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je luy diray en fecret: Qai eft-ce qui n'a pas aujourd'huy des oreilles d'afne?

Cet Ouvrage que je ne fais que pour moy, quel qu'il foit, ne vaut-il pas bien la mauvaise traduction de Labeon? S'il tombe entre les mains de quelques Lecteurs, je defire qu'ils ayent de l'amour pour Cratinus; pour Eupolis, pour Ariftophane, qu'ils foient accoûtumez à leur ftyle, qu'ils ayent pâli fur leurs livres, ou du moins qu'ils aiment les chofes for lides, où il y ait plus de bon fens que de brillant; ces Lecteurs m'écouteront avec plaifir.

Mais je ne defire point d'eftre leu de ces fots plaifans, qui croyent qu'il y a beaucoup d'efprit à fe railler de la maniere, dont les Grecs font chauffés, & qui s'applaudiffent, quand ils ont dit à un borgne, qu'il ne voit que d'un œil. Je n'aime point non plus ces Ediles, ces Magiftrats de petites Villes, qui fe croyent les premiers de la Republique, qui fe font porter dans leurs litieres, où ils s'étendent à leur aife, & qui penfent avoir toute authorité, quand ils ont fait rompre les fauffes mefures

d'un cabaret.

Je n'ayme pas non plus ces gens du grand air, qui méprisent tout ce qu'ils n'entendent pas, qui traitent de ridicules les Philofophes avec leurs nombres, & avec les figures qu'ils tracent fur le fable, & qui n'ont pas un plu; grand plaifir, que de faire exercer la patience O

Tome II.

à quelque Cynique, en l'expofant aux ou-trages d'une femme infolente.

Ils ne font propres qu'à aller le matin à l'E... dit du Preteur, & le foir chés Callyrhoć..

Fin de la premiere Satyre..

Scit rififfe vafer, multum gaudere paratus, Si Cynico barbam petulans Nonaria vellat.

His mane edictum, poft prandia Calliroen do.

Finis Satyra prime.

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SATYRA SECUNDA.

Gratulatur Macrino fapientiam, qui non nifi recta fuperos rogat, inde perftringens ftulta, & vana mortalium vota. Tum verò oftendit non deeffe qui aliud voto velle, aliud omnino re agere videantur. Denique irridet cos; qui fua ipforum opinione deos metiantur, qui eos demereri fufo pecudum cruore putent, neque intelligant nulla re certiùs, quam virtute delectari.

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nc, Macrine, diem numera meliore lapillo,

Qui tibi labentes apponet candidus annos ..

Funde merum Genio. non tu prece pofcisemacis

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Il loue un Philofophe qui fçait ce qu'il doit defirer, prenant occafion de condamner les prieres que la plupart des hommes font aux Dieux. Il fait voir qu'il y en a beaucoup qui s'opposent eux-mesmes à l'effet de leurs demandes. Enfin il fe moque de la folie de ceux qui mefurent la fageffe des Dieux à leur gré, qui pretendent les appaifer par de vains Sacrifices, & qui ne voyent pas que rien ne leur peut eftre agreable que la

verty.

CE

Elebres avec joye, mon cher Macrin, cet heureux jour, qui revient augmenter le nombre de vos années. Prefentez du vin au Genie, qui a prefidé à vostre naiffance.

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