Obrázky na stránke
PDF
ePub

réunion ne paraît autorisée par aucun manuscrit, ni même par aucune édition. » (M. STIEVENART.)

Le mètre est l'alcaïque.

ODE TRENTE-SIXIÈME.

On n'a point de notions précises sur le personnage de Plotius Numida dont Horace célèbre le retour avec l'accent d'une vive amitié. Il est vraisemblable qu'il revenait de la guerre entreprise contre les Cantabres, l'an de Rome 730.

Cette ode est composée du vers glyconique et de l'asclépiade, qui alternent.

ODE TRENTE-SEPTIÈME.

Horace ne parle jamais qu'avec exécration des guerres civiles qui déchirent sa patrie, et des tristes victoires remportées par Rome sur Rome même. Dans l'ode qui nous occupe, et où le poète célèbre le triomphe d'Auguste à Actium, il ne poursuit d'aucun outrage l'infortune d'Antoine; il semble oublier que dans cette journée, à la fois fatale et glorieuse, des Romains aient été vaincus; c'est Cléopâtre seule qu'il présente comme ennemie du Capitole ; il nous montre l'orgueil insensé de cette reine, sa défaite, sa fuite, sa mort. Mais, quoique Romain, il rend justice au grand caractère de cette femme illustre, et il célèbre son noble trépas par des strophes pleines d'élévation et de vigueur. Cette ode, une de celles où la poésie d'Horace a le plus de chaleur et de mouvement, est du mètre alcaïque.

1. Nunc Saliaribus Ornare pulvinar Deorum Tempus erat dapibus, sodales (v. 2-4). Les Romains, pour célébrer quelque évènement heureux, ordonnaient des prières publiques, et dressaient dans les temples des tables splendides. Ils plaçaient sur des carreaux appelés pulvinaria les statues des dieux, qu'ils invitaient à ces pompeux festins. Horace les nomme Saliares dapes, parce que la magnificence que déployaient alors les prêtres Saliens était passée en proverbe.

2. Mentemque lymphatam Mareotico (v. 14). Le vin Maréotique se recueillait près du marais Mareotis, au dessous d'Alexandrie, en Égypte.

ODE TRENTE-HUITIÈME.

Le poète donne une leçon de tempérance à son jeune esclave; il lui reproche les efforts qu'il fait pour plaire à un maître ennemi du luxe et de la recherche. Il l'engage à ne plus désirer de roses, lorsqu'est passée la saison des fleurs.

Ces deux strophes, qui forment un petit tableau plein de fraîcheur et de grâce, sont du mètre saphique.

1. Displicent nexæ philyra coronæ (v. 2). Les anciens, de l'écorce du tilleul, séparée en feuilles très-minces, formaient des bandelettes dont ils liaient et entouraient leurs couronnes.

LIVRE DEUXIÈME.

ODE PREMIÈRE.

Les titres littéraires d'Asinius Pollion, à qui cette ode est adressée, sont des tragédies, une histoire des guerres civiles, des plaidoyers. Tous ces travaux sont perdus pour nous; mais il nous reste, en faveur des talens de Pollion, les témoignages d'Horace et de Virgile. Cet homme illustre ne joua pas un rôle moins important dans les évènemens politiques de son siècle : il fut d'abord partisan de César; après sa mort, il resta étranger aux débats d'Antoine et d'Octave. Notre poète, dans cette ode, invite Pollion à laisser reposer pour quelque temps la muse tragique, et à se livrer entièrement à l'histoire dont il s'occupait alors, celle des guerres civiles, depuis le triumvirat de César, Crassus et Pompée. Le mètre de l'ode est l'alcaïque.

ODE DEUXIÈME.

L'amour de la modération, une égale aversion pour l'avarice et la prodigalité, le culte de la vertu et des sentimens généreux, tels sont les principes favoris d'Horace, et il les expose ici dans quelques strophes éloquentes. Malgré l'opinion du président de Brosses, qui soutient sans preuves que cette ode est adressée à Salluste

l'historien, nous nous rangeons à l'opinion de tous les commentateurs, qui voient dans le Salluste dont il est ici question un petitfils de la sœur de cet historien: c'était un courtisan qui jouissait de la faveur d'Auguste.

Le mètre de l'ode est le saphique.

1. Vivet extento Proculeius ævo (v. 5). Ce Proculeius avait deux frères, qui perdirent leur fortune pendant les guerres civiles : Proculeius partagea ses biens avec eux. L'un de ces frères fut Licinius Varron Muréna, à qui est adressée l'ode x de ce livre.

ODE TROISIÈME.

On ne sait rien de positif sur le personnage de Dellius, à qui est adressé ce morceau, l'un des chefs-d'œuvre d'Horace. Chaque strophe est un tableau du coloris le plus animé.

Le mètre est l'alcaïque.

1. Qua pinus ingens, albaque populus, etc. (v. 9).

Horace nous décrit en vers délicieux

Ce pâle peuplier, ce pin audacieux,

Ensemble mariant leurs rameaux frais et sombres,
Et prêtant au buveur l'hospice de leurs ombres,
Tandis qu'un clair ruisseau, se hâtant dans son cours,
Fuit, roule, et de son lit abrège les détours.

(DELILLE, l'Homme des champs, chant iv.)

ODE QUATRIÈME.

Horace conseille à un ami de ne pas rougir des sentimens que lui inspire une esclave, et tâche de le rassurer contre la honte de déroger ainsi dans ses amours. On ne connaît pas le personnage auquel est adressé ce morceau plein de grâce et d'élégance. L'ode est du mètre saphique.

ODE CINQUIÈME.

Horace veut modérer les désirs impatiens d'un ami, épris d'une fille trop jeune encore pour répondre à son amour. Il la compare à une génisse encore trop faible pour porter le joug. « Le voile de

་་

cette allégorie, dit M. de Wailly, est un peu transparent; mais il était difficile de remplir un pareil cadre d'une manière plus heureuse et plus brillante. » André Chénier a traduit ce morceau dans la première partie de son idylle d'Arcas et Palémon.

Le mètre est l'alcaïque.

I. Quem si puellarum insereres choro, Mire sagaces falleret hospites, Discrimen obscurum (v. 21-23). Cette strophe semble avoir inspiré à Ausone ce joli distique :

"

Dum dubitat natura marem, faceretne puellam,

Factus es, o pulcher, pæne puella, puer.

Tandis que la nature hésitait si elle ferait de toi une fille ou un garçon, tu naquis, ô bel enfant! et tu fus une fille par la beauté. »

ODE SIXIÈME.

Septime était un chevalier romain, qui fut l'ami d'Horace et son compagnon d'armes.

Le mètre de cette ode gracieuse est le saphique.

1. Dulce pellitis ovibus Galæsi Flumen (v. 10, 11). Le Galésus, aujourd'hui Galaso, rivière voisine de Tarente. Cette ville devint le séjour d'une colonie de Lacédémoniens, que Phalante y conduisit.

2.

Viridique certat Bacca Venafro (v. 15, 16). Vénafre était une ville de Campanie, dont les olives étaient renommées.

ODE SEPTIÈME.

Le poète adresse cette ode à un ami, à un ancien compagnon d'armes, dans les bras duquel il se retrouve. Jamais Horace n'a porté plus loin la chaleur et l'élégance du style.

Le mètre est l'alcaïque.

1. Quis te redonavit Quiritem (v. 3) ?.

Quiritem on sait que

c'est le nom du citoyen romain hors des camps. C'est, à la noblesse près, notre mot bourgeois.

ODE HUITIÈME.

Cette jolie pièce a été l'objet d'une foule d'imitations. On con

naît particulièrement celles de La Harpe, du marquis de La Fare et du duc de Nivernois.

Ce morceau, que les commentateurs regardent assez généralement comme imité du grec, est du mètre saphique.

1. Dente si nigro fieres, vel uno Turpior angui (v. 3, 4). M. Stiévenart remarque avec raison qu'on trouve dans ces vers la trace d'un préjugé superstitieux dont les Romains avaient hérité des Grecs, et qui consistait à croire que le ciel dénonçait et punissait le mensonge par quelque difformité corporelle. Il cite à ce sujet ces vers d'Ovide :

[ocr errors]

Esse Deos credamne? Fidem jurata fefellit;

Et facies illi, quæ fuit ante, manet !

Quam longos habuit nondum jurata capillos,
Tam longos, postquam numina lusit, habet.

(OVIDIUS, Amorum lib. 111, eleg. 3.)

[ocr errors]

Croirai-je encore qu'il est des dieux ? La perfide a trahi ses sermens et son visage n'a pas changé ; et, après qu'elle a blessé les dieux, ses longs cheveux pendent encore sur son épaule, comme avant son parjure! »

ODE NEUVIÈME.

Valgius était un poète latin dont il ne nous reste plus rien. II fit des élégies, des idylles, des épigrammes. Horace, dans ses Satires, le met au nombre des amis dont il ambitionne le suffrage : Plotius, et Varius, Mæcenas, Virgiliusque, Valgius, et probet hæc Octavius.

(Sat., lib. 1, sat. 10, V. 80.)

Horace veut ici consoler ce poète de la perte de son fils Mystès; il commence par lui offrir des consolations touchantes et naturelles, mais il finit par une proposition qu'on trouvera peut-être un peu bizarre : il engage ce père affligé à chanter les triomphes d'Auguste; et tout le monde ne partagera pas l'opinion du Père Sanadon, qui prétend que Valgius ne pouvait se refuser à un motif aussi intéressant que celui-là.

Le mètre est l'alcaïque.

1. Querceta Gargani (v. 7). Le Gargane, nom d'une montagne d'Apulie.

« PredošláPokračovať »