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ex ejus scriptis collegisse putamus, illum post excidium Hierosolymæ eâdem quâ Jeremiam ætate vixisse. His autem persuademur:

Abdias ultimum excidium Idumææ minitatur; hostes enim eam invasuros subito impetu tanquàm fues, prædamque universam ablaturos, abdita quæque Idumææ scrutaturos, ac tandem Idumæos ipsos è regione sua pulsuros prædicit, Abdias, v. 5, 6, 7, 8, 9. Hæc autem mala, inquit, in eorum caput ab ipsis fœderatis suis, communi mensâ utentibus, imminent, v. 7; quòd ipsis ob injustitiam et sævitiam in fratres suos ex Juda inferetur, v. 10, 11. Exprobrat illis propheta cædes et immanitatem quibus in miseros sævierunt, cùm ab hostibus fusi dissipatique, atque urbibus suis spoliati, tum et Hierosolymâ inter victores sorte diviså, palantes fugerant ; tunc enim Edom mixtus cum populi hostibus in eorum cædem conjurabat. Nôrint proinde, ait Abdias, v. 15, Idumæi, se in exemplum ultionis venturos, eodemque, quo cæteros fato sese perituros. Tunc malo suo discent, neque ob regnum Juda evastatum plaudere, neque ductis in captivitacastigare voluisse: verùm cùm eos hisce flagellis emendari non videret, per Abdiam intentavit eis plenum ultimumque per Chaldæos excidium. Porrò causam excidii assignat eamdem quam Amos et Jeremias, nimirùm odium inveteratum et internecinum Idumæorum contra Judæos, adeò ut ab hostibus profugos occiderint, vel spoliârint, imò Chaldæos in expugnatione Hierosolymæ opibus armisque adjuverint. Quocirca eis idem ab eisdem Chaldæis exitium jure talionis intentat Judæis verò reditum è Babylone, et felicitatem tum temporalem, tum spiritualem sub Christo pollicetur. Ita S. Hieron., Theodor., Remigius, Rupertus, Albert, Vatablus, Hugo et alii. Id ita accidisse patet: nam Nabuchodonosor anno quinto post excisam Jerusalem, qui fuit annus regni ejus 23, invasit et vastavit Idumæam, uti narrat Josephus, lib. 10 Antiquit., cap. 11. Rursùm Idumæos adjuvisse Chaldæos in excidio Jerusalem, ideòque excisos esse patet, 3 Esdræ 4, 45. Et tu, ait, vovisti ædificare templum quod incenderunt Idumæi, quando exterminata est Judæa à Chaldæis. Et Psalm. 136, 7: Memor esto, Domine, filiorum Edom in die Jerusalem, qui dicunt: Exinanite, exinanite usque ad fundamentum in eâ.

(Corn. à Lap.)

tein insultare; nec tandem per captæ Hicrosolymæ compita discurrent, nec exitus viarum obsidebunt, ut salutem fugâ quærentes interficiant, v. 12, 15, 14. Hæc planè omnia Judaros mala jam premebant cùm Abdias in Idumæos vaticinaretur; quare Hierosolyma jam captà, Judas captivus detinebatur.

Prænuntiatis deinde in Idumæos malis per Chaldæos inferendis, alia deinde à Juda iìlis imminentia persequitur; prædicit enim futurum tandem, ut Hierosolyma restituatur, vetus sanctitas et religio montis Sion redeat, totaque latè ditio, olim à Jacobo possessa, veteres dominos agnoscat; atque ita restituti Israelitæ, veluti advecto in Idumæam igne, eorum regionem in palec modum accendant, jugumque Idumæis injiciant, v. 17, 18, 21. Tandem non obscurè prædicit futuram Judæorum et Israelitarum in patriam restitutionem, V. 19, 20, 21. Ex his omnibus aperto satis argumento demonstratur, Abdiam prophetam egisse in tribu Juda post captam Hierosolymam, eo temporis intervallo quod inter captam urbem usque ad vastatam Idumæam armis Nabuchodonosoris, anno 23 ejusdem principis, et quinto post eversam Hierosolymam et templum, intercessit. Nec est quod miremur, si propheta post eversam Hierosolymam in Juda oracula fundebat. Jeremias à captivitate immunis fuit. Propheta Habacuc in eâdem regione vivebat, cùm populus in captivitate detineretur, Dan. 14, 32, etc.

Versiculus quartus Abdiæ, ex oraculo Balaam de Cinais descriptus videtur, num. 24, 21. Versiculus octavus Abdiæ et septimus capitis 49 Jeremiæ totidem fermè litteris conveniunt, quemadmodùm et versiculi 9 et 10 ejusdem prophetæ cum 5 et 6 Abdiæ, pariterque versiculus 12 Jeremiæ cum 16 Abdiæ. Tandem versiculi 1, 2, 3, 4 Abdiæ respondent versiculis 14, 15, 16 Jeremiæ. Uter eorum ex altero transcripserit facilè definitur, cùm Jeremias oracula in Idumæam funderet rerum potiente Joachimo, vel, ut seriùs, Sedeciâ. Solemne est autem prophetis, alterum alterius verba de eodem argumento usurpare. Confer. Mich. 4, 1, et Isai. 2, 2.

PRÉFACE SUR LES PROPHÉTIES D'ABDIAS.
Instructions et mystères qui y sont renfermés.
(BIBLE DE VENCE.)

Abdias annonce aux Iduméens les vengeances que le Seigneur exercera sur eux par les mains des nations infidèles. Il leur reproche leur orgueil; il leur déclare qu'ils seront exterminés et chassés de leur pays, dans lequel ils se croient en sûreté. Ii leur reproche leur injustice et leur violence à l'égard des enfants de Jacob qui sont leurs frères. Il annonce les vengeances que le Seigneur exercera sur toutes les nations ennemies de Jacob. Il prédit le rétablissement de Sion et de la maison de Jacob, et les jugements que les enfants de Jacob et de Joseph, c'est-à-dire, de Juda et d'Israël, exciceront sur les restes de la

maison d'Esau. Il déclare que les enfants de Jacob posséderont les terres d'Esau et les terres des Philis tins; qu'ils rentreront en possession du pays d'Ephraïm et de Samarie; que Galaad sera assujétie à Benjamin; que les enfants d'Israël posséderont les terres des Chananéens ou Phéniciens; que les habitants de Jérusalem rentreront en possession des villes qu'ils occupaient au midi; que ceux du peuple du Seigneur qui auront été sauvés et délivrés de leur captivité, s'assembleront sur la montagne de Sion, pour juger ceux qui habitent sur les montagnes d'Esau: et qu'alors le règne demeurera au Seigneur.

C'est à quoi se réduit toute la prophétie d'Abdias. Ce prophète annonce aux Iduméens deux jugements que Dieu exercera sur eux: l'un par les mains des nations infidèles, c'est-à-dire, par les mains des Chaldéens mêmes auxquels ils s'étaient joints pour perdre les enfants de Juda ; l'autre par les mains de son peuple, et ceci peut regarder le temps des Maenabées. La cause de ces deux jugements est la haine et la fureur avec laquelle les Iduméeas se sont élevés contre les enfants de Juda, au jour où Dieu exerçait ses vengeances sur la maison de Juda par les armes des Chaldéens. En même temps le prophète annonce le jour du Seigneur près d'éclater sur toutes les nations: Juxta est dies Domini super omnes gentes. Enfin, il annonce un jour où le règne demeurera au Scigneur: Et erit Domino regnum. En parlant de la prophétie de Joël, nous avons fait remarquer que le jour du Seigneur sur toutes les nations est particulièrement celui où, selon l'expression de Joël, le Seigneur assemblera toutes les nations, et les amènera dans la vallée du jugement et du carnage, pour entrer là en jugement avec elles, y étant assis sur son trône pour les juger toutes ce jour est particulièrement celui dans lequel le temps de la colère du Seigneur étant arrivé, la septième et dernière trompette sonnera, les morts seront jugés, les saints récompensés et les méchants exterminés; enfin, ce jour est celui où le Fils de l'homme viendra dans sa majesté, accompagné de tous ses saints anges, s'assiéra sur le trône de sa gloire, et toutes les nations étant assemblées devant lui, séparera les uns d'avec les autres; et les uns étant envoyés dans le supplice éternel, les autres iront dans la vie éternelle. Alors aussi le règne demeurera au Seigneur, selon ce que saint Jean nous dit qu'au son de cette septième et dernière trompette qui annonçait le temps de juger les morts, il entendit de grandes voix dans le ciel qui disaient: Lés royaumes de ce monde sont devenus les royaumes de Notre-Seigneur et de son Christ, et il régnera dans les siècles des siècles.

Mais ce grand et terrible jour de la colère du Seigneur sur les ennemis de son peuple, doit être précédé d'un jour d'affliction et de désolation pour le peuple même du Seigneur : c'est ce que Joël et saint Jean nous ont fait connaitre, et c'est aussi ce qu'Abdias nous montre. Le jour de la colère du Seigneur sur les ennemis de son peuple est le jour du troisième et dernier malheur annoncé par Joël et par saint Jean; le jour de la colère du Seigneur sur son propre peuple est le jour du second malheur annoncé aussi par Joël et par saint Jean. Ce jour de la colère du Seigneur sur son propre peuple est représenté par celui où il exerce ses vengeances sur la maison de Juda et sur Jérusalem par les armes de Nabuchodonosor; et c'est aussi de ce jour que parle le prophète Abdias, lorsqu'il nous montre les étrangers qui réduisent en capuvité le peuple de Juda, qui se rendent maîtres de ses villes, qui jettent le sort sur Jérusalem. C'est dans ce jour que les lluméens exercèrent leur haine

et leur fureur contre les enfants de Jacob qui étaient leurs frères, et se joignirent à leurs ennemis pour les détruire. Si donc il arrivait qu'au temps de ce second malheur annoncé par Joël et par saint Jean, les ennemis de l'Église catholique se joignissent aux ennemis du nom chrétien pour perdre le peuple du Seigneur, ce serait particulièrement sur eux que tomberaient les menaces qu'Abdias prononçait contre les Iduméens. Car rien ne représente mieux la haine et la fureur des hérétiques contre l'Église catholique que celle des Iduméens contre les enfants de Jacob, qui étaient leurs frères; et c'est la remarque de saint Jérôme dans son commentaire même sur Abdias Nous lisons, dit ce Père, nous voyons, et tous les jours nous éprouvons que, quand il s'élève quelque persécution contre l'Église, les hérétiques sont beaucoup plus ardents à persécuter les Chrétiens que ne le sont les païens: Legimus, videmus, quotidieque comprobamus, quando persecutio contra Ecclesiam oritur, multò pejores persecutores hæreticos in Christianos fieri quàm ethnicos. » Et certes, après la fureur avec laquelle les hérétiques semblaient désirer, dans l'avant-dernier siècle, de voir la main de Dieus'appesantir sur l'Église romaine, il n'est que trop vraisemblable que si ce malheur arrivait, on les verrait, tels que les Iduméens, s'écrier : Détruisez-la, détruisez-la jusqu'au fondement.

Mais s'ils se portaient à cet excès, Abdias leur apprend le double malheur qu'ils auraient à craindre : le premier, de tomber eux-mêmes sous la main des infidèles auxquels ils se seraient joints pour perdre l'Église de Jesus Christ; le second, d'être jugés et condamnés au dernier jour par les enfants de Dieu dont ils auraient désiré la perte. Car les saints doivent un jour juger le monde; et alors ils condamneront tous ceux qui se seront élevés contre eux; et c'est ce que dit Abdias: Ceux qui auront été sauvés (c'est l'expression de l'hébreu), monteront sur la montagne de Sion pour juger la montagne d'Esau. Les élus appelés des quatre coins de la terre, au son de la der nière trompette, enlevés au milieu des airs au devant de Jésus-Christ, et rassemblés tous ainsi dans la céleste Sion, jugeront de là le monde et particulièrement ceux qui, semblables aux perfides Iduméens, se seront élevés contre eux, quoiqu'ils fussent leurs frères: Et ascendent salvi in montem Sion judicare mon tem Esau.

Alors, selon l'expression de Daniel, les saints entreront en possession du royaume; en sorte que le royaume, la puissance et l'étendue de l'empire qui est sous l'immensité des cieux, seront donnés au peuple des saints du Très-Haut, dont le royaume est un royaume éternel; et il semble que c'est aussi ce qu'Abdias nous marque par un langage figuré, lorsqu'il nous dit que ceux qui, avant leur captivité, habitaient au midi de la terre de Chanaan, entreront en possession de la montagne d'Esaï; que ceux qui habitaient dans la plaine seront maîtres du pays des Philistins; que les enfants de Juda posséderont la rẻ

gion d'Ephraïm et celle de Samarie; que les enfants de Benjamin posséderont la terre de Galaad; que l'armée des enfants d'Israël, qui avait été transférée hors de son pays, possédera toutes les terres des Chananéens ou Phéniciens jusqu'à Sarepta, qui en est l'extrémité du côté du nord; qu'enfin ceux de Jérusalem, qui avaient été transférés vers l'Euphrate, entreront en possession des villes du midi qu'ils avaient autrefois occupées. Ainsi, toute l'étendue du pays des Iduméens et des Philistins, tout le partage des dix tribus des deux côtés du Jourdain, tout ce qui était occupé par les Chananéens ou Phéniciens, et tout ce qui avait été usurpé par les Chaldéens, tout cela sera mis sous la puissance des enfants de Juda. On ne verra plus dominer ni les Iduméens, ni les Philistins, ni les enfants mêmes d'Israël séparés de ceux de Juda, niles Chana · néens, ni les Chaldéens; toute cette étendue de pays sera assujétie aux enfants de Juda, qui domineront seuls dans toute cette contrée, c'est-à-dire que, dans ce grand et dernier jour où les saints entreront en pos

session du royaume qui leur est préparé, il n'y aura plus au milieu d'eux ni hérétiques représentés par les Iduméens, ni infidèles représentés par les Philistins, ni Juifs incrédules représentés par la maison d'Israël, considérée au temps de son infidélité, ni Grecs schi>matiques représentés par les Chananéens ou Phéniciens descendants de ceux qui avaient autrefois contribué à la construction du temple, ni Mahometans représentés par les Chaldéens, exécuteurs des vengeances du Seigneur sur la maison de Juda. Tonte puissance ennemie sera détruite; tous ceux qui avaient corrompu la terre seront exterminés, et les saints du Très Haut représentés par les enfants de Juda régneront seuls Regnum autem, et potestas, et magnitudo regni quæ est subter omne cœlum, detur populo sanctorum Altissimi. Les saints régneront en Dieu et avec Dieu; ils participeront à sa royauté; leur puissance sera la sienne; lui-même régnant en eux, lui seul régnera, et à lui seul sera ainsi tout le règne et tout l'empire: Et erit Domino regnum.

IN ABDIAM COMMENTARIUM.

(AUCTORE CALMET.)

CAPUT UNICUM.

1. Visio Abdie. Haec dicit Dominus Deus ad Edom : Auditum audivimus à Domino, et legatum ad gentes misit Surgite, et consurgamus adversùs eum in præJium.

2. Ecce parvulum dedi te in gentibus: contemplibilis tu es valdè.

3. Superbia cordis tui extulit te, habitantem in scissuris petrarum, exaltantem solium tuum ; qui dicis in corde tuo: Quis detrahet me in terram?

4. Si exaltatus fucris ut aquila, et si inter sidera posueris nidum tuum, inde detraham te, dicit Dominus.

5. Si fures introissent ad te, si latrones per noctem, quomodò conticuisses ? nonne furati essent sufficientia sibi? si vindemiatores introissent ad te, numquid saltein racemum reliquissent tibi ?

6. Quomodò scrutati sunt Esaü? investigaverunt abscondita ejus.

7. Usque ad terminum emiserunt te omnes viri foederis tui illuserunt tibi: invaluerunt adversùm te viri pacis tuæ: qui comedunt tecum, ponent insidias subter te non est prudentia in eo.

8. Numquid non in die illà, dicit Dominus, perdam sapientes de Idumæâ, et prudentiam de monte Esau ?

9. Et timebunt fortes tui à meridie, ut intereat vir de monte Esau.

CHAPITRE UNIQUE.

1. Prophétie d'Abdias. Voici ce que le Seigneur Dieu dit à Edom: Nous avons entendu la parole du Seigneur il a déjà envoyé son ange aux nations. Allons, conspirons toutes ensemble contre Edom, poar le combattre.

2. Je vous ai rendu l'un des moindres peuples et vous n'êtes digne que de mépris.

3. Mais l'orgueil de votre cœur vous a élevé, parce que vous habitez dans les fentes des rochers, et qu'ayant mis votre trône dans les lieux les plus hauts, vous dites en vous même : Qui me fera tomber en terre ?

4. Quand vous prendriez votre vol aussi haut que l'aigle, et que vous mettriez votre nid parini les astres, je vous arracherais de là, dit le Seigneur.

5. Si des voleurs, si des brigands étaient entrés chez vous pendant la nuit, ne vous seriez-vous pas tenu dans le silence. Ne se seraient-ils pas contentés de prendre ce qui les aurait accommodés ? Si des gens étaient venus pour vendanger votre vigne, ne vous auraient-ils pas laissé au moins une grappe de raisin?

6. Mais comment les ennemis ont-ils traité Esaü ↑ Ils ont cherché, ils ont fouillé partout, et dans les endroits les plus cachés.

7. Ils vous ont poursuivi jusqu'à vous chasser de votre pays. Tous vos alliés se sont joués de vous : vos amis se sont élevés contre vous, ceux qui mangeaient à votre table vous ont dressé des embûches. Edom est sans intelligence.

8. N'est-ce pas en ce jour-là, dit le Seigneur, que je perdrai les sages de l'ldumée, et que je bannirai la prudence de la montagne d'Esaû?

9. Vos braves du midi seront saisis de frayeur, parce qu'il se fera un grand carnage sur la montagne d'Esau.

10. Propter interfectionem, et propter iniquitatem in fratrem tuumn Jacob, operiet te confusio: et peribis in æternum.

11. In die cùm stares adversùs eum, quando capiebant alieni exercitum ejus, et extranei ingrediebantur portas ejus, et super Jerusalem mittebant sortem : tu quoque eras quasi unus ex eis.

12. Et no despicies in die fratris tui, in die peregrinationis ejus et non lætaberis super filios Juda in die perditionis eorum et non magnificabis os tuum in die angustia

13. Neque ingredieris portam populi mei in die ruinæ eorum : neque despicies et tu in malis ejus in die vastitatis illius et non emitteris adversùs exercitum ejus in die vastitatis illius.

14. Neque stabis in exitibus ut interficias eos qui fugerint et non concludes reliquos ejus in die tribulationis.

15. Quoniam juxta est dies Domini super omnes gentes sicut fecisti, fiet tibi: retributionem tuam convertet in caput tuum.

16. Quomodò enim bibitis super montem sanctum meum, bibent omnes gentes jugiter et bibent, et absorbebunt, et erunt quasi non sint.

17. Et in monte Sion erit salvatio, et erit sanctus et possidebit domus Jacob eos qui se possede

rant.

18. Et erit domus Jacob ignis, et domus Joseph flamma, et domus Esau stipula et succendentur in eis, et devorabunt eos et non erunt reliquiæ domus Esau, quia Dominus locutus est.

19. Et hæreditabunt hi qui ad austrum sunt, montem Esau, et qui in campestribus Philisthiim : et possidebunt regionem Ephraim, et regionem Samariæ : et Benjamin possidebit Galaad.

20. Et transmigratio exercitûs hujus filiorum Israel, omnia loca Chananæorum usque ad Sareptam et transmigratio Jerusalem, quæ in Bosphoro est, possidebit civitates austri.

21. Et ascendent salvatores in montem Sion judicare montem Esau : et erit Domino regnum.

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10. Vous serez couvert de confusion, à cause des meurtres que vous avez commis, et à cause de l'injustice que vous avez faite à Jacob votre frère : et vous périrez pour jamais.

11. Vous vous êtes déclaré contre lui, lorsque son armée a été défaite par ses ennemis, lorsque les étrangers entraient dans ses villes, et qu'ils jetaient le sort sur Jérusalem; c'est alors que vous avez paru dans leurs troupes comme l'un d'entre eux.

12. Mais vous ne vous moquerez plus de votre frère au jour de son affliction, au jour où il sera emmené hors de son pays. Et les enfants de Juda ne vous deviendront plus dans leur malheur un sujet de joie; et vous ne vous glorifierez plus insolemment lorsqu'ils seront accablés de maux.

13. Vous n'entrerez plus dans la ville de mon peuple quand il sera ruiné, vous ne lui insulterez plus comme les autres dans son malheur, lorsqu'il périra; et vous ne vous joindrez plus à ceux qui poursuivront son armée, lorsqu'il sera mis en fuite.

14. Vous ne vous tiendrez plus sur les chemins pour tuer ceux qui fuiront, et pour envelopper dans sa ruine les restes de ses habitants.

15. Car le jour du Seigneur est près d'éclater sur toutes les nations. Vous serez traité comme vous avez traité les autres, et Dieu fera retomber sur votre tête la peine que vous avez méritée.

16. Car de même que vous avez bu sur ma montagne sainte, ainsi toutes les nations boiront avec vous le calice de ma fureur; elles en boiront sans discontinuer; elles en prendront jusqu'au fond du vase; et elles deviendront comme si elles n'avaient jamais été.

17. Mais le salut se trouvera sur la montagne de Sion elle sera sainte; et la maison de Jacob possédera ceux qui l'avaient possédée.

:

18. La maison de Jacob sera un feu, la maison de Joseph une flamme, et la maison d'Esau sera une paille sèche; elle en sera embrasée; et ils la dévoreront, sans qu'il en reste la moindre chose. Car c'est le Seigneur qui a parlé.

19. Ceux de Juda qui sont du côté du midi, et qui habitent dans les campagnes des Philistins, hériteront de la montagne d'Esau : ils seront maîtres du pays d'Ephraim et de Samarie; et Galaad sera assujétie à Benjamin.

20. L'armée des enfants d'Israël, qui avait été transférée hors de son pays, possédera toutes les terres des Chananéens jusqu'à Sarepta: et les villes du midi obéiront à ceux qui avaient été emmenés de Jérusalem jusqu'au Bosphore.

21. Ceux qui doivent sauver le peuple monteront sur la montagne de Sion, pour juger la montagne d'Esau et le règne demeurera au Seigneur.

COMMENTARIUM (1).

VERS. 1. VISIO ABDIE. De iis quæ ad ipsum Abdiam, ejusque gesta et oraculorum tempus spectant, in præfatione disputavimus.

(1) De Christo et Ecclesià vaticinatus est Abdias his verbis: Et in monte Sion erit salvatio, et erit Sanctus, et possidebit domus Jacob eos qui se possederant.... Et ascendent salvatores in montem Sion judicare montem Esau, et erit Domino regnum. Messia hoc vaticinium adscribit Maimonides. Jesus Christus et ejus Apostoli, salvatorum nomine à prophetâ designantur: Sion, unde nova lex proficisci, et ubi Ecclesia fundari debuit, Ecclesiam ipsam significat; Esau, Ecclesiæ perduelles, qui Christum regem agnituri sunt. Abdic oraculum in Christo Jesu impletum Evangelista confirmant. Matthæi 1, 27, Josepho ait Angelus : Vocabis nomen ejus Jesum; ipse enim salvum faciet populum suum à peccatis eorum. Lucæ 1, 33: Et regnabit in Domino Jacob in æternum, et regni ejus non erit finis. Quod oraculum Amosi S. Hieronymus præclaro hoc llustrat commentario: Destructis, inquit, carnis ope

HÆC DICIT DOMINUS AD EDOM, vel Edom, sive adversùs Edom. Vaticinium, quod Deus ad Edom per me pronuntiat. Judæi sub Edom nomine Romanos hoc

ribus, et terreno imperio desolato, erit in Ecclesià salvatio eorum, qui à matre non exierint. Et in ipsâ morabitur Sanctus: de quo in Isaiâ dicitur : ‹ Sancius, Sanctus, ‹ Sanctus Dominus Deus Sabaoth. › Quia et qui sanctificat, et qui sanctificantur ex uno omnes. Et possidebit domus supplantatoris Jacob eos qui se hæreditate possederant, de persecutoribus faciens Christianos, et ipsos Idumæos in Ecclesiæ fidem recipiens. Domus autem Esaü vertetur in stipulam. Et quo modo ignis viciniam culmus non valet sustinere: ita disputationem Jacob, quæ ignita est sermone Domini (eloquia enim Domini igne examinata, et flammam Joseph, domus Esau sustinere non poterit; sed ad primam congressionem sophismala eorum vertentur in nihilum. Et devorabuntur in salutem suam ; juxta illud quod in benedictione Isaac dicitur ad Esau: Dominum tuum illum feci, et omnes fratres tuos subjeci ei servos: Fratrique tuo servies.

loco intelligunt. Alii quidam interpretes Judæos ipsos sub Idumæorum appellatione designatos putant. Nos planiùs usurpamus; ipsoque commentario docebimus, omnes vaticinii partes Idumæis optimè convenire.

AUDITUM AUDIVIMUS A DOMINO, ET LEGATUM·AD GENTES misit. Jeremias 49, 14 : Auditum audivi à Domino, et legatus ad gentes missus est. Ut imminens Idumæorum exitium describat acriùs propheta, Deum descriIdubit exercitus cogentem, et foderatorum copias, mæam invasuras. Decretum est bellum supremum gentium Dominum audivi, legatos undique mittentem, ut exercitum moveat Is gentibus imperavit; convenite junctis unà viribus Edom proficiscamur. Chaldæos ille exercitus ducit, universam regionem oc

cupaturos. Illud idem omninò videtur bellum, quod Josephus, Antiqu., 1. 10, cap. 11, narrat, et innuunt passim prophetæ, à Nabuchodonosore in omnes Judææ finitimos illatum, quarto anno vel quinto post llierosolyınæ expugnationem. Quàm sævierint eo tempore in Judæos Idumæi, narrat Abdias, qui et

Et non erunt reliquiæ domûs Esaï, quando omnia Christo genu flectent, cœlestium et terrestrium, et infernorum, et subjicientur ei universa, ut sit Deus omnia in omnibus. Quia verò Esau super fundamentum Christi vitio suo extruxerat fænum, ligna et stipulam ; idcircò domus Jacob et Joseph in ignem vertetur et flammam, imitans Dominum suum, qui dicit : Ego sum Deus ignis consumens; ut devoratis paleis peccatorum, frumentum purum in horrea congregetur. Et pluribus interjectis, subdit: His autem gestis, ascendent salvatores, vel qui salvati fuerint, de reliquiis populi Judaici, in montem Sion ut judicent et ulciscantur montem Esau. Quo modo lumen Dominus lucem appellat Apostolos, et dicit: Vos estis lux mundi; et ipsa petra Petro donavit ut petra sit: Pastor quoque bonus illis pastorum largitus est nomina, et quodcumque dicitur de eo, servis tribuit ut dicantur; sic ipse Salvator Apostolos suos voluit esse salvatores; qui ascendentes speculam montis Ecclesiæ, et deponentes superbiam Judaicam universorumque monlium, qui adversùm scientiam Dei erigebantur, regnum Domino paraverunt.

Eam interpretationem confirinat et S. August'nus, libro 18, de Civitate Dei, cap. 31: Si Idumæam, inquit, modo locutionis, quo intelligitur à parte totum, accipiamus positum esse pro gentibus, de Christo agnoscere possumus, quod ait inter cætera: In monte autem Sion erit salus, et erit Sanctum. Et paulò post in fine ipsius prophetiæ: Et ascendent, inquit, resalvati ex monte Sion, ut defendant montem Esau, et erit Domino regnum. Apparet quippe id esse completum, cùm resalvati ex monte Sion, id est, ex Judæi credentes in Christum, qui præcipuè agnoscuntur Apostoli, ascenderunt, ut defenderent montem Esa. Quomodò defenderent, nisi per Evangelii prædicationem salvos faciendo eos qui crediderunt, ut eruerentur de potestate tenebrarum, et transferrentur in regnum Dei, quod consequenter expressit addendo: Et erit Domino regnum? mons enim Sion Judæam significat, ubi futura prædicta est salus, el Sanctum, quod est Christus Jcsus. Mons verò Esaú Idumæa est, per quam significata est Ecclesia gentium, quam defenderunt, sicut exposui, resalvati ex monte Sion, ut essel Domino regnum. Hoc obscurum erat, antequàm fieret; sed factum quis non fidelis agnoscat?

Eidem interpretationi subscribit Theodoretus, hæc verba: In monte Sion erit salus, et erit Sanctum, sic explicans Reducam enim eos ex captivitate et sanctum templum reædificabo. Una autem prænuntiat exhibitam omnibus in Sion salutem, indeque in omnem orbem terrurum profusam sanctificationem per crucem salutarem. (Natalis Alexander.)

horum captivitatis, ceu rei diù præteritæ, meminit. Bellum in Idumæos illatum est sævitiæ causâ, quam hi in extremis fratrum suorum angustiis exercuerant. Qui legati sint vel nuntii, ad cogendos exercitus à Deo missi, disputatur. Aiunt nonnulli, ipsum esse Abdiam, vel Jeremiam; quidam Messiam censent; alii, angelos divinæ justitiæ administros; alii denique secretum voluntatis motum, quo Deus illos excitat, quos ad insolitum aliquod facinus vocat. Prophetæ, qui tropicâ plerùmque oratione utuntur, motum hunc ceu nuntium describunt, à Deo missum, ut divinarum jussionum executionem urgeat.

VERS. 2.-ECCE PARVULUM DEDI TE IN GENTIBUS. Idumæi, cum florentissimis terrarum populis, veluti As

syriis, Chaldæis, Ægyptiis, Syriis, Arabibus, etc.,

comparati, minima procul dubio gens erant : at multò infelicior futura erat illorum conditio, post mala illorum regnum vastatura, quæ Abdias hic minitatur. Vilis neglectaque gens, itane superbiendum erat, tuisque viribus fidendum, cùm angustæ adeò, sterilis, miseræque regionis limitibus coercearis?

VERS. 3. HABITANTEM IN SCISSURIS PETRARUM, EXALTANTEM. SOLIUM TUUM. llebr. et Septuag. : Exaltantem domicilium tuum in scissuris rupium; esserentem habitationem tuam te ipsum in rupium verticem evexisti, et latuisti intra inaccessos specus, quos ipse tibi parâsti. Teste S. Hieronymo, hic, v. 8, universa meridionalis ora Palæstinæ, ab Eleutheropoli ad Petram usque et Aliath, specubus scatebat in rupe excisis, et subterraneis casis, furnorum similibus, ubi incolæ vitam agunt. Hæ olim fuêre Idumæorum sedes: Omnis australis regio Idumæorum... in specubus habitatiunculas habet, et propter nimios calores solis, quia meridiana provincia est, subterraneis tuguriis utitur. Similem huic locum habet Jeremias 49,16: Quæ habitas in petra rum foraminibus, et tenes collium altitudinem. Ita etiam reddi potest: Evexisti domicilium tuum in cavernis Sela (Petræ, Idumæorum metropoleos), in celsitudine habitationum tuarum; in urbe situ editissimâ, et naturæ et artis beneficio munitissimâ. Domos petræ nuncupat cavernas, nidos, quòd ejus urbis, utpote in rupe condite, ædes intra rupem excisa essent. Spernenda non est hæc versio.

VERS. 4. - SI INTER SIDERA POSUERIS NIDUM TUUM : INDE DETRAHAM TE? Te neque rupium tuarum sublimilas, neque specuum obscuritas, neque arcium arduitas meis viribus subtrahent. Si ascenderit usque ad cælum superbia ejus, et caput ejus nubes tetigerit: quasi sterquilinium in fine perdetur, inquit Job, cap. 20, 6, 7.

VERS. 5. SI FURES INTROISSENT AD TE... QUOMODO CONTICUISSES? NONNE FURati essent sufficientia siBI tibique saltem quod videretur, non reliquissent? Rapuissent illi quidquid auferre possent, aut occurreret : tu saltem furem clamâsses. At quàm inclementer te diripuêre Chaldæi? Quomodò scrutati sunt Esaü? Quid non scrutati sunt? quid reliquêre? Ullamne vocem edere potuisti? Nonne tuis te finibus ejecerunt? Usque ad terminum emiserunt te. Similis Jeremiæ locus habet, Jerem. 49, 19 : Si vindemiatores venissent tibi,

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