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dans les notes me semble surtout fâcheuse. Ce discours a son caractère propre le talent oratoire de Cicéron y paraît avec des mérites et aussi avec des défauts particuliers: comment ne sont-ils signalés nulle part? Sur les passages les plus célèbres rien que des remarques de langue? Cette lecture ne doit-elle donc offrir aux élèves qu'un texte pour des études de latinité? expliqueront-ils toutes ces pages sans savoir qu'ils ont en main la divina Philippica? La notice dit, p. 19: on a toujours regardé la seconde Philippique comme un chef d'oeuvre. Est-ce là un jugement? On abusait autrefois des notes littéraires; mais n'est-ce pas ici toucher à l'autre excès?

E. T.

67.

Klassische Bühnendichtungen der Spanier herausgegeben und erklært von Max KRENKEL. I. Calderon. Das Leben ist Traum. Der standhafte Prinz. Leipzig, Johann Ambrosius Barth. 1881, xII et 292 pp. in-8°.

M. Krenkel croit le moment venu d'initier le public allemand aux chefs-d'œuvre de la littérature dramatique espagnole, non plus seulement par des traductions fidèles, mais par des éditions des textes originaux accompagnées d'un commentaire explicatif de toutes les difficultés historiques ou grammaticales capables d'arrêter une personne instruite et possédant une connaissance suffisante du castillan moderne. Cette entreprise mérite d'être accueillie, même en dehors de l'Allemagne, avec d'autant plus de faveur que les Espagnols jusqu'ici n'ont presque _rien fait pour faciliter l'intelligence de leur ancienne littérature dramatique, qu'ils se contentent de comprendre en gros, ne s'intéressant que très médiocrement aux questions de langue, de style et de versification qu'offrent les comedias, et ne s'intéressant guère plus au côté historique de leur théâtre, ce tableau si vivant de la société espagnole du xvie et du XVIIe siècle. L'éditeur allemand a pris pour modèle les excellentes éditions scolaires, grecques et latines, des libraires Weidmann et Teubner; seulement, comme il ne peut pas supposer chez tous ses lecteurs la haute culture de l'université ou des classes élevées du gymnase, l'étude du castillan étant surtout pratiquée en Allemagne dans les écoles polytechniques et les écoles supérieures de commerce, il s'est imposé la règle d'expliquer toutes les allusions à l'histoire, aux mythologies et aux litté ratures de l'antiquité et de traduire dans son commentaire les citations d'auteurs grecs. Comme on pouvait s'y attendre, le premier volume de la collection, consacré à Calderon, renferme les deux drames du poète qui, depuis les Schlegel, ont acquis le plus de célébrité en Allemagne, La vida es sueño et El príncipe constante. La place me manquerait ici pour examiner en détail ces nouvelles éditions des deux pièces; je m'en tiendrai donc uniquement à la première, à beaucoup d'égards la plus importante..

Il me faut commencer par une critique, une critique assez grave. M. K., bien qu'il ait parfaitement reconnu le manque de méthode du dernier éditeur de Calderon, D. Juan Eugenio Hartzenbusch, s'en est cependant rapporté à lui, n'a contrôlé la version de l'académicien de Madrid qu'en la comparant à l'édition de Keil, et s'est cru dispensé de recourir aux éditions originales, qui se trouvent la première dans la Parte xxx de Comedias de diferentes autores (Saragosse, 1636, in-4o), la seconde dans le premier volume des Comedias de Calderon, publié par son frère D. José, en 1640'. Hartzenbusch a établi le texte qu'il a fait imprimer dans la Biblioteca Rivadeneyra à l'aide de la Parte xxx et de la version retouchée de Vera Tasis (1682); il déclare formellement qu'il ne s'est point servi de la Parte primera de 1640 : « La primera edicion de la Primera parte de comedias de Calderon tiene la aprobacion y licencia con fecha de 6 y de 10 de noviembre de 1635 : yo las he copiado de la edicion de Vera Tasis; pero no he visto la original ». Voilà qui aurait dû donner à réfléchir à M. K.; mais il s'est si peu préoccupé de cette question bibliographique, qu'il n'a même rien dit de variantes considérables de la Parte xxx citées tout au long par Hartzenbusch, variantes qui montrent combien l'étude des éditions originales s'impose à tout éditeur de La vida es sueño. Chose plus étonnante encore, M. K. n'a rien su d'une nouvelle édition du célèbre drame publiée en 1872 par le même Hartzenbusch, qui, cette fois, a certainement eu recours au texte de 1640 (bien qu'il n'en ait soufflé mot), de sorte que l'éditeur allemand, loin de nous donner une leçon plus pure et plus correcte que tous ses devanciers (ce qu'on était en droit d'attendre de lui) n'a même pas profité des perfectionnements que l'académicien espagnol a apportés à son premier travail. Je n'ai malheureusement pas. à ma disposition la Parte xxx, mais j'ai collationné, d'après l'exemplaire de la Bibliothèque Nationale, le texte de 1640, et me suis rendu compte que Hartzenbusch l'a utilisé, mais pas assez complètement ni avec assez de méthode pour rendre inutile une nouvelle confrontation. Voici quelques bonnes leçons introduites par Hartzenbusch, d'après l'original de 1640, dans sa nouvelle édition, et que M. K. a ignorées : I, 8, te arrastras; I, 36, tienes al consuelo; I, 127, salas, ici M. K. a rétabli par conjecture la bonne leçon, ce qui avait été fait déjà par D. Patricio de la

1. Deux pièces préliminaires de ce volume sont datées de 1635, ce qui a fait supposer qu'il avait dû être mis en circulation dès l'année 1635, ou peu après, et avant le tome II du même recueil, qui a été incontestablement publié en 1637. Jusqu'ici, toutefois, personne n'a vu d'exemplaire de la Parte primera portant sur le titre une autre date que celle de : Madrid, 1640.

2. C'est l'expression même de l'éditeur du XVIe siècle : « Estas comedias. . las retocó el desvelo mio. »

3. Tome IV, p. 717 de son édition.

4. Cette édition a été reproduite en 1881 à l'occasion des fêtes du Centenaire : Calderon de la Barca. La vida es sueño, texto cotejado, por D. Juan Eugenio Hartzenbusch. Madrid, Cuesta. 1881, in-8°.

Escosura '; I, 310, y agravies; I, 487, á Aurora; I, 731, adivinos ; II, 62, que te prefieras; 11, 716, servir, le texte de 1640 a servirme, ce qui revient au même, tandis que le servirle de la vulgate est mauvais; III, 802, al arma toca, bien corrigé par M. K., mais par conjecture. Voici d'autres leçons de l'édition de 1640 qui n'ont pas été accueillies par Hartzenbusch et qui méritaient de l'être : I, 141, distinto (pour instinto); I, 548, aplaçarnos; II, 302, A un; II, 511, Que aunque el dar el accion es, l'emploi de l'article el devant les substantifs féminins commençant par un a, que cet a soit ou non accentué, est courant dans la langue du XVIIe siècle; II, 641, á escuras; II, 1056. M. K. est le premier éditeur qui se soit aperçu qu'à cette quintille manquait un vers, or ce vers se trouve dans l'éd. de 1640: Yo muero ni resucito? III, 721-722, au lieu de ces deux vers Y varon vengo á servirte Con mi acero y mi persona, la Primera parte de 1640 en donne six: Y varon vengo á servirte Quando á tus gentes socorra, Muger vengo á que me valgas En mi agravio y mi congoja; Y varon vengo á valerte Con mi azero y mi persona.

Le commentaire de M. K. est en général digne d'éloge; il a vu cen. taines fautes du texte et a su y porter remède, il a aussi convenablement expliqué la plupart des difficultés de ce style détestable. Quelques remarques I, 239, la substitution de vida à muerte est très heureuse et éclaire un passage qu'on lisait sans le comprendre; I, 263, l'adjectif quejoso n'a rien qui doive étonner, M. K. a oublié que Rosaura était vestida de hombre et, par conséquent, devait parler au masculin; I, 326, la correction rienda est bonne; I, 356, tapadles pour atadles est très admissible; D. Patricio de la Escosura avait proposé vendadles; I, 416, il n'y a pas là de métaphore, ou du moins la métaphore n'est pas de Calderon, alas del corazon est une expression technique qui s'applique aux oreillettes du cœur; I, 895, viso n'est point une faute d'impression, c'est la bonne leçon : il nous faut ici un mot qui ne se distingue de beso que par une seule lettre (una letra mas ó menos), donc piso ne fait point l'affaire (le v de viso est identique pour la prononciation au b de beso), ensuite piso ne convient pas pour le sens (on conçoit pisar la tierra mais non pisar los pies), tandis que yo los viso « j'y mets mon visa▸ est à peu près satisfaisant; II, 183, alabardero rubio n'est pas expliqué, il fallait rappeler que la garde du corps des rois d'Espagne était, au temps de Calderon, surtout composée de Flamands et d'Allemands, c'est-à-dire d'hommes blonds; II, 341, Que estais mal con vos, sospe cho est peu clair; II, 664 Mi honor segunda vez á riesgo veo. M. K, demande quand pour la première fois »? Au premier acte, v. 435 et suiv.; III, 33 Si llaman santo al callar: l'éditeur aurait dû indiquer que ce vers fait allusion au proverbe al buen callar llaman santo; III,

1. Teatro escogido de Don Pedro Calderon de la Barca (Biblioteca clasica española). Madrid, 1868, t. II, p. 347.

142, Que al soplo menos ligero ne donne évidemment pas le sens qu'il faut ici : D. Patricio de la Escosura a proposé menos violento, correction adoptée par Hartzenbusch dans sa seconde édition, peut-être pourrait-on lire al menos (pour menor ') soplo ligero; III, 573-575 Habiendo sido un tirano Tan Eneas de su Troya, Que la dejó hasta la espada. M. K. observe qu'il n'est dit nulle part qu'Enée ait abandonné son épée en quittant Troie avec son père Anchise en effet, mais il n'est pas question de cela ici, Troya signifie simplement « conquête », ce tyran se montra « si Enée de sa conquête » (c'est-à-dire il l'abandonna si lâchement) << qu'il lui laissa (à la femme) jusqu'à son épée », et ceci fait allusion à l'histoire de Didon et à l'ensis Dardanius de Virgile ou à l'ensis Troicus d'Ovide.

Sur la fable du drame, la manière dont elle a été conçue et façonnée par Calderon, M. K. n'a rien découvert de bien nouveau, mais il a mieux fait voir qu'aucun de ses devanciers comment le poète a mis en œuvre deux << motifs », le premier qui est l'histoire d'un homme qu'on endort une fois pour la transporter dans un milieu tout différent du sien et lui faire croire à la réalité d'un changement complet de condition et de vie, puis qu'on rendort une seconde fois pour le replacer dans son vrai milieu (Marco Polo, Mille et une nuits, diverses nouvelles et chroniques), le second, qui est emprunté à la légende de Barlaam et Josaphat: exil et éducation dans une solitude du fils d'un roi, parce que des présages ont persuadé ce roi que son fils ne serait pas capable ou digne de régner après lui. La part d'originalité du poète consiste à avoir géné ralisé ces données et à en avoir extrait une conception philosophique de la vie et de la destinée humaine, aussi intéressante, attachante, que la fable elle-même, l'une des plus mal agencées et mal écrites de Calderon, l'est peu.

L'appendice sur la versification ne donne pas tous les renseignements nécessaires aux lecteurs que M. K. a en vue: il fallait noter entre autres que des mots tels que fácil et frágil comptent à l'assonance a-e. Je ne puis admettre qu'on parle ici, sans autre explication, de trochées et de iambes dans les vers espagnols, c'est donner de cette versification et de la versification romane en général une idée inexacte à tous égards 1.

M. Krenkel s'est, en somme, bien acquitté d'une tâche qui n'était pas des plus aisées; je souhaite que cette nouvelle collection obtienne auprès

1. Sur l'emploi de menos pour menor, voir Zeitschrift f. romanische Philologie. t. V, p. 78.

2. M. K. n'a pas connu une version espagnole de l'histoire du duc de Bourgogne qui se trouve dans le Viage entretenido de Rojas. Hartzenbusch l'a reproduite dans sa seconde édition de La vida es sueño.

3. Aux pièces de Calderon, où ce motif a servi de donnée à une action dramatique, il faut ajouter En esta vida todo es verdad y todo mentira.

4. Trop de fautes d'impression dans le texte et les notes; M K. devra, à l'avenir, mieux surveiller la correction des épreuves.

des amateurs de littérature espagnole le succès qu'elle mérite certaine

ment'.

VARIÉTÉS

Alfred MOREL-FATIO.

Privilèges accordés par Charles IX à un inventeur de la pierre philosophale. 1567 5 novembre.

Charles, par la grâce de Dieu, Roy de France. Ayant esté adverty par Jean des Galans, sieur de Pézerolles, qu'il avoit ung secret en main pour trasmuer toutz métaulx imparfaicts en fin or et argent, lequel secret il auroit présentement déclaré à Sa Majesté et à monseigneur le duc d'Anjou; Et ce faisant a promis et promet ledict de Pézerolles que, dedans six mois après la date des présentes que la matière par luy a nous déclarée aura esté mise en la décoction et dans les vases à ce requis et en tel nombre qu'il plaira a Sa Majesté, qu'il monstrera la première preuve de transmutation de ladicte matière en mercure mortifié ou unifié; Et dans quatre mois après, qu'il monstrera aussy une seconde preuve de ladicte matière qui faira transmutation de métal imparfaict en or et en argent; Et que, en continuant la dicte matière en sa décoction, s'en ensuyvra la perfection d'icelle pour faire projection d'icelle sur touts métaulx imparfaicts, pour les rendre en fin or ou argent, selon l'ordre ou degré de sa décoction, an blanc ou an rouge dedans le terme de deux mois ou environ aprez la date de ces dictes présentes. Et nous, en consydération de sa bonne volunté et grand service qu'il nous faict et voulant rendre rescompense en ce que pouvons quant à présent, luy avons promis et promettons, en foy et parolle de roy, de luy bailler, céder et transporter à luy, ses hoirs et ayant cause par héritage et a perpétuité la somme de cent mille livres de rente annuelle en nostre royaulme. Et ce en une ou plusieurs pièces en tiltre de marquisat, contés, baronnyes ou aultres signeuries, En oultre la somme de cent mille escus d'or soleil en deniers purs et clairs; ascavoir cinquante mil livres tournois de rente et cinquante mil escus d'or soleil, dedans le terme de six mois prochainement venant, lorsque se faira la première preuve de métal imparfaict en or et argent, nous luy acomplirons la susdicte somme de cent mil livres de rente et de cent mil escus soleil, selon nostre promesse dessus dicte. Et

1. Ce compte-rendu était imprimé lorsque j'ai reçu de M. Hugo Schuchardt une série d'articles sur « les plus récentes publications allemandes relatives à Calderon » (Gazette d'Augsbourg 12, 17, 18, 19 juillet et 4 août 1881). Dans l'un de ces articles (12 juillet) M. Schuchardt a présenté sur le travail de M. Krenkel beaucoup d'excellentes observations, auxquelles je me fais un devoir de renvoyer le lecteur, re pouvant plus lui en donner ici la substance.

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