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ce pendant et attendant ledict temps de six mois, luy avons promis faire délivrer par chacun mois la somme de douze cents escus soleil pour son entretenement ; et dès à présent luy baillerons et délivrerons la somme de six mil escus soleil en deduction de ladicte somme de cent mil escus soleil; Promettant audict sieur de Poiserolles de luy passer dans le premier et second terme des preuves dessus dictes contracts et letres bones et valables de ce que dessus, en forme autentique, et les faire émologuer et vérifier tant en nostre conseil que ès courts de parlement et ailleurs ou besoing sera. Et pour la vérification et asseuration desdictes preuves de la matière à nous enseignée, ledict sieur de Poizerolles s'en remet et rapporte à ce que nous en attesterons par nostre foy et conscience. Pour la confirmation desquelles choses nous luy avons signé la présente et faict signer à nostre dit frère le duc d'Anjou le cinquième jour de novembre mil cinq cents soixante sept.

Ainsy signé Charles et Henry.

(Ceste copie a esté recouvrée par la diligence de Jean Gosselin, garde de la librairie du Roy.)

Bibliothèque nationale, mss. collection Dupuy, no 630, p. 49 (n° 38).

Privilège accordé par Henri III à un inventeur du mouvement perpétuel. 1588, 3 février.

Henry, par la grâce de Dieu, Roy de France et de Poloigne. A nos amez et féaux les gents tenans nostre grand conseil, salut et dilection. Nostre cher et bien aymé Jean Mordente, gentilhomme néapolitain, nous a faict remonstrer que, aprez avoir long temps cherché le moien de faire ung mouvement perpétuel, lequel peust servir à une infinité de bonnes choses très importantes [à] la commodité de nous et de nos subjects, par le moien du quel on pourra faire moudre moulins à bled, à draps, à laver, à batre la poudre à canon, et faire du papier, pour sier le bois, à faire jouer les soufflets de toutes forges, martinets pour affiner le fer et le forger après sa fusion, ensemble toutes autres mines d'or et d'argent et touts autres métaux où l'on a besoing de la violence des eaues ou forces des hommes, pour faire tourner roue et rouets et faire aller soufflets, et combien que ledict Mordante ne soit de nos subjects, Il a néantmoings voulu apporter en nostre Royaume cestuy son secret, nous ayant très humblement supplyé et requis lui permettre user d'icelle pour le service de nous et de nosdicts subjects et à ceux qui de luy auront charge et puyssance, Et deffendre à touts autres d'user de sa dicte Invention en nostre dict Royaume, pais, terre et seigneurie de nostre obéissance, pendant le temps de trente ans, directement ou indirectement, en quelque sorte que ce soit, sans congé et permission d'icelluy Mordente, ou de ceux qui auront pouvoir de luy à peine de consfication

de corps et de biens applicables à nous, tant contre les ouvriers qui auront sans la dicte permission faict ou immité les engeins dudict mouvement, que ceux qui s'en serviront et les mettront en ouvrage; Et à ces fins luy octroier nos letres à ce nécessaires. Nous, à ces causes, désyrant ayder ledict exposant en l'exécution d'une si louable entreprise, luy avons, en inclinant libéralement à sa supplication et pour aucunement l'en remunérer, permis, accordé et octroyé et de nos grâces spécial, plaine puyssance et authorité royale, luy permettons, accordons et octroions, voulons et nous plaist par ces présentes que, jusque a trente ans prochains venants, à commencer du jour et date d'icelles, I puysse seulement et ceux qui de luy auront charge, pouvoir et puyssance de faire le contenu cy dessus par touts les lieux et endroits de cestuy nostre dict royaume, païs, terre et seigneurie de nostre obéissance, que requis seront, sans que pendant aucun autre, de quelque estat, qualité et condition qu'ils soient, puyssent en quelque sorte que ce soit imiter ou contrefaire ladicte invention, ne se servir d'icelle directement ou indirectement, sans ladicte permission, ce que nous leur deffendons très expressement sur peine tant aux ouvriers qui auront faict les engins et ouvrages servants aux choses cy dessus que ceux qui les auront faict faire fabriquer, et mis ou voudroient mettre en œuvre et service, en quelle sorte que ce soit, à peine de mil escus d'amende et de confiscation de ce qu'il aura faict contre la teneur de nostre présent privilège et de touts despends, dommages et intérets. Sy vous mandons que nostre présente letre de privilege vous ayez a faire enregistrer ès registres de nostre conseil, et du contenu en celuy faictes, souffrez et laissez joyr plainement et paisiblement ledict exposant, ainsy que dist est, cessant et faisant cesser touts troubles, empeschement contraire, sans que ledict exposant soit tenu pour ce faire obtenir visifications et intérinement de sesdictes présentes ailleurs que en nostredict grand conseil, et laquelle visification, qui sur ce interviendra, nous voulons en outre estre de telle vertu et exécution que si faicte estoit en toutes nos autres cours, voulons néantmoings que la cognoissance de toutes les causes et procès qui se pouroient mouvoir à raison de l'infraction du présent privilège soient traictez par devant vous, tant en première instance qu'en dernier resort, dont en tant que besoing seroit vous avons attribué et attribuons, deffendu, interdisons et défendons a nos cours de parlements et a touts autres juges. Et pour ce que de cesdites présentes l'on pourra avoir affaire en plusieurs et divers lieux, nous voulons qu'au vidimus d'icelles, collationné par l'ung de nos amez et féaux notaires et secrétaires, foy soit adjoustée comme au présent original. Car tel est nostre plaisir. Donné a Paris, le jour de février l'an de grace mil cinq cents quatre-vingts et huyct et de nostre règne le quatorzième.

Signé Par le Roy en son conseil, Meliand, et scellées du grand seau. de cire jaune a simple queue. Et au dessoubz est escrit :

Collationné à l'original par moy secrétaire du Roy et de ses finances. Signé: Méliand.

(Recouvrée par la diligence de Jean Gosselin, garde de la librairie du Roy.)

Bibliothèque nationale, mss. collect. Dupuy, no 630, p. 59 (no 51).

FRANCE.

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CHRONIQUE

Notre collaborateur, M. E. BEAUVOIS, a publié à la librairie Leroux un livre qui a pour titre : Un agent politique de Charles-Quint, le Bourguignon Claude Bouton, seigneur de Corberon. Ce Bouton fut capitaine des hallebardiers de Philippe le Beau, conseiller et chambellan de Charles-Quint, grand écuyer de la reine Marie de Hongrie, tuteur de Guillaume le Taciturne. I alla solliciter en faveur de Charles-Quint l'appui de Henri VIII pour l'élection à l'Empire (1519) et fut envoyé deux fois comme ambassadeur en France (1531 et 1539). Grâce à l'abondance des documents que M. Beauvois a consultés, il y a peu d'hommes de l'entourage de Charles-Quint, dont la biographie nous soit aussi bien connue dans les détails de la vie privée. Le livre de M. Beauvois comprend deux parties; dans la première (pp. cxcII) on trouve une Notice sur la vie et les œuvres de Claude Bouton; la seconde partie renferme le Miroir des dames, poème composé par Claude Bouton entre 1517 et 1523 (d'après le manuscrit n° 10557 de la collection de Bourgogne à la Bibliothèque royale de Bruxelles) ainsi qu'un grand nombre de pièces justificatives pour la plupart inédites, une liste des ouvrages cités et un index alphabétique. L'ouvrage de M. Beauvois a paru sous les auspices de la Société d'histoire de Beaune. On ne peut que savoir gré à cette Société d'avoir favorisé la publication d'une étude qui nous fait pénétrer dans les secrets de la politique de Charles-Quint et éclaire plusieurs événements importants de l'histoire du xvr siècle.

- M. Léonce PERSON vient de publier des Notes critiques et biographiques sur Rotrou (Paris, Cerf. In-8°, 44 p. N'est pas dans le commerce). Ces fragments d'études, comme les appelle l'auteur, ont été publiés dans l'ordre suivant. I. La famille de Rotrou. II. Les sources de la biographie de Rotrou. (Il n'y a d'exact que Le Clerc et dom Liron). III. Les légendes se rapportant à sa vie privée. IV. Origine des tragédies de Venceslas, de Cosroès et de Saint-Genest (M. Person y prouve que la pièce de Lope de Vega, Lo Fingido Verdadero, a inspiré le Saint-Genest; aucun critique, croyons-nous, n'avait encore découvert ou signalé cette pièce espagnole imitée par Rotrou; M. Person examine les transformations que l'auteur français a fait subir à son modèle et montre que Rotrou a procédé avec grand sens et un goût très judicieux.) V. Le romanesque des pièces de Rotrou, dans ses rapports avec l'histoire. VI. Les représentations des principales pièces de Rotrou. VII. Les œuvres diverses. VIII. Pourquoi Rotrou ne fut-il pas de l'Académie française? Ces Notes seront indispensables à quiconque voudra désormais étudier à fond la vie et l'œuvre de Rotrou, et elles complètent sur un grand nombre de points importants les travaux de Delavigne (La tragédie chrétienne au xvII° siècle) et de Jarry (Essai sur les œuvres dramatiques de Rotrou).

La librairie Charavay frères a commencé la publication d'une Bibliothèque des Français; cette collection consacrée aux grands écrivains nationaux est publiée sous la direction littéraire de M. Anatole France et sous la direction artistique de M. Fernand Calmettes. Après les Fables de La Fontaine, en deux volumes, dont nous avons parlé autrefois, vient de paraître dans cette collection l'Histoire d'Henriette d'Angleterre, par Mme de La Fayette, avec une introduction par M. Anat. FRANCE. La librairie annonce, comme étant sous presse, le Théâtre de La Fontaine, avec notices et notes par M. Brunot, et les Maximes de La Rochefoucauld, publiées par M. Paul Hervieu; en préparation sont les Œuvres de Molière, publiées par M. Théophile Cart; les Contes de La Fontaine, publiés par M. Brunot; les Œuvres de Racine, Corneille, Bossuet, Lesage, Beaumarchais, Montaigne, Mme de Sévigné, Régnier, etc.

L'Annuaire de l'association pour l'encouragement des études grecques en France pour 1881 vient d'être distribué. Le prix de l'Association a été décerné en 1881 à l'Histoire de la musique de l'antiquité de M. GEVAERT, et le prix Zographos à la thèse française de M. CARTAULT, La trière athénienne. Outre les mémoires et notices de MM. Bourquin, Huit, Alfred Croiset, Weil, Vlastos, Ruelle et Bikélas, cet annuaire contient le catalogue du fonds Théobald Fix, faisant partie de la bibliothèque de l'Association. - Ajoutons que l'association pour l'encouragement des études grecques en France vient de décerner pour l'année 1882 son prix ordinaire et le prix Zographos. Le premier est partagé entre M. Maxime COLLIGNON (Manuel d'archéologie grecque) et M. Victor PROU (Les automates au 11° siècle avant l'ère chrétienne). Le prix Zographos est partagé entre M. Jules MARTHA (Thèse latine: Quid significaverint sepulcrales Nereidum figuræ ; Thèse française: Les sacerdoces athéniens); et M. Paul GIRARD (Thèse latine De Locris Opuntiis; thèse française: L'Asclépiéion d'Athènes d'après de récentes découvertes).

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Dans la Ve livraison du Correspondant (10 mars 1882), M. le baron de LARCY a publié une lettre inédite concernant le séjour de Racine à Uzès; cette lettre, datée du 22 septembre 1735, fut écrite par Honoré-Louis Sconin d'Argenvilliers, seigneur de Saint-Maximin, et membre de la famille maternelle de Racine, à M. Reinaud; elle confirme, en les précisant, les renseignements que l'on possédait déjà sur le séjour que fit Racine à Uzès de 1661 à 1662; on y trouve le nom de Lionvol, qu'il faut probablement écrire Lionval et qui explique le nom porté dans son enfance par Louis Racine (voir la lettre du grand poète à son fils aîné, 19 sept. 1698).

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La librairie Charpentier publie la deuxième série de l'Art du XVIIe siècle, par Edmond et Jules de GONCOURT. Cette série est consacrée à Greuze, aux Saint-Aubin, à Gravelot et à Cochin. Il est fâcheux que M. de Goncourt croie encore, sur la foi de M. Mabille, que le manuscrit, renfermant les mémoires de Cochin, ne se trouve pas à la Bibliothèque nationale; il a été récemment retrouvé et publié par M. Ch. HENRY, et notre recueil en a rendu compte (no 2, art. 11).

- Quelques journaux annoncent que Mme L. Strecken a laissé à la bibliothèque publique de la ville de Genève plusieurs manuscrits autographes de J.-J. Rousseau : Les Confessions, 2 vols; le Contrat social, 1 vol.; la Profession de foi du vicaire savoyard, 1 vol. ; l'Oraison funèbre du duc d'Orléans, 1 vol.; le Projet de constitution pour la Corse, 2 vols; Morceaux divers, 1 vol.

M. Gaston PARIS a fait tirer à part sa leçon d'ouverture du cours de langue et littérature française du moyen-âge au Collège de France (jeudi 8 décembre 1881) Cette leçon d'ouverture, déjà parue dans la Revue internationale de l'enseignement du 15 janvier 1882, est intitulée Paulin Paris et la littérature française au moyen âge. M. G. Paris y retrace sommairement les services rendus par son père à l'étude

de la langue et de la littérature françaises au moyen âge. Lorsque Paulin Paris fut nommé titulaire de la chaire créée au Collège de France par M. Fortoul, personne alors « ne connaissait aussi bien la littérature du moyen âge dans toutes ses variétés, et ne l'avait prouvé par des publications aussi diverses, aussi nombreuses et aussi importantes ». Il avait débuté par un petit écrit où sous le titre d'Apologie de l'art romantique, il invitait la poésie moderne à se retremper à deux sources, la poésie étrangère, surtout celle de Byron, et l'art du moyen âge. Attaché en 1828 au cabinet des manuscrits de la Bibliothèque du Roi, il imprima trois ans plus tard, comme premier volume d'une collection des Romans des douze pairs, le roman de Berte aux grands pieds, d'Adenet le Roi. En 1833 il mit au jour la chanson de Garin le Loherain et offrit au public sous le nom de Romancero français un choix de poésies des chansonniers du XIe siècle; la même année il prouvait dans un Mémoire sur la relation originale des voyages de Marc Polo que le récit du célèbre voyageur avait d'abord paru en langue française, et de 1836 à 1840 il publiait les Grandes Chroniques de Saint-Denis, « traduction faite au XIIIe siècle et remaniée, au xive, de la compilation latine connue sous le même nom ». En 1838 il donnait les mémoires de Villehardouin sur la conquête de Constantinople, et en 1848 la Chanson d'Antioche; il fut ainsi amené à l'histoire des croisades, et son dernier ouvrage dans cet ordre d'études a été l'édition de l'ancienne version française de Guillaume de Tyr. « Tant de voies nouvelles et diverses ouvertes à la science ne lui avaient pas encore suffi. En 1836 il commençait la publication des Manuscrits français de la Bibliothèque du Roi ;... sept volumes (1836-1848) contiennent la description d'un millier de manuscrits;... deux volumes, prêts pour l'impression, sont restés inédits... Il eut à décrire les plus anciens et les plus volumineux des romans en prose de la Table Ronde... Ce sujet si difficile ne cessa plus de l'occuper; il le traita dans son cours, et pendant neuf ans, de 1868 à 1877, il publia en cinq volumes, en les accompagnant d'introductions et de dissertations, les Romans de la Table Ronde mis en nou. veau langage». Elu en 1837 membre de l'Académie des Inscriptions, Paulin Paris avait été adjoint à la commission de l'Histoire littéraire de la France; le tome XX, publié en 1842, contient quatre notices de Paulin Paris, sur Jean Bodel, Adam de la Halle, Rutebœuf et Adenet le Roi; les tomes XXII (1852) et XXIII (1856) renferment ses travaux sur les chansons de geste et sur la poésie lyrique; les tomes XXV 1869 et XXVI (1873), son étude sur les poèmes du cycle des croisades et sur un certain nombre de chansons de geste omises dans le tome XXII; le tome XXVIII, une importante notice sur Jean de Meun. Il faut citer encore son édition de Tallemant des Réaux (9 vols. 1852-1858), ses Etudes sur la vie de François Ier, que M. Gaston Paris espère prochainement publier, ses Aventures de maître Renart et d'Isengrin son compère, mis en nouveau langage, ses recherches sur le roman de Renart dont les résultat, dédaignés par Jacob Grimm, ont été adoptés par Müllenhoff et E. Martin, son édition du Voir dit de Guill. de Machaut (1872), etc., etc. L'énumération de ses travaux, comptes-rendus, notes, etc., trouvera place dans une bibliographie spéciale que M. Gaston Paris compte pouvoir lui consacrer 1.

- L'Académie française a rendu son jugement sur le concours d'éloquence qui avait pour sujet l'Eloge de Rotrou. Sur une vingtaine de mémoires envoyés au concours, cinq ont fixé l'attention de l'Académie et ont été lus en séance publique; un seul a eu les honneurs d'une seconde lecture; il portait pour épigraphe ce vers de la Crisante de Rotrou : Qui meurt par sa vertu revit par sa mémoire. Mais c'était

1. Voir sur Paulin Paris, et à propos de la notice que nous donnons ici, Revue critique, 1881, n° 15, pp. 298-299.

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