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fon pere, non plus que de fon frere. Ce qui donna lieu à Martial de faire cette Epigramme.

Flavia gens, quantum tibi tertius

Abftulit hares.

Panè fuit tanti non habuiffe duos.

13. Pontifici fummo. On fçait que les Empereurs eltoient Souverains Pontifes. S il donne en cet endroit à Domitien cette qualité, c'est pour montrer la difproportion qu'il y avoit entre cette charge, & fes

meurs,

14. Difperfi protinus Alga Inquifitores agerent cum Remige nudo, Alga fignifie la mouffe qui croift dans les marais, ou au bord des rivieres, & qui s'attache auffi aux pierres, que l'on trouve au rivage de la mer. J'ay traduit ces hommes, qui font des procés fur la chofe la plus legere du monde. Mais remarqués que pour le moquer de ces Commis de mouffe, il dit qu'ils fairoient une affaire à un Pescheur tout nud, & tout pauvre qu'il eft.

15. Patina menfura. Bien que Patina ne foit qu'un plat, il ne falloit pas s'en fervir en cet endroit, com→ me on le verra dans la fuite.

16. Plurima dixit, in lavam converfus. Celuy qui parle le plus à la loüange du poiffon, eft un Aveugle. Il n'y a pas jufques à fa fituation, qui ne marque quelque chofe. Car il le reprefente tournant un peu le dos à ce poiffon, dont il admiroit la groffeur, comme s'il l'euft pû voir, quand mesmes il auroit eu de bons yeux.

EEEEEEEE

REMARQUES

SVR LA

CINQUIEME SATYRE

DE IVVENAL.

1.

Qparler contre les Paralites, & il s'adreffe à un

Vamvis jurato metuam tibi credere tefti. Il va

des plus Celebres. Mais il protefte qu'il ne peut croire qu'il n'ayt pas du repentir & de la honte d'une vie fi baffe il fe donne ainfi lieu d'en dire tout ce qu'il luy plaira, & il fait paroiftre que ce n'eft que pour le vanger du fuperbe dédain des riches, qu'il entreprend le détail de tout ce que l'on fouffre à leur table. Au refte il y a de trois fortes de Satyres, à les confiderer par la maniere dont elles font écrites. Les unes ne font que de fimples récits, où le Poëte parle tout feul Il y en a d'autres, où il n'y a que des Profopopées, & qui confiftent en Perfonnages Enfin il y en a, qui font mêlées de recits, & de Profopopées.

Celle-cy eft de la premiere forte, & le Poëtey parle feul, Car comme il ne s'agit que de ce qui fe paf

fe à un repas, il n'eftoit pas neceffaire d'avoir recours au ftyle Dramatique. Il en faut referver les Figures pour des fujets plus élevés: Et c'eft dans ce ménagement, où l'on reconnoift bien que Juvenal avoit bien compris ce que c'eftoit que l'éloquence.

2. Ce Sarmentus, dont il parle d'abord, eft celuy, dont Horace fe moque auffi dans la Satyre cinquiéme du premier. Livre. Galba, ou Gabba eftoit, comme luy, un Parafite, dont Martial a souvent parlé dans fes Epigrammes.

Imputat hunc Rex. Celuy, qui donnoit à manger chés luy, eftoit nommé Rex Convivii.

6. Tertia ne vacko ceffaret calcitra lecto. C'eftoit la coûtume des Anciens de manger fur des lits, à la maniere des Grecs: Car avant que les Romains euffent efté corrompus par les meurs des Eftrangers, ils mangeoient eftant affis, felon le témoignage de Varron, & de Servius: Et ce ne fut que fort tard que les femmes ne furent plus affifes dans les Feftins. On ne mettoit que ois lits autour de la table, c'eft pourquoy on nommoit le lieu où l'on mangeoit, Triclinium, Sur chaque lit,il n'y avoit place que pour trois, pour y eftre à fon ayfe. C'eft pourquoy Horace marque comme une chofe extraordinaire, que quatre fuf fent fur un mesme lit.

Sape tribus lectis videas canare quaternos.

Comme le fujet de cette Satyre donne lieu de remarquer encore la maniere, dont ils eftoient couchés pour manger. Jufte Lipfe, qui a recherché ces anciennes coûtumes, dont la connoiffance fert à entendre les Auteurs, nous apprend qu'ils s'appuyoient fur le bras gauche, n'ayant que la main droite libre, que leur tefte eftoit foûtenue fur des quarreaux, & que lorsqu'ils eftoient trois fur le mefme lit, le pre-. mier avoit la tefte fur le chevet, étendant fes pieds

derriere le dos du fecond; qu'il y avoit un quarreau, fur lequel celuy-cy appuyoit fa tefte vis à vis du fein du premier; & que le troifiéme, & le quatrième étoient difpofés de la mefme maniere.

Aut illo tempore, mefmes dans la faifon, où le pareffeux Bootes conduit lentement autour du pôle fon Chariot froid, & glacé. Le mot de Saifon feroit fans doute plus beau, & le temps de l'Hiver feroit bien propre à exprimer la peine que fe donne Trebius, pour fe trouver au lever de ce Riche. Ma.s comme l'Ourfe paroift dans toutes les Saifons, & que Bootes eft cette étoile, qui eft la plus proche du Pole, qui commence à difparoiftre un peu aprés minuit, on peut bien traduire, mefme dans le temps, où le parefleux Bootes conduit lentement fon Chariot froid, & glacé,

10. De Conviva Corybanta videbis. Il faut te mettre en colere comme un Corybante, Il falloit fans doute que les Parafites fuffent expofés à de grandes indignités, & que ceux, qui leur donnoient à manger non feulement ne fiffent aucun cas d'eux; mais qu'ils priflent plaifir à les faire maltraiter par leurs Efclaves. Ce qui fait bien voir jufques où ils portoient leur orgueil. Car quand il eft grand, il eft cer tain qu'il eft toûjours accompagné de cruauté. Ce n'eft que le fafte, & la fierté, qui font que les hommes, qui n'ufent pas de la grandeur avec moderation, traitent fi cruellement ceux, qui leur font foû mis. Tibere, Neron, Domitien eftoient fiers, & cruels tout ensemble.

11. Bellis focialibus. Cette guerre fut fous le Con fulat de Jules Cefar, & de M. Philippes, ou de L. Opicius, felon le témoignage de Florus livre 3. Ch. 17. Ce qui fait bien voir de combien d'années eftoit ce vin, que Virron beuvoit au temps de Domitien.

12. Et rupto pofcentem fulphura vitro. Comme je prétens dégager ma Traduction des obfcurités inu.

tiles, qui l'embariaffero ent, j'ay preferé le fens le plus ayfé, d'autant plus que Lubin, & Saumaise fe moquent de ces Interpretes, qui ont crû que l'on pourroit raccommoder un verre rompu avec du fouphre. Mais quoy qu'il en foit, il y a de certaines minuties, auxquelles je ne croy pas que l'on doive s'ari efter,

13. Iniquas menfas, qui eft au commencement de cette Satyre, s'explique dans toute la fuite de la Satyre. Car au lieu que le Maiftre avoit dexcellent vin, qu'il en beuvoit dans des coupes enrichies de diamant, qu'on luy fert de l'eau à la glace, qu'on luy donne du pain blanc & tendre, le Parafite n'a que du vin des Efclaves, un verre à demi caffé, de l'eau qui n'eft point fraifche, de gros pain. Ainfi il faut prendre cet miquas, pour inégales. Selon nos meurs, il n'y a rien de plus choquant que cette inégalité.

14. Dimidio conftrictus cammarus ovo. Squilla eft pris par les Interpreres pour un poiffon d'un goût fort délicat, & dans Varron il eft pris pour un oignon Jay fuivi les Interpretes. Cammarus eft une écreviffe de mer. Mais comme il ne s'agit point dans les Satyres de donner un Traité des Poiffons, ou des Animaux, & que ce feroit une chofe hors de mon fujet d'en rechercher la nature je n'ay eu égard qu'au Tens de l'Auteur. Et comme il n eftoit point neceffaire de nommer ici ou Sanilla, ou Cammarus, je les ay fait connoiltre feulement par leur qualité de bon, ou de mauvais poiflon Je ne doute point que les œufs, dont il eft parlé, ne foient ceux de l'écreviffe, pour marquer qu'elle n'eftoir pas mefme fervie dans le temps, où l'on y en trouve Ce qui fait mieux vo r que l'on traitoit fort mal les Parafites Jay suivi neanmoins l'opinion commune

15 alantem fpectes. chironomonta. Comme la maniere dont ils eftoient à table, ne leur permettoit

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