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terre,

la mer et le continent; jugiterai toutes les nations, et celui qui est l'objet des désirs de tous les peuples viendra. Je comblerai de glcire cette maison, dil le Seigneur. Tout l'argent et tout l'or sont à moi; mais la gloire de cette dernière maison surpassera celle de la première; et ce sera dans ce lieu même que je donnerai la paix, dit le Dieu des armées. Il est visible que toutes les promesses renfermées dans cette prophétie sont liées au second temple, qui est appelé comme le premier la maison du Seigneur (1); et qu'ainsi elles ont dû être accomplies avant qu'il fût brûlé par les Romains. L'esprit le plus médiocre comprend cette conséquence; car c'est de ce temple si différent de la magnificence du premier que le prophète parle, en disant que la gloire de cette maison surpassera celle de la première : Magna erit gloria domus istius novissimæ plus quàm primæ. Ce temple n'est plus, et déjà plus de dix-sept siècles se sont écoulés depuis qu'il est renversé; il y a donc au moins autant de temps que tout ce que Dieu lui promet ici a dû avoir son effet. Sa gloire a donc dû être plus grande que celle du premier temple dont Dieu avait donné le plan et le dessin à David; temple qui fut ensuite exécuté avec tant de sagesse et de magnificence par Salomon; où la présence de Dieu se rendit sensible par le nuage qui le remplit, et où les premières victimes offertes sur l'autel furent consumées par le feu qui tomba du ciel. Mais si le Messic, c'est-à-dire si Dieu même, dans la personne du Messie, n'a point honoré de sa présence le second temple, en quoi est-il comparable au premier, bien loin d'avoir eu sur lui aucun avantage? et qui ne voit que tout est inférieur daus le second, si la vérité même n'est venue s'y manifester aux hommes, et mettre fin aux nuages et aux figures.

Qu'est-ce que le désiré des nations, si ce n'est pas le Messie? Peut-on lui donner un nom qui lui soit plus propre, et est il possible de méconnaître sous ce nom celui en qui tous les peuples doivent être bénis selon la promesse faite à Abraham? Or, ce divin libérateur qui doit être l'objet des désirs de tous les peuples doit venir dans le temple bâti par Zorobabel; c'est ce qui doit relever la gloire de ce temple au-dessus de celle du premier: Veniet desideratus cunctis gentibus, et implebo domum istam gloriâ. C'est ce qui doit distinguer ce nouveau temple; c'est ce qui doit lui tenir lieu de l'or et de l'argent qui avaient été prodigués dans celui de Salomon. On n'y verra point l'arche autrefois construite par Moïse, et qui n'était que le symbole de la présence du Seigneur; mais on y verra le Fils de Dieu fait homme, l'arche vivante en qui la plénitude de la divinité habitera corporellement. Or, ce temple ne subsiste plus le désiré des stations y est donc venu, il y est donc venu avant que ce temple fût renversé, il y est donc venu en la personne de Jésus-Christ, qui a lui-même déclaré qu'il était le Fils de Dicu, envoyé de Dieu son Père pour (1) Traité des Principes de la foi chrétienne, 2a partie, chap 2, art. 1".

sauver les hommes, avi a prouvé sa mission par ses miracles, et spécialement par sa résurrection et son ascension glorieusc, après laquelle ce temple a été détruit pour achever de prouver que Jésus-Christ était celui qui devait y être envoyé, et qui devait en faire toute la gloire.

Dieu promet de donner la paix dans ce temple; el cette paix n'est point une paix limitée à certain peuple ou à certain temps. C'est la paix simplement dite, la paix éternelle, constante, comprenant tous les biens; embrassant tous les peuples, c'est la réconciliation des hommes avec Dieu. Voilà l'ouvrage réservé au Messie, voilà quel doit être le fruit de sa venue: Avant la ruine de ce temple, cette paix doit y être annoncée; celui qui doit en être le médiateur doit y paraître; avant que ce temple périsse, cette paix doit être conclue dans Jérusalem même: In loco isto dabo pacem. Jésus-Christ est venu apporter cette paix; il l'a annoncée plusieurs fois dans ce temple, il en a donné le gage à ses disciples dans Jérusalem en leur donnant son corps et son sang dans la cène eucharistique, il a scellé cette paix par l'effusion de son sang dans sa passion et sur la croix, sa mort a été lo prix de notre réconciliation, sa résurrection en a été la preuve, son ascension y a mis le dernier sceau : et tout étant ainsi consommé, ce temple a été réduit en cendres. Il n'est donc plus permis de demander si le Messie est venu, ou si Jésus-Christ est le Messie. Le lieu où était autrefois ce temple a rendu depuis plus de dix-sept siècles toutes ces questions superflues la promesse est accomplie, et la preuve en est manifeste, puisque le temple ne subsiste plus.

:

Dieu dit par le prophète Aggée qu'il va ébranler encore une fois le ciel et la terre, la mer et le continent; qu'il agitera toutes les nations, et qu'alors le désiré dé tous les peuples viendra (1). L'obscurité des premières paroles commence à être éclaircie par les secondes, ct celles-ci deviennent plus claires encore par la liaison que le prophète met entre elles et la durée du second temple. L'agitation du ciel et de la terre, de la mer et du continent, représente ici l'agitation même de tous les peuples. L'agitation du ciel et de la terre se manifeste dans la nation juive, où le sacerdoce et la royauté, les chefs de la nation et la nation entière, éprouvent de nouveaux ébranlements lorsque JésusChrist vient opérer la rédemption des hommes : la royauté de ce peuple s'éteint, son sacerdoce tombe. diverses sectes partagent cette nation, et c'est au milieu de cet ébranlement que le Christ paraît. Dien va créer de nouveaux cieux et une terre nouvelle, l'Église de Jésus-Christ va succéder à la Synagogue, le peuple chrétien au peuple juif. De même la Judec

(1) Saint Paul, dans son épitre aux Hébreux, entend par ces paroies: Adhuc semel et commovebo calum et terram, ie changement de l'ancienne loi et du premier état de la religion; et il est évident que c'est le sens littéral de l'expression du prophète. Quod autem, adhuc semel, dicit, declarat mobilium translationem, tanquàm factorum, ul maneant ea quik sunt immobilia. Hebr. 12, 97.

lcs

est au milieu des nations infidèles comme le continent au milieu des mers, mais Dien va ébranler les mers et le continent; les Perses ont subjugué les Chaldéens, mais les Grecs subjugueront les Perses, Romains subjugueront les Grecs, la Judée même deviendra province romaine, et c'est alors que le désiré 'des nations paraîtra, et remplira ce temple de gloire. Toutes ces révolutions sont arrivées le ciel et la terre, les mers et le continent ont été ébranlés, le temple est détruit : le désiré des nations a donc paru : JésusChrist est donc le Messie. C'est ainsi que la divine providence a mis les preuves de notre sainte religion à la portée des esprits les plus simples, en les fixant à des lieux et à des temps dont les sens mêmes peuvent juger.

11. Suite des réflexions sur la prophétie d'Aggée. Remarque de saint Jérôme sur l'obligation des prêtres à l'égard de l'étude de la loi,

Après cette importante prophétie, le Seigneur ordonne à son prophète d'aller trouver les prêtres, et de leur proposer deux questions sur la loi : Interroga sacerdotes legem. Sur cela saint Jérôme fait cette réflexion Considérez, dit-il, qu'il est du devoir des prêtres de répondre à celui qui leur propose quelque question touchant la loi : Considera sacerdotum esse offici, de lege interroganti respondere. Celui qui est honoré du sacerdoce doit savoir la loi, et s'il ne connaît pas la loi, il se montre indigne da sacerdoce dont il est honoré, car il est du devoir ‹ d'un prêtre de savoir la loi, et de répondre aux questions qui regardent la loi : Si sacerdos est, sciat legem Domini; si ignorat legem, ipse se arguit non esse sacerdotem: sacerdotis enim est scire legem et ad interrogationem respondere de lege. C'est aussi ce qu'on lit dans le Deutéronome, où il est dit que partout où il s'élèvera dans les villes d'Israël quelque question entre le sang et le sang, entre une cause ‹ et une cause, entre la lèpre et la lèpre, entre un sentiment et un sentiment, il faudra aller aux. prêtres de la race de Lévi (1), et au pontife qui se trouvera établi dans ces jours-là; et que leur ayant proposé les questions qui regardent la loi du Seigneur, il faudra écouter leur réponse, et faire ce qu'ils ordonneront, en sorte que ceux qui ne le fe⚫ront pas seront exterminés du milieu de leur peuple. Et afin que l'on ne regarde pas cela comme une (1) On lit dans saint Jérôme, ad sacerdotes et levitas pour ad sacerdotes levitas, ainsi que portent le texte hébreu et la version des Septante; et c'est ce que la Vulgate exprime très-bien par ces mots : ad sacerdotes levitici generis.

chose commandée seulement dans l'Ancien-Testa⚫ment, l'Apôtre écrivant à Timothée dit aussi qu'un évêque doit être non-seulement irrépréhensible, ‹ non bigame, sage, chaste, grave et modeste, aimant l'hospitalité, mais encore capable d'instruire. ‹ J'ai rapporté cela, dit saint Jérôme, afin que nous <connaissions par le témoignage de l'Ancien et du Nouveau-Testament qu'il est du devoir des prêtres de savoir la loi de Dieu, et de répondre aux questions qui leur seront proposées, et qu'il ne suffit ‹ pas à un maître de garder la simplicité dans son ‹ vêtement et la tempérance dans sa nourriture, s'il ne sait aussi apprendre aux autres ce qu'il pratique lui-même : Hæc posui, ut tam cx veteri quàm ex novo Testamento sacerdotum esse officium noverimus, scire legem Dei, et respondere ad quæ fuerint interrogati; nec simplicitatem et ciborum continentiam, in magistro ‹ sufficere, nisi quod ipse facil, possit et alios erudire. Et certes, ajoute-t-il, comme je prévois que l'on ‹ répondra que ce devoir regarde ceux qui se préparent dès leur jeunesse à enseigner un jour, mais <que souvent le jugement du Seigneur et le suffrage des peuples élèvent au sacerdoce des hommes sim‹ples que ceux-ci sachent au moins qu'ayant été ‹ ordonnés prêtres, ils doivent apprendre la loi de ‹ Dicu, afin qu'ils puissent enseigner ce qu'ils auront appris; qu'ils sachent travailler plus à augmenter leur science qu'à augmenter leurs biens; qu'ils ne doivent pas rougir d'apprendre de ceux mêmes d'entre les laïques qui connaîtront ce qu'il est du devoir des prêtres de connaître, et qu'enfin ils doivent passer les jours et les nuits plutôt à l'étude des saintes Écritures, qu'au calcul de leurs revenus Saltem illud habeant, ul postquàm sacerdoles fuerint ordinati, discant legem Dei, ut possint docere quod didicerint; et augeant scientiam magis quàm opes; et non erubescant à laicis discere, qui noverint ea quæ ad officium pertinent sacerdotum; magisque nocles et dies in Scripturarum tractatu, quàm in ratiociniis et supputatione consumant.› Saint Jérôme aurait encore pu appuyer cette judicieuse réflexion par cette parole célèbre du prophète Malachie, ou plutôt de l'esprit de Dieu même par la bouche de Malachie Les lèvres du prêtre seront dépositaires ‹ de la science, et c'est de sa bouche que l'on recherchera la connaissance de la loi, parce qu'il est l'ange du Dieu des armées, c'est-à-dire, son envoyé vers les hommes, et l'interprète de ses volontés LABIA ENIM SACERDOTIS CUSTODIENT SCIENTIAM, ET LEGEX REQUIRENT EX ORE EJUS: QUIA ANGELUS DOMINI EXER

CITUUM EST.

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CHAPITRE PREMIER.

1. In anno secundo Dariiregis, in mense sexto, in die 4. La seconde année du règne de Darins, le pro

alía mensis, factum est verbum Domini in manu Aggæi prophetæ, ad Zorobabel filium Salathiel, ducem Juda, et ad Jesum filium Josedec, sacerdotem magnum di

cons :

2. Hæc ait Dominus exercituum, dicens: Populus iste dicit : Nondùm venit tempus domus Domini ædificandæ.

mier jour du sixième mois, le Seigneur adressa cele parole au prophète Aggée, pour la porter à Zorebabel, fils de Salathiel, chef de Juda, e à Jésus fils de Josédec, grand-prêtre.

2. Voici ce que dit le Seigneur des armées : Ce peuple dit: Le temps de rebâtir la maison du Seigneur n'est pas encore venu.

3. Alors le Seigneur adressa sa parole au prophète

5. Et factum est verbum Domini in manu Aggæi Aggée, et lui dit : prophetæ, dicens :

4. Numquid tempus vobis est ut habitetis in domibus laqueatis, et domus ista deserta?

5. Et nunc hæc dicit Dominus exercituum: Ponite corda vestra super vias vestras.

6. Seminâstis multùm, et intulistis parùm : comedistis, et non estis satiati: bibistis, et non estis inbriati: operuistis vos, et non estis calefacti : et qui mercedes congregavit, misit eas in sacculum pertusum.

7. Haec dicit Dominus exercituum. Ponite corda vestra super vias vestras :

8. Ascendite in montem, portate ligna, et ædificate domum: et acceptabilis mihi erit, et glorificabor, dicit Dominus.

9. Respexistis ad amplius, et ecce factum est minus et intulistis in domum, et exsufflavi illud : quam ob causam? dicit Dominus exercituum. Quia domus mea deserta est, et vos festinatis unusquisque in domum suam.

10 Propter hoc super vos prohibiti sunt cœli, ne darent rorem et terra prohibita est, ne daret germen

suum.

11. Et vocavi siccitatem super terram, et super montes, et super triticum, et super vinum, et super oleum, et quæcumque profert humus, et super homines, et super jumenta, et super omnem laborem

manuum.

12. Et audivit Zorobabel filius Salathiel, et Jesus filius Josedec sacerdos magnus, et omnes reliquiæ populi vocem Domini Dei sui, et verba Aggæi prophetæ, sicut misit eum Dominus Deus corum ad eos, et timuit populus à facie Domini.

13. Et dixit Aggæus nuntius Domini de nuntiis Domini, populo dicens: Ego vobiscum sum, dicit Dominus.

14. Et suscitavit Dominus spiritum Zorobabel filii Salathiel, ducis Juda, et spiritum Jesu filii Josedec sacerdotis magni, et spiritum reliquorum de omni populo et ingressi sunt, et faciebant opus in domo Domini exercituum Dei sui.

4. Est-il temps pour vous de demeurer dans des maisons superbement lambrissées, quand ma maison est en ruine?

5. Voici donc ce que dit le Seigneur des armées : Appliquez vos cœurs à considérer vos voies?

6. Vous avez semé beaucoup, et vous avez peu re cueilli; vous avez mangé, et vous n'avez point été rassasiés; vous avez bu, et votre soif n'a point été étanchée; vous vous êtes couverts d'habits, et vous n'avez point été chauffés; et celui qui a amassé de l'argent l'a mis dans un sac percé.

7. Voici ce que dit le Seigneur des arniées : Appliquez vos cœurs à considérer vos voies.

8. Montez sur la montagne; apportez-en du bois; bâtissez ma maison; et elle me sera agréable, et j'y ferai éclater ma gloire, dit le Seigneur.

9. Vous avez cherché le superflu, et voici que vous n'avez pas même le nécessaire. Ce que vous avez porté à votre maison, mon souffle l'a dissipé. Et pourquoi ? dit le Seigneur des armées. C'est parce que ma maison est déserte, pendant que chacun de vous ne s'empresse que pour la sienne.

10. C'est pour cela que j'ai commandé aux cieux de ne point vous verser leur rosée, et que j'ai défendu à la terre de rien produire.

11. Et j'ai appelé la sécheresse sur la terre, sur les montagnes, sur le blé, sur le vin, sur l'huile, sur tout ce que la terre produit de son sein, sur les hommes, sur les bêtes et sur tous les travaux de vos mains.

12. Alors Zorobabel, fils de Salathiel, Jésus, fils de Josédec, grand-prêtre, et tous ceux qui étaient restés du peuple, entendirent la voix du Seigneur leur Dieu, et les paroles du prophète Aggéc, que le Seigneur Dieu avait envoyé vers eux, et le peuple craignit le Seigneur.

13. Et Aggée l'ambassadeur du Seigneur dit au peuple suivant l'ambassade du Seigneur: Je suis avec vous, dit le Seigneur.

14. En même temps le Seigneur suscita l'esprit de Zorobabel, fils de Salathiel, chef de Juda, l'esprit de Jésus, fils de Josédec, grand-prêtre, et l'esprit de tous ceux qui étaient restés du peuple; et ils se mirent à travailler à la maison de leur Dieu, du Seigneur des armées.

COMMENTARIUM (1).

VERS. 1. —IN Anno secundo DarII REGIS, Hystaspis (1) Decimus (*) inter prophetas ponitur Aggæus,

(*) Primum locum inter eos, qui reduci è Babylo bia et exsoluta captivitate genti oracula divina in JuCaa edisseruerunt, tenet Haggai. Suâ ergo sede locoque pposito inter prophetas comparet, Zephaniam excipiens, qui agmen claudit eorum, qui minores dicuntur, vatum, qui ante exsilium et stante adhuc templo priore, vaticinia sua ediderunt. (Rosenmuller.)

filii. Quamdiù regibus suis paruerunt Israelitæ, vaticiniis suis annos regum suorum prophetæ adscri

vel, ut Hebraicè scribitur per chet, Chaggai, sive Chaggaus, id est, festivus, festum agens, à radice chagag, id est, festum celebravit, festivè prophetans ad populum lætè et Babylone in Judæam redeuntem. Aggæus, ait S. Ilieronymus ad Paulinum, festivus et lætus, qui seminavit in lacrymis, ut in gaudio meteret, destructum templum ædificat, Deum Patrem inducit lo quentem : adhuc modicum, et cgo commovebo cœlum câ

Darii annus, decimus sextus à Babylonico reditu fuit, et quartus decimus ab intermisso templi ædificio.

psêre; at ubi externis principibus subjecti sunt, borum nomina vaticiniis suis præfixerunt. Secundus

terram, el marc et aridam, et movebo omnes gentes, el veniet desideratus cunctis gentibus, puta Messias, sive Christus. Quoad tempus, prophetavit Aggaus paulò post Judæorum reditum è captivitate Babylonicâ. Cùm enim respublica Judæorum vitiis esset corrupta, Deus cam excidit, ut traduxit in Babylonem, ibique captivos detinuit per 70 annos, ad lioc, ut tota illa generatio vetus et vitiata interiret, et in eorum locum filii ab hisce vitiis intacti succederent, ut novus populus ad renovationem Jerusalem perveniret. Eò ergo rediit anno Cyri: mox cœpit reædificare templum. jecitque ejus et altarium fundamenta, sed cæso paulò post à Tomyri Scytharum regina Cyro, successit ei in regnum Persarum filius Cambyses, sive, ut cum Esdras vocat, Assuerus Chaldaice, Persicè Artaxerxes, qui persuasus à Sanaballat aliisque Samaritanis Judæorum hostibus, quòd Judæi in speciem templum, sed reverà arcem quasi rebellaturi ædificarent, vetuit eos in fabricà progredi · narrat hæc fusè Esdras, lib. 1, cap. 4, ubi et addit, v. 24: Tunc intermissum est opus Domini in Jerusalem, et non fiebat usque ad annum secundum regni Darii regis Persarum. Judæi enim videntés à Cambyse, Sanaballat et aliis tot tantasque fabrica remoras injici, dictitabant necdum ejus tempus advenisse. Quocirca Deus suscitavit Aggeum anno secundo Darii, qui eos ad templi fabricam resumendam incitaret. Hoc est enim quod mox subdit Esdras, cap. 5, 1: Prophetârunt autem Aggæus propheta et Zacharias filius Addo, prophetantes ad Judos qui erant in Judæà et Jerusalem in nomine Dei Israel. Tunc surrexerunt Zorobabel filius Salathiel, et Josue filius Josedec, et cœperunt ædificare templum Dei in Jerusalem, et cum eis prophetæ Dei adjuvantes eos. Qui et subdit, cap. 6, Deum flexisse animum Darii, ut templi fabricam non tantùm permitteret, sed et edicto suo promoveret, jubens ex tributis regiis præberi sumptus in fabricam et sacrificia necessarios. Ubi rectè advertit S. Hieronymus in Prologo : Sciendum est, inquit, magni spiritus fuisse Aggæum et Zachariam prophetas, ut adversùs Artaxerxis regis edictum, et Samaritanos gentesque cunctas per circuitum ædificationem templi impedientes, juberent templum extrui: Zorobabel quoque, et Jesum filium Josedec, et populum qui cum eis erat, non minoris fidei, ut prophetus magis audirent jubentes, quàm prohibentis regis imperium. Additque secutus chronicum Eusebii hæc contigisse, quo tempore apud Romanos septimus à Romulo regnavil Tarquinius Superbus, habens annum imperii vigesimum septimum, qui post octo annos expulsus est à Bruto: ac deinde rempublicam per quadragintos et sexaginta quatuor annos usque ad Julium Cæsarem consules administraverunt. Quare ab hoc anno secundo Darii ysque ad annum 42 Augusti Cæsaris, quo natus dicitar Christus, fluxerunt anni 518. Tot ergo ann's Aggei prophetia de Christo eum antecessit.

Porrò illa quatuor continet partes, sive visiones: tres prima elidunt tres excusationes Judæorum de differenda templi fabricâ ; in quartă promittit Zoroba beli fabricam resumenti Christum ex ejus stirpe nasciturum, qui templum hoc suâ præsentià, doctrinâ ct miraculis decorabit, facictque gloriosius quàm fuerit templum priùs à Salomone ædificatum, ac thronum regni sui super omuia gentium regna, iis subactis, subimabit.

Mysticè, Aggaus, inquit S. Hieronymus, Cyrillus et Rupertus opiat ut Jesus et Zorobabel, id est, Jesus 4.hristus Filius Dei, summus sacerdos, qualis fuit Je$us filius Josedec; æquè ac summus princeps, qualis fuit Zorobabel, Dei domum, id est, corpus, sibi et nobis in incarnatione ædificet.

Tropologicè, ut Deus sibi in animâ fideli et sanctâ templum virtutum construat, inquit idem S. Hieronygaus ea Remigins.

Denique adeò illustris, sanctus et sapiens fuit Aggarus, ut Origenes illum, æquè ac Malachiam et Joannem Baptistam, censuerit non fuisse homines, sed angelos incarnatos, uti refert Gabriel Vasquez, p. 1, tom. 1, disp. 184, n. 7, et alii; imò S. Hieronyinus, cap. 1, v. 13. Ratio Origenis erat, quia, cap. 1, v. 13, Aggæus in Hebræo vocatur angelus Et dixit, inquit, Aggaus nuntius (Hebraicè malach, id est, angelus) Domini de nuntiis Domini. Verùm hic est error: certum enim est prophetas omnes fuisse homines, non angeJos. Aggæi vitam ita paucis describit Epiphanius libro de Prophetarum Vità: Aggaus propheta juvenis admodum ex Babylone profectus est Hierosolymam, et ingenuè de reditu populi vaticinatus est. Et oculis structuram templi Jerusalem vidit. Idem ibidem omnium primus cecinit Alleluia. Eodem igitur loci vitam finivit, et humo pro è sacerdotes cum honore et glorià conditus est. Proinde etiamnum hodie psallimus Alleluia, quæ hymnus Aggai et Zachariæ perhibetur. Eadem habet S. Dorotheus, qui et addit, eum de Christo vaticinatum sub persona Zorobabelis, cap. 2, dùm ait: Ponam te signaculum, quoniam te elegi, dicit Dominus: sicut et Joannes Evangelista dicit: Hunc enim Pater signavit Deus. Accedit et Isidorus, qui et addit, eum in Babyloniâ natum, juvenculum cum cæteris Judæis rediisse Hierosolymam. Catalogo Sanctorum ascriptus legitur Aggæus cum Osee in Martyrologio Romano, die 4 juHi. Psalmos aliquos composuisse dicunt nonnulli, nimirùm 5, qui inscribitur: Alleluia reversionis Aggæi et Zachariæ. Et 145, cujus pariter titulus est: Alleluia Aggai et Zachariæ. Idem titulus est Psal. 146, 147 et 148, in Græcis codicibus Septuaginta Vaticanis. Addunt aliqui, Psal. 157, qui in iisdem inscribitur : Psalmus ipsi David Aggai et Zachariæ. Verùm ali communiter censent hos psalmos non esse compositos, sed decantatos à populo redeunte è Babylone, præcinentibus Aggaro et Zacharia, eo quòd festivi sint et eucharistici, ideòque huic materiæ et jubilo populi reducis congruant, de quo plura in Psalmis. Quòd audis Aggrum primum in Jerusalem cecinisse Alleluia, intellige primùm à reditu è Babylone. Nam ante captivitatem in usu fuit Alleluia, ut patet ex Psalmis, in quibus crebrò resonat Alleluia: aut quòd primus post psalmos adjecerit, Alleluia, ob lætum è Babylone reditum.

(Corn. à Lap.)

Tres sunt prophetæ qui populum vidêre reducem, Aggeus, Zacharias et Malachias: quibus addendus Daniel. Nam et is, multis regibus superstes, in Judæâ creditur et tempore aliquo partem fecisse Synagogae magne, à quo tunc populus gubernabatur. In bis quatordesiit prophetia usque ad Christi tempora. Voluit enim Deus istà fame verbi (ut prophetæ loquuntur) appetentiores Messia facere Judæos, qui prophetas quines miraculis esset superaturus. Et quia hi postremi fuère prophetarum veteris fœderis, ideò ad novum foedus, et ducem ejus Christum, digitum apertiùs intendunt; nec tantùm per medias historias alias eum figurant, sed directè monstrant. Occasio hujus (atque sequentis Zacharia) prophetiæ hæc fuit. Concesserat Cyrus, à Deo, qui id per Isaiam prædixerat, motus, Judæis reditum in patriam, cum jure restituendi templi et urbis. Ita enim Cyri edictum refert Josephus Ant. Redierant è tribu Juda, Benjaminis et Levi plurimi, nonnulli etiam ex tribubus aliis, quibus Dei cultus erat cordi, et fundamenta fecerant templo. Cyro autem per bella occupato, et Cambyse circumvento, vicini satrapa, invidentes Judaeis, impedierant ædificationem templi longo satis tempore. Is Cambyses nomine communi Artaxerxes dicitur in sacris historiis. Dario Hystaspis regnum adepto Persicum, aperuit Deus prophetis qui tum in Judæà erant, Aggro et Zacharie, velle sa nt pergeretur in cœpto opere,

Vide 1 Esdr. 4, et Usser. ad ann. 3470. Mensis sextus apud Hebræos erat Elul, sextus anni sancti, et communis anni ultimus, cum septembri congruens. Eo tempore, post messem ac vindemiam, Aggæus Dei nomine populo significavit, divini furoris æstu rapta fuisse ex agris et vineis, quæ ipsi sperabant, quòd templi restaurationem neglexissent.

AD ZOROBABEL FILIUM SALATHIEL, DUCEM JUDA. Tribus Juda princeps et dux erat Zorobabel; at neque absolutâ potestate, neque præfecturâ fruebatur à regibus Persarum datâ, quibus Judæi semper parebant. Alius initio præfectus, Sassabasar Persa, à Cyro missus, Judæis fuit, ut in 1 Esdr. 1, 8, docuimus. Fortasse, caso Cambyse, hic Persarum præfectus abscessit; Aggæo enim teste 2, 24, tunc Zorobabelem eligens Deus, quasi annulum in manu suâ posuit. El apud Zachariam 3, pollicetur Deus Jesu Josedechi filio futurum, ut ipsum in domo suà judicem constituat. Et c. 6, 11, Zacharias aurcum diadema Jesu Josedechi filio, et alterum Zorobabeli componit; duplici in solio sedentes statuit, ac futurum inter eos fœdus pacis, absolutamque amicitiam. Id verò minimè prohibebat quin eodem tempore præfectus provinciæ trans Euphratem, nomine Thathanai, 1 Esd. 5, 3, ea quæ Hierosolymis à Judæis gerebantur, quæsierit, regibusque Persarum nuntiârit, seu dignitatis et præfecturæ suæ officio. Igitur dux Juda magistratus erat, præfecto provinciæ subditus, uti urbis alicujus magistratus præsidi provincia parent. Davidico genere erat Zorobabel, Jechonia nepos, filius Salathielis, uti ferunt hic locus, et Matthæi Evangelium 1, 12, vel Phadaiæ filius, nepos Salathielis, ut ex 1 Par. 3, 18, colligitur; vel denique filius Phadai, naturæ ordine, Salathielis verò ex adoptione, vel lege. Septua

quia scilicet constituisset regis Darii animo indere cogitata Judæis faventia et hoc opus promotura. Erant qui Aggæo crederent; inter quos eminebant Zorobabel Ethnarcha è Davidis stirpe, et Jesus Josedecides sacerdos maximus. Multi ex plebe, laboris et impensarum fugientes, quidvis malebant credere quàm id quod ipsis molestum esset. Satis enim habebant in domibus, quas sibi subitò fecerant, benè adversùs onnem cœli injuriam tectis habitare, et agri proventibus frui: quæ tamen spes eos, Deo ita volente, fefellerat. Horum duorum prophetarum et ad cos se adjungentium duorum virum, quos dixi, principum auctoritas tantùm valuit, ut interruptum diu opus rcpeteretur. Quod pium studium, Deo sic res dirigente, Darii regis edicto comprobatum adjutumque est.

(Grotius.)

Aggæum, Zachariam et Malachiam ex albo prophetaruin perperam expunxerunt Isaacus Abraba.niel, nonnullique alii Hebræi, quod Synagogæ magnæ proceres fuisse credant, quæ ex sapientibus, non ex prophetis conflata esset. Ipsius Aggai necnon Zacharia et Malachiæ libris, et Esdræ testimonio refelluntur, qui prophetarum nomen illis tribuunt; et Ecclesiastici 49, 12, ubi duodecim prophetarum fit honorifica mentio Et duodecim prophetarum ossa pullulent de loco suo; nam corroboraverunt Jacob, et redemerunt

:

e in fide virtutis. Quo numero tres illos postremos prophetas comprehendi manifestum est. Futurorum denique vaticinationes, quæ ipsorum scriptis continentur, ipsos prophetæ dignitate et nomine fraudari non sinent. Natalis Alexander.)

ginta: Ad Zorobabel filium Salathiel, ex tribu Juda. AD JESUM, FILIUM JOSEDECH, Pontificem, è genere Eleazari, et filium Josedechi, qui gesto ante captivitatem sacerdotio, captivus cum cæteris à Nabuchodonosore ductus est, 2 Par. 36, 15.

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VERS. 2. NONDUM VENIT TEMPUS DOMUS DOMING ÆDIFICANDÆ. Cùm putarent Judæi, annos septuaginta, quos Jeremias pro fine vastitatis templi dederat, nondùm esse absolutos, tempusque restaurationis illius nondùm advenisse, nedum templi restaurationi non vacabant, verùm etiam religioni ducebant, ne momenta per prophetam descripta præverterent. Vide Vatabl. et Hieron., præf. in Agg. At reverà cjus teinporis curriculum claudebatur, atque à suprema llicrosolymorum obsidionis initio ad eam usque æœtatem anni novem et sexaginta fluxerant Usser. an. mundi 3485. Erant qui aliis ducti argumentis, et ob stacula intuentes, quae huic negotio objiciebantur, Deo permittente ut Cyrus et Cambyses templum absolvi vetarent, illius struendi tempus nondùm adesso arbitrarentur. Cæterùm verissima hujus moræ causa fuerunt ipsorum incuria, ignavia, turbarum metus, laborisque et impensarum timor: cætera falsò prætexebant. Sublatis Cyro et Cambyse, regnoque in externam familiam converso, elapsi temporis sanctiones cessaverant (!).

VERS. 4. NUMQUID TEMPUS VOBIS EST UT HABITETIS IN DOMIBUS LAQUEATIS? Simplices domos, tectaque arcendis aeris injuriis sufficientia, cæterasque res vite solummodò necessarias, vobis satis non esse censentes, delicias, superbiam et pompam quæritis, dùm Dei domus sub ruderibus jacet. Cùm satis temporis habeatis, ut magnifica vobis domicilia paretis, nullumne superest, ut Dei domum struatis? Hebraica voces significant solummodò domos tectas; at plcrique de domibus laqueatis ornatisque interpretantur. Septuaginta: In domibus vestris concavis, laqueatis, concameratis. Chaldæus : In tabulatis cedrinis.

VERS. 5. ·PONITE CORDA VESTRA SUPER VIAS VESTRAS. Vitæ vestræ institutum scriò meditamini, el cum iis quæ vobis accidunt comparate. Animadvertito utrùm mala, quibus vos afficit Deus, vestrorum pœna sint flagitiorum. Nonne id satis ostendit Deus, dùm hisce vos calamitatibus premit? Discite jam, Deum nondùm esse contentum. Illius nomine nuntio id ab co postulari, ut assiduam templi sui ædificio operam detis. Vide v. 9. VERS. 6. BIBISTIS, ET NON ESTIS INEBRIATI; neque extincta est sitis: Vinum collegistis, at ita modicum, ut satis non esset ad hilaritatem, quàm vinum modò, haustum parit. Vinum bibistis ex vineis, inquit S. Hieronymus, sed non tantùm, ul lætaretur cor vestrum, et diceretur de vobis: Et vinum exhilarat cor hominis.

QUI MERCEDES CONGREGAVIT, MISIT EAS IN SACCULUS PERTUSUM. Vel: Mercede elocans se, mercedem ponit in sacculo pertuso, vel in zonâ pertuså. Olim pecunia

(1) VERS 3.ET FUIT, etc. Posterior hæc prophetia non tantum ad magistratus, sed et ad reliquum popi jum habita est. (Biblia Vatabli,

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