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SATIRA V.

De libertate non fictá; solum sapientem liberum esse, suique juris, Stoicis argumentis probat.

V

PERSIU S.

ATIBUS hîc mos est centum sibi poscere voces, Centum ora, et linguas optare in carmina centum,

Fabula seu mæsto ponatur hianda Tragœdo;
Vulnera seu Parthi ducentis ab inguine ferrum.

CORNUTUS.

Quorsum hæc aut quantas robusti carminis offas,
Ingeris, ut par sit centeno gutture niti?

Grande loquuturi, nebulas Helicone legunto,
Si quibus aut Prognes, aut si quibus olla Thiesta (*),
Fervebit, sæpe insulso cœnanda Gliconi.

Tu neque anhelanti, coquitur dum massa camino,
Folle premis ventos; nec clauso murmure raucus,
Nescio quid tecum grave cornicaris ineptè,
Nec scloppo tumidas intendis rumpere buccas.

(*) Indignatur item Horatius de Arte Poët. privatis, ac prope socco dignis carminibus narrari cœnam Thiesta.

SATIRE

V.

Sur la vraie liberté. Qu'elle n'appartient qu'au sage: ce que le Poète prouve par les arguments des Stoïciens.

DANS

PERSE.

ANS un grave sujet, guidé par Melpomène;" Un Poëte veut-il paroître sur la scène ?

Ou chanter les combats, et du Parthe indompté
Peindre les escadrons, et la légèreté ?

Il élève son stile, il boursouffle sa phrase,
Et fiérement monté sur le dos de Pégase,
Il invoque sa muse, et demande aussitôt
Cent bouches, et cent voix pour un projet si haut;

CORNUTUS.

A quoi tend ce début? que voulez-vous écrire?? Pour demander cent voix, qu'avez-vous à nous dire ? Voulez-vous de grands mots? montez sur l'Hélicon: Thieste et son repas feront souper Glicon.

Mais de vos vers aisés, vous bannissez l'enflure; Et l'on ne vous voit point avec un fou murmure, Croasser d'un ton rauque, et faire à tous venants Un récit ampoulé de vers, impertinents.

Votre stile est naïf, et rempli d'artifice;

Vos tours ingénieux sont la terreur du vice.

Verba toga sequeris; juncturâ callidus acri,
Ore teris (1) modico. Pallentes radere mores
Doctus, et ingenuo culpam defigere ludo.

Hinc trahe quæ dicas; mensamque relinque Mycenis,
Cum capite et pedibus; plebeïaque prandia noris.
PERSIUS.

Non equidem hoc studeo, bullatis ut mihi nugis
Pagina turgescat, dare pondus idonea fumo.

Secreti loquimur. Tibi nunc, hortante Camena,
Excutienda damus præcordia; quantaque nostræ
Pars tua sit, Cornute, anima, tibi, dulcis Amice,
Ostendisse juvat, pulsâ dignoscere cautus,
Quid solidum crepet, et pictæ tectoria linguæ.
His ego centenas ausim deposcere vôces,
Ut quantum mihi te sinuoso in pectore fixi
Voce traham purâ; totumque hoc verba resignent
Quod latet arcanâ non enarrabile fibrâ.

CUм primum pavido custos mihi purpura cessit,
Bullaque (2) succinctis laribus donata pependit;
Cùm blandi Comites; totâque impunè Suburrâ
Permisit sparsisse oculos jam candidus umbo;
Cúmque iter ambiguum est, et vitæ nescius error
Diducit trepidas ramosa in compita mentes.

(1) Juxtà quosdam Teres, simplex, gall.simple, uni, nec male. (2) Sur la Bulle des enfants des Romains, voyez une Dissertation de Baudelot, Mém. de l'Ac. des Inscript. T. IH, p. 230.

Simple dans vos écrits, ami de l'enjoûment,
Votre Satire est gaie, et pique finement.
Corrigez nos défauts, et laissez à Micène
De ses cruels festins l'épouvantable scène.
Méprisant des sujets si répétés, si vains,
Parlez de ce qu'on voit aux repas des Romains.
PERSE.

Non je n'aspire pas, d'une verve animée,
A donner dans mes vers du poids à la fuinée.
Je vous parle en secret; je me livre à l'ardeur
De me peindre à vos yeux, de vous ouvrir mon cœur.
Du tendre sentiment ma muse est l'interprète :
C'est un ami qui parle, et non pas un poète.
Vous savez pénétrer jusqu'à l'intérieur.

Un coup d'œil vous suffit pour connoître un flateur.
Si je voulois cent voix, ce seroit pour vous dire
Tout ce que l'amitié la plus vive m'inspire,
Pour vous développer ce sentiment profond
Dont mon cœur est pour vous l'inexprimable fond.
Je venois de quitter l'ornement de l'enfance,
Cette robe qui marque encor son innocence;
D'un maître complaisant déja moins observé,
Je pouvois aux plaisirs me livrer à mon gré.
J'étois dans la saison, où sans route certaine,
On court aveuglément où le penchant entraîne.
Je devins, dès ce temps, un de vos nourrissons:
Je dois ce que je suis à vos sages leçons.

Me tibi supposui: teneros tu suscipis annos

Socratico, Cornute, sinu. Tunc fallere solers,
Apposita intortos extendit (*) regula mores.

Et premitur ratione animus, vincique laborat,
Artificemque tuo ducit sub pollice vultum.

TECUM etenim longos memini consumere soles;
Et tecum primis epulis decerpere noctes.

Unum opus, et requiem pariter disponimus ambo,
Atque verecundâ laxamus seria mensâ.

NON equidem hoc dubites, amborum fœdere certo
Consentire dies et ab uno sidere duci;

Nostra, vel æquali suspendit tempora librâ
Parca tenax veri, seu nata fidelibus hora
Dividit in geminos concordia fata duorum;
Saturnumque gravem nostro Jove frangimus una;
Nescio quod certè est quod me tibi temperat astrum.
>> MILLE hominum species, et rerum discolor usus;
» Velle suum cuique est, nec voto vivitur uno.
Mercibus ille Italis mutat, sub sole recenti >
Rugosum piper, et pallentis grana cumini.

(*) Alii legunt ostendit; et, si mihi creditur, malè. Metaphora ducitur à fune extenso, et rectam lineam produ

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