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notes et impressions de voyage sur les universités d'Allemagne (Berlin, Halle, Leipzig et Goettingue); M. Fredericq a assisté aux cours théoriques et aux cours pratiques; ces derniers surtout l'ont frappé et même « émerveillé ». Il termine par des réflexions générales sur l'enseignement historique en Allemagne; il fait des réserves sur les jugements portés récemment par M. Seignobos; il ne croit pas que la science historique allemande « se pétrifie dans la critique des textes »; il l'a vue a trop vivace, trop variée, trop ouverte à tous les progrès pour croire qu'une crise passagère, née d'un bien outré, puisse la mettre au tombeau »; il a rencontré trop de maitres et d'élèves « aux idées larges » pour croire le mal aussi général, et il conclut que, si la France a, au point de vue de l'enseignement historique, encore beaucoup à envier à l'Allemagne, la Belgique elle, a tout à envier, car elle n'a pas même, comme fiche de consolation, le vernis littéraire et la rhétorique de l'histoire.

- Dans la séance publique du 10 mai de la classe des lettres de l'Académie royale de Belgique, on a fait connaître les résultats de plusieurs concours. Le prix de 4,000 francs (prix de Keyn) a été partagé entre MM. DELBŒUF et YSERENTANT (Chrestomathie latine) GANTRELLE (édition de Tacite), PLATEAU (Zoologie élémentaire), et feu Eug. VAN BEMMEL (Traité de littérature française). — Une médaille d'or a été décernée à M. ALBERDINGK-THYм, professeur à l'Université de Louvain, pour son mémoire sur l'Organisation des institutions charitables au moyen-âge, et une médaille d'argent, à M. Fr. de POTTER pour son mémoire sur le même sujet. — Une autre médaille d'or à été décernée à M. RICHALD, de Bruxelles, pour son mémoire sur les Finances de la Belgique depuis 1830, et une médaille d'argent à MM. Jules MAYER et Edm. NICOLAI, - Enfin, une médaille d'or a été décernée à M. A. DELATIRE, professeur à l'Ecole normale de la Compagnie de Jésus à Tronchiennes, pour son mémoire sur l'Origine et les développements de l'empire des Medes, d'après les sources classiques et orientales. Dans la même séance, ont eu lieu des élections, à la suite desquelles M. LAMY a été proclamé membre de la classe; MM. TIBERGHIEN, professeur à l'Université de Bruxelles, et ROERSCH, professeur à l'Université de Liège, ont été nommés correspondants; MM. GLADSTONE, premier lord de la Trésorerie à Londres, de AMORIM, conservateur de la Bibliothèque à Lisbonne, E. MILLER, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres à Paris, ont été nommés associés.

SLAVES MÉRIDIONAUX. M. KUHACZ-KOCH vient de faire paraître à Agram le IVe volume des Chansons populaires sud-slaves (avec musique.

- M. KLAIC, professeur à l'Université d'Agram, publie une Histoire de la Bosnie jusqu'à l'invasion musulmane.

- La librairie Ivanovitch, de Pancsevo, entreprend une édition complète des œuvres de Dosithée Obradovitch, le rénovateur de la littérature serbe.

- Les annales de la Société serbe de Novisad, publiées par M. HADJITCH, paraî tront désormais quatre fois par an.

SUISSE. M. George BECKER, de Lancy près Genève, vient de publier dans les plaquettes suivantes : 1o Eustorg de Beaulieu, poète et musicien (In-16o, 30 p.); 20 Guillaume Guéroult et ses chansons spirituelles (34 p.); 3° Jean Caulery et ses chansons spirituelles (28 p.); 4° Hubert Waelrant et ses psaumes (28 p.); un utile complément au livre de M. O. Douen «< sur Clément Marot et le psautier huguenot ». On n'avait presque rien dit, comme le fait remarquer M. Becker, sur ces petites compositions où les poètes du xvre siècle s'exerçaent à imiter les psaumes ou les cantiques sacrés, et qu'ils ont si justement appelées chansons spirituelles. M. Becker a rencontré, dans ses recherches de bibliophile, un grand nombre de ces « petits ouvrages d'art et de piété, quelquefois pleins de charme »; mais il lui a paru « trop ambitieux et trop dispendieux de réunir toutes ces raretés de bibliographie

musicale en les accompagnant avec méthode et avec une certaine science des commentaires que leur ensemble comporterait »; il publie donc une série de petites plaquettes qui « devront se compléter mutuellement et qui de l'une à l'autre gagneront sans nul doute, à mesure que l'éditeur gagnera lui-même en expérience. >> Ces plaquettes, dont l'exécution typographique est très élégante, se vendent à la librairie Fischbacher.

ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES

Séance du 19 mai 1882.

M. le baron De Witte termine la lecture de son mémoire sur la Conquête de la Gaule méridionale par les Romains. Après avoir rappelé les victoires remportées sur les Arvernes et les Allobroges, en l'an 121 avant notre ère, par le proconsul Cn. Domitius Ahenobarbus et le consul Q. Fabius Maximus, il cherche à fixer l'âge véritable du célèbre arc d'Orange et à déterminer les faits qui en ont amené la construction. Selon lui, cet arc fut élevé pour perpétuer la mémoire des grands faits d'armes de l'an 121, et il date de cette époque. Seulement, plus tard, sous Tibère, en l'an 21 de notre ère, il fut consacré une seconde fois, pour célébrer la défaite des Trévires et des Éduens commandés par Florus et Sacrovir. C'est au moment de cette seconde consécration que furent ajoutés les bas-reliefs qui décorent encore une partie du monument. Les soldats armés à la grecque, qu'on remarque parmi les vainqueurs, sont sans doute des Marseillais, alliés de Rome. Dans la dernière partie de son mémoire, M. De Witte étudie une monnaie d'argent, du temps de la République romaine, où est représenté un guerrier nu, tenant un bouclier, une lance et une carnya ou trompette gauloise, debout dans un char à deux chevaux lancé au galop. Dans ce personnage M. de Witte reconnaît, non, comme on l'a prétendu à tort, le dieu Mars, mais le roi des Arvernes Bituitus, qui fut pris par les Romains en 121 et qui fit, avec son char d'argent et ses armes bigarrées, le principal ornement du triomphe de Fabius.

M. Delaunay, lit au nom de M. H. Tarry, un mémoire sur les Villes berbères de la vallée de l'Oued-Mya. M. Tarry a fouillé lui-même la vallée de l'Oued-Mya, où se trouvent des restes importants de monuments berbères de l'époque de la seconde invasion des Arabes en Afrique. Il a mis au jour une mosquée, un palais et neuf maisons. Ces édifices, construits avec art et décorés avec luxe, temoignent d'un état de civilisation florissante, chez la population berbère de cette époque. M. Tarry exprime le désir de reprendre et de continuer ses fouilles, mais il ne pourrait le faire qu'avec l'appui du gouvernement.

L'Académie se forme en comité secret pour entendre la lecture d'un rapport. A la reprise de la séance publique, M. le président annonce que le prix Delalande-Guérineau est décerné à M. Louis Havet, pour son livre intitulé De Saturnio Latino

rum versu.

-

M. Lenormant présente de la part de M. Julius Loytved, consul de Danemark à Beyrouth, l'estampage d'une nouvelle inscription de Nabuchodonosor, provenant des rochers de Nahr-el-Kelb. Nabuchodonosor y vante sa dévotion envers ses dieux; il énumère les libations et les sacrifices périodiques qu'il a institués. Ouvrages présentés de la part des auteurs: par M. de la Villemarqué, STOKES (Whitley), Togail Troi, the Destruction of Troy (Calcutta, 1882; édition d'un texte irlandais); par M. Schefer SCHLUMBERGER (Gustave), Numismatique de l'Orient latin, Supplément ;- par M. Miller: 1° SCHLUMBERGER (Gustave), Sceaux en plomb des chefs des Manglairtes impériaux à Byzance; 20 ROMANOS, Aruocía Kepxupaix Пpas (Corfou, 1882, in-8°); par M. Gaston Paris : MEYER (Paul), l'Histoire de Guillaume le Maréchal, comte de Striguil et de Pembroke, régent d'Angleterre (extrait de la Romania).

K

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Julien HAVEt.

Le Proprietaire-Gerant: ERNEST LEROUX.

Le Puy, typ. et lith. Marchesšou fils, boulevard Saint-Laurent, 23

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Sommaire : 103. Paul Orose, p. p. ZANGEMEISTER.
Alexandre V, Byzance et le concile de Bâle.

104. RENIERI, Le pape 105. DE MAGNIENVILLE, Le maréchal d'Humières et le gouvernement de Compiègne. — 106. GEFFCKEN, Sur l'histoire de la guerre de Crimée. 107. Discours parlementaires de M. Thiers, X-XII. VARIÉTÉS J. DARMESTETER, Nouveaux manuscrits judéo-persans. : Académie des Inscriptions.

Chronique.

103.

Pauli Orosii Historiarum libri VII, accedit ejusdem Liber apologeticus; recensuit et commentario critico instruxit Carolus ZANGEMEISTER. Vienne, Gerold fils. 1882, in-8° de xxx11-820 p.

Cette édition de Paul Orose forme le cinquième volume du Corpus Scriptorum Ecclesiasticorum latinorum, publié sous les auspices et aux frais de l'Académie impériale des Sciences de Vienne. Dans l'ordre chronologique, cet ouvrage n'arrive qu'en sixième lieu les livres déjà parus sont au nombre de cinq, Sulpice Sévère (1866), Minucius Félix et Julius Firmicus Maternus (1867), tous deux édités par Ch. Halm (tomes I et II de la collection), Saint Cyprien (t. III), en 1868 et 1871, dû à Hartel; Arnobe, publié en 1875 par Reifferscheid (tome IV), et enfin Victor de Vit (tome VII), en 1881 par Petschenig. On voit que ces publications se suivent avec assez de régularité, quoique non sans une certaine lenteur; mais on ne saurait en faire le moindre reproche à l'Acamie de Vienne, si l'on songe à la quantité vraiment effrayante de copies, de collations, de photographies, de matériaux de toute sorte qui a été réunie pour rendre la publication de ces textes à peu près définitive. Pendant deux ans et demi, M. Reifferscheid visita, aux frais de l'Académie, à peu près toutes les bibliothèques de l'Italie; la liste et la description de tous les manuscrits des Pères de l'Eglise qu'il y a pu consulter forme la Bibliotheca Patrum latinorum Italica, parue en 2 volumes in-8 de 1865 à 1872. En même temps, M. Halm fouillait les collections de la Suisse; d'autres, les dépôts de la France et de l'Allemagne ; les éditeurs se rendaient eux-mêmes dans les villes qui possédaient des manuscrits de leur auteur; ainsi M. Zangemeister collationna à Florence, en 1873 et en 1877, le Paul Orose de la Laurentienne (LXV, 1), à Rome, en 1865 et à d'autres époques, les plus importants de la Vaticane (Palat., 829; Vatic., 1974. 3339), d'autres à Milan, à Verceil, à Londres. Souvent ils ont pu obtenir l'envoi de ces manuscrits; M. Z. a pu avoir à Heidelberg les manuscrits de la Bibliothèque du prince de Fürsten berg (n. 18, Donaueschingensis), de celle de Varsovie (Rhedigera

Nouvelle série, XIII.

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nus, 108), de Saint-Gall (621), et de bien d'autres encore. Ces mêmes manuscrits ont été vus et revus, soit par des savants locaux, comme le ms. de Florence par l'éminent conservateur de la Laurentienne, M. l'abbé Anziani, soit par les érudits allemands qui se trouvaient à l'étranger; les mss. de la Vaticane ont été étudiés par MM. Keibel et Mau, l'Ambrosianus (D. 23) de Milan, par MM. Studemund et Krueger. Enfin, lorsque M. Z. fut chargé de publier Orose, MM. Ch. Halm et Nicolas du Rieu, ce dernier, bibliothécaire de l'Université de Leyde, lui firent don de tous les matériaux qu'ils avaient eux-mêmes réunis, et renoncèrent gracieusement à préparer une édition pour leur propre compte. Otto Jahn communiqua de même les collations qu'il avait fait prendre si l'on songe que quelques-unes remontent à l'année 1853, la nouvelle édition d'Orose représente près de trente années de travaux continus. Dans ces conditions-là, toutes les éditions que publie l'Académie de Vienne se présentent avec un appareil critique d'une richesse étonnante; celle qui vient de paraître est peut-être en cela supérieure encore à ses devancières. C'est que le nombre des mss. de Paul Orose est considérable: 38 ont été consultés pour les Histoires, 6 pour l'Apologétique. En outre, les sources de Paul Orose ou les auteurs qui l'ont suivi ont été le plus souvent étudiés sur les manuscrits mêmes. M. Z. a collationné lui-même, entre autres, le ms. des Periochae de Tite-Live (Palat., 275), et le fameux exemplaire de Jordanès (Palat., 921), brûlé le 12 juillet 1880 dans l'incendie de la bibliothèque de M. Mommsen. Il est donc infiniment probable que rien n'a été négligé pour l'établissement du texte d'Orose. J'ai pu collationner sur la nouvelle édition quelques pages d'un des plus importants exemplaires d'Orose, le Palatinus 829 (livre 1, prologue; id., 2, 1-50; livre 6, 18, 1-18; livre 7, 16, 17, 18), et j'ai pu m'assurer du soin extrême qu'on avait mis à le lire. Il y a néanmoins quelques errata à faire; p. xi, no 1: le fo qui précède lef porte, très lisiblement écrit au crayon E Nazario, sans qu'il y ait trace d'aucune autre lettre; p. 2, 1. 13: Pa porte inuangeliis et non inuangelus; 1. 15: agelum Pa au lieu de angelum; - p. 3, ligne 5: VERSV P, et non VERSVM; P. 14, 10: haut P; P. 15, 3: palestinam (n ex correctione) P; p. 15, 6: asiam (i ex corr.) P; P. 19, 2 lascer (s est bien de la première main, comme le dit M. Mau) P; P. 409, 1 efrenatius P; p. 409, 5 : lucium cæsare (e delet.) P; — p. 409, 18: patris P.

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Les six manuscrits principaux des histoires d'Orose forment deux familles indépendantes l'une de l'autre : l'une comprend le Laurentianus L, de la fin du vie siècle, le Donaueschingensis D, du vêo; l'Ambrosianus B, également du vi; les fragments d'un ms. aujourd'hui perdu (Bruxelles 19609; Brit. Mus. 24144), du vi: l'autre le Palatinus P, du vir, et le Rehdigeranus R, de la fin du 1x. La première famille était seule connue des précédents éditeurs d'Orose, même d'Havercamp (Leyde, 1738, 4o, le dernier et le meilleur de tous (Migne n'a fait que reproduire intégra

lement son édition, t. XXXI). L'âge de ces manuscrits les rapproche singulièrement du temps même où vivait Paul Orose, la première moitié du ve siècle : de plus, comme ils sont indépendants les uns des autres (sauf les deux mss. de la seconde famille, et encore M. Z. avoue que leur degré de parenté ne peut être établi à coup sûr), il est facile de reconstituer l'exemplaire primitif, l'archétype des manuscrits d'Orose: et on peut le faire d'une façon presque certaine, mieux que pour n'importe quel écrivain de l'antiquité. I devenait donc à peu près partout inutile de rien changer aux leçons données par la plupart des manuscrits; c'eût été courir le risque de prendre pour des erreurs de transcriptions les fautes ou les particularités de l'orthographe de l'auteur et de corriger non plus un copiste, mais Orose lui-même. M. Z. a eu raison de s'en tenir à ce principe, et on ne saurait trop le louer d'une réserve dont il s'est fort rarement départi '. Nous ne trouvons plus dans le nouveau texte les corrections et les rectifications sans nombre qui gâtaient celui d'Havercamp, surtout dans les chapitres géographiques. Par exemple, Havercamp, 11, écrivait Paraetonium au lieu de Parethonio qui se trouve dans les mss, Z. p. 11, I; H. p. 12, Caleartium, au lieu de Chalearzum, Z. p. 11, 5; Roxolanorum, H. p. 11, au lieu de Rhobascorum, Z. p. 10, 6, etc. Pages 14, 10, M. Z. a rétabli le vrai texte : usque ad-sinum Arabicum, qui ad meridiem - extenditur, Syria generaliter nominatur; Havercamp, p. 14, écrivait: usque ad sinum Arabicum, qui est ad meridiem - extenditur Syria, quae sic generaliter nominatur; M. Z., dans la première édition qu'il avait donnée de la Cosmographie d'Orose (Commentationes in honorem Mommseni, pp. 715738), s'en tenait (p. 724 = p. 14), à la correction d'Havercamp (moins le mot sic). Il est donc permis d'espérer que, grâce à ces nombreuses améliorations, nous avons enfin sous les yeux un Orose presque authentique. Le texte est accompagné de l'indication, au bas des pages, des auteurs consultés par Orose ou qui l'ont utilisé (auctores, expilatores). La préface est uniquement critique, et n'est que le résumé d'un commentaire. plus étendu, qui formera une publication séparée. Cinq index terminent le volume: un index des auteurs cités par Orose; des auteurs qu'il a employés; de ses compilateurs; un index nominum et rerum; et enfin un index grammatical. Ils sont dressés avec un soin merveilleux et n'occupent pas moins de 140 pages. M. Z. a été aidé, dans leur rédaction, par son père Guillaume Zangemeister, à qui le livre est dédié. Somme toute, nous avons dans la nouvelle publication de M. Zangemeister une édi

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1. M. Z., p. 9, l. 2, écrit (orbem totius terræ) triquetrum, qui ne se trouve que dans un manuscrit du xe siècle (A, Trevirensis 1996), tandis que la première main de P a écrit tri que drnm, la seconde triquadrum qui est aussi la leçon de R et de D; le ms. de Jordanès porte triquatrum corrigé en triquadrum. M. Z. a cu raison de revenir à son principe en rétablissant dans ses errata (p. xxxvi) le mot triquadrum.

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