HORATII FLACCI EPODON LIBER. I. AD MECENATEM. IBIS Liburnis inter alta navium Amice, propugnacula, Paratus omne Cæsaris periculum Subire, Mæcenas, tuo? Quid nos, quibus te vita sit superstite Jucunda; si contra, gravis? Utrumne jussi persequemur otium Non dulce, ni tecum simul? An hunc laborem mente laturi, decet Vel Occidentis usque ad ultimum sinum, Roges, tuum labore quid juvem meo, Comes minore sum futurus in metu; Qui major absentes habet : Ut assidens implumibus pullis avis, ÉPODES D'HORACE. I. A MÉCÈNE. A INSI INSI donc, Mécène, sur les frêles navires de la Liburnie, tu vas affronter les citadelles flottantes d'Octave, tout prêt à appeler sur ta tête les dangers qui menaceraient César. Que deviendrai-je, moi qui chéris la vie si tu existes, qui la maudirais si tu n'existais plus? Resterai-je, pour t'obeir, dans un repos qui ne m'est doux qu'auprès de toi? ou partagerai-je tes périls avec cette àme forte qui convient à l'homme intrépide? Oui, je les partagerai, et je te suivrai, d'un cœur ferme, à travers les sommets des Alpes, le Caucase inhospitalier, ou jusqu'aux extrémités de l'Occident. Tu me demanderas comment, faible et inhabile aux combats, j'adoucirai tes fatigues en les partageant; je l'ignore, mais près de toi je sentirai moins ces craintes, toujours doublées par l'absence. Ainsi l'oiseau, couvrant ses petits encore sans plumes, Serpentium allapsus timet Magis relictis; non, ut adsit, auxili Bellum in tuæ spem gratiæ : Pecusve Calabris, ante sidus fervidum, Nec ut superni villa candens Tusculi Satis superque me benignitas tua Quod aut, avarus ut Chremes, terra premam, II. RURIS DELICIÆ. BEATUS ille qui, procul negotiis, Neque excitatur classico miles truci; Neque horret iratum mare; Forumque vitat, et superba civium Potentiorum limina. Ergo aut adulta vitium propagine Altas maritat populos, et ne les quittant pas, semble moins craindre les attaques du serpent; et cependant, même à leur côté, que pourra la malheureuse mère pour leur défense? Je ferai volontiers cette guerre, et toute autre, dans le seul espoir de te plaire; non pour que des taureaux plus nombreux traînent nos charrues; non pour que mes troupeaux, avant le retour de la canicule, passent de la Calabre aux pâturages de la Lucanie; non pour que ma blanche maison des champs s'étende jusqu'aux collines où s'élèvent les murs de Tuscule, bâtis par le fils de Circé. Ta bonté prodigue n'a-t-elle pas dépassé toutes mes espérances? Voudrais-je amasser des trésors pour les enfouir comme un avare Chrémès ou les dissiper avec la folle insouciance d'un jeune héritier? LEON HALEVY. II. ÉLOGE DE LA VIE CHAMPÊTRE. HEUREUX celui qui, loin des affaires, à l'exemple des premiers humains, laboure les champs paternels avec des bœufs qui sont à lui, et vit exempt des soins du négoce! Soldat, il n'est point éveillé par le clairon des batailles; il ne redoute point le courroux des vagues, il fuit les tribunaux et les fastueux portiques des citoyens puissans. Tantôt aux tendres rejetons de la vigne il marie les hauts peupliers; tantôt, avec la serpe, il émonde les ra |