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CHEZ

A PARIS,

FIRMIN DIDOT, PÈRE ET FILS, Libraires,
rue Jacob, no 24;

LOUIS JANET, Libraire, rue St-Jacques, no 59;
BOSSANGE, Libraire, rue de Tournon, n° 6;

VERDIÈRE, Libraire, quai des Augustins, n° 25.

COMPLÈTES

DE ROLLIN.

NOUVELLE ÉDITION,

ACCOMPAGNÉE D'OBSERVATIONS ET D'ÉCLAIRCISSEMENTS HISTORIQUES,

PAR M. LETRONNE,

MEMBRE DE L'INSTITUT

(ACADÉMIE ROYALE DES INSCRIPTIONS ET BELLES - LETTRES).

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DE L'IMPRIMERIE DE FIRMIN DIDOT,
IMPRIMEUR DU ROI ET DE L'INSTITUT, RUE JACOB, N° 24.

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M DCCC XXI.

DES ÉTUDES,

OU

DE LA MANIÈRE

D'ENSEIGNER ET D'ÉTUDIER

LES BELLES-LETTRES.

SUITE DU

LIVRE SIXIÈME.

TROISIÈME PARTIE.

DE L'HISTOIRE PROFANE.

CHAPITRE II.

RÉFLEXIONS.

lib. 2, n. 75 et 76.

Jɛ ne sais si le lecteur, en voyant que je m'ingère de Cic. de Orat. parler de guerre et de politique, ne sera pas tenté de m'appliquer un mot que dit Annibal, dans une occasion assez semblable: ce fut dans le temps qu'il s'était retiré à Éphèse, chez Antiochus. Chacun s'empressant de lui procurer quelque partie de plaisir qui pût lui

être agréable, on lui proposa un jour d'aller entendre un philosophe nommé Phormion, qui faisait grand bruit dans la ville, et passait pour un beau parleur. Il eut la complaisance de s'y laisser conduire. Le philosophe parla sur les devoirs d'un général d'armée et sur les règles de l'art militaire, et son discours fut fort long. Tout l'auditoire fut charmé de son éloquence. On ne manqua pas de demander à Annibal ce qu'il en pensait. Sa réponse, qu'il fit en grec, fut peu polie pour le langage, mais pleine d'une liberté militaire. « J'ai bien vu, dit-il, des vieillards qui manquaient de << sens et de jugement, mais je n'en ai point vu de «< moins sensé et de moins judicieux que celui-ci. » Quelle extravagance, en effet, à un philosophe, qui n'avait jamais vu ni camp ni armée, de vouloir entretenir un Annibal des préceptes de l'art militaire ! Je mériterais un pareil reproche, et peut-être à plus juste titre encore, si les réflexions que je fais ici venaient de mon fonds. Mais comme je les tire presque toutes des plus savants hommes de l'antiquité, dont quelquesuns étaient très-habiles et très - versés dans l'art militaire, je me crois en sûreté à l'ombre de ces grands et je puis avec eux parler guerre et politique. Mes réflexions rouleront sur deux points. D'abord je tâcherai de faire connaître le caractère, les vertus, et, quand l'occasion s'en présentera, les défauts même de ceux qui ont eu le plus de part aux événemènts dont j'ai parlé, tels que sont Annibal, Fabius, Scipion, Paul Émile, Antiochus, Philippe, Persée. Ensuite j'essaierai d'entrer dans les principes du gouvernement et de la politique des Romains, sur-tout pour ce qui regarde la manière dont ils se conduisaient pendant la

noms,

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