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M. d'Epinay avait prises, qu'il jurait de rompre et auxquelles il revenait toujours jusqu'à ce qu'il obtint lui-même au Chatelet de Paris la nomination d'un conseil judiciaire mais cela ne suffit pas encore, et sa famille dut provoquer son interdiction, qui fut prononcée le 18 septembre 1777 par le lieutenant civil Angran d'Alleray. Ajoutons que M. C. réfute la légende d'après laquelle M. d'Epinay fils aurait tenté d'empoisonner son père. II. Vient ensuite la reproduction du texte du Testament de M d'Epinay (pp. 79111), précieux témoignage, dit M. Campardon, de l'excellent cœur, du sens droit et de l'esprit de justice qui caractérisaient cette femme remarquable. III. Le volume se termine par des Pièces justificatives (pp. 115-164); on y remarquera les documents cotés II et IV, tous deux relatifs à MTM Diderot, dont « le caractère, aigri par la jalousie, était devenu un peu épineux »; dans l'un de ces documents, Me Diderot invective une domestique insolente, la frappe du pied et du poing, et lui cogne la tête contre le mur avec tant de violence que la servante se fait au front un trou considérable, perd beaucoup de sang et se trouve mal entre les mains du chirurgien; dans l'autre, Mme Diderot se plaint au commissaire d'avoir été grossièrement insultée par une marchande du marché de l'Abbaye qui lui « a porté un coup sur le bras et lui a donné un coup de pied dans le derrière ». Citons, en terminant, une note de M. Campardon sur Mlle Volland (p. 93). « Elle se nommait Louise-Henriette, et non Sophie; elle demeurait rue Montmartre, vis-à-vis la rue de la Jussienne, et c'est-là qu'elle décéda, le 22 février 1784, cinq mois avant Diderot, auquel elle légua, par son testament, daté du 20 juin 1772, sept volumes des Essais de Montaigne, reliés en maroquin rouge, et une bague qu'elle appelait sa Pauline. »

Nous rendrons prochainement compte du premier volume de l'ouvrage considérable que le comte PAJOL, général de division, publie sous ce titre « Les guerres sous Louis XV. (Didot. In-8°. 652 p.), Disons, en attendant, que ce Ier volume est consacré à la guerre d'Espagne (1719-1720) et à celle de la succession de Pologne (1733-1739); les guerres de la succession d'Autriche (1740-1748) comprendront les II et III volumes; l'année 1750, la guerre de Sept Ans (1756-1763) et la fin du règne jusqu'à 1774, les IV et V volumes; les expéditions de Mahon (1756), de la Corse (1729-1770), du Canada (1763), de Charles Edouard en Angleterre et en Ecosse, des colonies de l'Inde et du Bengale, les débarquements des Anglais sur les côtes de France, les différents camps d'instruction et de manœuvre formeront le VIe volume; le VIIe volume renfermera l'historique abrégé des corps de l'infanterie et de la cavalerie, M. Pajol prenant pour base la composition de l'armée en 1774Sous le titre : Types littéraires et fantaisies esthétiques (Hachette. In-8°, 340 p.). M. Emile MONTEGUT a fait paraître les études suivantes : Une conversation sur l'influence de la musique ; Don Quichotte ; Hamlet et de quelques éléments Werther; Wilhelm Meister;

Dante et Goethe

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du génie poétique; pèlerinage édifiant (à l'établissement des frères moraves, à Neuwied); Visions du passé; — Les confidences d'un hypocondriaque ; Les petits secrets du cœur, une conversion excentrique. Nous n'avons pas besoin de recommander à nos lecteurs les études critiques de M. Montégut; citons seulement deux jugements qui nous ont frappés: Werther est le personnage de la littérature moderne que M. Montégut aime le mieux ; « il n'est pas le plus grand, mais il est le plus touchant, et, à vrai dire, dans la littérature des trois derniers siècles, il y a trois personnages qui m'inspirent une égale sympathie, le prince Hamlet, le gentilhomme Alceste et le bourgeois Werther. » (P. 148). M. Scherer a récemment traité Wilhelm Meister d'œuvre ennuyeuse et insipide; M. Montégut dit que c'est « le livre de la société moderne tout entière », qu'il s'adresse à la fois aux dégoûtés et aux entreprenants, et que si Wilhelm Meister ne créera jamais une âme et ne suscitera jamais un

grand homme, c'est une « belle oeuvre pleine de calme, de sérénité et de sagesse »> (p. 200).

Dans un grand ouvrage de luxe, tiré à 130 exemplaires sur papier de Hollande Lyon, Georg. In 8o, XL et 332 p. 20 fr.), M. Aimé VINGTRINIER publie une description des Vieux châteaux de la Bresse et du Bugey (châteaux d'Ambérieu, de Loriol, de Poncin, de Pont-d'Ain, etc.), ainsi que des églises les plus remarquables de ces deux pays Brou, Nantua, Saint-André de Bagé, Saint-Paul de Varax); on trouve aussi dans l'ouvrage des notices littéraires, et M. Vingtrinier donne, chemin faisant, divers renseignements sur les écrivains de la Bresse et du Bugey, sur le seigneur des Alymes dont les mémoires inédits 1572-1585), sont conservés à la Bibliothèque nationale, de Tricaud, les frères Goiffon et Michaud, etc., et relève un certain nombre d'erreurs commises par ses devanciers, par Samuel Guichenon, auteur d'ure Histoire de la Bresse et du Bugey et par M. Guigne, auteur de la Topographie historique du département de l'Ain.

MM. SCHEFER et H. CORDIER entreprennent la publication d'un Recueil de voyages et de documents pour servir à l'histoire de la géographie depuis le x1° siècle jusqu'a la fin du xvie siècle. Les volumes suivants sont sous presse ou en préparation: Giovanni et Sebastiano Cabot, et Christophe Colomb, par M. HARRISSE; Le voyage de la saincte cyté de Hiérusalem, par M. SCHEFER; Odoric de Pordenone, par M. H. CORDIER, etc.

- Le P. Charles CAHIER, connu par ses travaux archéologiques, est mort à Paris le 26 février. Il était né à Paris le 26 février 1807 et était entré dans la Compagnie de Jésus le 7 septembre 1824. Ses ouvrages principaux sont : Monographie de la cathédrale de Bourges. Première partie: Vitraux du xvme siècle (avec le P. A. Martin) (1841-44, gr. in-fo avec 33 pl.); Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature. Collection de mémoires sur l'orfèvrerie et les émaux des trésors d'Aix-la-Chapelle, de Cologne, etc.; sur les miniatures et les anciens ivoires sculptés de Bamberg, Ratisbonne, Munich, Paris, Londres, etc,; sur des étoffes byzantines, arabes, etc.; sur des Peintures, Bas-reliefs mystérieux de l'époque carlovingienne, romane, etc. (avec le P. A. Martin) (1848-1856, 4 vol. in-4o); 2228 proverbes, rassemblés en divers pays, par un voyageur paræmiophile (1854, in-18); Quelques six mille proverbes et aphorismes usuels empruntés à notre âge et aux siècles derniers (1856, in-12); Ebauches d'études à faire sur les calendriers chrétiens du temps passé (Imp. Laroche) (1879, Arras, in-8); Caractéristiques des saints dans l'art populaire énumérées et expliquées (1867, 2 vol. in-fo); Nouveaux mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature sur le moyen age: Curiosités mystérieuses (1874); Ivoires, miniatures, émaux (1875); Décorations d'église (1875); Bibliothèques (1877). (Cp. Revue critique du 12 sept. 1874, du 25 mars 1876 et du 13 juillet 1878.)

ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES

Séance du 31 mars 1882.

M. Desjardins est élu membre de la commission des Ecoles françaises d'Athènes et de Rome, en remplacement de M. de Longpérier.

M. Oppert continue sa communication sur les inscriptions sumériennes de la Chaldée. Revenant sur une inscription du roi Gudea, dont il a déjà parlé, il signale dans ce texte, deux noms propres géographiques, Maggan et Melukka. Ces noms, d'après l'inscription, sont ceux de deux pays d'où Gudea avait fait apporter, par des vaisseaux, des matériaux pour la construction de sa ville de Sintella, en Chaldée. M. Oppert indique diverses raisons de penser que Maggan désigne la péninsule du Sinaï et Melukka la Libye.

M Georges Perrot fait remarquer la difficulté qu'il y a à admettre qu'on ait été de Chaldée chercher des matériaux de construction en Afrique et au Sinai. Il fallait

pour cela faire toute la circumnavigation de l'Arabie. C'était un voyage qui devait demander plusieurs mois, peut-être une demi-année, tant à l'aller qu'au retour.

M. Heuzey ne croit pas cette objection décisive Pour les Orientaux, le temps est peu de chose; ils préfèrent de beaucoup un procédé lent et facile à un procédé rapide et pénible. Or, il n'est guère de mode de transport plus facile que la navigation. De nos jours encore, en Orient, on exploite de préférence les carrières situées au bord de la mer, et l'on charge les pierres, aussitôt extraites, sur des bateaux qui les emportent parfois à de grandes distances et restent fort longtemps en route. M. Oppert explique ensuite une inscription sumérienne du roi Urbar ou Likbagus, qu'il traduit ainsi :

«Au dieu Ninsah (soit Popsut-al, soit Nergul, soit Ninip), le guerrier puissant de Mul-pit, [a dédié cette statue] Likbagus, le gouverneur de Sintella, le rejeton issu de la souveraine de la grande influence, celui qui atteste la constance du cœur de la déesse Nina et qui est favorisé par l'influence de Ninsah, celui qui honore le nom heureux de Bagus, le favori d'Ea-kin, béni par la parole d'Istar, l'esclave exaltant le dieu-roi d'Erech, l'aîné de la fille de l'Abgan.

« Je suis Likbagus, Ninsah est mon roi.

(Lacune de plusieurs lignes non expliquées, où devait se trouver cette idée: Mes prédécesseurs érigèrent un autel.)

«Ils le firent de la hauteur de dix empans. Je construisis l'autel du temple de Mulkit, le dieu de la splendeur éclatante, haut de trente empans.

« A la souveraine des montagnes, la mère des dieux, j'ai construit le temple du séjour de la félicité.

«A Bagus, la messagère, la fille du ciel, j'ai construit le temple de la sublime de

meure.

«A Istar, la sublime souveraine, la fille du ciel, j'ai fait le temple de son séjour. «A Ea-kin, le roi d'Erida, j'ai fait le temple de sa demeure heureuse.

« A Nin, le roi-maître, j'ai fait son temple.

« A la souveraine de l'Ouest, la messagère, la fille aînée de Nina..... j'ai fait le temple du témoignage de la fermeté du cœur.

« Au dieu..... j'ai fait son temple.

« A la déesse, la souveraine..... j'ai fait le temple de sa demeure fortunée.

« A la fille de l'abime, la souveraine du séjour souterrain, j'ai fait le temple de sa demeure fortunée. »

M. Deloche signale un monument qui fournit un renseignement sur la durée de la prononciation antique du C latin devant I. Les anciens prononçaient toujours le C comme K, mais les langues romanes ont remplacé ce son, devant I, par celui d'une sifflante. D'après des inscriptions, où l'on trouve écrit indifféremment, par exemple, propicius ou propitius, on a cru pouvoir affirmer que ce changement s'était produit dès une époque ancienne, peut-être antérieurement à l'invasion des barbares. Le monument indiqué par M. Deloche semble prouver, au contraire, la longue persistance de la prononciation K. C'est un vase de verre trouvé, en 1880, dans la commune d'Hermes (Oise); on y lit ces mots : OFIKINA LAVRENTI V. Cette inscription rappelle celle d'une monnaie, un tiers de sou d'or, conservé à la Bibliothèque nationale, où on lit: VIENNA DE OFFICINA LAVRENTI. M. Deloche pense que les deux objets sont sortis du même atelier et que le V qui termine la première inscription représente Vienna. Or, la monnaie en question est au nom de l'empereur Maurice et a dû être frappée vers les années 583-585. Si le vase est de même provenance, il en résulte qu'a Vienne, sur le Rhône, à la fin du vie siècle, le mot officina se prononçait encore comme s'il se fût écrit par un K.

M. Gaston Paris fait remarquer que cette conclusion n'est pas en contradiction avec la double orthographe propicius, propitius, observée sur des monuments d'une date plus ancienne. La confusion du C et du T, devant un I suivi d'une autre vovelle, est un phénomène phonétique tout différent de la transformation du C en sifflante devant un I non suivi de voyelle. Le premier de ces deux phénomènes, qui tient à ce que l'I est devenu consonne, était accompli dans la langue latine dès le temps de Commodien, qui a composé des vers acrostiches sur le mot CONCVPISCENCIAE. Le second ne s'est pas encore produit dans tous les idiomes sortis du latin: aujourd'hui encore, le dialecte sarde dit kervo, pour le latin cervus.

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Ouvrages présentés : par M. Pavet de Courteille : CLINTON (H.-R.), From Crécy to Assye, five centuries of England's military history; par M. d'Hervey de SaintDenys: Revue de l'extrême Orient, publiée sous la direction de M. Henri CORDIER, Ire livraison; par M. Riant: ROBERT (Ulysse), Notice sur la chronique d'Arménie de Jean Dardel, d'Etampes (extrait du tome II des Archives de l'Orient latin); par M. Heuzey: 1o Mélanges d'archéologie et d'histoire publiés par l'Ecole francaise de Rome, 2e année, fasc. 1; 2° BONNAFFÉ (Edm.). les Amateurs de l'ancienne France: le surintendant Foucquet; par M. Delisle 1° ROBERT Ulysse), Etat des monastères francs-comtois de l'ordre de Cluny aux XII-XVe siècles; 2° Coutumiers de Normandie, publiés par Joseph TARDIF, tome I (publication de la Société de l'histoire de Normandie). Julien HAVET.

Le Propriétaire-Gérant: ERNEST LEROUX.

Le tuy, typ. et lith. Marchessou fils, boulevard Saint-Laurent, 23

REVUE CRITIQUE

PERIODICALS

D'HISTOIRE ET DE LITTÉRATURE

N° 16

17 Avril

1882

74. Cicé

Sommaire : 72. BOUCHÉ-LECLERCQ, Histoire de la divination dans l'antiquité, II
et III. 73. WAGNON, La frise de Pergame et le groupe de Laocoon.
ron, Choix de lettres, p. p. CUCHEVAL. — 75. KertbenY, Bibliographie des ouvrages
allemands relatifs à la Hongrie et publiés de 1454 à 1600. Chronique. Aca-
démie des Inscriptions.

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72. — Histoire de la divination dans l'antiquité, par A. BOUCHÉ-LECLERCQ. Tomes II et III. Paris, Ernest Leroux. 1880, in-8°, 412 et 416 p. 10 fr. le vol.

En rendant compte ici même, il y a deux ans, du premier volume de l'Histoire de la divination, nous avions le plaisir d'en signaler la valeur et d'en faire ressortir les principaux mérites. Aujourd'hui, personne ne sera surpris d'apprendre que M. Bouché-Leclercq est resté fidèle à lui-même et que la suite de l'ouvrage répond au commencement. A l'exposé des méthodes de la divination hellénique, qui faisait l'objet du premier volume, succède, dans le second et dans le troisième, l'histoire des sacerdoces divinatoires. Ce titre général comprend, en premier lieu, l'histoire des devins, prophètes et sibylles; en second lieu, l'histoire des corporations sacerdotales qui dispensaient la révélation, ou, autrement, des oracles. Parmi les oracles, M. B.-L. distingue ceux des dieux, les oracles des héros, ceux des morts, enfin les oracles exotiques hellénisés. A ces divisions générales correspondent des subdivisions multiples, mais précises, qui étaient bien nécessaires pour ne pas s'égarer dans la région vaste et souvent confuse, que l'auteur nous fait parcourir. La matière traitée dans ces deux volumes repose presque également - c'était à la fois sa difficulté et son attrait sur l'histoire positive et sur la légende. M. B.-L. compare, fort ingénieusement, les mille fables. qui entourent et obscurcissent les origines de l'oracle de Delphes, à l'essaim des ombres qui, dans la Nékuia de l'Odyssée, se pressent tumultueusement autour d'Ulysse. Les légendes ont, en effet, la nature des ámes des morts; veut-on les saisir, elles vous échappent. Il faut se contenter de les interroger. M. B.-L. est fort habile dans cet art de poser des questions aux ombres légendaires et d'en obtenir des réponses. Ces réponses, il faut s'y attendre, ne sont pas toutes d'une clarté absolue et d'une simplicité parfaite, mais expliquées par leur savant interprète, elles sont toujours instructives. Si l'on songe combien de fois M. B.-L. a été condamné à ce rôle délicat d'exégète, combien de fois il s'est trouvé

1. Revue critique, nouvelle série, t. VIII (1879), p. 433.

Nouvelle série, Xill

16

sur les confins douteux qui séparent la certitude de la vraisemblance et la vraisemblance de l'illusion, quelle masse de documents de valeur et de provenance diverses il a dû remuer pour opérer entre eux un choix et un départ, que de combinaisons il a dû faire pour arriver à édifier, là où les preuves positives manquaient, des hypothèses qui ne fussent pas de simples châteaux de cartes, mais de solides abris provisoires; en présence de cet énorme labeur critique, de l'effort et de la décision qu'il suppose, on ne peut se défendre d'un sentiment de respect pour l'érudit vaillant qui a eu le courage d'entreprendre cette rude tâche et la force de la mener à bien.

Sur la méthode de M. B.-L. dans l'exposition des faits, méthode si exacte, si scrupuleuse, nous n'avons à présenter qu'une observation. M. B.-L. est d'école cartésienne : il a voulu faire « des dénombrements si entiers et des revues si générales qu'il fût assuré de ne rien omettre. » Mais ces dénombrements dont l'historien ne peut se passer pour luimême, sont-ils nécessaires, au même degré, pour le lecteur? Peut-être l'auteur, préoccupé surtout d'être complet, aurait-il atteint également son but, s'il eût rélégué dans les notes tout ce qui était d'importance médiocre ou secondaire, pour mettre en relief dans le texte, seulement les faits les plus significatifs. Le lecteur, même de bonne volonté, ne se serait pas plaint de rencontrer plus souvent quelques éclaircies dans cet épais fourré, et d'y pouvoir marcher plus rapidement. Quand on aura encore relevé dans ces deux volumes un petit nombre de lacunes et d'inexactitudes de détail, deux ou trois conjectures manifestement

1. En voici quelques exemples, M. B.-L. nous dit, t. II, p. 253, que, dans le temple de Gaea à Olympie, on voyait un trou qui aurait été le siège d'un ancien oracle de la déesse. Or, chez Pausanias (1, 18, 7), il ne s'agit pas du culte de Gaea à Olympie, mais bien du témenos de Gè Olympia à Athènes, lequel était situé dans le péribole du sanctuaire de Zeus Olympien. C'est là qu'était le trou en question, où l'on jetait tous les ans des gâteaux de miel. Au livre V, 14, 10 de Pausanias, il est dit simplement qu'il y avait autrefois un oracle de Gaea à Olympie, à l'endroit où, du temps du périégète, il n'y avait plus qu'un autel. La confusion aura été amenée par les premiers mots de la phrase suivante, Ἐπὶ τοῦ ὀνομαζομένου Στομίου... II, p. 263. A propos des Nympholeptes, on s'étonne de ne pas trouver citée l'inscription depuis longtemps connue, gravée dans une caverne de l'Hymette, près de Vari en Attique: Αρχέδημος ὁ Φηραῖος ὁ νυμφόληπτος, etc. Corp. Inscr. Gr. 456.

II, p. 283, n. 2. «Le Pan phrygien Silène est aussi un génie prophétique. Peut-être y avait-il lieu d'insister et d'expliquer ce caractère de Silène, qui est prophète, non par assimilation avec Pan, mais parce qu'il était, en Phrygie, un génie des eaux. Cf. le Marsyas phrygien.

Enfin les quelques lignes consacrées à Glaukos d'Anthédon (II, 65; III, 27) sont insuffisantes. Glaukos est intéressant et méritait mieux que la qualification de «< dieu bizarre » que M. B.-L. lui applique un peu durement. Sa légende, qui a inspiré à M. Renan une page très poétique (Etudes d'histoire religieuse, 21), valait la peine d'être reconstruite. Il est peu exact de dire que Glaukos « n'appartient à aucune génération divine »; car le poète épique Evanthès (Athénée, p. 296) faisait de lui le

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