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Le bibliophile Jacob a publié une Elude bibliographique sur le cinquième livre de Rabelais (Morgand et Fatout. In-8°, 107 p. tiré à 130 exempl); il entreprend de réfuter l'opinion qui met en doute l'authenticité de ce cinquième livre.

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Poésies huguenotes du xvie siècle, tel est le titre d'une plaquette, imprimée à 150 exemplaires et où M. Charles SCHMIDT (Strasbourg, Bull. In-8°, 44 p.) publie six pièces d'un assez grand intérêt historique. Ces pièces, dit M. S., s'ajoutent à ces nombreuses productions en vers, dans lesquelles les huguenots ont exprimé leurs espérances, leur foi dans la justice de leur cause, la confiance que leur inspiraient leurs succès, les ressentiments bien légitimes qu'ils avaient contre leurs persécuteurs; elles contribuent ainsi à leur tour à caractériser la physionomie de l'époque. En voici les titres : 1. Exhortation de la voix céleste au roi de Navarre (Antoine de Bourbon). II. La fatale mutation lyonnaise (les réformés de Lyon s'étaient rendus maîtres de cette ville le 30 avril 1562). III. Cantique sur le siège des infidèles et séditieux de Provence devant la ville de Sisteron (se rapporte à la levée du premier siège de Sisteron, entrepris le 10 juillet 1562 par les catholiques). IV. Au roy Charles neuvième de France (l'auteur est un huguenot réfugié à l'étranger après la SaintBarthélemy et dont les vers, communiqués en manuscrit à Schenckbecher (1573) sont conservés à Strasbourg aux archives de Saint-Thomas, V. Cantique d'action de graces que les Sancerrois chantèrent au Seigneur après la victoire du jour de l'assaut (tiré de l'« Histoire mémorable de la ville de Sancerre », de Jean de Léry). VI. Cantique sur la délivrance de Mgr. le duc d'Alençon (se rapporte aux espérances que les huguenots fondaient sur le duc d'Alençon, enfui de la cour le 15 septembre 1575). Un exemplaire de cette dernière poésie ainsi que des trois premières pièces se trouve dans la collection de M. Schmidt. Rien n'a été changé à l'orthographe des chansons; l'éditeur s'est borné à établir une ponctuation un peu plus régulière, et à corriger quelques fautes d'impression, tout en indiquant celles-ci au bas des pages.

La collection des petits chefs-d'œuvre de la librairie des bibliophiles s'est enrichie d'un chef-d'œuvre pour tout de bon, le Discours sur les passions de l'amour, de Pascal; ce volume, publié par M. LESCURE, est précédé d'une étude sur Pascal et MIle de Roannez, et suivi de quelques extraits des lettres écrites par Pascal à la future duchesse de La Feuillade.

M. René KERVILER poursuit ses études sur La Bretagne à l'Académie française; il vient de publier: « Les trois cardinaux de Rohan à l'Academie française, 16741803. » (Nantes, Forest et Grimaud).

On vient de mettre en vente chez Morgand et Fatout le Ir volume des Continuatcurs de Loret, lettres en vers de la Garvette de Mayolas, Robinet, Boursault, Perdou de Subligny, Laurent et autres, recueillies et publiées par le baron JAMES DE ROTHSCHILD. Ce premier volume était entièrement imprimé à la mort de l'éditeur; sa famille a voulu que les ouvrages depuis longtemps préparés par lui fussent terminés, et a chargé de ce soin l'ami et collaborateur du baron, M. Emile PICOT. Plusieurs autres volumes paraîtront donc après celui-ci; chacun de ces volumes sera accompagné d'une table chronologique et analytique des matières; une table alphabétique générale sera publice avec le dernier volume; il paraîtra deux volumes par an. Le premier volume commence en mai 1665 et s'arrête à juin 1866. M. Emile Picot publiera en outre la suite du Mystère du Vieil Testament, dont deux volumes ont déjà paru, et le Catalogue de la bibliothèque du baron James de Rothschild.

Sous le titre de Correspondance inédite de Jean Colomb Le Mans, Pellechat. In-8°, 100 p.), M. Louis BRIÈRE a publié vingt lettres inédites du savant bénédictin de l'abbaye Saint-Vincent du Mans à l'abbé Rangeard, prieur de Saint-Aignan d'An

gers. On sait que Jean Colomb fut un des collaborateurs de dom Rivet à l'Histoire Littéraire.

- M. Jean AICARD, qui attendait depuis bientôt cinq ans que le Théâtre-Français jouât sa traduction d'Othello, s'est décidé à la faire paraître en volume. (Othello ou le More de Venise, drame en cinq actes et en vers. Charpentier.)

La librairie Germer-Ballière publie les Discours politiques (1847-1881) de M. Louis BLANC; ce livre forme un volume de la Bibliothèque historique et politique (7 fr. 50).

- Notre collaborateur, M. TAMIZEY DE LARROQUE, a fait tirer à part l'article qu'il a consacré dans le « Bulletin du bibliophile » à la mémoire d'Alexis-Paulin Paris. - Nous apprenons la mort de M B. J. E. CLERC, connu par d'importants travaux sur l'histoire de la Franche-Comté; de M. L. X. REDET, à qui l'on doit de nombreuses études sur le Poitou, études parues dans les publications de la Société des antiquaires de l'Ouest; de M. L. E. SEMICHON, auteur d'un ouvrage sur la Trève de Dieu et d'une Histoire de la ville d'Aumale.

ALLEMAGNE. — L'Histoire de l'art dans l'antiquité de MM. G. PERROT et CHIPIEZ paraît à Leipzig, chez Brockhaus, dans une traduction allemande; c'est M. Rich. PIETSCHMANN qui publie la partie de l'ouvrage relative à l'Egypte.

- Le poète Wilhelm JORDAN, l'auteur de la grande épopée Die Nibelungen, et d'une traduction de l'Odyssée, vient de publier une traduction de l'Iliade en hexamètres Homers ilias übersetzt und erklært). La critique allemande fait le plus grand éloge de cette traduction, moins littérale, il est vrai, que celle de Voss.

- Une nouvelle livraison du Deutsches Warterbuch des frères Grimm vient de paraître; c'est la vie du VIe volume, elle va du mot Lustigen au mot Mandelkæse, et son auteur est M. Moritz HEYNE; elle comprend des articles très intéressants, entre autres machen et ses dérivés, Madchen et Magd, Mahl et mal, malen, man, manch.

- M. Fedor BECH vient de publier le catalogue des manuscrits anciens et vieilles éditions que renferme la bibliothèque du chapitre de Zeitz (Verzeichniss der alten Handschriften und Drucke in der Domherren-Bibliothek zu Zeitz. Berlin, Weidmann. In-8°, xi et 58 p. 5 mark). L'auteur décrit avec le plus grand soin et la plus minutieuse exactitude les manuscrits jusqu'ici fort peu connus de cette Bibliothèque. Ces manuscrits appartiennent surtout à la littérature théologique et ecclésiastique et ne remontent pas au-delà de la fin du xive siècle; ils sont au nombre de 87∙ le numéro XI renferme un long fragment d'Otto de Passau; le numéro LXXXIV, un manuscrit du Laurin et quelques autres fragments assez importants relatifs au moyen âge allemand; le numéro LXXVI, le Catilina de Salluste et quelques fragments de Cicéron; le numéro LXXVII, une série de discours de Cicéron; le no LVII, le De consolatione de Boèce, avec commentaire. Parmi les anciennes éditions (les plus anciennes datent de 1472), on remarquera un livre imprimé par Jean de Cologne et Wendelin de Spire. L'ouvrage est précédé d'une introduction, où l'auteur expose l'histoire de la Bibliothèque du chapitre de Zeitz.

Les élèves de feu Th. MÜLLER, professeur à l'Université de Goettingue, ont résolu de fonder un « Stipendium » ou bourse pour des étudiants de langues vivanfes; les personnes qui voudraient prendre part à cette souscription sont priées d'envoyer leur adresse au secrétaire de l'Université de Goettingue.

ANGLETERRE.

La. Vie du Prince Albert, de M. MARTIN, sera publiée, sous la forme d'une édition populaire, en cinq volumes, dont chacun ne coûtera que 60 centimes.

BELGIQUE.. Dans la séance du 5 novembre de la commission royale pour la pu

blication des anciennes ordonnances, M. GACHARD a annoncé que cinq cents pages du tome V des Ordonnances des Pays-Bas autrichiens étaient imprimées. Il a continué, avec l'aide de M. Galesloot, le travail de rédaction de la liste chronologique des ordonnances du xvre siècle; cette liste est aujourd'hui complète pour le règne de CharlesQuint, lequel remplira à lui seul un volume in-8°.-M. Ch. FAIDER a fait connaître que son collaborateur, M. le conseiller De LE COURT, termine en ce moment l'introduction générale aux trois volumes publiés des Coutumes du Hainaut ; ce travail sera très prochainement achevé et mis sous presse; quant à la coutume de Tournai-Tournaisis, un demi-volume pourra être publié dans le courant de l'année prochaine. M. CRAHAY, éditeur, avec M. Stanislas BORMANS, des Coutumes de Liège, a terminé l'examen des registres des records des échevins de Liège qui s'étendent depuis le commencement du xvII° siècle jusqu'à la fin du xviire. Le nombre de records intéressants qu'il en a extraits s'élève à cinq cent neuf. Il lui reste à faire un second examen de registres du milieu du xvi siècle. La collection sera livrée prochainement à l'impression. M. Constant CASIER a annoncé qu'il a continué de donner ses soins à la préparation des Coutumes des pays d'Outre Meuse ; M. Adolphe Du Bois, que près

de trois cents pages du tome II des Coutumes de Gand sont imprimées ; M. Gilliodts-Van Severen, que la Coutume féodale de la cour princière du Bourg de Bru'ges est prête à être livrée à l'impression : elle se composera de la coutume homologuée, de deux cahiers primitifs avec les corrections du conseil de Flandre et d'une ancienne coutume féodale de Flandre le tout précédé d'une introduction. Près de cinq cents pages de la Coutume d'Audenarde sont imprimées (éditeur, M. le comte de Limburg-Stirum).

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ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES

Séance du 23 décembre 1881.

M. Pavet de Courteille, président, communique une lettre par laquelle M. Auguste Dulaurier annonce la mort de son père, M. Edouard Dulaurier, professeur à l'école spéciale des langues orientales vivantes, membre ordinaire de l'Académie. Après avoir rendu hommage en quelques mots à la mémoire de M. Dulaurier, M. le président déclare la séance levée en signe de deuil.

Ouvrages présentés de la part des auteurs (séance précédente): - par M. de Wailly: JADART, Jean de Gerson (1363-1429), recherches sur son origine, son village natal et sa famille; par M. Gaston Paris : BLADÉ (J.-F.), Poésies populaires de la Gascogne, tome 1, Poésies religieuses et nuptiales; par M. Georges Perrot: MUNTZ (Eug.), les Précurseurs de la Renaissance (in-4°); par M. Maury: Roy (Maurice), Etude historique sur les consignations antérieurement à 1816; par M. Ch. Nisard": JANELLI G.-B.), Dizionario biografico dei Parmigiani illustri ; par M. Defrémery : REVILLOUT, Un Maître de conférences au milieu du xvi siècle, Jean de Soudier de Richesource (Montpellier, in-4o); — par M. Delisle : SCHMIDT C.), Poésies huguenotes du xvi siecle; par M. Renan: MADDEN, Coins of the Jews (vol. II de the International Numismata orientalia).

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Julien HAVET.

Le Propriétaire-Gérant: ERNEST LEROUX.

Le Puy, typ. et lith. Marchessou pis, boulevard Saint-Laurent, 23

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Sommaire : 4. SCHULTZ, La doctrine de la divinité du Christ. - 5. Ross, Etudes sur l'histoire des institutions primitives. — 6. J. HAVET, La frontière d'Empire dans l'Argonne. - 7. Œuvres de Jean Turmair d'Abensberg, tome I. - 8. DE NOER, L'empereur Akbar, vol. I. — 9. VINNING, Le mystère de Hamlet.

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10. Ed. DE BARTHÉLEMY, La marquise d'Huxelles et ses amis. -II. Mémoires inédits de Ch. N. Cochin sur Caylus, Bouchardon, les Slodtz, p. p. HENRY. Chronique. - Académie des Inscriptions.

4. Die Lehre von der Gottheit Christi. Communicatio idiomatum, dargestellt von Dr Hermann SCHULTZ in Goettingen. Gotha, Fried. Andr. Perthes. 1881, in-8° de xu et 731 pp.

La Revue critique n'a pas fait entrer dans le cadre des ouvrages dont elle rend compte, ceux de théologie dogmatique; nous croyons cepen. dant pouvoir signaler celui-ci, non pas tant à cause de l'importance de la question qui y est traitée, et de l'habileté dialectique avec laquelle M. Schultz la développe, qu'en raison de cette circonstance qu'un gros tiers du volume est consacré à l'histoire de la doctrine de la Communicatio idiomatum, doctrine qui a pour but d'expliquer la coexistence en Jésus-Christ de la nature divine et de la nature humaine.

M. N.

5. — Studies in the early history of institutions by Denman W. Ross, Ph. Dr. I. The theory of primitive communism (12 pages). III. The theory of village communities (32 pages). Cambridge Mass., Charles Seven, 1881-1880 (sic), in-8°.

L'opinion qui aperçoit la propriété collective à l'origine des sociétés humaines n'est pas aussi nouvelle qu'on pourrait le croire à la lecture du travail de M. Denman W. Ross; mais elle a pris, depuis les études de L. von Maurer, de sir Henry Sumner Maine, de M. E. de Laveleye, etc., une importance plus grande.

On comprend maintenant, on comprendra de mieux en mieux que cette notion est fondamentale. Dans l'histoire des sociétés, la collectivité primitive de la propriété, c'est quelque chose comme l'accent tonique la

1. On me permettra de rappeler ici, à côté de ces publications étrangères, les travaux de M. Ch. Giraud (1838) et les miens (1872).

Nouvelle série, XIII.

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tin dans la philologie française; c'est la clef d'une série de phénomènes juridiques qui restent inexplicables, si on ne se reporte pas à ce fait générateur.

Je vois, pour ainsi dire avec plaisir, des esprits distingués contester cette théorie historique : leurs protestations- en voici une qui mérite assurément d'être signalée provoqueront des démonstrations de plus en plus décisives, et amèneront à la fin un consensus universel.

Nos contradicteurs, au moins ceux dont les œuvres me sont parvenues, ont un trait commun: ils se refusent aux comparaisons larges et étendues; il leur déplaît d'aller prendre chez les peuples jeunes des points de comparaison pour étudier la jeunesse cachée des peuples vieux. Par principe ou par nécessité, ils s'isolent, celui-ci chez les Grecs à Sparte, ce dernier, M. D. W. R., plus audacieux, chez les Germains. Soit! sur ce terrain-là, nous n'avons plus besoin de la méthode comparative. Nous acceptons l'isolement, pourvu qu'on nous permette d'ouvrir les Commentaires de César. Cet auteur s'exprime ainsi :

Com. IV, 1, 3 (sur les Suèves): «Hi centum pagos habere dicuntur, «< ex quibus quotannis singula milia armatorum bellandi causa ex fini<< bus educunt. Reliqui, qui domi manserunt, se atque illos alunt. Hi « rursus in vicem anno post in armis sunt, illi domi remanent. Sic ne« que agricultura nec ratio atque usus belli intermittitur. Sed privati ac << separati agri apud eos nihil est, neque longius anno remanere uno in « loco incolendi causa licet. »

Com., VI, 22 (sur les Germains en général): « Agriculturæ non student, majorque pars eorum victus in lacte, caseo, carne consistit. Ne« que quisquam agri modum certum aut fines habet proprios; sed ma«gistratus ac principes in annos singulos gentibus cognationibusque « hominum qui una coierunt, quantum et quo loco visum est agri ad<«< tribuunt atque anno post alio transire cogunt. »

A ces textes, M. D. W. R. croit répondre par cette observation : en çe temps, les Germains n'étaient pas encore entièrement sédentaires; ils n'occupaient la même terre qu'un an ; ils ne pouvaient donc avoir de propriétés privées, mais la propriété fut exclusivement privée chez eux dès qu'ils devinrent sédentaires.

Il m'importe médiocrement de connaître le moment précis où la propriété cessa chez les Germains d'être collective, pour peu qu'on m'accorde qu'elle eut au début précisément ce caractère. Et cela est indéniable. Or, est-il vraisemblable qu'une pareille transformation ait eu lieu subitement et sans laisser de trace dans les temps postérieurs? Ce sont ces débris, ces souvenirs, ces symptômes qui nous intéressent et attirent notre attention à une époque plus récente; mais nous ne songeons point à nier l'existence de la propriété privée, au temps des lois barbares : c'est donc perdre sa peine de venir établir, pièces en main, que des terres de toutes sortes et même des forêts étaient possédées alors héréditairement. (Il n'en reste pas moins très certain qu'à cette époque et plusieurs siècles

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