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LIVRE QUATRIÈME.

ODE PREMIÈRE.

On croit généralement que le Paulus Maximus dont il est ici question, et dont Horace loue dans cette ode les brillantes qualités, était de la famille Fabia, et qu'il fut consul l'an de Rome 743. Ce morceau gracieux est formé du vers glyconique et de l'asclépiade, qui alternent.

ODE DEUXIÈME.

On a observé avec raison qu'il y avait beaucoup de rapports entre le plan de cette ode et celui de l'ode 12 du livre II, Nolis longa feræ. Dans toutes deux le poète célèbre les louanges d'Auguste, tout en se disant trop faible pour entreprendre une pareille tâche.

Jules Antoine, à qui est adressée cette belle ode, et que le poète juge plus digne que lui de chanter les victoires de César, n'était pas sans quelque mérite littéraire; il avait composé un poème épique intitulé Diomède. Il était fils d'Antoine le triumvir.

L'ode est du mètre saphique.

1. Grata carpentis thyma per laborem Plurimum (v. 29, 30). J.-B. Rousseau a ainsi imité cette charmante strophe :

Je vais jusqu'où je puis:

Et, semblable à l'abeille en nos jardins éclose,
De différentes fleurs j'assemble et je compose
Le miel que je produis.

(Liv. 11, ode 1.)

ODE TROISIÈME.

Voici l'ode qui faisait dire à Jules Scaliger, qu'il eût mieux aimé l'avoir composée, que d'être roi d'Aragon. Nous avons relevé, p 371, l'erreur de Galiani, qui fait honneur de cet enthousiasme au Dialogue d'Horace et de Lydie (ode 9 du liv. 11). Ce qui a

séduit Scaliger, dans cette ode à Melpomene, c'est la grâce exquise du style, sa douce simplicité et son élégante harmonie.

Ce morceau est formé du glyconique et de l'asclépiade, qui alternent.

ODE QUATRIÈME.

Claudius Drusus Néron, frère puîné de Tibère, adopté comine lui par Auguste, après le mariage de l'empereur avec Livie, mère de ce jeune prince, était doué, dit Velleius Paterculus, de toutes les vertus que donne la nature et que l'éducation développe. Il n'avait que vingt-trois ans lorsqu'il remporta sur les Rhétiens et les Vindéliciens, peuplades belliqueuses des Alpes, les victoires qu'Horace célèbre dans cette ode. Ces peuples, qui avaient fait une irruption en Italie, furent défaits et rendus tributaires de Rome. Cependant la soumission des Rhétiens ne fut définitive qu'un an après.

Claudius Drusus Néron descendait, du côté paternel, de Claudius Néron, vainqueur d'Asdrubal, et l'un des sauveurs de l'Italie. Horace, dans ce morceau, célèbre à la fois l'aïeul et le descendant.

Le mètre de cette belle ode est l'alcaïque.

1. Testis Metaurum flumen (v. 38). Le Métaure, fleuve sur les bords duquel se livra la bataille que perdit Annibal.

ODE CINQUIÈME.

Auguste était absent de Rome depuis trois ans ; il était alors dans les Gaules cette province, exposée aux incursions des Germains, avait besoin d'être pacifiée. Les consuls avaient fait des vœux publics pour le retour de l'empereur, dont l'absence se prolongeait contre l'attente du peuple.

Les strophes de cette ode sont composées de trois petits asclépiades et d'un glyconique.

1. Te multa prece, te prosequitur mero Defuso pateris (v. 33, 34). Voltaire, remarque M. Stiévenart, a imité ces deux dernières strophes avec beaucoup de grâce et de bonheur :

Sois le dieu des festins, le dieu de l'allégresse !
Que nos tables soient tes autels!

Préside à nos jeux solennels

Comme Hercule aux jeux de la Grèce !

Seul, tu fais les beaux jours; que tes jours soient sans fin !
C'est ce que nous disons en revoyant l'aurore,

Ce qu'en nos douces nuits nous redisons encore,
Entre les bras du dieu du vin.

ODE SIXIÈME.

Sanadon réunit cette ode au Poëme Séculaire, ainsi

que

la 21e

du livre 1er. On ne peut nier que ce morceau ne soit comme le prélude de cet hymne religieux.

Le mètre est le saphique.

1. Dauniæ defende decus Camœnæ, Levis Agyeu (v. 27, 28). Le poète donne ici à Apollon le surnom d'Agyeu, du mot grec ¿quá, quisignifie rue, chemin, parce que ce dieu présidait aux chemins dans les villes. C'est pour cela qu'on lui élevait des statues dans les faubourgs, ainsi qu'aux portes de la ville.

ODE SEPTIÈME.

Manlius Torquatus, à qui est adressée cette ode, était le fils, ou, selon l'opinion judicieuse de Sanadon, le petit-fils de ce consul dont parle Horace dans l'ode 21 du livre : O nata mecum,

consule Manlio!

Ce morceau est composé de deux vers qui alternent régulièrement : l'hexamètre et un petit vers formé de deux dactyles et d'une syllabe longue. Horace n'a fait usage qu'une seule fois de ce mètre harmonieux, qui se retrouve dans plusieurs fragmens d'Alcée.

ODE HUITIÈME.

L. Martius Censorinus fut consul de Rome l'an 715, et son fils Caïus, à qui ce morceau est adressé, l'an de Rome 746. On a cru voir dans le 17 vers de cette ode, Non incendia Carthaginis impiæ, un anachronisme. Carthage, a-t-on dit, ne fut point brûlée par Publius Scipion l'Africain. Le fait est vrai; Sanadon a adopté

la correction de Cuningam, et il substitue impendia à incendia. M. Vanderbourg conserve ce dernier mot en l'expliquant, ou en général par les ravages de la guerre, ou en particulier par l'incendie des camps d'Asdrubal et de Syphax par le premier Scipion, deux interprétations qui, il faut le dire, semblent forcées. Mais n'est-il donc pas permis de croire qu'Horace désigne ici Paulus Émilius Scipion, surnommé Scipion l'Africain le jeune, qui mit fin à la troisième guerre punique, et brûla Carthage? Ce dernier Scipion, il est vrai, ne fut point chanté par Ennius, que l'on reconnaît généralement dans ces mots du 20o vers de l'ode, Calabræ Pierides, « les muses de Calabre, » patrie d'Ennius. Mais les muses de Calabre pourraient bien signifier ici les muses d'Italie. Enfin, en admettant qu'il s'agisse ici d'Ennius et du premier Scipion, ne peut-on justement conserver à cette expression (incendia) son sens naturel et spécial, et penser qu'Horace, en parlant de l'incendie de Carthage, croit pouvoir avec raison attribuer au premier Scipion un évènement qui fut en effet le résultat de ses victoires? Il n'entre dans cette ode qu'une espèce de vers, l'asclépiade.

ODE NEUVIÈME.

Il y a beaucoup de rapport, pour le plan et le sujet, entre ce morceau et le précédent. C'est encore un éloge de la poésie et de la puissance qu'elle exerce. M. Lollius, à qui cette ode s'adresse, fut consul l'an de Rome 733.

Le mètre de ce beau morceau est l'alcaïque.

1. Paulum sepultæ distat inertiæ Celata virtus (v. 29, 30). J.-B. Rousseau a dit avec assez peu de poésie :

Il n'est rien que le temps n'absorbe et ne dévore;

Et les faits qu'on ignore

Sont bien peu différens des faits non avenus

(Liv. Iv, ode 2.)

Il y a bien plus de grâce et de poésie dans ces vers d'un poète moderne :

Les héros et les rois aux nymphes d'Aonie
Doivent le souvenir de leurs faits éclatans;
Et la gloire a besoin des ailes du Génie

Pour échapper au Temps.

(ESMÉNARD,)

ODE DIXIÈME.

Cette petite ode, comme plusieurs autres d'Horace, rentre dans le genre de l'épigramme.

Elle est composée de huit vers du même mètre : le grand asclépiade, mètre qu'Horace n'a employé que trois fois, et toujours dans des morceaux de peu d'étendue (liv. 1°, odes 11 et 18; ode 10).

liv. IV,

ODE ONZIÈME.

Phyllis est-elle un être réel ou supposé ? C'est encore ce qui a exercé la sagacité des commentateurs.

Cette petite ode, qui n'est qu'un billet, une invitation, est du mètre saphique.

1. Idus tibi sunt agendæ, Qui dies mensem Veneris marinæ Findit aprilem (v. 14-16). Les ides, ainsi nommées du vieux verbe toscan iduare, « diviser, » parce qu'elles partageaient le mois en deux parties égales, étaient toujours le 15 des mois de mars mai, juillet, octobre, et le 13 des autres mois. Les Latins nommaient le mois d'avril le mois de Vénus, parce que la terre commence alors à ouvrir son sein et à devenir propre à la végétation. D'ailleurs, la grande fête de Vénus commençait le 1o de ce

mois.

Les ides d'avril étaient le jour anniversaire de la naissance de Mécène.

ODE DOUZIÈME.

Cette ode a donné lieu à de graves débats parmi les commentateurs. S'adresse-t-elle à Virgile Maron, l'auteur de l'Énéide, ou à un honnête parfumeur portant le même nom? Henri Estienne, Rodeille, Wetzel, sont pour la première hypothèse. M. Jahn, M. Bothe ont partagé cet avis. M. Vanderbourg se range avec Gessner et Nitsch parmi les partisans de l'opinion contraire. D'habiles critiques, tels que Lambin, Pulmann, D. Heinsius, Lefèvre, ont laissé la question indécise. Nous adoptons, nous, la première supposition, qui fait voir dans le Virgile de cette ode l'immortel chantre d'Énée.

Horace. 1.

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