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excellente édition qu'il a donnée des lettres de Goethe à Auguste de Stolberg. Avant cette publication, il avait fait paraître la première rédaction de l'opérette Jeri et Bätely; il a eu, cette fois encore, la modestie de ne pas mettre son nom en tête de l'édition; on ne le trouvera qu'à la fin de l'introduction. Malgré cette discrétion, M. A. n'échappera pas à nos éloges. On lui saura le plus grand gré d'avoir découvert et publié avec tant de soin et dans un petit volume de l'aspect le plus coquet l'idylle dramatique de Goethe sous sa première forme. On ne connaissait jusqu'ici Jeri et Bätely que dans la rédaction définitive adoptée par Goethe en Italie et publiée dans l'édition des œuvres complètes en huit volumes (chez Goschen); la première, que donne aujourd'hui M. A., nous semble préférable; elle a plus de fraîcheur et de grâce; on y trouve tout le charme et l'élan d'une production de premier jet; enfin, elle offre de gran. des différences avec la seconde; (la jeune fille y demeure, non pas avec son père, mais avec sa mère et beaucoup d'endroits que Goethe a depuis mis en prose, sont en vers, parce qu'ils étaient destinés à être chantés, etc.) M. A. donne dans son introduction des détails intéressants sur la composition de Jeri et Bätely, sur la représentation de l'opérette à la cour de Weimar, sur le ms. qui renferme cette re version, sur les variantes qu'offre le texte jusqu'ici connu; il s'élève contre les critiques qui veulent voir à tout prix dans Jeri et Bätely des allusions à la société de Weimar. Cette publication de M. Arndt aura été, pour parler comme l'éditeur, un don agréable aux amis de Goethe et à M. Zarncke, à qui elle est dédiée.

C.

131.

Correspondance diplomatique du baron de Staël-Holstein, par M. L. LEOUZON LE DUC. Hachette, 1881, in-8°, 416 p.

Ces extraits de la correspondance du baron de Staël sont fort intéressants pour l'histoire intérieure de la France et pour l'histoire des relations entre la France et la Suède de 1786 à 1792. C'est la partie principale du volume (1 à 254). Les historiens de la Révolution y trouveront nombre de notes à relever, moins sur les événements mêmes, qui sont en grande partie élucidés, que sur les impressions des contemporains - dont on ne saurait jamais assez se pénétrer et qu'on a trop rarement l'occasion de saisir sur le fait. C'est le prix des correspondances diplomatiques quand elles sont bien faites. Celle du baron de Staël est remarquable. Il était merveilleusement placé pour observer et pour savoir. Le volume contient un court résumé (pp. 255 à 271) des deux missions de Staël à Paris en 1793 et 1795. Il est bien regrettable que l'éditeur n'ait pas pu (voir p. 11) nous donner la correspondance d'alors, car nous sommes particulièrement pauvres en témoignages contemporains sur cette pé

1. Le ms. se trouve à la bibliothèque de Gotha.

riode. Les extraits s'arrêtent précisément au moment où l'on aurait désiré les voir se multiplier. On le regrette d'autant plus que les rapports de Brinkman, chargé d'affaires de Suède à Paris en 1799, sont remplis d'intérêt c'est la partie la plus neuve du volume, et l'on y voit, par un exemple frappant, quel eût été le prix de rapports du même genre sur le Comité de salut public et la Convention.

A. S.

VARIÉTÉS

La « Revue de l'extrême Orient » 1.

De toutes les études orientales, la moins répandue, en France, est celle de l'Extrême-Orient. Cette immense région est pourtant intéressante à bien des titres, que l'on s'attache à son histoire intérieure ou que, pour l'étudier, on se place au point de vue de ses relations avec le monde indien et le monde musulman. Depuis quelques années, pourtant, la Chine, le Japon, l'Indo-Chine et la Malaisie ont été, chez nous, l'objet de publications importantes qui commencent à éveiller la curiosité de nos érudits. La création de la Revue' que nous annonçons nous paraît répondre à un véritable besoin et le nom de son fondateur, M. Henri Cordier, nous est un sûr garant de l'esprit qui animera ce nouveau recueil, auquel nous souhaitons longue vie et prospérité.

La Revue admet dans son cadre des articles de fond, des mélanges, un bulletin bibliographique, une chronique, des questions et réponses et enfin une bibliographie. On voit qu'ici encore c'est la Revue historique qui a servi de modèle: on n'en pouvait choisir de meilleur.

Le premier numéro débute par une statistique des sexes, au Japon, due à M. Léon Metchnikoff, après laquelle vient une biographie du célèbre sinologue russe Palladius. Sous le titre de « Documents inédits pour servir à l'histoire ecclésiastique de l'Extrême-Orient, » M. Cordier publie ensuite la correspondance du P. Foucquet avec le cardinal Gualterio. L'histoire des peuplades de la Chine orientale, extraite de l'histoire de la dynastie des Han postérieurs, et traduite en anglais par M. A. Wylie, forme une importante contribution au présent fascicule. M. Moura nous retrace, après, son voyage de Phnom-Penh à Pursat, en compa gnie du roi de Cambodge, et décrit la pagode d'Oudoug ornée de peintures représentant les principaux épisodes de la vie du Buddha. Vient enfin le commencement d'une liste, dressée par M. Cordier, des manuscrits relatifs à la Chine conservés dans les bibliothèques de l'Europe.

1. Revue de l'extrême Orient publiée sous la direction de M. Henri CORDIER. Tome premier, no 1, janvier-février-mars. Paris, Ernest Leroux, 1882. In-8.

Signalons, dans les Mélanges, un article étendu de M. Cordier sur la presse européenne en Chine, et la traduction du traité entre la Russie et la Chine, concernant le rétablissement de l'autorité chinoise dans le pays d'Ili, qui était occupé depuis 1871 par les armées russes. M. G. Devéria décrit ensuite un ingénieux procédé d'estampage usité en Chine et qui fournit d'excellentes reproductions des inscriptions en blanc sur fond noir. Le même savant répond, plus loin, à une question posée dans la China Review et tendant à savoir s'il existe des Chinois musulmans se rendant en pèlerinage à la Mekke. La réponse est affirmative, et M. Devéria nous donne, en outre, d'après une relation chinoise, l'itinéraire d'un pèlerin chinois, étape par étape, jusqu'à Jérusalem et l'Egypte. Nous ferons observer, à ce propos, que les noms géographiques auraient dû être transcrits d'après une méthode uniforme. Ainsi nous ne voyons pas pourquoi l'ou est tantôt orthographié oo, tantôt u; pourquoi le dj est transcrit j, sauf dans Chardjuy (= Tchârdjoûy), etc.

La bibliographie qui termine ce premier fascicule nous a paru très complète.

G.

FRANCE.

CHRONIQUE

A la liste des collaborateurs aux Mélanges d'érudition classique dédiés à la mémoire de Graux (ci-dessus n° 23, p. 455) il faut ajouter le nom de M. Théodore MoмMSEN, qui a fait parvenir au comité un manuscrit intitulé: Officialium et militum Romanorum sepulcretum Carthaginiense.

M. Jacques DENIS, professeur à la Faculté des lettres de Caen a publié dans les Mémoires de l'Académie Nationale des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Caen deux études sur la comédie grecque, dont il nous adresse des tirages à part (Caen, imprimerie de F. Le Blanc-Hardel, in-8°). La première a pour titre Comédie moyenne (1881, 76 pages), la seconde Comédie nouvelle (1882, 128 pages).

- L'éditeur Léopold Cerf (Paris, rue de Médicis, 13) entreprend la publication d'une Nouvelle collection illustrée à un franc le volume. Trois ouvrages appartenant à cette collection viennent de paraître, ce sont : 1° Le siège de Belfort, par L. Dussieux, professeur honoraire à l'école Saint-Cyr (in-8° 130 p.). L'auteur s'est proposé de raconter exactement et sans parti-pris, d'après les documents français et allemands, l'histoire de ce siège mémorable; il fait surtout ressortir comment le tir indirect (dans lequel le but à atteindre échappe à la vue du pointeur qui règle son tir sur des repères fixés avec précision) et la défense des positions extérieures contribuèrent à prolonger la résistance de la place; il montre comment, grâce au colonel Denfert, Belfort resta à la France. On remarquera dans ce volume la page (13) consacrée au premier siège de Belfort en 1814; on ne connaît d'ordinaire que le deuxième siège, de 1815, auquel se rattache le nom de Lecourbe. M. Dussieux raconte le siège de 1814 et donne le résumé des états de service du premier défenseur de Belfort, le chef de bataillon Jean Legrand. P. 110, il faut lire Teufelsgrube et non Teufelsgrub ». Parmi les gravures, le plan de la ville et des environs, ainsi que le

plan de la région, seront utiles; l'église, la place, la vue prise des Barres, La Miotte sont exactes; la gravure qui représente Belfort pendant le départ des Prussiens est assez grossière; celle qui représente Belfort à la rentrée des Français, aurait pu être laissée de côté. Pourquoi, à la dernière page, ne pas donner plus de détails sur Denfert; pourquoi ne pas nommer les départements qui l'envoyèrent à la Chambre et ne pas citer exactement le jour de sa mort?

2o Tableau de la littérature anglaise, par M. Léon BOUCHER, professeur à la Faculté des lettres de Besançon. (In-8°, 159 p.) Ce Tableau comprend dix chapitres : 1. Les origines, Chaucer; II. Le siècle d'Elisabeth, Spenser; III. Le drame anglais et Shakspere; IV. Le xvI° siècle : Milton; V. La Restauration : Dryden; VI. Le XVIIe siècle : les écrivains de la reine Anne; VII. Le xvme siècle : les romanciers, la critique, l'histoire. VIII. Le xvin siècle : Révolution poétique, Cowper et Burns; IV. Le xix siècle, la poésie romantique; X. Le XIXe siècle, le roman, la critique, l'essai. Le volume se termine par un appendice renfermant des notices bibliographiques; nous y reviendrons probablement; mais nous pouvons dire, dès à présent, que ce petit livre, sans grandes prétentions, est écrit avec beaucoup d'agrément et d'élégance, qu'il renferme des jugements justes et fins dans leur brièveté et qu'il mérite d'être recommandé aux élèves de nos lycées.

3o Les races humaines, par M. Abel HOVELACQUE, professeur à l'Ecole d'anthropologie (in-8°, 160 p.). Cette collection aura sans doute un grand succès; l'extrême modicité du prix et la beauté de l'exécution typographique suffiraient déjà à lui assurer de nombreux acheteurs. L'éditeur annonce, pour paraître prochainement, les volumes suivants : L'Espagne des Goths et des Arabes, par M. Léon GELEY, professeur au lycée de Vanves; Les Basques et le pays basque, par M. Julien VINSON; L'Arménie et les Arméniens, par M. J. A. GATTEYRIAS ; L'armée romaine, par M. Léon FONTAINE, professeur à la Faculté des lettres de Lyon; La monnaie, histoire de l'or, de l'argent et du papier, par M. A. DALSEME; Les grandes époques du commerce de la France, par M. H. PIGONNEAU, professeur à la Faculté des lettres de Paris. La première livraison du Dictionnaire étymologique de la langue allemande (Etymologisches Warterbuch der deutschen Sprache), de M. Friedrich KLUGE, privat-docent à l'Université de Strasbourg, vient de paraître (Strasbourg, chez Trübner, pp. 1-64); elle va jusqu'au mot elf inclusivement. L'ouvrage comprendra, en son entier, sept à huit livraisons, chacune au prix de 1 mark 50; il sera terminé avant la fin de l'année 1882; lors même qu'il prendrait un plus grand développement que le croit l'éditeur, le prix de 12 mark (15 francs) ne sera pas dépassé.

ALLEMAGNE.

La 360 assemblée des philologues et professeurs allemands (Philologen und Schulmænner) aura lieu cette année à Carlsruhe, du 27 au 30 septembre (présidents MM. Wendt, de Carlsruhe et Wachsmuth, de Heidelberg).

La collection des « éditions et dissertations sur le domaine de la philologie romane » (Ausgaben und Abhandlungen aus dem Gebiete der romanischen Philologie), que dirige M. Edm. STENGEL, renfermera dans ses prochains fascicules des Etudes épiques (I. Die Chanson des Saxons Johann Bodels in ihrem Verhältnisse zum Rolandsliede und zur Karlamagnussaga, par H. MEYER; II. Die culturgeschichtlichen Momente des provenzalischen Romans Flamenca, par F. W. HERMAnni; III. Das Handschriftenverhæltniss der Chanson de Horn, par R. BREDE; IV. Das Handschriftenverhæltniss der Chanson von der Belagerung von Barbastre, par A. GUNDLACH;) des Contributions à la connaissance de la poétique et de la littérature provença les » (I. Peire Cardenals Strophenbau in seinem Verhältniss zu dem anderer Trobadors, par W. MAUS; II. Des Manches von Montaudon Dichtungen, par O. KLEIN,

etc.), et des « Contributions à la grammaire française et provençale » (I. Die Flexion der Substantiva im Rolandsliede, par B. SCHNEIDER; II. Der Infinitiv im Provenzalischen nach den Reimen der Trobadors, par A. FISCHER, etc.)

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BULGARIE, — La société de littérature bulgare qui existait avant la guerre à Braila (Roumanie) vient de se reformer à Sofia. Ses mémoires qui renferment des travaux fort intéressants paraîtront désormais six fois par an.

DANEMARK. — M. Kr. NYROP va publier un petit livre sur l'étymologie populaire en danois. (Copenhague, Reitzel.)

PORTUGAL.

Nous avons reçu d'un fidèle ami de notre revue, M. Bernardo Valentim MOREIRA de Sa, un gros volume, contenant des morceaux choisis des écrivains français à l'usage des écoles de Portugal (Selecta franceza para uso dos lyceus, compilada, annotada e com numerosas referencias à grammatica francesa dos Snrs. J. Eduard von Hafe e A. Epiphanio da Silvas Dias. Porto, Magalhâes et Moniz. In-8", vi et 608 pp.) Malgré l'errata, il reste encore beaucoup de fautes d'impression; il nous est impossible de les énumérer toutes; citons seulement la pièce de Theod. de Banville, le cimetière (pp. 360-361) où nous lisons perfums, chouchés et pervanches. Signalons encore une petite erreur; Duguet (p. 44) n'est pas un « auteur contemporain ». Mais le volume de M. Moreira de Sá est bien fait, et nous pensons que ses nombreux mérites le rendront en quelque sorte classique dans les lycées du Portugal. Les morceaux sont habilement gradués; l'élève, en avançant dans la lecture de l'ouvrage, ira insensiblement du facile au difficile. Ces morceaux offrent, en outre, une agréable variété; l'éditeur du recueil a su, avec beaucoup de goût et d'adresse, entremêler la prose et la poésie; on passe d'une pièce de vers à un récit historique, d'une narration à un morceau didactique, etc. Ouvrons le volume au hasard; pp. 39-43, nous trouvons une poésie de Joachim du Bellay, Contentement passe richesse; Le laiton, de E. Dupuis; Noël, de Théophile Gautier; L'Histoire, de MM. Dhombres et Gabriel Monod; Les deux voyageurs de Florian; pp. 488-520, voici Le défilé, de Coppée; Un mariage grec, de Victor Langlois; Le sanglier, de Theod. de Banville; Les constructeurs d'iles, de Pouchet; La fenaison, d'Autran; La musique, de Victor Cousin; un petit fragment de l'Esther de Racine; Le foyer domestique, de Jules Simon; La situation du travailleur avant la Révolution française, de Tarnier; La mort du loup, d'Alfred de Vigny; Le roi de Dahomey, de M. de Cherville; Shakespeare, de M. Paul Stapfer; Les châteaux en Espagne, de Collin d'Harleville; Les proverbes, de M. Michel Bréal. On ne peut guère imaginer, dans un recueil de morceaux choisis, une plus attrayante diversité; l'ouvrage renferme, au reste, 392 articles. On aura remarqué que M. Moreira de Sá fait une grande place aux auteurs contemporains; c'est ainsi qu'il cite encore (pp. 542-546) un morceau que nous avons lu avec un vif intérêt, Un combat de cavalerie sous Metz, de M. Ludovic Halévy. Le volume de l'écrivain portugais contient d'ailleurs nombre de morceaux qui respirent l'amour de la France; non-seulement il contribuera, comme dit M. Moreira de Sá, a educação das faculdades moraes e desenvolvimento do bom gosto litterario; mais il fera aimer, et en Portugal et au Brésil, notre langue et notre

pays.

SOCIÉTÉ NATIONALE DES ANTIQUAIRES DE FRANCE

Séance du 14 juin 1882.

M. de Barthélemy lit une lettre de M. Jacob relative à un cippe gallo-romain découvert à Bar-Le-Duc, et dont la face principale porte, en haut relief, un enfant nu

tenant un oiseau.

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