Obrázky na stránke
PDF
ePub

73. — La frise de Pergame et le groupe de Laocoon, par Adrien WAGNON, docteur en philosophie, privat-docent à l'Université, mémorialiste du Grand Conseil de la République et canton de Genève. Genève, 1881, 32 p. in-8o.

Leçon intéressante sur un sujet traité récemment dans la Revue des Deux-Mondes (15 février 1882) par M. Emile Michel. L'auteur devrait appeler Gé la déesse (la Terre, mère des Géants), nommée г sur la frise même, et qu'il appelle Démétér, tout en remarquant que certains attributs de la Dêmêtêr proprement dite lui font défaut. Nomina, numina . Pathos pour pathétique, p. 14, et quelques autres locutions appartiennent à ce qu'on appelle à Genève le français fédéral. L'opuscule est d'ailleurs agréable à lire.

74.

Cicéron. Choix de lettres. Texte latin publié avec une introduction, des analyses et des notes par Victor CUCHEVAL, docteur ès-lettres, professeur de rhétorique au lycée Fontanes, à l'usage des élèves de rhétorique et des candidats au baccalauréat ès-lettres. Paris, Hachette. 1881, petit in-12, 300 p.

Voici un volume dont j'aurais voulu conseiller l'introduction dans nos classes. Bien qu'on lise, bien qu'on sache lire en France les lettres de Cicéron, nous n'avons encore, et cela n'est pas très honorable pour nous, aucun ouvrage qui puisse donner à nos élèves une connaissance intime et directe de Cicéron et de ses contemporains.

L'édition de M. Cucheval contient 93 lettres, dont 21 des correspondants de Cicéron. Il était facile de former dans ce cadre un recueil plein de faits et d'une lecture attrayante. J'admettrais à la rigueur le choix et le classement adopté par M. C., quoiqu'un billet de César soit bien peu à côté de tant de lettres inutiles; quoiqu'on ne comprenne pas pourquoi telle lettre est écourtée tandis que telle autre est donnée en entier; quoique les cinq parties indiquées par l'éditeur ne soient ni égales, ni bien distribuées (les lettres qui se rapportent à l'exil de Cicéron sont confondues avec les autres dans la première partie): enfin, quoique ce soit une idée bizarre que d'avoir réuni en un seul groupe les lettres de correspondants divers, alors qu'on séparait ainsi les lettres des réponses. La disposition extérieure est passable; en tête une table chronologique, avant chaque lettre un sommaire et des notes plus ou moins étendues sur chaque personnage. L'orthographe qui est correcte, l'emploi des italiques, des crochets et même des croix, tout peut faire croire d'abord que l'ouvrage a été fait avec soin et d'après la bonne méthode, et que nous avons enfin une édition vraiment classique des lettres. Il ne faudrait pas l'affirmer trop vite.

Dès qu'on examine de près la table chronologique, on s'étonne d'y trouver une simple reproduction de l'index de Schütz. M. C. s'est borné à y joindre des détails qui n'étaient pas très nécessaires et des additions

comme celles-ci: p. 9: Cicéron prononce une partie des Verrines et écrit les autres:... Cicéron compose cette année la Rhétorique à Hérennius et quelques autres ouvrages. Les lapsus de Schütz ont été religieusement conservés : l'on verra ainsi mentionné en 65 le pro Cornelio Gallo, en 63, le pro Rabirio Postumo que l'auteur a confondu (cf. la note 15, p. 50) avec le pro Rabirio perduellionis reo.

Le texte a un air nouveau; mais on s'aperçoit vite que M. C. a adopté, les yeux fermés, le texte de Baiter. Ce n'était pas choisir un mauvais guide, quoiqu'on ne puisse pas dire (p. 7) que « cette édition ait résolu heureusement presque toutes les difficultés pour les lettres qui sont ici publiées ». Mais M. C. n'a pas suivi fidèlement son guide. Non-seulement il ne reproduit pas toujours exactement ses signes typographiques; mais il n'a pas conservé les leçons de Baiter dans les endroits (p. 7 et p. 74, n. 22) « où le texte était particulièrement altéré. » Là il a choisi « entre les différentes leçons celle qui lui a paru la plus claire et la plus facile à comprendre pour des élèves ». C'était par modestie s'arrêter dans un beau chemin. Car, si la clarté est l'essentiel, pourquoi ne pas fabriquer soi-même dans tous ces passages des leçons parfaitement claires? Rien n'est plus facile. — M. C. ne donne aucun choix sérieux de variantes. Afin de ne pas paraître négliger cette partie de sa tâche, il a jeté au bas des pages quelques leçons d'anciens éditeurs, depuis longtemps abandonnées : p. 179, ominis, Vittori; p. 219, Baulos, Siméon Dubois (Bosius); p. 255, opus, Martyni-Laguna. Il aurait certes mieux fait de les omettre. Dans la seule variante que j'ai vue proposée par M. C., p. 244: rides modo, je ne comprends pas comment il explique modo. — Il n'y a nulle part un seul mot sur le ms. principal. A quoi bon alors les italiques du texte? A la note 24; p. 244, les élèves verront qu'il est question du ms., tandis que deux pages plus loin, à la note 2, note tout à fait fausse d'ailleurs, on parle des mss. : quelle idée claire pourra bien leur rester dans l'esprit ?

[ocr errors]

Les défauts sont bien autres dans le commentaire. Pas une remarque grammaticale 2, pas un renvoi à une grammaire. Cela sentirait son pédant et nos élèves « ont une assez longue habitude de la latinité » pour n'avoir rien à apprendre de ce côté. En général, les notes historiques manquent alors qu'elles seraient le plus nécessaires, par exemple sur des faits peu connus et sur des allusions qu'il fallait expliquer, p. 138: «< duos superiores Marcellorum consulatus; » p. 37: « Caecilianam fabulam »>; p. 55 : « in discessionibus »; p. 137: « dic M. Tulli... »; p. 138 : « IlovAuðápas... », elc. Les remarques sont trop souvent équivoques, vagues, parfois naïves: p. 206: « les lois défendaient de rendre aux tyrans les

1. Il dit dans la préface (p. 7); de Baiter et Kayser, ce qui prouve qu'il n'avait pas bien lu d'abord la première page des volumes dont il s'est constamment servi. 2. Je ne puis vraiment regarder comme telles les notes sur temporis, p. 67, sur quamquam, p. 218, sur les génitifs de noms grecs, p. 49 et p. 77.

honneurs funèbres. » L'éditeur ne paraît pas avoir compris toutes les allusions de Cicéron: cf., p. 136 çikorpía ejus quem nosti et, p. 140, la note 27 sur ab illo. Il ne s'est pas gardé d'erreurs très graves ainsi, dans la note 7 de la p. 242 où on lit que des colonies de la Gaule qui jouissaient du jus latium (sic) devaient être transformées par César en villes municipales. -M. C. cite d'ordinaire par à peu près: p. 63: « c'est ce qu'indique une lettre de Cicéron à Atticus au livre III»; p. 45, n. 17 « Pline le jeune a reproduit la même idée dans une lettre adressée à un gouverneur d'Achaïe.» Comment sur de tels renvois les élèves pourront-ils se reporter aux lettres en question ? ou, s'ils n'ont pas à les rechercher, à quoi bon les citer?

Sur ce fond, M. C. a semé des fleurs comme celles-ci : p. 49,« le style d'Atticus était sec et avait plus d'exactitude que d'élégance »; p. 46,« Quintus composait des tragédies avec plus de facilité, il est vrai, que de talent »; p. 44, sur les mots : est (praetoris) eorum commodis quibus praesit servire, note: << noble principe peu appliqué à Rome! » C'est grand dommage que nous ne sachions plus goûter ce beau style. Afin de donner quelque idée de la rédaction des notes et des sommaires ', j'en cite quelques extraits: p. 140, Cicéron lui adressa (à Tiron) à ce propos plusieurs lettres qui lui font beaucoup d'honneur et dont on peut juger la tendre sollicitude par celle-ci : p. 74, n. 23: Cicéron, de peur que sa lettre ne soit lue en route, s'exprime d'une manière énigmatique surtout pour les modernes; p. 248, Cicéron fut chargé par le sénat de mettre en état de défense la côte de Campanie. C'est à ce titre militaire et aussi à cause de l'intérêt qu'il y avait à voir Cicéron se décider ouvertement pour son parti que Pompée lui adresse les deux billets sui

vants.

L'auteur (p. 7) a fort bonne opinion de la correction de son texte. J'ai cependant relevé dans ce que j'ai vu les fautes suivantes : p. 67, exegero; profecto; p. 75, historiam. Jam; p. 109, [sit annuum]. Adsis; p. 185, patiatur; nec... feret; primum...; p. 62, tu me; p. 57, texte: Autronio; note, Antronius; p. 155, mecum; p. 254, n. 13, en attendant que; p. 72, n. 16, 600,000 fr.; p. 41, n. 2, prorogé une troisième fois, etc.

M. C. a tenté de se défendre par certaines précautions contre des critiques qu'il prévoyait. Ces précautions ne sont pas suffisantes. Une édition classique doit offrir aux élèves un résumé exact des travaux récents; le fond doit en être solide et sérieux : une disposition claire. une forme châtiée ne suffirait même pas : il faut, dans un travail nouveau, quelque chose de nouveau et d'original. C'est à ce titre seulement qu'il est vraiment utile. Tel est, par exemple, le Tite-Live de MM. Riemann et Benoist: tel n'est pas assurément le Cicéron de M. Cucheval. E. THOMAS.

1. M. C. les définit ainsi p. 6 : des analyses rapides en français des idées principales qui sont développées dans les lettres,

75. - A magyar nemzeti és nemzetkozi irodalom Konyvészete. Elso Kotet. Magyaroszágra vonatkozó régi német Nyomtatványot. 1454-1600... - Bibliografie der ungarischen nationalen und internationalen Literatur. Erster Band. Ungarn betreffende deutsche Erstlings-Drucke. 1454-1600. Mitgetheilt von K. M. KERTBENY. Mit Bewilligung des kon. ung. Ministers für Kultus und Unterricht... Budapest. Verlag der konigl. ungarischen Universitats-Buchdruckerei. 1880, in-8° de CLXXXIV et 760 pp. (à Leipzig, chez W. Friedrich).

Le répertoire de M. Kertbeny mérite d'être connu de tous ceux qui s'occupent d'histoire et de bibliographie; il risque fort cependant de passer inaperçu en France et même en Allemagne, comme une foule d'autres ouvrages imprimés aux frais du ministère de l'instruction publique de Hongrie. Dans la plupart des pays, les publications officielles sont distribuées au hasard à des personnes qu'elles n'intéressent pas, tandis que les savants à qui elles sont destinées en ignorent souvent l'existence nous avons eu maintes fois l'occasion de constater que, sur ce point, la Hongrie n'a pas rompu avec les habitudes de la bureaucratie moderne. C'est par hasard que nous avons appris, il y a quelques mois, que M. K., dont on a récemment annoncé la mort, avait fait paraître le tome Ier des annales bibliographiques qu'il avait entreprises; nous n'en avons vu depuis lors aucun compte-rendu, aucune annonce; nous sommes donc excusé d'avance si nous parlons en 1882 d'un livre daté de 1880.

M. K. avait l'ambition de doter son pays d'une vaste bibliographie contenant à la fois un inventaire aussi complet que possible de la littérature magyare et la description de tous les ouvrages étrangers relatifs à la Hongrie ou écrits par des Hongrois en diverses langues. Pour se faciliter l'accomplissement d'une tâche aussi lourde, il avait eu l'idée de diviser son travail en séries, formant chacune un tout distinct. M. Charles Szabó s'étant occupé d'une bibliographie magyare de 1531 à 1711, qui a paru en 1879 et qui est le fruit de longues recherches ', M. K. avait cru devoir commencer par les publications en langue allemande qui étaient la partie la plus considérable de sa tâche. Il comptait leur consacrer quatre volumes. Le tome V devait contenir les ouvrages écrits dans les autres langues germaniques et dans les langues romanes; les tomes VI, VII et VIII étaient réservés aux ouvrages magyars et le tome IX aux ouvrages écrits dans les diverses langues slaves; enfin le tome X devait être rempli par l'inventaire des cartes, morceaux de musique, etc. Le tome 1er, seul paru, nous donne la bibliographie allemande de 1454 à 1600; l'auteur y a joint, tant dans l'avant-propos que dans les notes et dans la table alphabétique, un grand nombre de renseignements bibliographiques et historiques qui seront particulièrement utiles aux lecteurs étrangers. Nous avons lu surtout avec intérêt le chapitre consacré aux diverses publications faites par les bibliographes hongrois.

1. Régi magyar Konyvtar; Budapest, 1879, in-8.

Les ouvrages ou éditions diverses d'un même ouvrage dont M. K. nous a donné le catalogue, de 1454 à 1600, forment un total de treize cent dix-sept articles (non compris cent dix numéros consacrés aux additions et corrections). Pour obtenir ce chiffre respectable, l'auteur a fait entrer dans son répertoire un assez grand nombre de pièces qui ne touchent pas directement à la Hongrie; c'est ainsi qu'il enregistre, à peu près sans exception, tous les livres relatifs aux guerres des Turcs en Europe, lors même qu'il ne s'agit pas des campagnes dirigées contre la Hongrie. Ce point de vue peut, il est vrai, se défendre, car, au xvr° siècle principalement, toutes les entreprises militaires des Turcs avaient plus ou moins leur contre-coup en Hongrie. Ce n'est pas nous d'ailleurs qui nous plaindrons de l'abondance des renseignements contenus dans un livre de bibliographie. Il est moins aisé de justifier les doubles emplois que nous avons remarqués çà et là. Ainsi le n° 151 se confond avec le no 185, le n° 190 avec le no 440, le n° 702 avec le no 887, le no 864 avec le n° 1188, etc.

Le seul reproche sérieux que nous devions adresser à M. K., c'est qu'il ne décrit pas les livres de visu. Il a parcouru, avec beaucoup de diligence, nous le reconnaissons, les catalogues d'une foule de bibliothèques et les principaux manuels bibliographiques; mais il s'est, le plus souvent, dispensé de relever lui-même le titre des ouvrages cités. Il en résulte que ses descriptions fourmillent de petites inexactitudes que ne remarqueront probablement pas ceux qui ne se livreront qu'à des recherches historiques, mais qui sautent aux yeux de ceux qui veulent collationner un volume. Il est indispensable de décrire avec minuties ces plaquettes qui, pour la plupart, ne portent aucun nom de lieu ou de libraire qui permette de distinguer les diverses éditions. Pour cette raison, nous regrettons que M. K. ait cru pouvoir abréger les mots, changer de place les noms d'auteurs ou d'éditeurs, etc. Ces changements arbitraires rendent parfois les titres méconnaissables.

M. K. nous donne (p. 3) la liste des bibliothèques qu'il a parcourues et des ouvrages qu'il a dépouillés. Nous sommes surpris, parmi les ouvrages cités, de ne voir figurer ni le Bücherschatz de Heise (Berlin, 1854, in-8), ni le Grundrisz de Gödeke, ni la Bibliotheca historica de Brockhaus (Leipzig, 1866, in-8), ni enfin le Thesaurus Libellorum historiam Reformationis illustrantium, publié par Kuczynski, pour la librairie Weigel, en 1870. Ces quatre ouvrages pourraient fournir des additions et des rectifications importantes; nous indiquerons plus loin les principales.

N° 126. M. K. décrit, d'après un exemplaire malheureusement incomplet qui appartient au musée national de Budapest, le bréviaire allemand imprimé par Gregorio de' Gregoriis, à Venise, pour Christophe Frankopan. Il exprime le regret de n'avoir pas eu communication de l'exemplaire ou même des deux exemplaires complets que possède M. le comte Alexandre Apponyi. Nous pouvons citer encore un exemplaire de

« PredošláPokračovať »