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que le jour où un érudit de mérite se proposera d'entreprendre quelque travail utile, par exemple une bonne édition ou un commentaire historique et grammatical des drames du poète, on ne lui dise: comment, encore Calderon? Mais vous venez trop tard, la fête est finie, les lampions sont éteints! » — On trouve à la suite de cette « revue critique écrite, comme on le voit, avec autant de verve que de science, plusieurs documents curieux pour l'histoire du théâtre espagnol en Espagne et hors d'Espagne, et que M. Morel-Fatio a imprimés « pour remplir les quelques pages » qui lui restaient; ce sont: 1o des règlements administratifs pour les théâtres de Madrid, promulgués dans la première moitié du xvne siècle; 2o une note sur les représentations de comédies castillanes à Perpignan au xvII° siècle, dans les vingt dernières années de la domination espagnole; cette note, qui renferme des pièces d'assez grand intérêt, n'est pas de M. M.-F., mais de feu M. Alart, archiviste des Pyrénées-Orientales qui l'avait communiquée en 1875 au Comité des travaux historiques; M. Morel-Fatio a trancrit ce travail et l'imprime tel qu'il était, en y ajoutant seulement deux ou trois notes.

- M. l'abbé Ant. RICARD, professeur à la Faculté de théologie d'Aix, vient de publier à la librairie Didier deux livres qui reproduisent les leçons qu'il a faites pendant l'année 1880-81; l'un de ces livres est consacré à Lamennais et son école; l'autre, à Gerbet, sa vic et ses œuvres; M. Ricard a, dit-il, élagué tout ce qui n'était que l'exposition purement philosophique, pour se borner au récit de la vie et de l'action de Lamennais et de Gerbet sur leur temps; il espère publier plus tard de semblables études sur Lacordaire, Montalembert, Maurice de Guérin et « les autres principales gloires de la grande école de Lamennais ».

M. Ernest DAUDET, après avoir publié une Histoire des conspirations royalistes du Midi sous la Révolution, vient de faire paraître une Histoire de la Restauration en un vol, in-16° (Hachette) et annonce qu'il prépare un autre récit. intitulé La réaction thermidorienne dans le Midi.

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- On trouve à la librairie C. Klincksieck (11, rue de Lille), au prix de 1 franc, la Liste des périodiques étrangers reçus par le Département des imprimés de la Bibliotheque nationale (XXVIII, p. in-8°). Nous n'avons pas besoin de louer l'utilité de cette Liste et de la recommander aux travailleurs; il arrive souvent qu'on veut consulter un article paru autrefois dans une revue qu'on n'a pas à sa disposition; en se reportant à la Liste des périodiques étrangers qui donne et le titre des revues et le chiffre des années qui ont paru et que possède la Bibliothèque nationale, on saura de suite, et sans perte de temps, si l'on peut trouver rue Richelieu l'article dont a besoin. On remarquera que la Liste ne mentionne les revues que jusqu'à l'année 1879 ou l'année 1880; mais l'art. 81 du règlement de la Bibliothèque nationale porte que « les ouvrages par livraisons ne sont communiqués au public que quand ces livraisons ont pu être réunies en un volume et reliées. » Parmi les belles collections de périodiques étrangers, nous notons surtout celle des Abhandlungen de la Société des sciences de Goettingue (à partir de 1838), celle des Goettingische gelehrte Anzeigen (à partir de 1753), celle de l'Historisches Taschenbuch (à partir de 1830), etc., etc.

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ALLEMAGNE. Le comité directeur du Congrès des orientalistes de Berlin a tenu à se distinguer de ses prédécesseurs par la hâte louable qu'il met à la publication des actes du Congrès. Dès le mois de décembre dernier, paraissait la 1re partie : Verhandlungen des Fünfien Internationalen Orientalisten-Congresses gehalten zu Berlin im September 1881. Erster Theil. Bericht über die Verhandlungen. (Berlin, Asher et Co.) Ce fascicule de 144 pages contient les documents relatifs à l'organisation et à la statistique du Congrès, le compte-rendu des fêtes et des séances géné

rales, l'analyse, en partie détaillée, des travaux des diverses sections, enfin la bibliographic. Les travaux des sections ont été résumés par les quatre présidents de section, MM. Schrader, Weber, Lepsius et von der Gabelentz. Le reste est dû au président du Congrès, M. A. Dillmann. Parmi les nouveautés dont le Congrès a eu la primeur, nous remarquons une courte communication de M. Bühler relative à un papyrus récemment découvert au Penjab et qu'on suppose être un de ces exemplaires du Tripitaka bouddhique que le roi Kanishka, vers le premier siècle de notre ère, doit avoir déposés dans les fondements de plusieurs de ses constructions.

- M. GAEDERTZ travaille à une édition critique de la comédie de Gabriel Rollenhagen, Amantes amentes et à une étude sur les différents remaniements de la légende ovidienne de Pyrame et Thisbé en Allemagne jusqu'à la fin du xvIe siècle.

La librairie Hertz, de Berlin, publiera très prochainement un recueil d'articles et d'études de M. Adolphe SCHELL, intitulé ; Goethe in Hauptmomenten seines Lebens und Wirkens.

ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES

Séance du 27 janvier 1882.

L'Académie décide qu'il y a lieu de pourvoir à la place de membre ordinaire laissée vacante par la mort de M. Dulaurier et fixe l'examen des titres des candidats au 10 février.

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M. Esmein communique quelques observations sur les paragraphes 2, 3 et 4 de la loi osque de la table de Bantia. On sait que la table de bronze connue sous ce nom porte sur ses deux faces deux inscriptions, l'une en latin, l'autre en osque, qui contiennent toutes deux des textes de lois, d'ailleurs incomplets. On ignore si les deux textes auxquels appartenaient ces fragments étaient la traduction l'un de l'autre; les parties conservées de l'un et de l'autre ne se correspondent pas. Le monument paraît être antérieur à l'époque des Gracques. Au temps où il a été rédigé, Bantia était une cité indépendante; néanmoins, les lois qu'il contient, même celle qui est écrite en langue osque, paraissent avoir une origine romaine. On sait, en effet, par le témoignage des historiens, que souvent les cités libres de l'Italie se sont adressées à Rome ou à des personnages romains pour leur demander des lois. La loi osque de Bantia a été interprétée, en dernier lieu, par M. Bréal, qui en a donné dans les Mémoires de la Société de linguistique de Paris, une traduction complète. C'est à cette traduction que M. Esmein propose une légère modification, qui ne porte essentiellement que sur un seul mot, mais qui change d'une façon assez notable le sens de plusieurs paragraphes. Il a été conduit à proposer ce changement, non par des considérations linguistiques, mais par des raisons d'analogie juridique; il était naturel, en effet, de chercher a interpréter la loi de Bantia de manière à en rapprocher autant que possible les dispositions de celles du droit romain. Le paragraphe 3 de la loi osque commence ainsi : « Suae pis pru meddixud altrei castrous auti eituas zicolom dicust, izic comono ni hipid » etc.; le paragraphe entier est ainsi traduit par M. Bréal : « Si quis pro magistratu alteri tundi aut pecuniae diem dixerit, is comitia ne habeat nisi cum apud populum quater oraverit sciens sine dolo malo et definitum diem populus acceperit quater neve magis quinquies » Il est question là d'un procès intenté pardevant le peuple et dont le peuple lui-même doit être juge; il est dit que le jugement ne pourra avoir lieu qu'après quatre annonces faites publiquement. Les procès auxquels cette disposition s'applique seraient, selon M. Bréal, les procès sur les fonds de terre et les sommes d'argent, fundi aut pecuniae, c'est-à-dire en général les procès civils; il en résulte qu'à Bantia les procès civils auraient été jugés par le peuple. Cela est peu vraisemblable, car à Rome rien de pareil n'a jamais existé; les actions civiles y ont toujours été de la compétence exclusive des magistrats et des juges désignés pár eux. Mais il y avait une autre sorte de procès qui, Rome, étaient jugés par le peuple: c'étaient les accusations criminelles portées contre des particuliers par les magistrats. Quand un magistrat romain voulait accuser un particulier, il fixait et annonçait publiquement le jour où la cause devait être entendue; cela s'appelait diem dicere: c'est précisément, on l'a vu plus haut, le terme employé par la loi de Bantia (zicolom dicust=diem dixerit). Le magistrat romain était obligé de répéter trois fois cette annonce, de formuler trois fois l'accusation, avant le jour où elle se

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jugeait; ce jour venu, il accusait pour la quatrième fois celui qu'il voulait soumettre au jugement du peuple, et à la suite de cette quatrième accusation seulement on passait aux débats. C'est exactement aussi ce que porte le paragraphe 3 de la loi de Bantia; il exige que le procès soit annoncé quatre fois devant le peuple avant d'être soumis à son jugement. On obtiendrait donc un sens beaucoup plus satisfaisant si l'on pouvait entendre ce paragraphe comme s'appliquant également à des accusations criminelles et non à des procès civils. Les mots qui caractérisent l'objet des actions en question sont ceux-ci castrous auti eituas, que M. Bréal traduit: fundi aut pecuniae. On peut conserver la traduction d'eituas par pecuniae; on sait en effet qu'à Rome, les accusations portées devant le peuple tendaient souvent uniquement à obtenir la condamnation de l'inculpé à une amende; c'était ce qu'on appelait pecuniae accusare. Dans les cas plus graves, quand l'accusateur ne se bornait pas à demander l'amende, il ne pouvait conclure qu'à une peine capitale, c'est-à-dire à une peine qui entraînait la perte des droits et de l'état civil du condamné on disait alors capitis accusare. Ces deux mots, pecuniae et capitis, pour désigner les deux degrés et les deux formes de l'accusation publique, se rencontrent constamment dans les auteurs et toujours opposés l'un à l'autre; à eux deux, ils comprenaient tous les cas possibles d'accusation. Il est donc naturel de supposer que c'est aussi ces deux mots qu'on doit retrouver dans le castrous auti eituas dela loi de Bantia; il serait clair alors que ce paragraphe se rapporte bien à l'accusation publique et que cette accusation, à Bantia, était entendue et organisée comme à Rome. Or, il est admis que autieituas signifie aut pecuniae; n'est-il pas permis de conjecturer que castrous signifie capitis? Il est vrai que pour le traduire par fundi, M. Bréal s'est appuyé sur un passage des tables eugubines, écrit en ombrien, langue parente de l'osque et du latin, où castruo (accusatif pluriel) a très clairement le sens de fundos; mais connaît-on assez bien ces anciennes langues italiques pour affirmer qu'il n'a pu s'y trouver deux mots, homonymes, mais de sens différent, signifiant, l'un « tête », l'autre « champ » ? Le paragraphe 2 de la même loi parle également des actions castrous auti eituas et porte que le peuple, avant de prononcer sa sentence sur ces actions, doit être astreint à prêter un serment. Or, un détail du récit relatif à la condamnation de Coriolan avait déjà conduit M. Huschke à conjecturer qu'un serment semblable était exigé à Rome pour le jugement des actions publiques. Le paragraphe 4 contient des dispositions relatives aux délais de la procédure; elles se rapprochent également de ce qu'on connaît de la procédure romaine en matière criminelle.

M. Bréal dit que, s'il est possible d'admettre l'interprétation de M. Esmein, la traduction de la loi de Bantia se trouvera considérablement améliorée. On gagne à ce changement, d'une part, de rapprocher encore davantage la législation de Bantia et celle de Rome (or on voit déjà par le reste du texte que ces deux législations se ressemblaient beaucoup); d'autre part, d'obtenir pour la loi de Bantia, prise en ellemême, un sens plus raisonnable et plus suivi. M. Bréal est donc très favorablement disposé, première vue, en faveur de cette interprétation. Reste à savoir si l'hypothèse très hardie qu'elle implique au point de vue linguistique, celle de la coexistence de deux mots analogues au latin castrum, homonymes et de signifiation différente, peut être acceptée; c'est une question à laquelle on ne saurait répondre sûrement, dans l'état actuel de nos connaissances sur les idiomes italiques.

M. l'archevêque d'Alger adresse à l'Académie un rapport du P. Delattre sur des fouilles et découvertes archéologiques faites aux environs de Carthage. Renvoyé à l'examen de M. Léon Renier.

M. Lenormant présente de la part de M. Julius Loytred, vice-consul de Danemark à Beyrouth, des estampages et photographies d'inscriptions cunéiformes nouvellement découvertes par lui sur un rocher de la rive nord du Nahr-el-Kelb. Ces inscriptions sont fort importantes. On y trouve le premier témoignage épigraphique connu des conquêtes de Nabuchodonosor; les autres inscriptions qu'on avait jusqu'ici de ce roi ne parlaient que des édifices qu'il a construits et non de ses exploits militaires. M. Lenormant insiste sur la reconnaissance qu'on doit avoir au savant consul danois d'avoir choisi l'Institut de France pour lui faire hommage de ces précieux documents. M. Oppert commence la lecture d'un mémoire intitulé les Inscriptions chaldeennes de Gudea.

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par

Ouvrages présentés, de la part des auteurs; - par M. Duruy : THÉVENOT (Arsène, Statistique intellectuelle et morale du département de l'Aube; par M. Baudry : BONNARDOT (François), Essai historique sur le régime municipal à Orléans; M. Lenormant: COURAJOD (Louis), Jean Warin, ses œuvres de sculpture et le buste de Louis XIII au musée du Louvre; ID., Supplément au mémoire intitulé: Deux Epaves de la chapelle des Valois à Saint-Denis;- par M. Le Blant : MüNTZ (Eugène), Etudes sur l'histoire de la peinture et de l'iconographie chrétiennes ; par M. Ad. Regnier SENART (E.), le Mahávastu ; par M. Georges Perrot: COLLIGNON (Maxime, Manuel d'archéologie grecque (un volume de la Bibliothèque de l'enseignement des beaux-arts, Paris, Quantin); par M. d'Hervey de Saint-Denys : JESCHKE, a Tibetan-English Dictionary. Julien HAVET.

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Le Propriétaire-Gérant : ERNEST LEROUX.

Le Puy, typ. et lith. Marchessou fils, boulevard Saint-Laurent, 23

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Sommaire : 41. Le livre de Sibawaîhi, p. p. H. DERENBOURG.
la Société philologique de Cambridge.
royal complet sur Juvénal, p. p. MÉNARD.
gaulois et M. d'Arbois de Jubainville.
Académie des Inscriptions.

42. Mémoires de
43. Euvres inédites de Bossuet, le cours
Variétés GAIDOZ, La chronologie du
Thèses de M. Souriau. Chronique. -

41.

– Le Livre de Sîbawaïhi, traité de grammaire arabe par Sîboûya, dit Sîbawaïhi. Texte arabe publié d'après les manuscrits du Caire, de l'Escurial, d'Oxford, de Paris, de Saint-Pétersbourg et de Vienne par Hartwig DERENBOURG. Tome Ier. Paris, imprimerie nationale. 1881, gr. in-8°, XLIV-460 p.

L'étude de la grammaire est une de celles où les musulmans ont montré le plus d'originalité et où ils ont véritablement excellé. Tout concourait à les porter vers les recherches linguistiques, aussi bien la nécessité de fixer et de conserver le texte de leur livre sacré que la rapide extension de la langue arabe qu'il s'agissait d'enseigner aux néo-convertis de race étrangère. Dès les premiers temps de l'hégire, les Arabes avaient été conduits à réfléchir sur leur propre idiome, lorsqu'il avait fallu publier une édition officielle du Qor'ân, et la tradition paraît tenir compte de ce fait quand elle attribue les premières observations grammaticales au gendre du prophète, 'Alî; mais c'est surtout par leur contact avec les étrangers que les conquérants sentirent le besoin de créer un enseignement philologique, et, sur ce point, les traditions s'accordent à placer le berceau des études grammaticales dans une ville où l'élément arabe était constamment aux prises avec des éléments chaldéens et persans, je veux dire la ville de Basra.

C'est un Arabe, appelé Abou-l-Aswad ad-Do'ali (il était précepteur des enfants de Ziyâd, frère adultérin du premier khalife omayyade et gouverneur de Chaldée) qui passe pour avoir fondé la science du langage'. L'arabe possède trois cas dont l'emploi est rigoureusement déterminé : entendant journellement commettre des fautes contre l'usage de ces cas, Abou-l-Aswad aurait conçu le projet de rédiger les règles de la syntaxe désinentielle. A prendre cette tradition au pied de la lettre, il semblerait qu'Abou-l-Aswad eût créé de toutes pièces cette science nouvelle; mais il nous faut rabattre quelque peu cette prétention. Certaines doctrines et certains faits grammaticaux portent manifestement la trace d'une in

1. Selon quelques auteurs, l'honneur en reviendrait au Persan 'Abd ar-Rahmân ben Hormouz.

Nouvelle série, XIII.

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fluence grecque s'exerçant par l'intermédiaire du syriaque. Il paraît donc légitime d'admettre que si, à la vérité, l'idée de la grammaire a pu et dû germer dans le cerveau des Arabes, c'est aux Chaldéens qu'ils sont redevables des principes initiateurs, principes qu'ils ont ensuite, il faut en convenir, admirablement appliqués et développés. L'honneur d'avoir réuni et codifié les matériaux de la grammaire appartient toutefois à un Persan. Sibawaïhi, le compilateur du traité si estimé que M. H. Derenbourg a entrepris de publier, était persan, et ses cendres reposent, dit-on, à Béïdâ, non loin de l'ancienne Persépolis.

Sibawaïhi, contemporain des premiers khalifes 'Abbâsides et mort sous le règne de Hâroùn ar-Raschid, se destinait d'abord, en pieux musulman, à l'étude des traditions. Comme il suivait les cours du fameux Hammâd, docteur és traditions, il lui arriva de mal prononcer un mot arabe et il en fut si honteux que dès lors il se consacra tout entier à la grammaire. A cette époque, la grammaire, cultivée par plusieurs générations de philologues, était parvenue à un haut degré de perfection. Sîbawaihi recueillit l'enseignement des maîtres les plus autorisés, particulièrement d'Ath-Thaqafi, et forma sa volumineuse compilation qui supplanta tous les travaux de ses devanciers et acquit une telle célébrité qu'on ne la désigna plus que sous le nom d'Al-kitab « Le Livre » par excellence.

Et, en réalité, le Livre de Sibawaihi est aussi complet que possible, tant au point de vue des faits que des doctrines. On peut lui reprocher d'être confus, mal digéré, parfois obscur, ce qui explique la faveur exclusive dont ont joui plus tard des traités mieux composés et rédigés plus clairement; mais on peut dire, en somme, que la grammaire n'a plus guère progressé après lui.

Le Livre contient près de six cents paragraphes. L'auteur débute par une énumération des parties du discours, qui sont : le nom, le verbe et les particules; puis il examine les divers modes de l'i'ráb ou syntaxe désinentielle. Il étudie successivement la syntaxe de l'accusatif, celle du génitif, celle du nominatif, celle du vocatif. Il passe ensuite à la syntaxe des particules négatives et restrictives, des pronoms, des particules dites régissantes, c'est-à-dire des prépositions et des conjonctions, syntaxe qui englobe celle du verbe. La syntaxe terminée, l'auteur aborde la morphologie et passe en revue la déclinaison, la formation des noms relatifs, celle du duel et du pluriel régulier, celle des dénominatifs, celle du futur énergique. Viennent ensuite les numéraux, les pluriels irréguliers ou internes, les formes verbales primitives et dérivées, les noms d'action, de lieu, d'instrument, etc. La phonétique proprement dite est traitée en dernier lieu (prononciation des lettres, transformation des sons, assimilation, etc.).

Cette simple énumération suffit à démontrer combien pénétrante avait été l'analyse des philologues musulmans si l'on en excepte l'accent, qui paraît leur avoir complètement échappé, aucune des questions que

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