ger « Vos prières, vos crimes infàmes ne peuvent chanles lois du sort. Ma malédiction vous poursuivra; et la malédiction d'un mourant, aucune victime ne la rachète. C'est peu; quand je ne serai plus (puisque vous ordonnez mon trépas), j'accourrai, furie nocturne; mon ombre vous déchirera le visage de ses ongles recourbés; c'est là le pouvoir des dieux Mànes! oui, je pèserai sur vos poitrines haletantes, et la terreur vous ravira le sommeil. De rue en rue, la foule vous écrasera à coups de pierres, sorcières impudiques! les loups et les vautours du mont Esquilin disperseront vos membres sans sépulture, et mes parens, qui me survivront, hélas ! jouiront du moins de ce spectacle. LÉON HALEVY. VI. CONTRE CASSIUS SÉVÈRE. POURQUOI tourmenter de paisibles étrangers, chien lâche contre le loup? Pourquoi ne tournes-tu pas contre moi, si tu l'oses, tes vaines menaces, et ne m'attaquestu pas, moi qui peux te mordre? Tel que le dogue d'Épire, ou le chien fauve de la Laconie, appuis fidèles du berger, je sais poursuivre, l'oreille haute, à travers les neiges amoncelées, la bête féroce qui fuit devant moi. Tu, quum timenda voce complesti nemus, Projectum odoraris cibum. Cave, cave namque in malos asperrimus Qualis Lycambæ spretus infido gener, An si quis atro dente me petiverit, VII. AD ROMANOS. Quo, quo, scelesti, ruitis? Ecquid dexteris Aptantur enses conditi? Parumne campis atque Neptuno super- Non ut superbas invidæ Carthaginis Intactus aut Britannus ut descenderet Sacra catenatus via : Sed ut, secundum vota Parthorum, sua Furorne cæcus, an rapit vis acrior, An culpa? Responsum date.... Tacent; et ora pallor albus inficit, Toi, quand tu as rempli le bois de ta voix formidable, tu t'arrêtes à flairer l'os qu'on t'abandonne. Mais prends garde! prends garde! terrible aux méchans, je lève contre eux des cornes toujours prêtes. Je sais me venger comme le gendre dédaigné du parjure Lycambe, ou l'implacable ennemi de Bupalus. Crois-tu donc qu'aux làches morsures d'un ennemi je n'opposerai que des pleurs, comme un enfant? LÉON HALEvy. VII. AUX ROMAINS. Ou donc, où courez-vous, cruels? qu'allez-vous faire de ces armes? Le sang romain n'a-t-il point assez rougi et la terre et les mers? Vous n'allez point détruire la superbe rivale de Rome, ni faire descendre du haut de la voie Sacrée le Breton libre encore des chaînes du triomphateur; non, non, vous exaucez le vœu du Parthe, Rome va périr de ses propres mains. Les tigres et les lions n'ont point votre férocité, ils ne s'entre-déchirent point dans leur rage. Quelle fureur aveugle, quelle puissance sinistre vous entraîne? sont-ce vos propres crimes? répondez.... Ils se taisent! La stupeur les rend immobiles. La pâleur couvre leurs fronts. N'en doutons pas, un destin funeste Sic est : acerba fata Romanos agunt, Scelusque fraternæ necis, Ut immerentis fluxit in terram Remi VIII. IN ANUM LIBIDINOSAM. ROGARE longo putidam te seculo, Hietque turpis inter aridas nates Podex, velut crudæ bovis. Sed incitat me pectus et mammæ putres, Equina quales ubera; Venterque mollis, et femur tumentibus Esto beata, funus atque imagines Nec sit marita, quæ rotundioribus Quid? quod libelli Stoici inter Sericos Illitterati num minus nervi rigent? Quod ut superbo provoces ab inguine, Ore allaborandum est tibi. accable les Romains. Le meurtre de Rémus a souillé cette terre, et le sang innocent versé par le fratricide retombe sur ses derniers neveux. DE PONGERVILLE. VIII. A UNE VIEILLE DÉBAUCHÉE. Quoi! tu voudrais que j'usasse mes forces en l'honneur de tes appas centenaires! toi, dont les dents sont noires; toi, dont le front est sillonné de rides; toi, dont le corps décharné n'offre que des restes hideux à l'œil qui ose en affronter le spectacle! Mais tu crois peut-être que mes désirs sont excités par cette gorge pendante pareille aux mamelles d'une jument; par ce ventre flétri, par ces cuisses grêles, placées sur des jambes bouffies?... Sois opulente, je le veux; qu'on porte à tes funérailles les images triomphales de tes aïeux; éclipse toutes les femmes par le poids et l'éclat des perles qui t'écrasent : mais borne là toute ta gloire.... Penses-tu qu'on se laisse séduire à ces livres de philosophie épars sur tes coussins de soie; la beauté allume les désirs, et non la science. Celle dont tu fais parade ranime-t-elle l'ardeur de tes amans? As-tu moins d'efforts à tenter pour triompher des dégoûts que tu inspires? Horace. I. 20 |