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Enfin c'est pour toi que s'élèvent tous nos adolescens, ce sont de nouveaux esclaves à toi seule réservés ; et tes anciens amans si souvent chassés, ne peuvent quitter le toit d'une maîtresse impie..

Les mères te redoutent pour leurs nourrissons, les vieillards économes te craignent, et les vierges nouvellement mariées tremblent, dans leur inquiétude, que ton souffle ne leur enlève leurs époux.

C. L. F. PANCKOUCKE.

IX.

A VALGIUS.

LES nuages ne versent point sans cesse la pluie sur les champs attristés; la mer Caspienne n'est point tourmentée par d'éternelles tempêtes; et sur les plaines de l'Arménie, cher Valgius, ne pèse point toute l'année la glace immobile; les chênes du Gargane ne sont point toujours battus par l'Aquilon, et l'orne ne pleure pas toujours son feuillage.

la

Pour toi, tu poursuis d'éternels regrets Mystès que mort t'a enlevé. Tes plaintes ne s'apaisent, ni quand se lève l'étoile de Vénus, ni quand elle fuit devant le soleil rapide.

Mais le vieux Nestor, qui vécut trois âges, ne pleura pas toujours l'aimable Antiloque ; le jeune Troïle fut-il pleuré toujours par ses parens, et par les Phrygiennes, ses sœurs désolées ?

FLEVERE semper. Desine mollium

Tandem querelarum, et potius nova

Cantemus Augusti tropæa

Cæsaris, et rigidum Niphaten, MEDUMQUE flumen gentibus additum Victis, minores volvere vortices; Intraque præscriptum, Gelonos

Exiguis equitare campis.

X.

AD LICINIUM.

RECTIUS Vives, Licini, neque altum

Semper urgendo; neque, dum procellas Cautus horrescis, nimium premendo Litus iniquum.

AUREAM quisquis mediocritatem

Diligit, tutus caret obsoleti

Sordibus tecti, caret invidenda

Sobrius aula.

SÆPIUS ventis agitatur ingens

Pinus, et celsæ graviore casu
Decidunt turres, feriuntque summos
Fulgura montes.

SPERAT infestis, metuit secundis
Alteram sortem bene præparatum

Pectus. Informes hiemes reducit

Jupiter, idem

Cesse donc ces plaintes peu dignes de ton courage! Célèbre plutôt avec moi les nouveaux trophées de César Auguste; le Niphate glacé, et le fleuve de Médie, tous deux ajoutés à nos conquêtes, et roulant des flots moins superbes; célèbre le Gélon, retenant son coursier dans les étroites limites que lui prescrivent nos victoires.

LEON HALEVY.

X.

A LICINIUS.

DANS la traversée de la vie, cher Licinius, il ne faut ni braver toujours les périls de la pleine mer, ni, par une crainte excessive des tempêtes, serrer de trop près le rivage semé de perfides écueils.

Celui qui chérit la médiocrité, plus précieuse que l'or, vit sans inquiétude et sans ambition; il n'habite ni sous un toit délabré qu'attriste la hideuse misère, ni sous des lambris fastueux dont on envie la magnificence.

La cime élevée des pins est sans cesse battue par les vents; les hautes tours sont celles qui s'écroulent avec le plus de fracas; et la foudre frappe le sommet des montagnes.

L'âme préparée aux coups du sort, dans la bonne ou la mauvaise fortune, craint ou espère un changement; Jupiter chasse et ramène tour-à-tour les sombres hivers.

SUMMOVET. Non, si male nunc, et olim
Sic erit quondam cithara tacentem
Suscitat musam, neque semper arcum
Tendit Apollo.

REBUS angustis animosus atque
Fortis appare; sapienter idem

Contrahes vento nimium secundo
Turgida velo

XI.

AD QUINCTIUM HIRPINUM.

QUID bellicosus Cantaber, et Scythes, Hirpine Quincti, cogitet, Adria Divisus objecto, remittas

Quærere, nec trepides in usum POSCENTIS ævi pauca. Fugit retro Levis juventas, et decor, arida Pellente lascivos amores

Canitie, facilemque somnum. NON semper idem floribus est honos Vernis, neque uno Luna rubens nitet Vultu. Quid æternis minorem

Consiliis animum fatigas?

CUR non sub alta vel platano, vel hac Pinu jacentes sic temere, et rosa Canos odorati capillos,

Dum licet, Assyriaque nardo

Si nous sommes mal aujourd'hui, peut-être seronsnous mieux demain; Apollon ne tient pas toujours tendu son arc terrible; quelquefois, prenant sa lyre, il invite une muse à rompre le silence.

Montrez-vous ferme et courageux dans le malheur; mais si le vent trop favorable vient avec force enfler vos voiles, soyez sage et hàtez-vous de les replier.

ANDRIEUX.

XI.

A QUINCTIUS HIRPINUS.

NE t'occupe pas, Quinctius, à prévoir ce que peuvent méditer le Cantabre belliqueux ou le Scythe, puisque l'Adriatique nous en sépare; ne t'agite pas sans cesse pour les besoins d'une vie qui demande si peu! Rapidement s'enfuient la jeunesse brillante et la beauté ; la triste vieillesse arrive, chassant les amours folàtres et le sommeil facile.

Les fleurs du printemps ne conservent pas toujours leur fraîcheur; la lune voit souvent pàlir l'éclat de son disque lumineux. Pourquoi fatigues-tu par d'éternels soucis ton âme trop faible pour les supporter?

Pourquoi ne viens-tu pas plutôt, couché comme moi nonchalamment sous ce haut platane ou sous ce pin, mêlant la rose odorante aux cheveux blancs, et le parfum de Syrie à la rose, boire le Falerne, tandis que nous le pouvons encore?

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