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Les parfums recherchés en ont été le fruit.

A l'huile on a joint l'ambre, à l'ambre la canelle,
Et sans le vermillon, la laine n'est plus belle.
La perle dans sa conque, envain se veut cacher,
Notre luxe l'y trouve, et sait l'en arracher.
La flâme et le creuset dépurant la matière,
Ont formé ce lingot d'un amas de poussière.
Vice..... cupidité..... dont pourtant on jouït.
Prêtres, répondez-moi, vous que l'or éblouït,
Que sert cet or aux Dieux et que sért la poupée
Que présente à Vénus la jeune Déjopée.
Ah! laissons là cet or offrons, offrons aux Dieux
Ces dons que Messàla (*), honte de ses aïeux,
Ne sauroit leur offrir dans ses grands sacrifices :
Offrons-leur un cœur pur, dégagé d'artifices;
Des principes d'honneur, l'exacte probité,
Un esprit fermé, égal, conduit par l'équité.
En présentant aux Dieux une pareille offrande,
Avec trois grains de sel j'obtiendrai ma demande

(*) Ce Messala, Messala Lippa propago, étoit, disent les Commentateurs, un Cotta Messalinus, descendant méprisable du célèbre Messala qui fut sept fois Consul, et auquel Perse donne l'épithète de GRAND. On a remarqué que les maisons qui ont commencé par un homme illustre, finissoient communément par un imbécille ou un méchant homme. Je supprime les exemples.

H

SATIRA

I I I.

Comes Stoicus juventatis monet juvenes, ne desidia indulgeant. Dialogus.

COMES, SEU PÆDAGOGUS.

NEMPE hoc assiduè? jam clarum mane fenestras

Intrat, et angustas extendit lumine rimas.
Stertimus, indomitum quod despumare Falernum
Sufficiat, quintâ dum linea tangitur umbrâ.
En, quid agis? siccas insana canicula messes
Jamdudum coquit, et patulâ pecus omne sub ulmo est
Unus aït comitum.

ADOLESCENS.

Verumne? itane? ocyius adsit

Huc aliquis: nemon'? Turgescit vitrea bilis;
Finditur (*); Arcadia pecuaria rudere credas.
Jam liber, et bicolor, positis membrana capillis,
Inque manus chartæ, nodosaque venit arundo.

(*) Quidam legunt, FINDOR, ut Arcadia, &c. Meliùs finditur, ita ut referatur ad Poëtam narrantem quæ sit insȧnientis juvenis et asino rudenti similis, ira; neque tamen excludam FINDOR, eâ personâ quâ stertimus.

SATIRE

I I I.

Sur le mauvais emploi de la jeunesse. Dialogue entre un Gouverneur et son Elève.

LE GOUVERNEUR.

EH quoi ? toujours dormir de l'éclat de ses traits

Le soleil élargit les fentes des volets!

Du vin le plus fumeux votre tête chargée,
Par un si long sommeil dût être soulagée.
La canicule en feu dessèche les moissons;
Le berger se retire à l'ombre des buissons;
Il est bientôt midi.

L'ELEVE.

Quoi si tard. Ici, vîte;

Ça, quelqu'un. Quoi, personne Ah, canaille maudite!

Il n'en viendra pas un.

LE GOUVERNEUR.

Notre homme entre fureur (*),

Sa bile qui s'enflâme, inspire la terreur.

Il se leve, on l'habille: il prend enfin sa plume,
Ouvre son porte-feuille, et demande un volume.

(*) J'aurois pu traduire,

Notre homme entre en furie,
Vous dirier, à ses cris, d'un baudet d'Arcadie.

Mais cette image, que le latin soutient, m'a paru désagréable

en françois.

H2

Tunc queritur crassus calamo quod pendeat humor,
Nigra quod infusâ vanescat sœpia limphâ :
Dilutas queritur geminet quod fistula guttas.
PEDAGOGUS.

O Miser, inque dies ultra (1) miser! Huccine rerum
Venimus? aut cur non potiùs teneroque columbo,
Et similis regum pueris, pappare minutum
Poscis, et iratus mammæ lallare recusas?

ADOLESCENS.

An tali studeam calamo?

PÆDAGOGUS.

Cui verba quid istas

Succinis ambages? tibi luditur: effluis, amens:
Contemnêre. Sonat vitium percussa, malignè

Respondet, viridi, non cocta fidelia, limo.
Udum et molle lutum es; nunc, nunc properandus, et acri
Fingendus sine fine rotâ.

ADOLESCENS.

Sed rure paterno,

Est tibi (2) far modicum; purum, et sine labe salinum. Quid metuas? cultrixque foci secura patella:

(1) Aliis ultro; non benè.

(2) Quamquam hoc sub personâ adolescentis dictum ex nostrâ scriptione sit, certum est dici abs Pædagogo; aliàs scripsisset Persius, est MIHI far modicum, et quid METUAM? sed ita scriptum volui, ut versus latini gallicis ordine qua drarent.

Quelle encre! le moyen d'en former aucuns traits?
C'est du limon: a-t-on rien vu de plus épais ?
On la rend plus fluide: alors elle est trop claire.
Ah! le mauvais papier! on n'en sauroit rien faire.
LE GOUVERNEUR.

De la paresse, hélas ! je reconnois les fruits.
Malheureux! A quel terme en sommes-nous réduits?
Soyez toujours enfant, et sans inquiétude,
Laissez-là la sagesse, et sa pénible étude.
Pauvre petit poupon! il lui faut du Nanar!
Il va se dépiter; appelez sa Maman.

L'ELEV E.

Mais jugez de ma plume!

LE GOUVERNEUR.

O l'admirable excuse!

Qui sera de nous deux dupe de cette ruse?

Le risque est pour vous seuf; tout se fait à vos frais: Le temps fuit, et le jeu finit par les regrets. Vous serez méprisé. Malgré tout l'artifice, Quand le vase est fêlê, l'on en connoît le vice. L'argile est molle encor; profitons des instants: Mettons-là sur le tour, tandis qu'il en est temps. L'ELEV E.

Mais, pourquoi me gêner? ma fortune est honnête. J'ai tout ce qu'il me faut, sans me rompre la tête. Avec des revenus, un fond comme le mien,

Et du rang dont je suis, on n'appréhende rien.

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