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est debout? qui redouterait la guerre de la féroce Ibérie?

Chacun passe ses journées dans ses collines, et marie sa vigne à l'ormeau solitaire; puis, joyeux, il retourne à sa coupe, et te convie à son festin comme une divinité tutélaire.

Il te prodigue les prières ; il verse en ton honneur des flots de vin, et mêle ton nom à celui de ses dieux domestiques, comme la Grèce célèbre la mémoire de Castor et du grand Hercule.

Oh! puisses-tu, grand prince, donner à l'Italie de longs jours de fête ! C'est ce que nous disons chaque jour avant le repas du matin; c'est ce que répètent nos lèvres humides de vin, quand le soleil se cache dans l'Océan.

VI.

HYMNE A APOLLON ET A DIANE.

DIVIN Apollon, ils ont éprouvé ta vengeance, les fils de l'arrogante Niobé! ils ont senti ta colère, et le ravisseur Titye, et le héros thessalien, déjà presque vainqueur de la superbe Troie !

Plus grand que tous les guerriers, mais faible devant toi, en vain, fils de la reine des mers, il ébranlait, avide de combats, les tours de Pergame, sous les coups de sa lance redoutable.

Comme un pin tombé sous la hache mordante, comme un cyprès battu par l'Eurus, il couvrit au loin

Procidit late, posuitque collum in
Pulvere Teucro.

ILLE non inclusus equo Minervæ
Sacra mentito, male feriatos
Troas, et lætam Priami choreis
Falleret aulam :

SED palam captis gravis, heu! nefas, heu!
Nescios fari pueros Achivis

Ureret flammis, etiam latentes
Matris in alvo;

Ni tuis victus, Venerisque gratæ
Vocibus, Divum pater annuisset
Rebus Eneæ potiore ductos
Alite muros.

DOCTOR Argivæ fidicen Thaliæ,

Phoebe, qui Xantho lavis amne crines,
Dauniæ defende decus Camœnæ,
Levis Agyeu!

SPIRITUM Phoebus mihi, Phœbus artem
Carminis, nomenque dedit poetæ :
Virginum primæ, puerique claris
Patribus orti,

DELIÆ tutela Deæ, fugaces

Lyncas et cervos cohibentis arcu,
Lesbium servate pedem, meique
Pollicis ictum;

RITE Latonæ puerum canentes,
Rite crescentem face Noctilucam,

Prosperam frugum, celeremque pronos
Volvere menses.

la terre de sa chute, et posa sa tête sur la poussière troyenne.

Ce n'est pas lui qu'on aurait vu, s'enfermant dans un cheval imposteur offert à Pallas, surprendre les Troyens livrés à de fatales fêtes, et la cour de Priam au milieu des plaisirs et des danses.

Mais à la clarté du jour, terrible aux captifs, impitoyable, il aurait livré aux flammes des Grecs l'enfant au berceau et l'enfant caché dans les entrailles de sa mère, si, vaincu par tes prières et par la voix de l'aimable Vénus, le père des dieux n'eût accordé aux destins d'Énée d'autres murs élevés sous de moins funestes auspices.

Toi qui enseignas d'harmonieux accords à Thalie, Phébus, qui baignes ta chevelure dans les eaux du Xanthe, dieu protecteur de nos cités, soutiens la gloire des Muses latines!

C'est Phébus qui m'a donné le génie; c'est lui qui m'a donné l'art des vers et le nom glorieux de poète.

O les premières d'entre nos vierges, jeunes garçons issus des plus nobles familles, brillant cortège de la déesse de Délos, dont la flèche arrête dans leur fuite le cerf rapide et le lynx, observez le rhythme lesbien et les mouvemens de mon doigt qui vous dirige! célébrez par des hymnes, consacrez le fils de Latone, et la déesse des nuits dont le disque, en s'accroissant, féconde nos moissons, et dans son mouvement rapide entraîne les mois fugitifs.

NUPTA jam dices: Ego Dis amicum,

Seculo festas referente luces,

Reddidi carmen, docilis modorum
Vatis Horati.

VII.

AD MANLIUM TORQUATUM.

DIFFUGERE nives: redeunt jam gramina campis,
Arboribusque comæ ;

Mutat terra vices, et decrescentia ripas
Flumina prætereunt.

Gratia cum Nymphis geminisque sororibus audet
Ducere unda choros.

Immortalia ne speres monet annus, et almum Quæ rapit hora diem.

Frigora mitescunt zephyris; ver proterit ætas
Interitura, simul

Pomifer autumnus fruges effuderit; et mox
Bruma recurrit iners.

Damna tamen celeres reparant cœlestia lunæ :
Nos ubi decidimus

Quo pius Æneas, quo dives Tullus, et Ancus, Pulvis et umbra sumus.

Quis scit an adjiciant hodiernæ crastina summæ Tempora Di superi?

Cuncta manus avidas fugient hæredis, amico Quæ dederis animo.

Bientôt, jeune épouse, tu diras: Moi aussi, dans ces jours de fête que ramenait un siècle écoulé, j'ai fait entendre un chant aimé des dieux, docile aux leçons du poète Horace.

LÉON HALEVY.

VII.

A MANLIUS TORQUATUS.

Les neiges ont disparu; déjà les gazons renaissent dans les campagnes; les forêts reprennent leurs vertes chevelures; la terre a changé de saison, et les fleuves décroissans semblent fuir leurs rives.

Une des Grâces a osé, toute nue, former des danses avec les Nymphes et ses deux sœurs.

N'espère rien de durable : les saisons et les heures, qui nous enlèvent nos jours, nous en avertissent.

Les zéphyrs viennent adoucir la froidure, l'été chasse le printemps, l'été disparaîtra dès que l'automne, chargé de fruits, nous aura répandu ses dons, et bientôt après vont accourir les froids engourdissans.

Du moins, les saisons rapides retrouvent dans les cieux leur renouvellement; pour nous, dès que nous sommes descendus où reposent le pieux Énée, Tullus, Ancus, nous ne sommes plus qu'ombre et poussière.

Qui sait même si les dieux suprêmes ajouteront un second jour aux momens de cette journée?

Les mains avides de l'héritier ne trouveront point ce que tu auras dépensé pour charmer ta vie.

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