paraît utile de donner une idée exacte de cette religion. Soit faute d'occasion, soit faute de désir, les incrédules, en général, ne l'étudient que dans les écrits de ses ennemis, qui la représentent comme un tissu de croyances absurdes, de pratiques superstitieuses, patrimoine des esprits faibles, des imbéciles et des dupes ; et peut-être est-il permis de leur appliquer ces paroles du grand Newton au célèbre Halley: «M. Halley, je suis toujours charmé de vous en« tendre, quand vous parlez d'astronomie ou des « autres parties des mathématiques, parce que ce des matières que vous avez étudiées et que entendez bien. Mais vous devriez ne point parler de la Religion chrétienne, parce que vous 1'avez pas étudiée. » Commençons donc par montrer la Religion chrétienne telle qu'elle est, et convainquons tout lecteur de bonne foi, que, loin de rien offrir qui répugne à ce que Dieu l'ait réelle est, au contraire, sous tous les rapports, digne de l'Être-Suprême.

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CHAPITRE V.

DIEU A PU RÉVÉLER LE CHRISTIANISME COMME EXPRESSION DES HOMMAGES QU'IL EXIge de nous.

Pour montrer qu'il n'y a rien dans le Christianisme qui ne soit digne de Dieu, nous le considérerons dans son fondateur, dans ses dogmes, dans sa morale, dans son culte, et dans ses effets,

SI. Jésus-Christ.

La Religion chrétienne nous présente son fondateur, non pas comme un enthousiaste inspiré par une imagination ardente, se faisant le chef d'une secte; mais comme venant au monde remplir la mission la plus glorieuse à Dieu et la plus utile aux hommes, et lui donner tout ce qui avait été promis au premier homme sous des emblèmes obscurs, aux Patriarches d'une manière plus développée, à un peuple choisi sous des figures plus expresses, ce qui avait été vu et montré en paroles plus claires, et avec des marques plus certaines, par divers prophètes, à mesure que les temps de sa venue s'approchaient, Annoncé comme Roi et Pontife,

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