Obrázky na stránke
PDF
ePub

178

AULI PERSII FLACCI

SATIR Æ.

PROLOGUS.

Interpretatio oratione solutâ.

NEC labra prolui Hippocrene, nec memini

me somniasse in bicipiti Parnasso, ut sic repentè Poëta prodirem. Heliconis incolas, Musas, pallidamque Pirenen iis relinquo, quorum sequaces hederæ lambunt, cingunt imagines. Ipse semipaganus, carmen illud nostrum affero ad sacra vatum templa. Quis Psittacum docuit expeditè pronuntiare suum Kaipe (ave). Quis Corvos olim è gutture emittere suum concavum, et raucum salutare, Picasque docuit conari verba humana? Venter scilicet, magister artis, et ingenii largitor, doctus sequi, efformare voces abs naturâ negatas. Quod si dolosa nummi spes refulserit, refulserit, Corvos Poëtas factos, et Picas poëtrias, credas cantare melos Musis et Pegaso dignum.

TRADUCTION

EN PROSE FRANÇOISE

DES SATIRES

DE PERSE

PROLOGUE.

JE n'ai pas plongé mes lèvres dans l'Hippo

pa

crêne; et je ne me souviens pas d'avoir rêvé sur le double sommet du Parnasse, de manière à roître tout-à-coup en qualité de Poète. J'aban→ donne les Déesses de l'Hélicon, et cette fontaine qui rend ses amateurs pâles, à ceux dont un lierre rampant couronne les portraits. Sans art et sans génie, presque grossier, j'apporte mes vers tels quels parmi les chefs-d'oeuvre de nos grands Poè tes. Qui a eu le secret d'apprendre au Perroquet à articuler nettement son bon jour; aux Corbeaux, à tirer un compliment rauque du fond de leur go sier; et aux Pies, à essayer notre langage? La faim, cette maîtresse de l'art, la faim qui donne de l'es prit, et fait prononcer des mots que refusoit la na ture. Que l'espoir trompeur de l'argent brille aux yeux, vous verrez les Corbeaux devenus Poètes, et les Pies devenues Poètessés, former des concerts et une mélodie dignes des Muses et de Pégase.

Ma

[ocr errors][merged small][merged small]

CURAS hominum..... ineptas! ô quan

tum inane inest in rebus!

[blocks in formation]

Vel duo, vel nemo: turpe et miserabile !

PERSIU S.

Quare? times scilicet ne Polydamas, et Troïades, Romani effeminati, Labeonem, stultum Poëtam, mihi præferant! nugæ. Si quid insana Roma contemnat, ne accedas; neve improbum, injustum examen eâdem trutinâ castiges. Ne te quæras extra te. Nam Romæ, quis non desi

SATIRE PREMIERE.

PERSE.

BELLES Occupations ! dignes inquiétudes ! Que de vide dans nos idées!

UN AMI.

Eh! dites-moi, qui lira ces vers?

PERSE.

Est-ce à moi que vous dites ceci?

[blocks in formation]

Peut-être aurez-vous un ou deux lecteurs: mais non vous n'en aurez pas un; et c'est une chose honteuse, pitoyable!

PERSE.

Pourquoi apparemment vous craignez que Polydamas et cette petite espèce de Troyens ne préfèrent à mes écrits ceux de Labéon? Bagatelle! Si Rome déraisonnable méprise une chose, est-ce un motif de la mépriser, et de se servir de son injuste poids et de sa fausse mesure? Ne vous cherchez point hors de vous-même. A Rome... Eh! bon Dieu, quels Juges? Ah.... s'il étoit

piat Ah, si fas esset dicere,..... sed fas est, tunc, cùm aspexi nos pervenisse ad canitiem, et ad hanc tristem vitam, ad istos mores ad severitatem effictos, et facimus tamen ridicula quæcumque, nucibus relictis , pueritia ludis, Cùm sapimus patruos, in specie graves nos præsta Tunc, tunc,... mihi ignoscite...、、

mus. . •, •

Nolo.

AMICU S.

PERSIU S.

Quid faciam ? ... Sed natura me finxit ca chinnonem et splene petulanti. Inclusi Musao scribimus. Ille carmina, hic oratione soluta, et metro, liber. Sed scribimus grande aliquid, quod pulmo prælargus vix pronuntiare valeat, nisi anhe lando. Scilicet, hæc grandia scripta è sede celsâ leges populo, benè pexus, in toga recenti, et tandem decorus sardonyche, annulo natalitio, postquàm collueris guttur, reddiderisque mobile liquido plasmate, et ocellis fractis, ad langoris speciem efformatis. O Vetule, stulte senex, an colligis escas, tuis scriptis, auriculis aliorum, auriculis auditorum quibus, cute perditus, philan tiâ insanus, dicas, Ohe jam satis est,

« PredošláPokračovať »