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1. Thracis et exitium Lycurgi (v. 16). Lycurgue, roi de Thrace, qui avait aussi offensé le dieu, devint furieux. Il se coupa luimême l'extrémité des membres, égorgea son fils, et fut dévoré par des panthères.

J.-B. Rousseau a ainsi imité plusieurs passages de cette ode :

De ses Ménades révoltées

Craignons l'impétueux courroux ;
Tu sais jusqu'où ce dieux jaloux
Porte ses fureurs irritées,
Et quelles tragiques horreurs
Des Lycurgues et des Penthées
Payèrent les folles erreurs.

C'est lui qui, des fils de la Terre
Châtiant la rébellion,

Sous la forme d'un fier lion
Vengea le maître du tonnerre;

Et par lui les os de Rhécus
Furent brisés comme le verre,

Aux yeux de ses frères vaincus.

(Liv. 11, ode 3, au comte de Bonneval.)

ODE VINGTIÈME.

Horace se promet ici l'immortalité, et célèbre son apothéose dans des vers pleins d'élégance et d'harmonie.

Quand on songe, dit M. Stiévenart, que l'évènement a surpassé de beaucoup toutes les espérances d'Horace; qu'on l'étudie, qu'on l'admire, non-seulement sur les rives du Rhône et du Tage, mais encore dans les contrées qu'arrosent le Rhin, l'Elbe, la Vistule, la Néva, et même dans un autre hémisphère, dont l'existence n'était soupçonnée ni de lui-même, ni d'aucun de ses contemporains, s'il reste un reproche à lui faire, c'est peut-être de n'avoir pas mesuré toute la grandeur de la gloire qui était réservée à son ( Étude sur l'ode 20o du livre 11, page 197.)

nom. »

L'ode est du mètre alcaïque.

1. Non usitata, nec tenui ferar Penna biformis (v. 1, 2). Horace veut faire entendre, par le mot biformis, que sa métamorphose en cygne n'est pas achevée, et qu'il conserve encore quelque

chose de l'homme. C'est dans la troisième strophe, bien remarquable par l'élégance et la propriété de l'expression, que le prodige s'achève. Dans la strophe suivante tout est fini; et il se nomme alors canorus ales.

2. Jam Dædaleo ocior Icaro (v. 13).

Je vole, je devance Icare,
Dussé-je à quelque mer barbare
Laisser mes ailes et mon nom!

(ÉCOUCHARD LEBRUN, ode sur l'Enthousiasme.)

LIVRE TROISIÈME.

ODE PREMIÈre.

La première strophe de cette ode, par sa pompe et son apparat, ne se rapporte pas entièrement au ton général du morceau, et à sa gravité simple et calme. Cette remarque, que plusieurs commentateurs ont faite avec raison, ne justifie pas cependant Sanadon, qui, de sa propre autorité, a réuni cette première strophe au Poëme Séculaire.

L'ode est du mètre alcaïque.

1. Districtus ensis cui super impia Cervice pendet (v. 17, 18). Le poète fait allusion à ce Damoclès que Denys-le-Tyran fit asseoir à sa table. On lui sert les mets les plus exquis; on l'entoure d'esclaves empressés; une musique céleste se fait entendre ; tout à coup il lève la tête, et voit au dessus de lui une épée nue suspendue par un fil. Denys voulait lui donner une idée de son propre bonheur. 2. Post equitem sedet atra cura (v. 40). Tout le monde connaît ce vers de Boileau :

Le chagrin monte en croupe et galope avec lui.

On connaît aussi ces jolis vers que Delille place dans la bouche d'un riche fatigué de tout :

.... « Que la ville m'ennuie!

Volons aux champs : c'est là qu'on jouit de la vie,
Qu'on est heureux ! » Il part, vole, arrive, l'ennui

Le reçoit à la grille, et se traîne avec lui.

(DELILLE, l'Homme des champs, chant 1.)

ODE DEUXIÈME.

Ce qui distingue ce morceau, et lui imprime un caractère particulier, c'est qu'il forme un recueil de préceptes qu'Horace donne à la jeunesse romaine, sans chercher à les lier entre eux par aucune transition. Il y a quelque chose de noble et d'imposant dans ce ministère du poète qui dicte au hasard, et dans des vers beaux de simplicité, les principes les plus purs de la morale stoïcienne. Cette belle ode se termine par une image sublime de vérité. Le mètre est l'alcaïque.

1. Qui Cereris sacrum Vulgarit arcanæ (v. 25, 26). Le culte de Cérès était secret, et les initiés à ses mystères ne devaient point les découvrir : c'était une sorte de franc-maçonnerie.

ODE TROISIÈME.

L'opinion la plus générale, et, selon nous, la plus judicieuse, est que cette ode fut composée relativement au désir manifesté d'abord par Jules César, et depuis, sans doute, par Auguste, de transporter à Troie le siége de l'empire; projet qui devait effrayer tous les Romains amis de leur patrie.

Le mètre de cette ode est l'alcaïque.

1. Si fractus illabatur orbis, Impavidum ferient ruinæ (v. 7, 8). Cette strophe célèbre offre un rapport frappant avec ce beau passage du Psalmiste:

« Quand même le globe chancellerait, et que les montagnes se précipiteraient vers la mer, nous ne craindrons pas. » (Psaume XLv, 3.)

2. Conjuge me Jovis et sorore (v. 64).

Ast ego quæ Divum incedo regina, Jovisque
Et soror et conjux.

(VIRGILIUS, Æneidos lib. 1, v. 46.)

ODE QUATRIÈME.

Je crois que cette ode date de la première période de la vie d'Auguste, et que le but principal du poète fut d'exhorter ce prince

à des sentimens de clémence qui étaient alors loin de son cœur. Envisagée sous ce point de vue, cette ode me paraît à la fois une grande preuve d'adresse et une belle action.

Le mètre est l'alcaïque.

1. Nec Sicula Palinurus unda (v. 28). Le cap de Palinure, promontoire de Lucanie, ainsi nommé de Palinure, pilote d'Énée. Horace faillit y périr à son retour en Italie, après la bataille de Philippes.

2. Delius et Patareus Apollo (v. 64). Horace nomme Apollon Patareus, parce que ce dieu avait un temple célèbre à Patare, ville de Lycie.

3. Incontinentis nec Tityi jecur (v. 77). Horace donne à Titye l'épithète d'incontinens, parce qu'il voulut attenter à l'honneur de Latone, et, selon d'autres, de Proserpine.

ODE CINQUIÈME.

Cette ode est un panégyrique sublime de Regulus et de son héroïque dévoûment. Horace célèbre en grand poète un grand citoyen. Ce morceau fut composé, sans doute, lorsque les Parthes rendirent à Auguste les drapeaux enlevés à Crassus, c'est-à-dire l'an de Rome 733.

Le mètre de cette ode est l'alcaïque.

1. Anciliorum, et nominis, et togæ Oblitus (v. 10, 11). Le poète parle ici des douze boucliers (ancilia) qui, dit-on, étaient tombés du ciel, et auxquels étaient attachées les destinées de l'empire romain.

ODE SIXIÈME.

Horace reproche aux Romains leur impiété et le mépris qu'ils ont montré pour les dieux. C'est à cette cause qu'il attribue la défaite de Crassus, les guerres civiles, et tous les malheurs de Rome.

Le mètre de cette ode, pleine de chaleur et de verve, est l'alcaïque.

1. Jam bis Monæses et Pacori manus (v. 9). Monèse et Pacorus, généraux parthes, par qui fut défait Crassus. On sait que

Horace. I.

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ce général était parti de Rome, pour sa funeste expédition, en manifestant un grand mépris pour les augures, et en refusant de les consulter.

2. Matura virgo (v. 22). Tous les traducteurs ont eu la bonté de croire que le mot matura répondait au mot français múre, qui en est dérivé, mais qui ne signifie pas la même chose; car matura, primitivement, veut dire la même chose que non múre. Ce mot est synonyme de præcox : il signifie une chose mûre avant le temps, une chose qui se développe vite; de là le verbe maturare, s'empresser, aller vite. »

(GALIANI.)

3. Damnosa quid non imminuit dies (v. 45)? Cette strophe est devenue célèbre par sa concision remarquable.

་་

ODE SEPTIÈME,

Le poète cherche à consoler Astérie de la longue absence de Gygès, dont le vaisseau était retenu par les vents contraires dans un port de l'Épire. « Il serait fort possible, dit M. Vanderbourg, qui regarde ces noms comme supposés, que les personnages auxquels ils sont donnés ne fussent pas imaginaires. » Galiani remarque que, lorsqu'il s'agit de galanterie, Horace n'emploie jamais les

noms romains.

Le mètre est celui de l'ode 5 du livre rer, à Pyrrha. i. Ut Prætum mulier perfida credulum (v. 13).

C'est toi dont la langue aiguisée

De l'austère fils de Thésée

Osa déchirer les vertus;

C'est par toi qu'une épouse indigne

Arma contre un héros insigne

La crédulité de Prétus.

(J.-B. ROUSSEAU, liv. 111, ode 8.)

ODE HUITIÈME.

Horace invite Mécène à partager sa table et à célébrer avec lui l'anniversaire du jour où la protection d'un dieu le préserva de la chute d'un arbre.

Le mètre est le saphique.

1. Martiis cælebs quid agam calendis (v. 1). Les calendes

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