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(Yt., viii, 23, page 139) est condamnée par le passage parallèle de la page suivante ($29).

Le glossaire est fait avec soin. L'auteur, déférant à un vœu exprimé par la Revue critique, a mis en regard de chaque mot le terme pehlvi et sanscrit qui le rendait dans les traductions traditionnelles. Le jour où l'on aura ce travail opéré avec méthode et jugement sur toute l'étendue des textes, bien des questions seront tranchées ipso facto, et mécaniquement. Ce travail, quoique relativement facile, demande cependant une certaine attention à ne pas donner pour un mot la traduction de son voisin et à ne pas prendre la glose pour le texte. Par exemple, le mot cité plus haut ta- ou tikhshenti est traduit dans le lexique tukhshák vakhdûntan; mais il n'a droit en fait qu'à tukhshak, à moins d'empiéter sur son voisin erenâum, que le lexique traduit asp, mais que le texte pehlvi traduit vakhdûnand (kurute), le traitant comme une 3e personne plurielle d'imparfait de ar, racine qui est toujours rendue au pehlvi par vakhdûntan (erendum pour erenâun; voir les exemples de m final pour n, cités par Justi, p. 365, § 104, auxquels on peut ajouter encore yûm vocatif de yavan, thrizafem (de thrizafan), khshnúm, dûm): asp n'est qu'une glose explicative, comme le prouve le sanscrit : Kila açvân kshatriyânám. De même çátar (Yasna, Ix, 61) n'est pas dans Nériosengh çákinî, mais anyáyaka; çákinî est la traduction de yâtu; cela fixe le sens de çatar.

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Page 81, note 2. Les katas du Vendidad, v, 10 sont des maisons et non des fosses, puisque le mot est traduit katak; la règle de vIII, 8 est différente, quoique le cas soit le même (voir notre traduction du Vendidad, p. 52, n. 2 et p. 95, n. 2).

Page 88, § 44, note 1; les upâzana désignent les coups de fouet appliqués au coupable et nullement les coups portés aux animaux malfaisants. par le coupable en compensation de peine : nulle part il n'y a trace d'un wehrgeld de ce genre, singulièrement difficile en pratique d'ailleurs; le rachat de la peine se faisait en argent, comme il s'est toujours fait chez les Parses et comme il se fait dans la plupart des vieilles législations aryennes (et dans nos codes modernes tant de jours de prison ou tant d'amende).

Page 91, pishtra, ne signifie pas maladie de l'utérus (p. 280), mais métier, puisqu'il est traduit en pehlvi pêshak; (voir Journal Asiatique, 1881, I, 454 sq.)

Pages 80, 93, 97: ástáray ne signifie pas souiller (traduction qui ne repose pas même sur une étymologie), mais « se rendre coupable d'un péché ; le pehlvi rend anâstareto par avinás, sans péché; les vieilles traductions persanes de la Bible rendent péché par ástár (Mémoires de la Société de Linguistique, IV, 218).

Page 107, Vohu-manô n'est pas l'homme, c'est le vêtement (fait de peaux dont Vohu-manô, dieu des troupeaux, fournit les matériaux); le sens de vêtement ressort avec évidence du texte et de la tradition (voir notre traduction, page 241).

Page 272, paitidra n'est pas formé de paiti-drá, mais de paiti-dará, de la racine dar tenir; action de tenir contre, de résister.

Page 357, qîs: pourquoi s'écarter de la tradition qui donne un sens satisfaisant et l'explication d'une forme persane, pour supposer une forme sans exemple et un sens douteux ?

Page 241, Tistryêni ne désigne pas les étoiles qui accompagnent Tistrya (quelles étoiles? et pourquoi le féminin?); ce sont les eaux qu'amène Tistrya, de qui la fonction propre est d'amener la pluie : Tistryêni est formé de Tistrya, comme Ahurâni, qui désigne les eaux d'Ahura (Yt., 38, 8; 67, 14) est formé de Ahura.

Il est de la nature des livres de ce genre d'appeler à l'infini les critiques de détail, sans que la valeur générale de l'ouvrage en soit considérablement affectée : tel est le cas de celui-ci qui, somme toute, est correct et exact et sera utile aux étudiants: c'était le but que l'auteur se proposait et il sera rempli. Peut-être l'utilité en aurait-elle été augmentée, si l'auteur avait joint, pour quelques morceaux au moins, la traduction sanscrite complète mieux aurait valu encore y joindre la traduction pehlvie et faire un seul manuel zend-pehlvi, donnant à l'étudiant une idée de l'ensemble des matériaux nécessaires pour l'étude de l'Avesta: réduit au zend, il y a danger que l'étudiant tombe dans la méthode étymologique pure, et les équivalents pehlvis, que M. Geiger a eu raison de mettre dans le lexique, resteront lettre close et demandaient quelques pages sur la lecture et la grammaire pehlvie et sur l'histoire de la tradition. Il y a grand inconvénient à ce que l'étudiant étudie longtemps le zend sans le pehlvi il verse inévitablement dans l'ornière ultra-védique; il faut que les deux études marchent de front, pour que l'équilibre scientifique s'établisse dans son esprit et qu'il ait la notion exacte de l'ensemble des faits et des moyens.

James DARMESTETER.

20.

Ernest CURTIUS. Histoire grecque traduite de l'Allemand sous la direction de M. A. BOUCHÉ-LECLERCQ, professeur-suppléant à la Faculté des Lettres de Paris. Tome deuxième. Paris, Ernest Leroux. 1881, 1 vol. in-8o 11-668 pages.

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On a déjà eu l'occasion d'apprécier la valeur de cette traduction et l'importance du service que rendait M. Bouché-Leclercq à nos études, en faisant passer en français et en mettant ainsi à la portée de tous les travailleurs l'Histoire grecque de M. Curtius. Il suffira de constater ici que toutes les promesses, faites dans la préface du premier volume, ont été tenues. Avec un érudit et un écrivain tel que M. Bouché-Leclercq, on pouvait en être certain à l'avance, et les noms des collaborateurs dont il s'est entouré, nous garantissent que l'œuvre commune sera conduite jusqu'à la fin avec le même soin, la même conscience, et l'on peut ajou

1. Cf. Revue critique, no du 18 juillet 1881.

ter avec la même abnégation. Il est très honorable pour l'Université que tant de maîtres distingués, parmi lesquels plusieurs se sont déjà fait connaître par leurs travaux personnels, se soient consacrés à cette tâche si longue et si ingrate, mais si éminemment utile, de traduire avec un respect aussi scrupuleux, avec une fidélité aussi intelligente, le texte de M. Curtius, en lui conservant toutes ses qualités littéraires.

Ce second volume conduit l'histoire de la Grèce jusqu'au moment où va éclater la guerre du Péloponnèse; il comprend, outre les deux chapitres sur l'Unité grecque et les Luttes avec les Barbares (ch. iv et v du livre II), tout le récit des guerres médiques et le tableau de la puissance et de la civilisation d'Athènes sous Périclès.

R. L.

21.

Maximilianus WARNKROSS, De parœmiographis capita duo. Berlin, Mayer u. Müller. In-8°. Prix mark 20.

Le premier chapitre est consacré à Zenobius; l'autre, à Lucillus Tarrhaeus. M. Warnkross prétend que le Zenobius rangé par ordre alphabétique, qu'on trouve dans le Corpus Paroemiographorum, est un Zenobius remanié, tandis que le vrai est celui des Mélanges de littérature grecque de M. Miller je crois que peu de monde en doute. Il rappelle après M. Fresenius' que le manuscrit de la Laurentienne LXXX, 13 est proche parent de celui de M. Miller. Il s'imagine, en outre, que la collection de Proverbes du manuscrit de l'Escurial, 2-I-20, à laquelle j'ai consacré un article dans la Revue de philologie 2 de juillet 1878, ne contient que les 94 articles que j'en ai extraits, alors qu'elle en compte un peu plus de douze cents, ce dont j'avais pris soin de prévenir le lecteur. Il trouve étrange, par suite, qu'après avoir dit que les deux auteurs mis surtout à contribution par le compilateur de cette collection étaient Zenobius et Suidas, j'ajoute la phrase suivante : Tous les autres parémiographes du Corpus de Schneidewin-Leutsch, à savoir Diogénien, le Pseudo-Plutarque, Michel Apostolius, Arsenius, Macarius Chrysocéphale, ainsi que les manuscrits qui ont fourni la matière de l'Appendice et de la Mantissa Proverbiorum du Corpus; puis, d'autre part, les lexiques de Phrynichus (dans les Anecdota de Bekker), d'Harpocration, d'Hesychius, les scoliastes d'Aristophane et de Platon, etc. tels sont les principaux recueils dans lesquels se retrouvent littéralement un nombre plus ou moins considérable de proverbes et d'explications contenus dans la collection de l'Escurial. Je l'ai dit, parce que je l'avais constaté.

1. De Aewv Aristophanearum et Suetonianarum excerptis Byzantinis. Cf. le compte-rendu de ce livre dans la Revue critique du 4 novembre 1876, article 218. 2. Tome II, p. 219.

3. Seize est une faute d'impression pour douze dans la Revue de Philologie, l. 1.

Mais M. W. conjecture que cette énumération que j'ai dressée n'est qu'un commentaire fantaisiste des mots « Et de divers autres auteurs », qu'on lit dans le titre : Συναγωγὴ τῶν Ταρραίου καὶ Διδύμου καὶ τῶν παρὰ Σούδᾳ καὶ ἄλλοις διαφόροις παροιμιών συντεθεισῶν κατὰ στοιχεῖον. Je sais gré à M. W. de la bonne opinion qu'il a de ma façon de travailler. M. W. croit que mon manuscrit est le frère propre du Laurentianus de M. Fresenius. Cela, c'est le résultat de la méprise signalée plus haut: je n'insiste point. Mais, que le manuscrit perdu que j'ai désigné par la lettre a, et qui se trouve avoir été aussi l'une des sources de mon Escorialensis, ait pu être plus voisin du Laurentianus que du manuscrit de M. Miller, je n'y contredis pas; car c'est possible: nous le saurons au juste quand, soit M. W., soit quelque autre, aura le texte du Laurentianus sous les yeux et pourra comparer les trois rédactions. Je demande, en attendant, à M. W. la permission de maintenir mon expression, dont il est difficile de contester l'exactitude : « a appartenait à la même famille que le précieux manuscrit M. » Quant à savoir par qui, quand, et comment le Zenobius original a été transformé en Zenobius alphabétique et a été interpolé de mille manières, M. W. déclare, après avoir examiné la question: « Quare fit ut multis antea opibus auxiliariis, et commentationibus de fontibus auctorum instaurandis et codicibus novis proverbiorum investigandis nostra quaestio egeat, quam ad finem perduci possit. ». Cela au moins est sagement dit. M. Warnkross ne veut pas que Zenobius ait consulté directement les treize livres de proverbes de Didyme, et il est d'avis qu'il s'en est tenu au travail, en trois livres, de Lucillus Tarrhaeus. On doit dire que les arguments qu'il emploie pour établir cette thèse n'ont aucune force probante. Les deux dernières sections du second chapitre ont pour but de démontrer: 1o que les proverbes qui sont cités chez Étienne de Byzance dérivent tous, indirectement, de Lucillus Tarrhaeus, et 2o que les proverbes qui se rencontrent dans les scolies de Platon viennent de deux sources, le même Lucillus Tarrhaeus et Boethus. Je n'ai pas lu cette partie du livre.

Ch. G.

22. Ueber das Verzeichnis der ræmischen Provinzen vom Jahre 297, von Dr. C. CZWALINA. Programme du Gymnase de Wesel pour l'année 1880-1881. In-4o, 24 P.

Quand Mommsen publia, en 1862 (Abhandl. der K. Akademie der Wissensch. zu Berlin, pp. 487 sqq.), la liste des provinces qu'il avait retrouvée dans le ms. II (2) de la bibliothèque capitulaire de Vérone, il la considéra comme le tableau très exact des divisions de l'empire romain sous Dioclétien. Que l'origine de la liste remonte bien à ce règne, c'est ce que prouvent jusqu'à l'évidence les noms de Jovia et d'Herculia donnés aux provinces de l'Egypte; c'est ce que Emile Kuhn n'a pas non

plus cherché à contester, dans l'article qu'il a consacré à la liste de Vérone (Jahrbücher für Phil., 1877, p. 697); il ne lui a pas moins refusé toute importance dans un document qui n'est qu'une série de noms propres, les interprétations se glissent aisément sans que rien ne vienne nous avertir de leur présence. Nous n'avons pas là le tableau de l'empire à un jour fixe, mais la série des modifications provinciales qui se sont produites pendant les trois premiers quarts du ivo siècle (J. ƒ. Ph., P. 701). - Kuhn s'était appuyé, avant tout, sur les souscriptions des conciles, qui sont à peu près les seules sources pour l'histoire de la géographie administrative, et qui contredisent sur un grand nombre de points la liste de Vérone. C'est la valeur que Kuhn attache aux documents ecclésiastiques que M. Czwalina combat dans la première partie de sa brochure. M. C. remarque, entre autres choses, que dans le concile de Chalcédoine (Mansi, VII, p. 402), dont la rédaction est si soignée, les villes de l'Augusta Euphratensis sont placées dans la province d'Arabie avec laquelle elles n'ont jamais eu aucun lien. Dans le concile de Nicée, le groupement des divisions épiscopales de l'Egypte en provinces paraît bien avoir été le fait d'une copie postérieure : l'ancienne récension copte (Pitra, Spicilegiam Solesmense, I, p. 511) les place toutes sous la rubrique Egypte et Thébaïde. A supposer même que ces listes fussent authentiques dans tous leurs détails, il ne faudrait pas oublier qu'au dédoublement d'une province ne correspondait pas toujours la création d'un second siège épiscopal (Mansi, III, 1055); et, en outre, que souvent deux provinces civiles étaient réunies sous un même gouverneur (C. I. L., VI, 1682 et 1683, auxquelles on peut ajouter 1690 et 1691, et d'autres encore).

Ces recherches de M. C. me paraissent détruire complètement les arguments sur lesquels Kuhn appuyait sa thèse elles n'établissent pas aussi bien la thèse de M. C., qui est celle de Mommsen. La liste de Vérone participe de la nature des listes ecclésiastiques on doit la fortifier autrement qu'en affaiblissant ces dernières. Pour bien établir son caractère d'authenticité, il faudrait confirmer le plus grand nombre de ses témoignages par d'autres témoignages d'une valeur supérieure. Ce qui, sans rendre la liste tout à fait inutile, en restreindrait singulièrement l'importance: mais c'est là le vice de ce genre de documents. La plupart des provinces que mentionne la liste de Vérone existaient bien au temps de Dioclétien nous les retrouvons dans Ammien, dans les souscriptions des codes, dans l'Histoire Auguste. La question n'est douteuse que pour certaines provinces citées dans notre liste et qui ne se retrouvent nulle part ailleurs avant la seconde moitié du v° siècle. De ces provinces, l'Osrohène et l'Hellespont appartiennent certainement, malgré Kuhn, à l'organisation de Dioclétien (cf pour l'Osrohène, C. I. L., II, 4135; pour l'Hellespont, C. I. L., V, 875 et VI, 1682, 1683); l'Augusta Euphratensis, fort probablement aussi (Amm. Marc., 14, 7, 21). La question n'est pas, et, à mon avis, ne peut être encore résolue pour la

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