Obrázky na stránke
PDF
ePub

au Vatican. Les témoignages du prêtre Caius (IIe siècle), rapporté par Eusèbe (1), du Calendrier Libérien (IVe siècle), des plus anciens martyrologes, de Prudence, du Liber Pontificalis, nous permettent de suivre notre tradition sur ce point jusqu'aux âges les plus reculés. Il faut en conclure que S. Pierre a été martyrisé au même endroit, car les plus anciennes traditions placent le lieu du martyre près de celui de la sépulture. « Sepultus est, dit le Liber pontificalis, juxta locum ubi crucifixus est, juxta palatium Neronianum in Vaticano juxta territorium triumphale; les Actes apocryphes ajoutent ces détails : « Ad locum qui appellatur Naumachia juxta obeliscum Neronis in monte »; et une autre tradition: << inter duas metas » (2). Le mot « palatium » désigne les ruines du jardin de Néron; les « metae » sont les bornes de courses dans le cirque; or il n'y avait pas à cet endroit d'autre cirque que celui de Néron, dans lequel se dressait un obélisque. La tradition qui place le martyre de S. Pierre sur le Janicule se développa au XVe siècle ; Bosio, sans oser trancher la question, reconnaît que la plus ancienne tradition est favorable au Vatican (3).

Ce qui a pu tromper, c'est l'expression « in monte >> des Actes, que l'on a cru devoir appliquer au Janicule, bien qu'elle puisse parfaitement s'entendre du Vatican, c'est aussi l'indication de la « naumachia, où l'on a voulu voir, non la petite « naumachia» du jardin de Néron, mais la

1. Hist. eccles., 1. II, c. 25.

2. < Nemo ex antiquis dubitavit, quod sciam, de loco martyrii B. Petri. Consensus omnium aetatum docet in circo Vaticano eum cruci affixum inter utramque metam ejusdem circi prope quem locum Evaristus titulum superstruxit sepulcro, Constantinus basilicam Vaticanam. > Bianchini, in Lib. pontif. (P.L., t. CXXVII, col. 1033.) Il est vrai que certains auteurs ont voulu voir dans ces «metae »la pyramide de C. Cestius et le tombeau d'Hadrien ou celui de Scipion l'Africain. «Nova plane methodus est, ajoute Bianchini, loci designandi quam remo ex metatoribus aut architectis usurparet. Nemo prudens certe diceret reginam Suecorum Christinam supremum diem Romae obiisse in aedibus sitis inter obeliscum Vaticanum et pyramidem C. Cestii, ut aedes Riariorum indicaret, inter utrumque terminum constitutas; cum, tota Urbe interjacente, hujus innumeris partibus illa indicatio aptetur. Ad haec quis unquam vocaverit metam aut sepulcrum Scipionis aut pyramidem Cestii? Rideat merito lector tam ineptam designationem, quam aures vix ferre possunt, eorumque stupiditatem qui utramque metam circi non intelligunt esse duo extrema ejusdem spinae circi Vaticani. »

3. Rom. sott., 1. II, c. 3.

grande qui existait au-dessous du Janicule, à l'endroit où est l'église de S. Cosimato. Du reste, au temps de Néron, cette partie du Janicule était occupée par la forteresse; il est peu probable qu'on y ait fait une exécution: on les faisait, ainsi que le rapportent les Actes de plusieurs martyrs, hors de l'enceinte de la ville. Enfin on peut observer que si l'un des Itinéraires de pèlerins, le De locis SS. Martyrum, ne dit pas un mot du lieu du crucifiement de S. Pierre, tandis qu'il indique celui de la décapitation de S. Paul, aux Trois Fontaines, c'est apparemment qu'au VIIe siècle la tradition du Janicule était inconnue : il était superflu d'indiquer d'une manière spéciale le lieu du crucifiement du chef des Apôtres, puisqu'il se confondait avec celui de sa sépulture, lequel, de l'aveu de tous, était au Vatican : «Sepultus in Vaticano totius orbis veneratione celebratur » (1).

Au-dessus du tombeau de S. Pierre, le pape Anaclet (2) éleva une « memoria », c'est-à-dire un oratoire comme on en voit souvent au-dessus des catacombes (3). L' « area » cimitériale était assez restreinte, car lorsqu'on creusa les fondations de la basilique, on trouva à peu de distance de l'autel papal des colombaires païens. La tombe même devait être une petite chambre à demi souterraine, donnant sur la voie Cornelia et surmontée de la memoria » d'Anaclet. On pourrait, comme l'a fait M. Barnes dans son important travail sur ce sujet (4), rapprocher le tombeau de S. Pierre d'une des célèbres tombes trouvées sur la voie Latine près de la basilique de St-Étienne. Les autres papes, de S. Lin à S. Victor, furent enterrés dans le voisinage, probablement dans la même chambre. On lit dans les Itinéraires : « Petrus in parte occidentali civitatis juxta viam Corneliam ad millia

1. S. Jérôme, De viris inlustribus, I (P. L., t. XXIII, col. 607, 609). Mgr Lugari a récemment défendu avec beaucoup d'érudition l'opinion favorable au Janicule (Le lieu du crucifiement de S. Pierre, Tours, 1898. Cf. aussi sa brochure Il Gianicolo luogo della Crocifissione di S. Pietro, Roma, 1900.). J'ai répondu à ses arguments dans le Nuovo bullettino di arch, crist., 1899, p. 113 sq. Et je traite la question avec plus de développements au tome III des Éléments, 1. II, c. XI, § v. 2. Lib. pontif., éd. Duchesne, I, 125.

3. Cf. Notions générales, p. 138.

4. The tomb of S. Peter.

rium primum in corpore quiescit, et pontificalis ordo, excepto numero pauco (ceux qui avaient été déposés à St-Calixte, à Priscille ou à St-Laurent) in eodem loco in tumbis propriis requiescit (1). Nous avons dans le Liber pontificalis la même indication. De ces anciennes tombes pontificales il ne reste rien; elles ont été détruites par les travaux de construction des deux basiliques successives. Dans les travaux exécutés au XVIe siècle, on trouva des restes de tombeaux, dont le plan a été relevé par Benedetto Drei et publié dans les Inscriptiones de M. de Rossi (2). Un fragment en marbre portait le nom de LINVS, sans aucune autre mention. Ce ne peut être que le nom du pape S. Lin, car on ne le voit jamais dans l'épigraphie ancienne, et il est d'ailleurs peu invraisemblable qu'on ait enterré un chrétien quelconque de ce nom justement à côté du Prince des Apôtres.

On possède deux inscriptions très anciennes (IIe siècle) et très précieuses qui proviennent du cimetière du Vatican. L'une a été trouvée à la fin du siècle dernier, elle est aujourd'hui au Louvre ; elle était gravée à la partie antérieure d'un

[graphic][subsumed]

T

sarcophage, et présente les images symboliques du bon Pasteur, du poisson et de l'ancre. L'autre, recueillie plus tard entre l'église Ste-Marthe et l'abside de St-Pierre, est tracée sur un cippe de forme païenne; mais on y lit l'in

1. De locis SS. Martyrum.

2. Inscrip. christ., t. II, p. 235.

[ocr errors]

scription certainement chrétienne IXOTC ZWNTWN, « le poisson des vivants », au-dessous de laquelle sont représentés deux poissons se dirigeant vers une ancre. Comme tous

D

IXOYC ZUUNTUN

UCINIAIAMIATIBE
WIEMERENTI VIXIT

les cippes, celui-ci devait être placé dans un cimetière extérieur. Il est actuellement au Musée Kircher.

Le corps de S. Pierre ne resta pas toujours dans son tombeau primitif. Pendant la persécution de Valérien (258), ainsi que l'indique le calendrier filocalien, il fut caché, avec celui de S. Paul, dans la célèbre Platonia du cimetière de St-Sébastien. Il dut être rapporté au Vatican en 260, après la restitution des cimetières à l'Église sous Gallien (1).

Constantin fit construire sur le tombeau une magnifique basilique, dont nous avons la description. Le Liber pontificalis ajoute qu'il fit orner le sarcophage de l'apôtre et y plaça une croix d'or sur laquelle était gravée cette inscription, dont le texte a été copié par Pietro Mallio:

CONSTANTINVS AVG. ET. HELENA AVG HANC

[ocr errors]
[ocr errors]

DOMVM. REGALEM auro decorant quam: SIMILI

FVLGORE. CORVSCANS · AVLA · CIRCVMDAT (2)

Cette croix était probablement monogrammatique, car la vraie forme de la croix n'était pas encore en usage.

1. Cf. Notions générales, p. 50-53, où on trouvera indiquées différentes opinions relatives à ces translations.

2. Restitution de M. Rossi, Inscript. christ., II, p. 200. Cf. Lib. pontif. in vit. Sylvestri.

[graphic][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][ocr errors][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed]

PLAN DE ST-PIERRE, d'après Benedetto Drei.

« PredošláPokračovať »