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pour moi, j'offrirai un jeune taureau qui, séparé de sa mère, grandit en d'épais pâturages.

Son front offre l'image du croissant lumineux de la lune à son troisième lever : il est marqué d'une tache aussi blanche que la neige, et le reste de son corps est de couleur fauve.

ERNEST PANCKOUCKE.

III.

A MELPOMÈNE.

MELPOMÈNE, celui que distingue ton regard propice à l'instant même où il naît à la douce lumière de la vie, ne cherche point le triomphe des jeux Isthmiques; il ne brille point dans les combats du ceste; il n'excite point ses coursiers à faire voler un char aux plaines d'Achaïe; il n'ombrage point son front victorieux des rameaux de Délos; il ne traîne point enchaînés, au Capitole, des rois encore gonflés d'une menaçante fureur mais la fraîche épaisseur des bois, les prés fertiles où serpentent les ruisseaux de Tibur, inspirent ses douces rêveries; c'est là qu'il s'illustre par ses chants éoliens.

Aussi la reine des cités me juge digne de siéger parmi l'aimable élite des poètes : déjà la dent de l'Envie se lasse de me déchirer. Muse sacrée ! tu modules les sons fiers et suaves de ma lyre d'or, et ta puissance divine prêterait même le chant du cygne aux hôtes muets des flots!

Horace. I.

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Dulcem quæ strepitum, Pieri, temperas !
O mutis quoque piscibus
Donatura cycni, si libeat, sonum!

Totum muneris hoc tui est,

Quod monstror digito prætereuntium,
Romanæ fidicen lyræ;

Quod spiro et placeo (si placeo) tuum est.

IV.

DRUSI NERONIS VICTORIAM CELEBRAT.

QUALEM ministrum fulminis alitem,
Cui rex Deorum regnum in aves vagas
Permisit, expertus fidelem

Jupiter in Ganymede flavo,

OLIM juventas et patrius vigor
Nido laborum propulit inscium;
Vernique, jam nimbis remotis,

Insolitos docuere nisus,

VENTI paventem; mox in ovilia
Demisit hostem vividus impetus ;
Nunc in reluctantes dracones

Egit amor dapis, atque pugnæ :

QUALEMVE lætis caprea pascuis
Intenta, fulvæ matris ab ubere,
Jam lacte depulsum leonem,
Dente novo peritura, vidit :

Melpomene, tu me verses tes bienfaits, tu m'accordes l'honneur d'être désigné du doigt comme le premier possesseur d'une lyre que nul Romain n'avait touchée avant moi. Je te dois ma vie et ma gloire! et s'il est vrai que je plaise, ô Muse, c'est par toi!

DE PONGERVILLE.

IV.

SUR LES VICTOIRES DE DRUSUS NÉRON.

TEL est le ministre ailé de la foudre, ravisseur du blond Ganymède, et, pour prix de sa fidélité, devenu le roi des habitants de l'air, par l'ordre du roi des dieux :

Faible autrefois, et ignorant les travaux, sa jeune ardeur, sa fougue héréditaire l'avaient chassé du nid paternel: les zéphyrs du printemps, un ciel sans nuage effrayant son inexpérience, secondèrent son premier essor :

Bientôt on le vit, d'un élan rapide, fondre sur le bercail: bientôt les serpens luttèrent en vain contre l'ennemi terrible que la soif du sang et des combats précipitait sur eux;

Tel aussi, dans de rians pâturages, on voit le lionceau quitter les mamelles fauves de sa mère, pour essayer sur la jeune chèvre errante sa dent naissante et déjà meurtrière :

VIDERE Rhætis bella sub Alpibus

Drusum gerentem Vindelici : quibus Mos unde deductus per omne Tempus Amazonia securi

DEXTRAS obarmet, quærere distuli : Nec scire fas est omnia; sed diu Lateque victrices catervæ,

Consiliis juvenis revictæ,

SENSERE quid mens rite, quid indoles
Nutrita faustis sub penetralibus

Posset, quid Augusti paternus
In pueros animus Nerones.
FORTES creantur fortibus et bonis :
Est in juvencis, est in equis patrum
Virtus; nec imbellem feroces

Progenerant aquila columbam. DOCTRINA sed vim promovet insitam, Rectique cultus pectora roborant : Utcumque defecere mores, Dedecorant bene nata culpæ.

QUID debeas, o Roma, Neronibus, Testis Metaurum flumen, et Asdrubal Devictus, et pulcher fugatis

Ille dies Latio tenebris,

Qui primus alma risit adorea,
Dirus per urbes Afer ut Italas,

Ceu flamma per tædas, vel Eurus

Per Siculas equitavit undas. POST hoc secundis usque laboribus Romana pubes crevit, et impio

Tel, sur les Alpes Rhétiques, apparut aux Vindéliciens le jeune guerrier Drusus. D'où vient que ces peuples, par un usage antique, arment leurs bras de la hache de l'amazone? je l'ignore; et quel mortel peut tout connaître?

Mais, fières de tant de conquêtes et de triomphes, ces cohortes sauvages, la prudence d'un jeune homme les a vaincues; elles ont enfin appris ce que peuvent une âme forte, un esprit que la sagesse, dans son sanctuaire, a nourri d'austères leçons; elles ont senti la puissance de l'âme d'Auguste, et de ce paternel amour qui forma le cœur des jeunes Nérons..

Le brave est fils du brave. Les taureaux et les coursiers héritent de la vigueur de leurs pères. Jamais faible colombe dut-elle le jour à l'aigle farouche?

L'éducation développe cette puissance innée. Le culte du bien donne de la vigueur à l'âme. Que la vie s'écoule sans vertu, cette haute naissance va se flétrir.

Rome, ce que tu dois aux Nérons, tout l'atteste, et le fleuve Métaure, et la défaite d'Asdrubal; et ce beau jour qui le premier dissipa l'épais nuage de calamités qui pesait sur le Latium!

Heureux jour! brillante aurore de nos triomphes renaissans! On avait vu le féroce Africain se précipiter à travers les cités d'Italie: violent comme la flamme errante sous les torches, ou comme l'Eurus qui parcourt les ondes siciliennes, plus rapide que le coursier!

Mais, dès ce moment, la jeunesse romaine grandit au milieu des nouveaux succès de nos armes ; ces statues

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