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sacrée et le clocher de l'ancienne église de St-Hippolyte. La ville de Fiumicino a été fondée au XVIIe siècle sous Paul V. La porta Navalis» ou « Portuensis » fut appelée dans les siècles chrétiens Porte de St-Félix, en souvenir d'un martyr de ce nom, dont l'histoire est obscure. D'après les indications des Itinéraires, les monuments chrétiens de la voie de Porto formaient trois groupes: le cimetière de Pontien ou des Sts-Abdon et Sennen < ad ursum pileatum », le groupe de St-Félix, et le cimetière des Sts-Faustin et Béatrix ou de Generosa.

§ I. Cimetière de Pontien.

L'emplacement de ce cimetière n'est pas douteux : les Itinéraires l'indiquent nettement,et Bosio l'a en effet retrouvé à droite de la voie de Porto,sous le Monte Verde (1). Panvinio pensait que son nom lui venait du pape Pontien qui aurait été enterré là; mais c'est une erreur, Pontien a été enterré au cimetière de St-Calixte. Suivant Bosio, le cimetière de la voie de Porto était la propriété d'un riche chrétien nommé Pontien, celui dont parlent les Actes de S. Calixte. Ce Pontien habitait au Transtévère et réunissait chez lui les fidèles. Cette église domestique semble être devenue le titre de Ste-Marie du Transtévère, qui, confisqué pendant la persécution et changé en une taverne de soldats, fut ensuite rendu aux chrétiens par Alexandre-Sévère, ainsi que le rapporte Lampride (2).

C'est par hasard que Bosio découvrit ce cimetière en 1618. Il n'y pénétra pas par l'entrée ancienne, qui aujourd'hui encore donne accès aux galeries, mais par une autre ouverture. L'entrée actuelle a été restaurée par le cardinal Tosti, administrateur de l'hospice de St-Michel auquel appartenait cette vigne.

Les Itinéraires mentionnent dans cette catacombe une multitude de martyrs: « Descendis in antrum et invenies ibi innumerabilem multitudinem martyrum » (3); et ils nom

1. Rom. sott., 1. II, c. 17.

2. Cf. Notions générales, p. 42.

3. Itin. de Salzbourg.

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ment Pigmenius, Milix, Pollion, Abdon et Sennen, Candide. Les plus célèbres sont Abdon et Sennen. D'après leurs Actes, ces deux martyrs étaient de nobles Persans qui vinrent à Rome au temps de la terrible persécution de Dèce, peut-être pour se cacher, peut-être pour visiter les tombeaux des Apôtres. On peut croire qu'ils subirent le martyre en 257 sous Valérien, < plumbatis caesi et gladio interfecti», suivant le Martyrologe romain. Les Actes disent qu'ils furent exposés aux bêtes dans l'amphithéâtre, puis décapités près de la statue de Néron. Leurs corps furent d'abord cachés dans une maison privée, sans doute parce qu'à cette époque les cimetières étaient confisqués; sous Gallien, on les transporta sur la voie de Porto. A côté d'eux furent enterrés deux autres martyrs, probablement leurs compagnons, Milix et Vincent. Au commencement du IVe siècle, pendant la seconde période de la persécution de Dioclétien, un groupe postérieur se forma, composé des SS. Pollion, Candide et Pygmenius, dont parlent les Actes des SS. Pierre et Marcellin. Après la paix, on bâtit en ce lieu deux oratoires, l'église des StsAbdon et Sennen, et celle de Ste-Candide. La première, qui était la plus grande, devait se trouver au-dessus du tombeau des martyrs et être en communication avec le souterrain (1). Dans l'une des deux, on ne sait pas laquelle, furent déposés au Ve siècle deux papes, faussement appelés martyrs par les Itinéraires : Anastase Ier (401) et Innocent Ier (417).

Les chapelles historiques du souterrain furent ornées, vers le milieu du VIe siècle, de peintures de style byzantin (2). A la voûte de l'escalier [1],on voit le buste du Sauveur,dans le style de cette époque, avec les grands yeux et la barbe; à côté l'inscription: DE DONIS DI GAVDIOSVS FECIT. Ce Gaudiosus était peut-être un riche chrétien du Transtévère, peut-être un prêtre de ce titre; on peut croire qu'il a fait exécuter toutes les peintures de la crypte. Le même buste du Sauveur est reproduit au bas de l'escalier [2], mais sans inscription.

I. Il y avait aussi près de l'amphithéâtre Flavien une église dédiée à ces deux maryrs, ecclesia SS. Abdon et Sennen prope Coliseum ». Cf. Galletti, ms. Vat. 7955, part. 2a, p. 83.

2. Cf. Marchi, I monumenti delle arti cristiane primitive, p. 17-32, 220-225.

Cet escalier aboutit à la chapelle historique des SSts-Abdon et Sennen. Elle est petite, de forme irrégulière. Le tombeau se trouve à gauche; il a la forme d'un sarcophage en briques. La peinture byzantine qui décore la paroi extérieure représente le Sauveur couronnant les deux martyrs; on les reconnaît à leur vêtement persan, au nimbe, et à leurs noms inscrits verticalement de chaque côté : SCS ABDON, SCS SENNEN. Aux extrémités, deux autres figures de saints, avec les noms: SCS MILIX, SCS BICENTIVS. A la partie supérieure était peinte une longue inscription, dont il ne reste que ces mots : DE DONIS DI ET SCRM ABDON... Peutêtre doit-on suppléer ainsi : ET SENNEN GAVDIOSVS FECIT. Les corps des SS. Milix et Vincent n'étaient pas dans ce sarcophage. Ceux des SS. Abdon et Sennen y restèrent vraisemblablement jusqu'au VIIe siècle; vers 640, ils étaient dans la basilique supérieure, «in ecclesia magna », disent les Itinéraires (1). Le souterrain demeura toujours en vénération. Il renferme un baptistère [3] qui fut richement décoré au VIe siècle. Le bassin est creusé dans une niche au fond de la chapelle des Sts-Abdon et Sennen; au fond est peinte la croix ornée de pierreries, « crux gemmata, très élégante, qui semble sortir de l'eau même ; cette croix est entourée de fleurs; sur ses bras sont posés deux candélabres, auxquels sont suspendues les lettres A et W. Une scène peinte au-dessus représente le Baptême de Notre-Seigneur. Ce baptistère devait servir pour les paysans des environs; probablement il y avait là une paroisse rurale. On en a trouvé d'autres aux cimetières de Ste-Priscille et de Ste-Félicité ; on peut conjecturer qu'il y en avait encore ailleurs.

Un peu plus loin existe un second centre historique. Les chapelles de Sts-Pollion, Pigménius et Milix présentent une particularité curieuse: on n'y entre pas, on peut seulement y introduire la tête par une sorte de « fenestella confessionis». La décoration est aussi du VIe siècle. On voit au fond S.Pollion entre les martyrs contemporains Bitus et Marcellin [4]; sur

1. Itin. de Salzbourg.

la paroi de droite [5], S. Milix et S. Pigmenius, et entre les deux une croix gemmée. A côté des « fenestellae », des pè

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lerins ont tracé des inscriptions à la pointe. Sur la paroi de S. Pollion, à gauche: EVSTATIVS HVMILIS PECCATOR PBR

L'ESCALIER ET LE BAPTISTÈRE (Coupe verticale).

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